Le fée Caramba ! - 2

Taïaut, taïaut !... drague toute !

Sa technique de drague à la fée ? Comment dire les choses si ce n'est que, de par l'état de nature qui vous caractérise toutes, elle adorait se sentir le centre du monde tout en possédant sur vous cet autre avantage insigne de n'avoir point besoin de plaire car il lui suffisait d'apparaître pour que les messieurs s'embrasent de désir et, je vous prie de croire que, bien chauffé, redevenant hommes ils cessaient de réfléchir pour ne plus devenir que des mâles qui ne se sentaient plus pisser, ce qui avait l'heur de mettre du rose aux joues de la gente dame. Et pas par timidité, mais en booster de fusée. 

-Pierrot, c'était quoi son prénom... Mais, non, à Caramba.
-J'en sais strictement rien. Attends, tu veux savoir si elle a un prénom ? Alicia.
-Tu crois ou tu es sûr ? Si c'est important ?
-Parce que tu mettras son vrai nom sur ton blog ? Çà va pas ? Et tu veux que je me renseigne ? Pas possible, c'est ma femme qui se charge des courses. Non, non : je ne vais qu'à Lidl. Pour le magret et les camemberts. Les meilleurs ! 
Américo, Rolando et moi-même pouvons l'attester. Pour le calendos et le magret.

Va pour Alicia, nôtre experte à se faire désirer des hommes et même des plus beaux. Le pied. Bravo, et que faites-vous des moches que vous excitez, Madame Alicia ? Et pourquoi ne pas dire à la laideur qu'elle vous aura offert vos coups les plus exquis ? Et ne mentez pas, maîtresse ! 
Courage, Alicia, rendez hommage à tous les hommes, les plus moches surtout, vos meilleurs coups, ceux que vous cachez en vôtre alcôve.

Alicia, se sentait-elle belle ? Bof... le cadet de ses soucis : elle se préférait bandante, comble de la "vulgarité" pour toutes celles qui, jouant les grandes dames à trop vouloir escamoter leurs pulsions, pensent se rendre respectables. Rions de conserve : comme si une femme, croyant se diviniser pouvait réfréner ses feulements d'amour !  Evidemment, que nous vous aimons tigresses, Mesdames, mais ne poussez pas trop, vous fatiguez.

Un homme peut-il devenir idole ? Vous l'avez éprouvé, mesdames. Une femme devenir déesse ? Voyons, mais c'est risible ! Pourquoi ? Mais parce que gourmande ou chichiteuse, une femme a plus besoin de sa dose d'amour terre à terre que de respect platonique inhibant. Oui, amour courtois, tendre et sexe se doivent être ponctués de douceur et de dureté, car il faut ce qu'il faut à toute humanité. 
Quant au paradis ? Réservé à vos hommes, la vie étant bien faite. Eh, oui, et qui puis-je ?

Attention toutefois car Alicia n'avait cure de l'opinion d'autrui et autres jugements, mesdames. Quant à toute philosophie... veuillez repasser. Et c'était très bien ainsi, pour ce qu'elle avait à entreprendre avec nous, les hommes. 

Pour bien naviguer à l'estime, il lui convenait de ne jamais faire de vagues et ne pas draguer le client accompagné, ni penser à caresser ce cachemire que l’autre type, le mec à la dame porte si merveilleusement. Et encore moins penser à s'évader, rêveuse, avec cet homme-là, yeux mi-clos, tout ouverte à l'amour, et s'y vautrant ?
Oh, que non ! Pas même en pensées car la dame la démasquerait et lui ferait les gros yeux.

-Oh, Madame, ce n'était que pour juger de la qualité de la laine ! Point d'offense.

Je t’en foutrais, de la qualité, vilaine, va !

La drague, en art ! C'est inné, aurait dit Alicia. Le croyez-vous ?