Cher Constantin, que vous dire ? Ici, on vous trouve bien courageux et sympathique mais porté sur la chose ce que Pierrot estime détestable, quoiqu'il apprécie votre prose. Fanny, elle vous fait la tête et on ne sait pourquoi. Claudius, lui s'en fout sauf à traquer les fautes d'orthographe et celles de goût, et Rolando s'amuse avec les expressions canadiennes, et "c't'écœurant" le ravit. Moi-même je vous sais adorable et j'envie votre blonde. Voilà, c'est dit. Ce qu'en pense René ? Il ne dit et ne sait donner que des conseils, alors, voyez...
Votre lettre pose bien le défi auquel se heurte la paysannerie dans ce monde : vouloir survivre en toute écologie mal conçue reviendrait à décroître seul, avec pour corollaire le rachat de vos terres par de grosses entreprises adeptes de Monsanto plus regardantes que vous sur la santé de la planète. A ce qu'elles disent. Ensuite ?
Il ne resterait que la solution d'émigrer en ville et d'acheter des produits fermiers dont on ne connaîtrait plus le degré de pollution, ce qui est écœurant.
Et puis, à qui faire confiance en matière d'écologie si ce n'est à vous-même ? C'est de cela qu'il faudrait discuter avec votre blonde.
Enfin, votre "fatigante" voudrait-elle d'un paysan insensé offrant à la vente des fruits écolo, soit mais talés, véreux, moches tout en supportant la pyrale de son maïs sans penser à y trouver solution ? Heureusement, la nature, le consommateur et la peur de la pauvreté se chargeraient de le ramener à de "meilleurs sentiments" et à une agriculture raisonnée.
Cher Constantin, nous avons aussi posé votre problème à Ségolène de Mont-Royal, notre ministre de l'écologie qui accepte volontiers de se charger d'une communication qu'elle transmettra à votre ministre canadien de l'écologie, conseil que l'honorable Leona AGLUKKAQ prendra en compte, à n'en point douter. Enfin, on nous l'affirme.
Quelques précisions sur le choix du titre donné à votre lettre, "Le charretier amoureux". Nous avons apprécié la carriole, la Roussine, l'attelage, les balades et votre brune. Voilà pour le charretier amoureux de sa blonde. Nous fûmes attendris par les veillées dominicales avec la mère, entonnant avec elles les tounes du bonheur, et même aimé participer à la messe, aux travaux de la ferme, à la traite des vaches, et rêvé à l'amour dans le fenil. Avec plein de fous-rires, aussi.
La fraîcheur de votre langage et vos expressions si savoureuses nous enchantèrent et quant à ce gentil Bullshit, voudriez-vous bien le saluer de la part de Pierrot ?
Oui, vous suivre dans votre Belle Province avec votre blonde menée au pas lent de Roussine fut un plaisir certain pour tous.
Je vous donne encore le sentiment de Youssef, joint par téléphone :
- C’tte affaire-là, rien que le prénom... Constantin, ça me rappelle une chanson à boire que sous la table... Non, mais c’est bidouille et compagnie !
Puis, l'animal s’est mis à pousser un rire en une sorte de tonitruant braiement, certes canadien mais made in Algéria en ses vertes années.
Mais Youssef restera toujours notre Youssef, n'est-ce pas ?
Voilà, Constantin. Qu’ajouter, si ce n’est : soyez heureux, vous et vôtre brune et faites-nous un beau bébé, et même une trôlée de flos ! Oui, croissez et prospérez tout en protégeant la nature.
Amicalement, votre Ménie.
PS et dernier conseil de René : placez un panneau "A VENDRE à un vrai écolo" devant l'entrée principale de la ferme.
Si votre brune n'apprécie pas, c'est qu'elle est vraiment blonde.
*Ndlr : non, Ménie. Dans la Belle Province, on ne sort jamais ses gosses. Au grand jamais, et le temps n'y fait rien à l'affaire ! A moins d'avoir la flye à l'air au delà de l'Atlantique, la braguette ouverte, en deçà. Et encore !
***
10 secondes pour remplir une bouteille d'un litre, le robinet coulant à fond, j'ai testé !
Tous les soirs entre 9 h précises et 9 h 20, le voisin - dont je ne connais que les bottes
de moto soigneusement rangées depuis une semaine devant sa porte sécurisée - tire
de l'eau sans arrêt. J'ai calculé que ça faisait 100 à 120 litres d'eau !
Que fait-il de toute cette eau !?
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