mercredi 23 juillet 2014

Oh, Prostate d'Amour*! - Un


Moi qui ne m'inquiétais pas de ma prostate, ce «Maître d’œuvre des saillies», et qui espérait qu'elle se ferait oublier avec l'âge, eh bien non.

Vous avez sans doute remarqué que ma prose se tarissait au fil des mois à cause de cet organe que les romains nommaient le «Chef de Manœuvre » pour des raisons tant évidentes. Pourtant, mia cara prostata déjà bien tâtée en douceur et profondeur par l’ami Philippe, se faisait oublier tout en remplissant parfaitement son rôle en mes plaisirs glorieux. 

Que je vous présente Philippe, mon toubib, bon Phi-Phi en ses blagues à dix sous :
- L’examen, on ne l’a pas encore fait ? Vous savez ce que c’est ?
- Ben, oui ! Un doigté.
- Et vous aimez ça ?
- Eh, oh ! Docteur. Ca va pas la tête, oh !
- Bon ! Après l’examen, vous pourrez me tutoyer ! 

Philippe, mon toubib est un joyeux qui vous donne l'amour de demeurer bien portant.
Donc, Doc m’a fourré son majeur (le droit, le gauche ?) recouvert de caoutchouc blanc opalin tout enduit de vaseline en facilitateur, un simple doigt, un seul glissé délicatement en mon fondement. Et cela pour prolonger ma vie.
- Votre prostate : légèrement hypertrophiée. Vous n’avez pas de difficultés à uriner ? Ni à vider complètement votre vessie… Rien ? Vous vous levez souvent la nuit ? Elle vous fait mal ?
- Ben, non, Docteur. Juste que je produis moins de liquide séminal. Pour ce que cela me gêne !
- Quand l'examen sera gratuit, nous nous inquièterons, Monsieur ! 

A tout dire, la chose, simple et rapide, ne dure que quelques secondes : il suffit d’être assis, cul nu, jambes écartées avec un type autorisé par la Faculté à officier sans que la Justice n'y trouvât jamais à redire : en ce cas d’espèce, le viol n’est pas manifeste. 
Donc, Messieurs, une simple intromission indolore, à ce que j’ai su la première fois (il y en aura une seconde), oui, un simple doigt bien mis peut sauver votre vie. Le tout est d’un étrange, d’un irréel et il vous faudra du temps pour réaliser que votre vie est suspendue à ce doigt amical. 

Et pourtant, ce délicat doigté ne changera rien à votre personnalité : vous vous sentez mâle autant avant, pendant qu’après même si vous ne pourrez vous empêcher cette réflexion sur le sens de toute vie affective, et donc sexuelle, et tout et tout : mais, qui suis-je, oh Dieu, pour être tributaire en ma virilité d'un si petit organe de la taille d'un marron d'Inde ! 

- Merde… pour une fois que c’est moi qui me le fais mettre par un homme et qui, plus est, dois payer l'acte ! Renversant, n'est-il pas ?
D’accord, Philippe est médecin, mais homme quand même. Tiens, oserais-je lui demander s’il y a pris plaisir, lui, à cet acte hautement médical ? De vous à moi, pourquoi s'en inquiéter et acceptons qu'il ait droit de vivre à sa convenance. Toutefois, nous retournerons la question à l’envoyeur :
- Vous aimez çà, docteur ? 
- Pardon ?...
- Un doigt dans le fondement ? 
Et si j’oublie, rappelez-moi à mes devoirs d'information. 

Cher lecteur (garçon-fille) un peu coquinas*, tu sembles quémander un petit plaisir que je ne puis te refuser :
- Est-ce agréable, Gilou d’amour ? Désagréable ? 
*Coquinas se prononce coquinasse. Petit coquin. Comme porcagnas, petit porc. Familier, gentillet au Vigan et dans le Sud !
Nous ferons réponse d'un affectueux : Bof, on s’en fout, vu que nous remarquons aucune histoire d’amour entre mâles. Donc, n’entrevoyez que le côté médical de la chose et, ainsi, me ferez plaisir. Et pourtant, pourtant…  

… prisons ou détestons cette intromission voulue, désirée même, qu'importe mais, pour avoir fréquenté Freud qui nous aura dégoûté de toute humanité, nous sentons pertinemment qu’une relation trouble se sera crée, à nôtre corps défendant avec cet homme, quand bien même il est toubib. Est-ce de l’amour, Docteur Freud ? Qui lo sa ?  

- Et si ton toubib avait été une femme, Ma'ame doc Philippine à la beauté du Diable, avec de tout petits œufs au plat en guise de tétons fièrement tendus, un visage qu’on aimerait caresser, de bons gros yeux de vache qui donnent envie de murmurer des mots d’amour, sans parler de ses hanches, les hanches et le reste !

Oh, oui, une nana, mon toubib à moi, rien qu’à moi, payé par la Sécurité Sociale à faire re-décoller l'ALD* même si ce n’est que pour une fois, une fois seulement, lorsque je serai é-prostaté ! Oui, parce que la question se pose :
 *A.L.D. = Avion Long à Décoller (dans une Affection Longue Durée).
- Oui, Gilou. Julia… aux ongles longs. Pense à Julia qui interprète Carmen !
- Les ongles coupés ras, je veux, mon neveu pour éviter tous bobos. Mais, je préfère la Roberts. 

Un médecin au doigté plus féminin m’eut traumatisé. Mais, pourquoi docteur Freud, un doigt plus court, moins gros, plus féminin m’aurait-il choqué ? Aurais-je des tendances homosexuelles ? Doc Phi-Phi me répondrait sans nul doute :
- Vous vous targuez d’aimer le sexe ? Sachez que les chiens aussi, et qu'ils aiment les deux trous ! Eh, oui !
- M’enfin, Docteur !
- Vous savez, la Faculté affirme que l’homme a du chien et, comme lui, est intimement lié à sa prostate, ce Maître de toutes saillies… oui. L’âne aussi ? L'âne aussi ! 

Frère, si ce texte pouvait t'amener à te faire taster la rondelle pour que ta vie soit plus longue et plus belle, sache que le Gilou ne te dira jamais s’il a apprécié la chose, chacun gardant son secret. Mais, il aura de la peine de ne jamais savoir si son toubib aura pris plaisir à lui avoir introduit un  doigt, un doigt trop court, il est vrai,* mais doigt qui aura peut-être prolongé grandement ma vie. 
Disons, Docteur Philippe : Merci. 

Ce doigt trop court, bien trop court sera suivi, fort heureusement, par un doigt plus long, plus explorateur. Et, pour votre plus grand plaisir, ma vie étant prolongée, plein d'autres textes suivront cet écrit ! Alors, suivez mon doigt. 


Et si je faisais la bise à Philippe pour son doigté ?
Et... Joyeux anniversaire, Américo en ce 23 juillet de l'an de Grâce 2014. Et pense à te faire doigter, l'ami. Pour notre plus grand bonheur ! 

Non, les amis, non : pas question de re-titrer l'article d'un piteux "Faites un doigt d'honneur à l'oignon doux des Cévennes". Non, pas question !  On ne nous le pardonnerait jamais en nos montagnes.

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