vendredi 13 février 2015

Valentin et Valentine*.


                                              Dessin de René BOUSCHET (R&B). 

22 heures au Vigan, France un 13 février 2015 et 22 heures, veille de la Saint Valentin, j’attaque mon écrit avec du retard. Là-bas, à Cairns en Australie, il est déjà 7 heures le 14 février, jour de la Saint Valentine. Curieux, non ? Etrange ? Allez savoir !
Que l’on m’explique une bonne fois pour toutes comment les amoureux peuvent se rencontrer pour s’entendre dans le monde.

Ce texte, en cadeau de la Saint Valentin se composera de trois courts écrits :

d’abord le mot d’Alexander notre petit écrivain australien pour sa nanny (de 80 ans et de France à la fois), puis celui de Gilou pour l’anniversaire des 18 ans de sa fille Julie. Nous terminerons par le discours d’amour en bouquet final du Maître à Fanny, sa chère et tendre.
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GUESS WHO LOVES YOU TODAY
Dear Nanny,
some person who loves you every day
but today, you get a card.
I miss you but I will see you
for your birthday.
Happy Valentine’s Day.
Love, Alex.
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La Saint Valentin Julie… ma jolie Julie ? Mais, c’est tout d’abord ton anniversaire, ma fille. Comme j’eus aimé vivre une autre vie pour pouvoir te combler de cadeaux. Imagine le Papounet pété de tunes parce qu’il serait né à Monaco. Tu aurais préféré à Monte Carlo ? Comme tu veux, quoique je pense que, gâtée, tu l’as été suffisamment. 
Ndlr : Gilou voulait-il dire que sa fille est suffisamment gâtée ? Il lui reste à nous le préciser.
 
Dommage que Madame la Vie m’ait enduit de misère. Aussi, tu penses bien, Julie que je lui ai demandé quel était ce plan qu’elle me faisait. Sais-tu sa réponse ? Je te le donne en mille. Alors ? Tu ne vois pas ?

-Mon Gilou, me dit, Madame la Vie, si tu étais né à Monte-Carlo ou Monaco, riche, adulé des foules, etc, etc tu aurais été quelqu’un d’autre. Réfléchis : jamais tu n’aurais rencontré la mère de tes filles. Ah, tu vois bien !
-Oui, mais non, ce n’est pas de jeu !
-Eh oui, calcule-moi la probabilité pour qu’une hypothétique Anne-Charlotte de la Carte Vermeille put t’avoir donné ce beau bébé, pisseux en diable et fifille de surcroît un 14 février, si ce n’est Roselyne, sa mère ? Ah, tu vois bien que la misère a parfois du bon quand on sait en reconnaître tous les mérites.

Raisonnement bien mené mais, si je pense que Madame la Vie aime à se moquer de ton père, force est de constater que nous devons remercier, toi et moi la providence pour cette vie mal léchée qui me donna la joie de t’avoir eu, ma fille Julie, un 14 février.
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La Saint Valentine, Fanny ? Bof, tu me sais plus fidèle en amitié qu’en amour et, quant à offrir des fleurs, j’avoue que je n’en ai jamais offert à une nana.

Pas tout à fait car, dans les années 70 ou 80, j’avais une belle maîtresse nîmoise. Un soir nous nous promenions en amoureux dans les rues de la vieille ville, près de l’ancienne mairie. Il était 23 heures sonnées. Un fleuriste fermait boutique en nettoyant son pavé.
Pour faire le beau, je dis :
-Liliane*, j’aimerais t’offrir des fleurs. (*Je n’ai jamais su orthographier son nom. Véridique).
Elle :
-Oh, oui. Un lys. Elle aurait dit : « Oh, non », l’histoire vous eut semblé être tirée par les cheveux. Au fait, vous ai-je dit que Liliane aimait se coiffer avec une queue de cheval ? Non ? Oubli réparé.

-Un lis, Lilyane, sûr ? Tu aimes ?
Elle adorait littéralement, tout en ne sachant pas que son goût la mettait à nu. Pardon ? Mais, le lis, couleur des rois de France a une connotation sexuelle plus que prononcée. Mais, oui, bien évidemment c’est de virilité qu’il s’agit. Masculine ? Pardon ? Mais, la virilité l’est toujours, et c’est confirmé par tous les bons fleuristes. Renseignez-vous.

Donc, je demande au patron (qui faisait la fermeture) :
-J’aimerais deux douzaines de lys… S’il vous plaît. Oui. Pour ma dame.
-Deux douzaines ? Deux douzaines de lis ?
Heureusement que Lilliane intervint pour sauver mes finances, parce qu’il faut savoir que le lis, cette fleur des rois n’est pas à portée de tous les manants.
-Non, Monsieur. Une seule fleur me suffirait.
-Ca va pas. Prends en plus ! Allez, Liliane, c’est moi qui régale.
-Je t’assure qu’un seul lis me suffit. Merci, mon chéri. (Je n’ai jamais su orthographier correctement le lis… ou lys ?).

Depuis ce seul et unique lis offert, ma bourse ne se délia plus pour quelqu’acte d’amour que ce fut, fermée à jamais à tout langage des fleurs.

Le Vigan de la Saint Valentin 2015. 

Ecrit terminé à 23h50 le 13 février au Vigan et 7h50, heure de Cairns, Australie le 14 février. Etonnant, n'est-il pas ? Et rapide, le Gilou. En tout, et qu'on se le dise !
*Ndlr : Valentin, Valentine... en France et en Australie, on ne sait pas mieux s'entendre pour orthographier le nom de ce saint correctement !

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