...ou à
reculons. Après la perte de son empire, De Gaulle voulut que la France retrouve
sa grandeur en se choisissant un roi républicain. Il espérait qu’ainsi le
meilleur des français soit élu pour mener ce peuple ingérable, malade de ses partis traditionnels qui adorent la chicaya. Las, il n’aurait jamais pu
imaginer que des manipulateurs, de Hollande aux caciques des partis LR et PS, assistés
des journalistes de la désinformation usant de sondages tenus par la haute
finance parviendraient à orienter nos votes sur Emmanuel Macron et Marine Le Pen,
des sommets de bêtise.
Si ces deux mauvais élèves
qui ne peuvent mieux faire que dans le domaine du pire n’ont aucune idée de la
grandeur de la fonction de Président de la République et de cet insigne honneur
de nous représenter dignement, les programmes qu’ils nous donnent sont à l’image
de la France qu’ils s’ingénient à salir.
Des idées, la France en
regorgeait, même les plus farfelues. Citons celle généreuse de Benoît HAMON
d’offrir un revenu universel sans réelles contreparties, celle de Poutou et d’Artaud
de diviser le monde du travail en deux camps irréductibles, celle de Fillon de
mettre la main à la poche de la communauté sans vergogne et en toute droiture,
celle de Macron d’enrichir les plus riches en appauvrissant les plus pauvres
par la destruction des services publics, résultante de la
réduction de l’impôt et des cotisations sociales pour les plus riches, celle de
Le Pen d’un souverainisme extravagant qui nous laisserait sans alliés et en
concurrence avec tous ou celle encore de Macron et de Fillon d’inscrire encore
plus la France dans le libéralisme au seul bénéfice des puissances d’argent tout
en réduisant les peuples en un esclavage qui ne dirait pas son nom.
De Gaulle tablait, pour le choix
du Président de la République sur le suffrage universel et les valeurs chrétiennes
qui fondaient son républicanisme royal, de la fructification du travail qui
mérite salaire et qui profite à tous, de l’altruisme, de l’égalité, à l’impôt
solidaire que l’on doit rendre à César, valeurs qui, seules peuvent rendre l’individu
libre dans une société florissante.
J’ai voté Mélenchon
uniquement en me basant sur ces valeurs, considérant que ni Marine le Pen, ni
Macron ne poursuivaient l’idée de De Gaulle.
Et voilà qu’à ce deuxième
tour de l’élection présidentielle il ne nous reste comme solution de sortie de
la crise économique qu’à opter entre un souverainisme napoléonien et un
libéralisme giscardien. Curieusement, des journalistes rigolos, des
intellectuels à la mords-moi-le-nœud*, des politiques qui vont aujourd’hui à la
soupe de Macron exigent mon soutien sous prétexte que Madame Le Pen serait
raciste et que son projet serait liberticide.
Ndlr : Mords-moi le nœud. Non, Fannie, aucune
allusion triviale. N’y vois qu’un nœud trop fortement serré qu’il suffit de morde
pour le défaire.
Projet liberticide, sans
doute mais pas plus que celui de Macron,
un Donald TRUMP à la française qui s’étonne lui-même d’être arrivé aux marches
du palais alors qu’il ne propose aucun programme de gouvernance à la
France. Si celui de Madame Le Pen est nul, Monsieur Macron cache son
incompétence derrière les mots de liberté, d’égalité, de fraternité dont il ne
saisit pas le sens et qu’il a dû découvrir au hasard de ses seules lectures de
livres de la collection Arlequin.
Et dire qu’Obama lui lance
des fleurs. Barak, tu baisses dans mon estime. Dommage pour toi.
Durant toute la campagne
du premier tour, pratiquement tous les journalistes « d’information »
de France se sont comportés en hargneux vecteurs d’opinion pour influencer mon
vote et nul ne contestera que Macron ne soit leur bébé, celui des caciques des
partis socialiste et républicain après avoir été celui du président de la
république. Dommage que le bébé renie ses parents.
Pas de bol : en
tramant ainsi, Marine s’est qualifiée pour le second tour et, comme ils ont
toujours eu un rapport ambigu avec les idées d’extrême-droite et qu’ils aiment
l’ordre que celui-ci promet, ils ont aussi peur que ce nouvel
« ordre » moral ne les musèle, d’où leur peur panique.
Dans l’entre-deux tour,
ces représentants d’eux-mêmes, gardiens de leurs privilèges appellent au front
républicain pour faire barrage à l’extrême-droite. On a cassé du Mélenchon
qu’on taxait d’infréquentable parce que d’extrême-gauche et on voudrait que les
« insoumis » se déterminent à aider Macron. La belle affaire.
Rappelons que ce front
républicain ne peut se baser que sur des valeurs communes, celles de la République :
liberté, égalité, fraternité et donc sur des déclarations d’intention plus qu’audibles :
crédibles. Or, si à Marine Le Pen il manque le volet de la fraternité, à celui
de Macron, celui de l’égalité ferait défaut.
Quant à la liberté,
parlons-en.
Le pacte républicain est
donc impossible. Nous n’interpellerons pas Marine Le Pen qui fracturerait
encore plus la France et, la retirant de l’Europe la ferait régresser. De même,
pour Macron qui, s’il s’était révélé un bon économiste pouvait recueillir notre
vote sauf qu’il se montre mauvais démocrate car nous cherchons toujours dans sa
vision du monde où se pourrait bien se cacher sa notion du respect du vote et de
l’égalité des français lorsqu’il veut durcir le code du travail au détriment
des travailleurs tout en adoucissant les conditions d’embauche et de
prélèvements sociaux obligatoires pour les employeurs en usant des ordonnances.
Une enquête de
syndicalistes CGT-CFDT français en Pologne constatait que les machines Whirlpool
polonaises restaient vendues au même prix que celles fabriquées en France avec
un coût du travail pourtant réduit. Question, Emmanuel : s’il est bon de
faire revenir les usines en France, comment alors, avec un Smic divisé par
trois les travailleurs français pourraient-ils se payer ce qu’ils
construiraient à nouveau à Amiens alors qu’elles sont inabordables pour nos
camarades travailleurs polonais ?
Eh, oui : la France
en Marche (à reculons) de Macron rapportera plus aux multinationales en cassant
le prix du travail et les cotisations patronales.
Merci, Macron de ces idées
économiques absconses pour rendre la France plus compétitive dans le monde en
la rabaissant au même niveau que ses concurrents, sans doute pour que Dacia et
Wirlpool se délocalisent de Roumanie et
de Pologne pour réintégrer Amiens, Cléon et toute la France et, par un dumping
social commun à l’Europe, les travailleurs français deviendraient des travailleurs
roumains. Ainsi, le problème du plombier polonais et du travail délocalisé se
résoudrait de lui-même.
Nous prendrais-tu pour des
abrutis. Avec un Smic à 600 euro (moins de 4.000 francs), nous voilà revenu aux
années 1984 : belle avancée sociale, belle polonaise bien polissonne.
Pas de Front Républicain et
certainement pas ma voix pour celui qui détournera l’expression populaire qui lui donnera son mandat en déclarant
qu’il abusera des ordonnances pour forcer et mettre au pas la représentation
nationale tout simplement avec cette idée simpliste que pour enrichir la
France, il faut et il suffit d’appauvrir ses travailleurs.
Merci, messieurs les
républicains, tous journalistes, et politiques qui avez influencé le vote des
français pour Macron et Le Pen, et démerdez-vous avec votre usine à gaz. Vous
la méritez.
De Macron et de le Pen ?
Moi, je m’en lave les mains.
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