Souventes fois, les gens te disent :
-Oui, mais moi, le gendarme-ci, je lui ai dit, et le gendarme-çà, je l’ai envoyé bouler! Merde, alors !
Mais quand le pandore-ci ou çà t’arrête :
-Manquait plus que les gendarmes, chérie ! Pas possible C'est encore pour ma pomme !
Ben, alors là, le discours change :
-Gendarmerie Nationale. Bonjour, Monsieur, Madame ! Votre vitesse, au cinémomètre était…
-Oui, bien sûr, je n’ai pas fait attention. Mais, je suis d’accord avec-vous, Monsieur le Gendarme... Vous faites votre travail ? Et vous appliquez la loi ?... Evidemment. Je signe ici ?... Non, je ne conteste pas l’infraction. Bien ! Merci!
Vous n’avez pas fait 300 mètres que :
-Tu as vu, chérie. Faire son travail ? Je t’en foutrai ! C’est du pognon pour l’état. C’est tout.
-Calme-toi, chéri. Le médecin te dit de ne pas t’énerver !
-Appliquer la loi. Mon cul… oui. Mon cul. Tu as vu… hein ? Faut nous respecter, Messieurs les Gendarmes. Du respect, s’il vous plaît !
-Mais, oui, mon chéri. Tu as bien fait de lui rabattre son caquet, à celui-là !
Lorsque j’habitais Anduze, toutes les après-midi d’été je prenais la voiture pour aller baigner Leïla et Noémie, mes petites chiennes dans le Gardon, vers Mialet. Et tous les jours, au même endroit près du seul café-restaurant à 10km à la ronde, un gendarme, toujours le même, certainement celui qui n’aimait boire ni l’apéro, ni le pousse-café. Sur la route, seul. Bien seulet. Le même. Ou alors, tous les gendarmes se ressemblent. Ce qui n’est pas possible, ils vous le diront.
Pas une fois… je dis bien : pas une seule fois, ce gentil gendarme ne m’a arrêté. Je dis gentil car, un gendarme qui n’arrête que moi n’est pas gentil. Vous me direz :
-Arrêtait-il les autres automobilistes ?
Ceux qui étaient devant moi ? Non. Je l’atteste. Ceux qui me suivaient ? Je ne sais, mais j’en doute !
Oui, mais non. Il aurait dû m’arrêter car, tout le monde dans la région sait bien que j’ai toujours conduit avec au moins une, si ce n’est deux chiennes sur les genoux. Et quand c'est la grande Leïla :
-Pousse-toi un peu, chérie, que papa voie la route !
Attendez. Quand je dis chiennes sur les genoux, Noémie et Leïla sont de vraies chiennes. Comme toutes les chiennes qui se respectent !
Donc, ce gentil gendarme, et j’insiste, ne s’est jamais inquiété de votre serviteur, ni de sa sécurité, ni de celle des autres automobilistes que mon attitude risquait... jusqu’au jour où…
Poursuivons notre discours. Donc, un jour, je suis avec Mathilde. Elle m’accompagne au bain une après-midi de canicule. Bon. Quand tu vois Mathilde? Quand tu la vois ?… Faut la voir !
A la terrasse d’un café avec elle, tous les amis pressés qui te saluent de loin, comme des éphémères viennent à la lumière se griller les ailes. La lumière ? C’est Mathilde !
-Bonjour, Gilles. Comment vas-tu ?
-Je te présente Mathilde…
-Mes hommages, Madame.
Et ta soeur ! T’oublies que tu es marié, dis donc !
Je te raconte Mathilde. C’est pour Rolando qui m’en voudrait si je ne décrivais.
Disons… une gravure de mode. Elle adore le bleu, un léger sombre qui va bien à son teint de belle brune. Le bleu surtout. Parce que Mathilde, elle est belle. Disons 1,70m pour 63kg. A l’estime…
Des cheveux longs, un gentil sourire, un regard d’une belle franchise. Quelqu’un de sain. Adorable.
Et sa jupe moulant un corps de belle femme. De tous petits seins, Rolando, comme j’aime. Une taille d’une finesse, d’une finesse, et des hanches de guitare classique. Une légère surcharge sur le ventre. Quand je dis légère… oh, bien légère comme il sied à toute belle femme. Et des fesses qui… enfin, des fesses qui finissent sa silhouette en beauté. Je ne te parle pas de ses cuisses fermes, et ses longues jambes… alors, quand elle porte ses hauts talons rouge-italien... oui, ça existe, le rouge-italien !... tu risquerais, mon bon Rolando, l’infarctus.
Elle pourrait défiler. Mince, jolie. Souriante. Enfin, tout pour plaire. Un vraie beauté, un ravissement. Des yeux et du cœur. Et de l’âme. Car elle a de la gentillesse et de l’amitié. Tu vois Mathilde et tu es heureux de l’avoir connue. Un moment qui marque dans la vie. En plus, elle est fine mouche.
Moi, j’ai souvent remarqué que les jolies nanas qui font la gueule, qui vous snobent de toute leur hauteur ne savent pas ce qu’elles manquent à sourire à la vie.
Oui, sourire à la vie. Parce que ce n’est pas suffisant d’être beau. Encore, faut-il être aimé, et faut-il permettre au commun des mortels d’admirer l’œuvre de Dieu. Parce que belles dames, on vous aime pour votre beauté.
Le talent, la beauté, c'est fait pour être partagé. Mesdames, donnez. Laissez-vous admirer, souriez. Nous ne sommes pas beaux. Nous ne sommes pas des Apollons. Mais de grâce, offrez-nous au moins un gentil regard, un petit sourire timide. Vous y gagneriez en beauté et en grâce !
Mais, revenons à nos moutons Ou plutôt à notre ami, gendarme gentil. Imaginez la scène. Mathilde, en jean, dans ma voiture. Rolando, tu aimerais la voir.
Au loin, le Gendarme se déplace. Je dis à Mathilde :
-Tu verras que ce c... va nous arrêter !
-Et pourquoi tu veux…
-Parce qu’il a vu que tu es belle. A une bonne vue, le cochon !
-Tu crois que…?
Et Gilou avait raison. Le Type en Uniforme (il n’est plus gendarme. C’est un mec qui s’inquiète, comme tous les mecs, de la beauté), donc, le type en uniforme au milieu de la route, bras droit levé pour nous stopper, bras gauche indiquant le bas côté pour… admirer la bête que je trimbale. La belle bête !
Et la Mathilde qui se marre. Manquait plus que ça. Et moi furieux d’avoir eu raison.
-Ah, oui. T’as vu, Mathilde...
-... elle est bien bonne, celle-là ! Monsieur le gendarme.
-Gendarmerie Nationale. Veuillez présenter les papiers du véhicule !
-Dites-moi, Monsieur. Vous ne m’avez jamais arrêté sur cette route en 15 jours. J’ai une jolie nana avec moi et vous me stoppez pour voir la gueule qu’elle a ? Montre au Monsieur, ma chérie...
Le jeune homme (il était aussi gendarme), mignon, décontenancé…
-Mais, Monsieur, je ne fais que mon travail…
Tu parles d’un travail à reluquer les cuisses de Mathilde! A bonne hauteur, hein, gendarme ?
-Je te l’avais dit, Mathilde. Mignonne, une belle gosse. Merde… T'aurait été moche...
Et le gendarme faisait le tour du véhicule.
-Dites-moi, gendarme… moche, vous ne m’auriez pas arrêté, hein ?
Le gendarme était gêné surtout que Mathilde le regardait comme une bonne pâtisserie…
-Monsieur, la vignette de l’assurance n’a pas été changée. Il faudra le faire.
-Eh bé, tu vois Mathilde, grâce à toi et à ma femme qui a oublié la vignette, je prends une prune. C’est pas possible, cette misère. Attends, ce soir, je vais te l’engueuler d’importance.
Gêné, le gendarme ne m'a pas mis la prune !
Et la Mathilde qui se marrait, regardant avec ses beaux yeux mignons notre gentil gendarme.
-C’est bien. Vous présenterez l’assurance à la gendarmerie d’Anduze.
Le soir, avec ma compagne, nous sommes allés à la-dite gendarmerie. Un vrai blockhaus :
-Vous n’avez pas de papier ? Non ? Vous avez votre assurance, c’est bien. Vos papiers ? Non merci.
Ben, voyons. Le gentil gendarme l’avait fait le contrôle… des cuisses de Mathilde et de sa belle frimousse !
Et moi, furieux d’avoir eu raison, et le gentil flic gêné d’avoir été pris en flagrant délit de cupidité, et la gendarmerie d'Anduze qui ne s'inquiète de rien.
On doit dire concupiscence ? Etes-vous certain ? Oui ? Ah ! Si vous le dites.
Et que le gentil gendarme qui se reconnaîtrait m’envoie un petit mot. Motus et bouche cousue, évidemment. Merci ! Entre mecs qui aiment la beauté des femmes !
PS: au 1er mars 2013 pas de nouvelle de notre gentillet.
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Samedi 20 avril message de Danièle.
-Que de souvenirs me reviennent de cette épopée. Quelle rigolade... Mathilde, puisque c'est le prénom que tu m'as donné...
... mais, toujours pas de nouvelle du beau gendarme.
Vendredi 31 janvier 2014... gendarme, gendarme, s'il te plaît...
Samedi 19 juillet 2014... gendarme, gendarme, voyons!
Samedi 26 juillet 2014... petit, petit...
Vendredi 04 décembre 2014... petit, petit, halte-là...RePS: au 2ème de mars 2015, pas de nouvelles du gentillet.
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Première illustration. Elle : "Des poulets en grippe, déjà ce n'était pas marrant, mais si en plus y a des porcs !... merde !"
Le Poulet : "Craignez rien jolie mad'moiselle, moi c'est la bronchite !..."
Deuxième illustration. Le nouveau code de la route : après les "dos d'âne", les "devants de biques" -"Je me demande si ce sera suffisant pour freiner les excités..."
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