Mieux disant...
Anna-Maria, en ses 81 délicats printemps se complaît à m'envoyer une lettre de quatre pages (4) d'une petite écriture tant serrée que cela en fait bien six normales (6) à laquelle il faudra bien donner réponse. Si encore c'était par bateau, ou plus modernement par e-mail. Mais non, on a préféré l'envoyer par air-mail de Cairns, petit bled austral perdu au fin fond des bouts des mondes. Que de fatigue, mais que d'amour, n'est-ce pas ?
Mais, Anna, j'eus préféré l'envoi de ton pli par bateau car l'amour qui prend tout son temps nous fait toujours belle et bonne vie.
Anna-Maria, en ses 81 délicats printemps se complaît à m'envoyer une lettre de quatre pages (4) d'une petite écriture tant serrée que cela en fait bien six normales (6) à laquelle il faudra bien donner réponse. Si encore c'était par bateau, ou plus modernement par e-mail. Mais non, on a préféré l'envoyer par air-mail de Cairns, petit bled austral perdu au fin fond des bouts des mondes. Que de fatigue, mais que d'amour, n'est-ce pas ?
Mais, Anna, j'eus préféré l'envoi de ton pli par bateau car l'amour qui prend tout son temps nous fait toujours belle et bonne vie.
(Pour mémoire, rappelons qu'elle suscita Marjory & George in love du 20 juin 2013, Sofia, gran Dama de Espagna ! du 15 janvier 2014, et Guichet 17. Air France du 21 mai 2014 et plus, dont ce nouveau texte).
De mes écrits de vie, elle est une des sources vives dont j’aime à détourner le cours à l'occasion de nos délicieux quatre-heures, en tout scrabble, tout honneur, pour le seul plaisir de l'énerver :
- Non, et ce n’est pas tout à fait comme je te l’avais
raconté.
- M’enfin, Anne, la robe vert-pomme de Marjory, aimes-tu ? Oui, c'est-à-dire ?
- La robe ? Soit mais Marjory n'était pas fashon-victim ! Enfin, je crois...
- Exact, mais un peu plus,
un peu moins, et n'avons-nous point aimé la dépeindre ainsi ? Oya !
- Gilles, tu n'es qu'un fâcheux qui ferait mieux de s'efforcer à coller l'écrit à mon discours.
- Toutes excuses. Tiens, quel excellent thé vert que Marjory et George... oh ! ils sont décédés sans hoir. Qui donc se
plaindra de mon écriture ? Pas toi, je l'espère !
Et puis, dis-moi, Marjory n’était-elle pas miro et ne conduisait-elle pas comme une folle, sans lunettes, sur les routes du Kent à aimer te fiche des trouilles bleues ? Ne te suis-je point fidèle, et sais-tu…
Et puis, dis-moi, Marjory n’était-elle pas miro et ne conduisait-elle pas comme une folle, sans lunettes, sur les routes du Kent à aimer te fiche des trouilles bleues ? Ne te suis-je point fidèle, et sais-tu…
- Là, d’accord ! Elle me terrorisait. Pour le reste, on ne retrouve qu'une trame élimée de ma narration qui n'est plus mon histoire. Poétique, je le concède, mais avais-tu besoin de rudoyer la réalité ?
Anne-Marie
avait raison, sauf qu’à trop serrer l'histoire de Marjory & George à la réalité d'Anne-Marie, elle finissait étranglée*. Et l'art n’y trouvait plus son
compte.
Ndlr : Et même si Anne-Marie se fait pénible en ses précisions, espérons que seule l'histoire fut étranglée, à l'occasion.
Ndlr : Et même si Anne-Marie se fait pénible en ses précisions, espérons que seule l'histoire fut étranglée, à l'occasion.
- Je sais que Marjory
et George auraient aimé devenir les héros éternels de leur histoire dont la beauté et la puissance de mon écrit magnifie leur vie.
- Pour çà, je suis convaincu que Marjory t’aurait remercié, embrassé, serré sur son cœur et follement pressé sur son sein, elle qui s'entichait de tous artistes, barbus si possible. Jeunes, aussi,
c’était mieux. Oui, elle aimait la compagnie
de jeunes gars comme toi. Et beaux mecs... on peut dire ?
- On peut, Anna-Maria, on peut mais c’est trop d’honneur. Flatteuse, va !
- Oh, Anne-Marie, veuille m’excuser pour cette interruption dans l’écriture de ma missive, mais Christine mon amie m’appelle au téléphone depuis Eu, la royale normande.
- On peut, Anna-Maria, on peut mais c’est trop d’honneur. Flatteuse, va !
- Oh, Anne-Marie, veuille m’excuser pour cette interruption dans l’écriture de ma missive, mais Christine mon amie m’appelle au téléphone depuis Eu, la royale normande.
- Oui, bien sûr, Christine. Tu ne m’espères pas
avant le 20 juillet. Je comprends. Tu ne partirais en Bretagne qu’après ?
Mais, je préfère car le 14 juillet aurait été galère sur la route. Non, tu sais
que j’aime la solitude. Oui, pour garder tes chats. Et tu me rappelleras dimanche ? Bien. Bisous et embrasse Cobra, Pépette et Gros-Calin.
Voilà qui est fait. A nous deux...
- Je reviens vers toi,
Anne-Marie, comme toujours. Que voulais-je te dire ? Ah, oui… Bon !
Tu me racontes ton voyage en Airbus A380, la classe affaire, la coupe de
champagne, ton petit coin à dormir, les zones de transit à Paris et à
Hong-Kong, tes chaises à porteur, les salles de repos pour pouvoir faire un brin de toilette, les
petits repas, ton arrivée à 4 heures du mat’ à Cairns, Australie et
impérativement ne pas t’endormir jusqu’au soir pour fêter ton anniversaire avec
toute la famille, et je t’en remercie.
Oh, oui, merci, mon amie
de cette longue lettre. Et, champagne !
- Par contre, à un moment
j’ai tiqué car, en deux-trois lignes tu m’exécutes une rencontre
incroyable : un professeur australien venu faire une conférence à
Montpellier et s’en retournant au pays.
- Nous avons bavardé longuement, oses-tu, sans ambages.
Oui, tu me sabordes cette
rencontre, il n’est pas d’autre mot, et pour clore par :
- C’est extraordinaire, ne trouves-tu pas ?
- Ben, non, je ne trouve
pas parce qu’en somme, plus laconique que toi, ma chère, tu meurs. Du sabotage à la Rainbow Warrior. Pas bien, chère, de m’exciter comme un poul sur ses ergots pour ensuite me laisser transi sur le lit d'une page blanche. Pas bien, très chère !
- Et moi, je subodore que si
toi, Anne-Marie tu signales si abruptement cette rencontre, c’est qu’il y a anguille
sous roche. Parce que, à nous souvenir, Tony, ton mari, n'était-il Maître en
Angleterre dans un collège plus que réputé ?
Mais, dites-nous donc encore, ce professeur australien n’aurait-il pas subjugué la petite Anna-Maria qui aime tant la parfaite culture, la pertinence des discours, l'humaine finesse, la beauté hautaine des arts et des sciences et nos disputes philosophiques élevées au rang des merveilles de l'univers ? Sans compter mon écriture de Prince Charmant ?
Mais, dites-nous donc encore, ce professeur australien n’aurait-il pas subjugué la petite Anna-Maria qui aime tant la parfaite culture, la pertinence des discours, l'humaine finesse, la beauté hautaine des arts et des sciences et nos disputes philosophiques élevées au rang des merveilles de l'univers ? Sans compter mon écriture de Prince Charmant ?
- Et, ce n’est pas tout car
si, pour en terminer nous nous inquiétions de la beauté de ce professeur ? A surpasser celle de Tony ? Et pourtant, Anna, si nous commencions par reconnaître que, même à 81 ans passés, la beauté et les plaisirs de la vie seraient aussi motivants qu'à vingt ans ? Et l'amour, pas moins, si ce n'est plus ?
Quatre pages (oui, 4)
pour en faire six (oui, 6) qu’Anne-Marie m’a fait le plaisir de m’envoyer pour raconter son voyage
éprouvant du Vigan (France) à Cairns (Australie), arrivée vers 4 heures du
matin le 13 juin, jour de son 81ème anniversaire. Mais 4 pauvres lignes (qui en font quand même 6 en gros) pour nous parler d'une parfaite rencontre... quelle misère, Anna !
Je ne vous raconte pas le
Jet-lag et le gâteau croulant sous le nombre de bougies qu’il aura bien fallu
souffler. A tant s'époumoner. Non, je ne vous raconte pas, et se tenir éveillée jusqu’au soir pour
aller assister aux démonstrations de trompette, et de karaté du petit-fils
Alexander. Une sinécure, mais il faut ce qu'il faut. Anna-Maria aura tenu, elle. Mais si... mais, si.
Et quatre-vingt-une bougies ! Happy birthday, Marie !
Et quatre-vingt-une bougies ! Happy birthday, Marie !
Dis, Anna, si tu nous racontais ton professeur des inénarrables rencontres des Airbus A380 de Paris (France) à Cairns (Australie).
Quand je pense à toutes ces heures de voyage passées ensemble pour seulement 4 lignes sur 4 pages pour relater un bonheur … c'est mesquin, Madame !
Était-il craquant, le
bonhomme australien, cerise sur le gâteau d’anniversaire de tes
81 printemps ou cadeau des voyages qui forment la jeunesse ? Dis-nous donc encore, la
belle !
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