Le chocolat ? C’est moi !

Encore un petit texte qui fera rugir de plaisir tous mes amis, oh, une peccadille qui ne mange pas de pain et qui plaira à tous ceux-là qui font un grand détour dans les rues du Vigan pour ne pas saluer l’artiste, et Dieu seul sait que l'artiste n’est pas bien méchant et qu’on le regrettera à sa mort, et même qu’on s’enorgueillira de l’avoir connu, que dis-je fréquenté intimement…

- Oui ma chère, nous buvions nos deux Casanis le dimanche midi. Mais, non, il n'allait plus ni à la messe ni au temple... Pardon ? Oui, et en semaine il se tenait toujours au 51… tiens, même que chez lui, son pastis préféré, le Germain… le Jeannot aussi ? aussi… et que même certains, dont le Maire du Vigan pensent déjà, de son vivant à lui ériger une statue sur la place du Quai… oui, je ne te raconte pas !

Oui, vaut mieux pas !

Et, cette petite histoire ? Oh, il ne s’agit rien moins que d’une petite boite de chocolats offerte, il est vrai offerte gracieusement par notre municipalité aux vieux. Et qu’à eux, riches ou pauvres. Oui, mais attention : une seule boîte par foyer fiscal pour fêter la Noël, fête déclarée républicaine puisque considérée comme traditionnelle. Et qu'aux vieilles branches.

Passons sur le fait qu'à rappeler à nos dames leur âge canonique n’est pas affaire de galant homme, maire ou pas tant il est vrai que le respect dû aux anciens n’est plus de mise en notre belle et bonne France, et y sommes-nous pour quelque chose en l’affaire ? Peut-être bien que oui, aussi, à quoi bon pleurer ?

Quant à la qualité du « chocolat », qui n’est qu’une confiserie à tout prendre, ne nous en soucions pas car seule l’intention compte.

- Tu l’as reçue, ta boîte de chocolats ?

- Non. Je viens juste de déménager de Sumène... Pourquoi ?

- Parce que cette année, la Mairie du Vigan n’en offre qu’une par foyer. L’année dernière, on en avait deux. Une chacun, avec ma femme. Ah ! Tu vois ?

- Normal, non ? Sans doute par souci de partage dans le couple. Je trouve ça bien en ces temps de Noël.

- Connard ! Toujours avec tes conneries à trouver bien n’importe quoi, juste pour me contredire et me faire chier…
- Ah, parce que tu trouves que le chocolat… Mais, non je ne contredis pas ! Halte-là ! Mais de quoi parle-t-on ? De l’esprit de Noël ou de rancœur politique… Avoue que tu le l'aimes pas le maire. Avoue !

- Ah, ouais ? Je ne l'aime pas ? Chez moi, on est deux vieux. Pardon ? Ma femme aussi, elle est vieille, oui… et tu trouves qu’une boite pour deux vieux c’est normal ?

- Deux vieux, deux boîtes de chocolats… Evidemment, ce serait plus équitable. Mais tu fais quoi de l'esprit de Noël, de la pauvreté, du partage ? Hein ? Et, avec deux boîtes de chocolats, tu partagerais toujours ? Ben, non. Tu en garderais une pour toi tout seul !

- Connard ! Vraiment… tu n’es qu’un parfait connard !

PS : Veuillez excuser ce mot de la fin de Markus, vu que ce n’est certainement pas celui du maire qui serait plutôt :

« En ce Noël 2016, j’ai la joie de vous offrir, au nom de la municipalité cette boite de chocolat pour vous rappeler toute l’affection que nous vous portons et vous donnons rendez-vous pour Noël prochain. Allez mes amis... on y croit. On s'accroche. » 

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"Miaou" nous signale, ce jeudi 15 décembre 2016 à 7h42 que, dans ses vœux, Monsieur le Maire aurait fait une petite faute de français. En effet, une "boite de chocolats" serait toujours préférable offerte avec plein de "chocolats" assortis. A moins que la boîte soit elle-même en chocolat ?

Merci, "Miaou" pour votre aimable correction sauf que, par souci d'économie, on a passé de deux boites à une boite de chocolats. Allons plus loin pour Noël 2017 : vivement une seule plaque de chocolat pour punir deux vieux mariés depuis bien trop longtemps. 
Voyez que le singulier de chocolat s'imposera sans doute en 2017 et, là "Miaou", plus moyen de corriger Monsieur le Maire.