J'ai toujours aimé le portrait photographique voilà pourquoi je n'ai jamais pu réaliser mon fantasme de montrer en mouvement un CRS et un manifestant se poursuivant comme s'ils jouaient aux gendarmes et aux voleurs dans la cour de récréation.
Mes portraits au 1/4 de seconde se voulaient réalistes comme le sont les peintures qui obligent à la pose qui seule oblige l'âme humaine à accepter de se faire fouiller comme dans une sorte de palpation policière. Jusqu'à ses parties les plus intimes.Nul ne peut devenir un assez bon portraitiste s'il n'établit pas avant un rapport de qualité avec son sujet. Il faut dépasser la confiance et aller vers la certitude. Je travaillais toujours rapidement car je savais me placer, utiliser la lumière et les ombres.
Oui. Vous êtes bien. Ca nous prendra combien de temps ? Pas plus de dix seconde. Si, si. Je vous garantis. Non, ne souriez pas. C'est mieux. Je ne ferai qu'un seul cliché. Pourquoi ? Le second est souvent raté. Oui, un seul shoot. Une pose très lente. Non, c'est plus beau... oui. Je vous assure. Là, ne bougez plus, regardez-moi dans les yeux..., oui, par delà l'objectif.
-Je vous ferai le plus beau portrait du monde.
Une demi-seconde plus tard, le doigt déjà appuyé jusqu'à la double bossette du déclencheur, le viseur bien calé sur le nez et le front, le portrait était en boîte et je savait si le sujet avait bougé. Cligné des yeux ? Aucune importance.
Mais une bon portraitiste ne peut pas tout révéler. Voilà pourquoi j'ai conservé par devers moi des photos qui risquaient de nuire à des amis, des relations, des politiques dont trois ou quatre clichés de Jean-Luc Mélenchon pris à à un meeting électoral à Nîmes pour les élections présidentielles de 2012.
C'étaient les temps bénis du Front de Gauche réunissant communistes, socialistes de "l'autre gauche" située hors du PS, écologistes et autres démocrates de gauche. Il était une fois Mélenchon, son Parti de Gauche associé au PCF son mouvement de la France Insoumise. J'ai adhéré au discours du bonhomme jusqu'à voter pour lui aux élections présidentielles.
Pourquoi ai-je toujours aimé les contes de fée de ma mère avec Sid Ali, son bonheur avec sa belle Fatima, sa cavale blanche, son épée, le sable doré, le soleil, les roses et tout et tout ? Et aussi les combats victorieux, les courses effrénées dans la djebel et le désert, les eaux fraîches, la mer. Ma mère ? J'adorais, mais l'odeur du crottin, que je ne vous raconte pourquoi je déteste les chevaux. Oui, mais trop d'histoires, trop de Partis, trop de Mouvements nuisent à la clarté des discours, à leur crédibilité parce que je sens qu'il y manque de la simplicité, de la sincérité qui nuisent à notre bonheur. Aussi, aujourd’hui, je déteste que l'on me raconte des histoires. Des contes, je veux, aussi, en voulez-vous ?
Donc, il était une fois un type
bien adulé par le petit peuple qui détestait le hautain Giscard d'Estaing. Ce type rassurant hurlait son socialisme en loup qui ne pensait qu’à
laisser son nom à l’histoire. Encore, fallait-il le savoir. Prémuni par maman Fatima, je m’en méfiais comme
de la peste :
-Gillinino, méfie-toi d’un homme qui t’offre son cœur, surtout s'il le tient dans sa main car, souvent, à la place tu n’y trouveras qu’une pierre.
Dans la France de 1972-74, les seuls qui
prenaient soin des pauvres étaient des chrétiens, des syndicalistes
et nos petits communistes français qui mettaient leurs espoirs en Mitterrand,
le socialiste marqué, mais manqué. Encore fallait-il le démasquer, tant le coquin parlait bien. Ah ! L’espoir, sous les senteurs d'une révolution rose nous revenait. Las, ce temps ne dura que ce que durent les roses, l'espace d'un matin.
Vous me direz, quid de la
peine de mort, du RMI, ces avancées extraordinaires ? La première n’était qu’une
exigence de l’Europe, la seconde une concession au début du capitalisme débridé
afin d’éviter les troubles sociaux qu’il gênerait.
En 1981, je déclarais
avant les élections présidentielles que nous, communistes ne devrions pas voter
pour Mitterrand, non parce qu’il avait reçu la francisque de Pétain ainsi que le
pasteur Bögner qui l’avait acceptée, comme tous les hommes importants de ces
temps de la honte, ni qu'il avait fait un serment solennel au Maréchal comme tant d'autres, non pas aussi parce qu’il avait fait décapiter à tour de bras
les résistants algériens du FLN qui étaient des français comme les autres*, mais
surtout parce qu’il ne respecterait pas ses accords et que son seul but consistait
tout bonnement à détruire le PCF qui avait permis la résurgence du Parti
Socialiste, en toute forme de remerciement.
Entendu en réunion de Section :
-Le Parti communiste est le parti du Peuple. Il est
démocratique. Sa ligne est de faire campagne pour Mitterrand. Tu t’es exprimé et nous t'avons entendu. Tu dois entendre la voix de la majorité, et donc ne pas t'opposer au peuple en public.
Comme toujours, le parti et le peuple ne faisant qu'un, ne représentant que moi-même, aussi, bête mais indiscipliné, je votais avec mes pieds.
*Ndlr : les historiens mondiaux d'abord, les politiques français, ensuite remettront en toute gloire les fellaghas provinciaux algériens dans la résistance française au colonialisme.
Aujourd’hui, en 2017, je
me sens encore plus floué qu’en 1981 puisque j’ai voté pour Jean-Luc MELENCHON
pour la présidentielle. Ce que fit Mitterrand pour se servir du Parti
Communiste Français pour ensuite s’en débarrasser, ce vilain citoyen nous le ressert.
Jean-Luc, toi le donneur de leçon, ne ferais-tu pas dans ta culotte ? Surtout, ne me dis pas que tu es un sans culotte car, d'abord tu sens mauvais et qu'ensuite tu ne révolutionnes rien si ce ne sont les travers de tes anciens, à la façon de Mitterrand.
J'ai l'honneur et la joie de vous annoncer que je ne voterai
pas aux les législatives pour la France Insoumise qui se déshonore.
Fatima aura toujours raison : la Bonne Mère de Marseille se rappellera aux bons souvenirs de Mélenchon.
Ndlr : texte écrit avant les dernières législatives. Qu'on se le dise !
Ndlr : texte écrit avant les dernières législatives. Qu'on se le dise !
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