vendredi 20 novembre 2015

Love-Love, le lapin.


Ces jours-ci, avons eu l’honneur, la joie et l’avantage d’accueillir, quelques jours durant, la Julie accompagnée de l'Aouah, sa fi-fille, et du Pin-Pin. La maison en fut bien inquiète, même si on finit par s'amuser des drôleries de notre fille et de celles de lapin-pin-pin, son dernier-né. Quand à  George-Sand, la chatte, elle était heureusement absente. Voilà-voilà ! 
Mais, comment dire en toute simplicité qu'inviter tout ce petit monde dans l'appartement d'un vieux père revient à ouvrir une ménagerie tout entière constituée d'un seul lapin, puis à se garder de tous côtés de ce bestiau mignon, trognon, affectueux, adorable, si doux à caresser mais qui n'en reste pas moins issu d'une engeance rongeuse, tout fi-fils qu'il soit à sa mémère ?
 - Julie, ne voudrais-tu pas que je te l’estourbisse ? Pour un civet mouillé d'un excellent vin de Laudun ?
- Ça va pas, Pôpa ? Non, mais !...

Qui ne se souvient des folles glissades sur la mare gelée de Pan-pan, le lapin et de Bambi le petit faon débile qui ne pouvait tenir sur ses pattes, copains comme cochons, et si attendrissants ? Mais si, le film ! Bambi et Pan-Pan !
Copie conforme mais, s'il ne parle pas, le Pin-Pin à Julie subit, lui, malgré son jeune âge, un handicap certain : sa maturité que Waltz Disney, dans son chef d’œuvre, sut parfaitement taire… Epoustouflant en petit monstre, le Pin-Pin d'amour.
Enfin, la Julie n’aime pas que je parle ainsi de son président d'un an, un beau bébé lapin tout en tendresse et câlins qui se couche sur le dos après avoir fait un bond incroyable pour la rejoindre sur le lit, et s’endort, ni une ni deux, comme un bambin dans les bras de maman, ou s'étale de tout son long, ses petites fesses rebondies dans le prolongement de ses oreilles couchées, son museau toujours en mouvement, pattes étirées, œil éteint, mais grand ouvert sur le monde.
A quand le rot de bébé, Juju ? Après le biberon ou la blédine ? Non ?

J’avais abandonné ma chambre à ma fille et à son Pin-Pin qui saute sur tout ce qui bouge, ou pas, et qui, d’un bond élégant sur la table de nuit finit par croquer le livre de chevet de Christine ARNOTHY que j’avais moi-même entamé, « Le bonheur d’une manière ou d’une autre ». Et pourquoi pas, Pin-Pin, hein, le bonheur ?
- Mais non, Pôpa, faut rien oublier avec Pin-Pin. Un conseil : les guitares électriques ? En hauteur…
Je veux, en hauteur, oui ! depuis que ce zigoto de compagnie avait commencé à renifler d'importance ma Hurricane, une « Black Beauty » et qu’il bouffe tout, cartons, tableaux, photos, bois et même les fils électriques. Et les lacets. Faut se méfier de l'oiseau. Avec lui, tout y passe.

Le lapin de Julie, mais c’est un amour qui ne pense qu’à l’amour. Redite... pardon ? Je me répèterais, dites-vous ? Que nenni. L’animal, incapable de continence en tous plaisirs, ne peut pas ne pas tomber amoureux de tout ce qui porte jupon, caleçon ou poils, et qu’importe : il faut qu'il trouve à se calmer.
- Attention à tes lacets, Pôpa ! Le Love Love. Il te fait la danse du Lov' Lov'. Regarde. Il est fou !
Pas croyable : le Pin-Pin débutait sa danse par des bruits de gorge et dessinait des huit de plus en plus rapides entre mes jambes, signifiant ainsi sa tendresse à mon endroit, pour ensuite déguster mes lacets et finir par se hausser sur ses pattes arrière, me renifler la jambe, et s'achever agréablement, pour lui, s'entend.

- Attention, au tfuiii-tfuiii-tfuiii, Pôpa ! Il est amoureux de toi, regarde !
Amoureux ? Mais pas que de moi, et même du frangin qui s'était mis à la guitare, et l'autre, le Pin-Pin qui se détourne de mes jambes pour un nouveau numéro de charme. Et allez donc, et bruits de gorge, et encore les pas de danse du Lov’ Lov’. Et les lacets. Et les tfuiit-tfuit-…
Et même qu’il tenterait bien un pan-pan avec Aouah, la malinoise qui, à chacun de ses passages montre les crocs à tenter de le happer, tandis que l’autre, le lapin te fait de ces bonds pour l’éviter, faut voir comme…

- Et si tu lui achetais un beau brin de compagnie, une lapine jolie ? De la robe ? Mais, on s'en moque, non ? Ben, pour ce qu'il en ferait, ton Pin-pin !
- Tu n'es pas bien, Pôpa… Mais, non ! Mais, bien évidemment qu’une copine, cela s’achète. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Non !
- Eh, alors, fourrés tous les deux dans la cage, et hop-hop ! Et barka ! Tranquilles !
- Et Pin-Pin meurt d’épuisement. Et voilà ! Et je suis heureuse. Ça va pas, non ? Tu es fou ?

Ben, non, pas fou, le Pôpa. Pas fou mais, en bonne maman qui aime son bébé, Julie voudrait me le faire apprécier. Mais, surtout pas en civet. Ben, voyons ! Pas bon à manger, Pôpa : il porte un nom, mon Pin-Pin !
- Le lapin c'est pas comme les bébés, même si... parce que, tu vois, Pôpa, à un an à peine, et seulement adolescent... et en pleine bourre aussi ? Oui, cela s’entend. Prolifiques ? Si tu veux ! Et qui ne pensent qu’à ça ? Je comprends. Donc, en cage avec une copine, il ne se nourrirait plus et mourrait d’inanition et d’une bonne crise cardiaque. Une dernière crampe, dis-tu ?... Et ça te fait rigoler ? T'es pas croyable, Pôpa ! N'importe quoi !
- Mais, de temps en temps, comme reproducteur, bonne idée, non ?
- C’est mieux, sauf qu’il ne s’agirait pas d’oublier le damoiseau dans la chambrette d’amour de la damoiselle, ça, non !

Toujours, pour expliquer à son père que les bébés, les lapins, l’amour maternel, le paternel, à l’occasion, et pourquoi pas :
- Les enfants, tant que tu les entends, tout va bien car ils ne pensent qu'à s'amuser. Mais, quand ils ne font plus de bruit, ils sont tout à une grosse bêtise. Pin-Pin, c’est pas tout à fait comme les enfants car, vois-tu, c'est un lapin, Pôpa. Alors, tout est bien différent. Oh, que si… et c'est plus que ça !
- Oui, ma chérie. Euh... C'est à dire ?
- Bruit ou pas bruit ? Mais, tout dépend de ce qu’il croque, ton lapin. Parce qu’il doit ronger en permanence pour user ses incisives qui n’arrêtent pas de pousser. Une malédiction.
- Mais, Pin-Pin a déjà commencé à me grignoter mon ampli de guitare, le Behringer. L'acoustique ! Merci bien.
- Tu ne vas pas en faire une maladie ! Il ne fait pas exprès, Pin-Pin. Donc, quand tu entends du bruit, tu sais à peu près ce que grignote ton lapin. Tu as juste à vérifier que ce n’est pas ton ampli.
Mon lapin... Son lapin, oui ! Elle va vite en besogne, ma fi-fille. Et à moi de vérifier. Me méfier, d'elle, oui !

- Donc, pour l’ampli, j’aurais dû m’inquiéter de Pin-Pin parce que j’entendais son grignotage ?
- Ben, oui, Pôpa. Et même, si tu ne l’avais pas entendu, Pin-Pin, qui restait sous ta sauvegarde aurait pu s’électrocuter. Ah, tu vois ! De ta faute, pour l’ampli. Faut toujours savoir ce que fait Pin-Pin. Bruit ou pas, Pôpa. Vérifie toujours, Pôpa, et contrôle encore et encore et...
- Et pour les crottes, Julie, on fait comment ?
- Tu es de mauvaise foi, Pôpa. Il fait dans sa caisse. Bon ! Parfois, il s'oublie. Mais pas souvent.
- C'est vrai que pour ses un an, il fait dans sa caisse. Bien... mais, quand il ronge n'importe quoi et que tu veux le calmer, tu t'y prends comment ?
- Mais, c'est simple : je fais comme lui, quand il est énervé, et je tape du pied par terre. Il comprends, crois-moi ! 

Pour être honnête, lorsque l’on confie un animal de compagnie à ses parents, bébé ou lapin, pour aller sacrifier au Lov’Lov’, un samedi soir en boîte de nuit, on devrait pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Impossible, avec Pin-Pin, le lapin à fi-fille.
C’est Julie qui vous le dit : un lapin, faut s'en occuper plus qu'un bébé. Pour ce qui est du rot, un tapotage sur le râble, et hop-là !
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Oh, la ! Père, et halte-là !  Je t'envoie ma photo de Pin-Pin, le fou de danse du Lov'Lov'
mais aussi mon site web que je viens de créer. Gros bisous. Juju.
(PS de Père : je ne sais pas où j'ai bien pu fourrer cette adresse, Juju. Fais passer à l'occasion. Merci, fi-fille).



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