mardi 18 février 2014

Adjudant, chef*? Bof, chef... - 3


- Holà, manant trop facile de te moquer d’un Dragon du Roy. Viens céans afin que l’on te juge, que l’on t’écartèle, que l’on te roue, que l’on te brusle et que tu sois exposé en place publique. 

-Parce que le crime est inexpiable, notre Procureur du Roy se devra de poursuivre avec diligence, te mettant à la question. Sache que notre bon Roy, Louis le Grand, t’enverra sur ses galères afin de combattre le barbaresque. 

-Mais, Monsieur l’Intendant du Languedoc, nous ne nous moquons  mais relatons des faits qu’on nous affirme réels, avérés et qui ressemblent à une histoire vécue par notre pipiou, en notre beau pays de France. Devions-nous obtenir l’imprimatur décennal du bon Roy pour éditer cet écrit, en circonstanciant en bonne foi ?

-Vous nous dites que l’histoire de Leïla, certainement plausible se déroulant dans un pays barbare africain tenu par le Grande Porte, peu vous en chaut ? Nous en prenons note, Monsieur l’Intendant.
Nul ne peut mettre en cause notre bonne ville du Vigan sans que vous-mesme, le Procureur du Roy et tous agents ne soient tenus de nous courir sus afin de faire cesser ce trouble manifeste à l’ordre public?...

-Nous agréons, Monsieur l’Intendant et censurons "Juteux, chef ! Oui et non !" mais après l’avoir édité car, comme le Prince qui nous gouverne le sait : pour enlever nos chausses, encore faut-il d’abord les passer.
-Nous ne pouvons raconter notre bon Roy, Louis le 14ème, courant la gueuse en ses longues chevauchées de chasses aux abords de Paris, et qui aura bien pensé à faire porter le chapeau tout en accidentant sa royale fonction, bien malencontreusement, parce que ce faisant ? 
Mais, dites-nous : avait-t-il besoin de notre aide pour se bien déconsidérer à faire n’importe quoi ?
-Je vous prie encore, Monsieur l’Intendant d’imaginer notre plus haut gradé des sous-officiers, pas encore officier, qui veut briller, éblouir le Roy. Il fait du zèle. Bravo. Bien. Applaudissez !
Mais, s’il tombe lourdement de cheval, pourra-t-il nous imputer sa mauvaise assiette ? Hennissez, braves gens de notre bonne ville du Vigan, mais que nenni ! 

La Grande Muette ne peut s’exprimer, ni ne répondra de ses sous-officiers ? Nous, on s’en tape et qu’y pouvons-nous ? Mais, nom d’un petit bonhomme, si Leïla avait raconté quelque chose d’incroyable, Monsieur l’Intendant du Languedoc, à la rigueur. 
Mais, s'il est si extraordinaire de déraper en pays barbaresque, au palais du Luxembourg, aux Tuileries*, en France, terre de tous les possibles, cela ne se pourrait?… 
Eh, eh, eh ! Ne sommes-nous pas, nous François, l’un des peuple les plus créatifs que la terre ait jamais porté ?
*Le déroulé de l’action se situant aux environs de 1668, voilà pourquoi Versailles ne peut encore nous être conté et l'adjudant s'appelle, à l'époque, Garçon-major jusqu'en 1776.  

-Essayons de réfléchir calmement. Vous avez tous compris que l’affaire, qui nous occupe, se situe en Tu…ni…sie, même su celà pourrait se passer ailleurs, en Allemagne, aux States, en  Suède. 
Pas en Suède ? D’accord. 
Le pépère François (Mohammed Abdiche, 66 ans) trouve une bouteille incendiaire. Il l’apporte aux gendarmes. Un planton lui dit au téléphone :

-J’ma fous ! puis, un adjudant-chef le prend pour un excellent terroriste, lui faisant subir un examen des résidus de matières inflammables sur les mains. Pourquoi ? On ne sait. 
Pour le moquer ? Le gendarme est uniquement gaulois par recrutement. Lui faire la nique ? Normal, nous sommes en Tu…sie. L’ennuyer ? Soit, ce n’est qu'un bien vieux chibani...

...ou encore, lui faire peur à la Manuel VALLS, rigoler d’une bonne blague à raconter à la Brigade (on fait son Dieudonné à ses heures, mais qui aimerait les juifs, pas les barbaresques), on ne l’aime pas (pépé n’est pas beau, il a un gros nez), on est un tantinet raciste (normal pour l’affaire à Pipiou, céans, on est en France) ? 

On ne sait. Mais, comme disait Fatima, la vielle mère de Gilles :
-C’est tra possible, mon fils ! Mais, non, Madame Khial, c’est très possible
Pourtant, jusqu’ici, rien de grave : ce n’est pas con-con-con, les amis, mais bon, c’est con quand même, car il faut savoir que d’un gendarme, on peut s’attendre à tout.
Mais, oui : on peut s’attendre à tout des gendarmes qui sont, aux humains, ce que les humains sont aux humains. Et puis, imaginez un gendarme inhumain : il ne ferait pas de connerie. J’en frémis d’effroi ! Voili-voilà.

Pour paraphraser notre bon poète-philosophe Américo en matière de maréchaussée, disons que l'âne est à l'homme ce que l'homme est à l'âne. Et réciproquement !

-Une histoire plausible ? Je nous le demande. Dans le 2ème épisode « Juteux, Chef ? Non, chef » nous savons l’histoire sans nul doute avérée. En effet, Gilou déclare que la chose lui est arrivée en France.
Et puis, et puis, ne me dites pas que le rire d’un puissant ne s’exerce pas toujours au détriment du faible, du pauvre, de celui qui n’est pas notable, ce mal vêtu, ce pelé, ce galeux, tous ces faméliques comme le sont Mohammed et Gilou.
 
-Mais encore, de la C3 Bleu de France, volée ensuite, en Tu…nis..e ?  Possible, mais nous devions nous "questionner" car, la narration du vol de la voiture, après le cocktail Molotov, semblait tirée par les cheveux. Seule Leïla et son professeur sont catégoriques : tout est vrai ! Gilou est plus que dubitatif.
Si Leïla eut été irakienne, nous aurions tout rejeté en bloc. En effet, les laboratoires de police scientifique de Bagdad ont tous volé en éclats en réponse à l’intervention des Crusaders* venus du ciel.
*Ndlr. Crusaders américains (les Croisés) : excellents avions vieillots, débarqués de la Royale et remplacés avantageusement par les Rafales « Marine ».

-En réponse à tous courriels d'indignés n’ayant rien compris à l’affaire, nous affirmons que la statistique, le bon sens et la connaissance humaine donnent raison à Leïla. Et à Gilou !
Quand à l’indignité, elle est commise par un officier de police judiciaire qui dérape, alors que de bons citoyens remplissaient leurs devoirs civiques.
Le sous-off  qui se serait ainsi commis envers Mohammed n’a-t-il pas fait étalage d’un beau talent de demeuré ? Mais, dites-moi, ce qui est considéré comme abruti d’un coté de la Méditerranée, ne l’est-il pas aussi de l’autre côté ?
 
-Le Gendarme Français jouissant d’une excellente réputation de formateur, gageons que son élève tu...ni...sien aura bien été chapitré dans sa leçon sur la relation du policier à l’usager : amabilité dans l’accueil, politesse respectueuse, bienveillance dans l’écoute.
Nous prions, toutefois, pour que l’élève ne dépasse jamais son maître, bien qu’en l’affaire, Leïla trouve qu’il s’est montré digne de la France, en remerciement à sa formation.

-Après un acte si glorieux, si certains policiers ne sont pas aimés, ils ne le doivent ni à Gilou, ni à Leïla, ni à mon courrier, ni aux dessins de René BOUSCHET.
Indignez-vous de celà, messieurs les fâcheux, et ne dites pas que chacun est responsable de son propre malheur. Quoique, en ce qui concerne nos gendarmes, il y aurait à dire. Non, je n’ai pas dit : à médire…

-Tout démenti poserait la question de l’honneur de notre Blog V/S le Corps de Légion de la Gendarmerie Nationale. Je rappelle que ma rubrique, le Courrier de Ménie, n’a pas pour habitude de passer des lettres de dénigrement ou de laisser raconter des histoires insensées. Si certains légionnaires voulaient se rassurer, qu’ils s’adressent directement et  discrètement à Gilles qui leur donnera bien volontiers le nom de l’adorable plaisantin (même moi, je ne le connais pas, c’est dire la discrétion et le tact de Gilles). 

-Quant à Leïla, comme elle le dit si bien :
-J’ma fous des malappris tu…ni…siens ! qui signifie, pour Gilou : « je m’en fous des malpolis français ! ».
Mon Gilou me signale, par-dessus mon épaule :
-Ménie, pas de raison qu’il n’y ait que moi qui rigole ! Parce que, pour la première fois de ma vie j’ai su qu’un gendarme français pouvait être extrêmement dangereux… Il lui suffisait de mettre un peu de la même essence sur le coton et dans le cocktail Molotov.
Pour m’envoyer en prison. Pour longtemps.

-Y-a-t’il des traces de l'affaire à la Gendarmerie ? Soit elle sera allée au Procureur et on retrouvera un dossier, messieurs de la maréchaussée. Soit, le Juteux-chef s’est rendu compte de son dérapage et n’est pas allé au bout… et nous ne trouverons rien. Il ne s’agira alors que d’une question d’honneur. 

-Mais, sachant que ce juteux-chef a bien rigolé à la brigade de la farce qu’il faisait à Gilles, les traces, ce seront ses copains gendarmes. Hé, oui.
Gilles n’a qu’une parole, et elle est crédible. Pourquoi ? Parce que, devenu bien trop sage il ne cultive plus son amour-propre. Nous faisons confiance à Leïla, et à sa prof. Pensez-vous que des femmes pourraient inventer une telle histoire ? Elles en sont bien incapables
-Ma, Leïla, se non é véro, é ben trovato. No ?

-Et puis… et puis, l’histoire de Leïla n’est-elle pas adorable, tout coton qu’elle soit pour le juteux-chef ? Voilà qui nous console de notre humaine condition. 
Et, amitiés et toutes nos excuses à nos amis tu…ni…siens. Et bonne chance dans votre nouveau pays tout neuf et, comme le dit si bellement notre Gilou national, ce qui fait se tordre de rire bon René :
-Entre nous, si cette histoire n’est pas une belle couillonnade en dérapage incontrôlé d’un juteux-chef bien gaulois, alors, c’est quoi la connerie ?…  Serait-ce le pétard de sa copine qu’on fait mouiller et puis qu’on propose en tournante à la chambrée ?
                       Votre attentionnée, Ménie.
                              ______________

*PS: dernière heure. Nous recevons ce 19 février, ce texto des States en rectificatif : "Le grade d'adjudant-chef existe dans la Gendarmerie française. Le brigadier est le commandant d'une brigade et ce bâton avec lequel on frappe les trois coups au théâtre, d'où l'utilité du bâton. Mais, peut-être avez-vous confondu, dans vos articles, avec le grade de Major? Dans ce cas, pourriez-vous rectifier car nous ne sommes par des juteux-chefs ?
Signé: Major Houl, (Ford City, Armstrong County, Pennesylvania. USA).

Dont, acte. Si nous nous sommes trompé de grade, nous demandons à tous les Adjudants-chefs de Gendarmerie de bien vouloir nous en excuser.             
                      Ménie ce 19/02/2014, à 8h46.

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