dimanche 25 mai 2014

La moto pour liberté*.


Le monde de la moto serait le dernier espace de liberté dans notre monde hyper policé, fliqué. 

Pas plus tard qu’hier, cousine Bécassine m’avait fait la remarque que les motards n’étaient jamais… allez, soyons généreux, rarement arrêtés par les forces de l’ordre. Pourquoi à votre avis ?
-Oh, parce qu’ils circulent beaucoup  trop vite !
-Raison de plus pour les arrêter, Monsieur le Gendarme, non ?
-Eh bien non ! Et pourquoi non ? Mais à cause de cette vitesse, Monsieur.
-Hallucinant, sidérant ! Sauf votre respect, c’est à se taper le cul par terre. Ouah ! Si j’éperonnais ma Fiat Panda, pied au plancher, vous ne pourriez…
-Vous rattraper, monsieur ? C’est une rigolade. Non, quand je parle de vitesse, c’est de vitesse vraiment excessive, de celles qui dépassent l’entendement des automobilistes.

-Les forces de répression se laverait-elle les mains de la sécurité des fondus de motos ?
-Bien au contraire car, vouloir arrêter les motards les mettrait en danger d’un freinage d’urgence. A 160 km/h en agglomération les risques de dérapage, de graves brûlures et d’une lourde chute finissant souvent en paralysie sont trop importants.
-Oui, mais, non !
 

-Imaginez le journal télévisé : résultat des européennes, les blancs sont pour la première fois  comptabilisés*. Contrôle de vitesse à Pratcoustal. La gendarmerie nous signale 39 motards entre la vie et la mort. Un journaliste de la chaîne et son pilote seraient du nombre. Non, non !
-Une percussion à cette vitesse, c’est permission du  meurtre d’un piéton pour un motard suicidaire… Qu’en pensez-vous, Monsieur mon policier ?
*La France avait rejeté le Projet de Constitution européenne . Nôtre vote a été comptabilisé !
-Coincer un contrevenant à moto filant à 160Km à l’heure en agglomération, vous n’y pensez pas. Ce seraient les forces de l’ordre qui risqueraient leur vie dans la poursuite. Et que faire avec nos poussifs Kangoo Renault ? Ne parlons pas de la Mégane  gonflée qui, sur autoroute, plafonne à 240, la poursuite de telles bombes en circulation durerait des centaines de kilomètres, sans aucun résultat.

-Pour ne pas occasionner un "sur-accident", vous laissez en l’état, gendarme ? Mince, alors. Faudra que je gonfle ma Panda en drag queen…
-Non. On dit dragster, Monsieur Patrice.
-Pas en dragqueen, Monsieur le Gendarme, on dit dragster ? Soit, mais vos radars mobiles constateraient à la fois ma vitesse folle et votre sage impuissance.
-Halte-là, que je vous arrête. Votre bolide, on se le coincerait par une herse ou bien sur la photo d’un des milliers de radars de l’hexagone. Ah, vous voyez bien !

-Vous comptez sur les radars fixes pour coincer tous chauffards contrevenants ?
-Pas tout à fait. Les automobiles, oui, mais pour les motos, c’est une autre paire de manches. Les radars qui flashent par devant, les anciens ne pouvaient lire les plaques d’immatriculation des motos qui sont…
-… par derrière ?
-C’est cela même. A ce jour, nos radars flashent presque tous…
-... par derrière ?
-Ce n’est pas gagné, cher ami. Et puis, les plaques des motos ne sont pas aux normes, trop petites, trop inclinées et souvent volontairement maculées de terre quand, parfois, elles sont inexistantes. Voyez notre misère.

Conclusion de nos gendarmes : la vitesse serait toujours cause principale d’accidents. Si on veut !
Enfin, Monsieur, vous êtes intelligent, dites. S’il existait des radars d’alcoolémie automatiques, ou de consommation de cannabis où il suffirait de cracher au passage des gendarmes pour se faire détecter, il y a belle lurette que la première cause d’accidents serait la consommation d’alcool. Ou de cannabis.
Pourquoi ? Mais parce que les gendarmes ne nous arrêteraient jamais et on pourrait à loisir tuer son monde.

Que pourrions-nous reprocher à nos pilotes de ces bolides à deux roues si ce ne sont que de tous petits écarts de vitesse qui ne justifient d’aucune sanction. A preuve ? Ils ne sont jamais arrêtés.
Et les contrôler pour quoi faire ? 

Peut-être que la fatigue, la boisson, l’inattention, le cannabis, les ruptures mécaniques, les éclatements de pneumatiques, les flaques d’huile, les gravillons, les bandes rugueuses glissantes, les glissières de sécurité en couperet, la signalisation ignorée, le non-respect des distances, le doublement en virage, les lignes continues plus que tutoyées seraient les causes premières d’accidents chez les motards.
Vous dites ? Ni l’alcool, ni le cannabis, encore moins les dépassements dangereux ni la fatigue ? Ni le non-respect des distances, ni le franchissement intempestif des lignes continues ? Nous vous l’accordons.

-Rassurez-vous. On arrête quand même les motards lorsqu’ils sont obligés de circuler lentement au démarrage ou qu’ils sont stoppés par les barrières de péage d’autoroutes. Voyez que nous accomplissons ainsi parfaitement notre mission de prévention. En ce qui concerne la vitesse…

-Gendarme, je vous ai compris ! On n’arrête pas les motards car rien ne les arrête !

M’étant enquis auprès de mon cousin Gaston, motard à ses heures de ce non-respect des vitesses autorisées :
-Pourquoi bastonnez-vous autant, et ces doublement dangereux ? Voici sa réponse :
-On ne peut jamais rester au cul d’un automobiliste. Il ne nous voit pas et vous double sous le nez lorsqu’on est en dépassement. Et pour doubler en toute sécurité, il faut bomber.

… Bon, ben, amis motards il vous reste de beaux jours à rouler poignée des gaz à fond, vos amis pandores applaudiront vos exploits comme il se doit. 
  
Mon conseil : si vous pouviez saluer les radars d’un Wheeling arrière pour cacher votre plaque d’immatriculation, cette simple sécurité vous mettait à l’abri de toute poursuite par flashes et photos interposées. Et encore bravo et merci !

Hi-ho, la Horde Sauvage… A fond les manettes ! La liberté à la vie, à la mort !

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