vendredi 22 février 2013
L'illusion de la vérité* !
Certains amis et internautes me demandent :
-Pourquoi écris-tu ? Pour passer le temps et le partager avec toi !
-Comment fais-tu pour inventer. As-tu des recettes d’écriture ? Pour l’aquarelle, je n’en ai pas. Ou, si j’en avais, je ne te les donnerais pas : elles ne te serviraient à rien.
Mais, les idées ? Elles se pointent comme les lubies, les belles et les mauvaises pensées qui deviendront lumineuses lorsque je les adopte. Mais, je n’en adopte qu’une à la fois. Le secret ? L’adoption.
Tu ne sais pas pourquoi, une petite idée en luciole te réveille dans la nuit. Alors tu as tout intérêt à noter la chose sur ton cahier de misère, sous peine de la voir s’évanouir aux lueurs du jour. Tu te lèves tout endormi et tu écris sans tes lunettes de vue quelque chose qu’il te faudra bien déchiffrer au matin. Et ce petit lumignon qui t’a tiré des draps disait :
-Et si tu parlais de l'utilité du mensonge et de sa beauté ? Faut en parler Gilou !
Mensonge et politesse. Vérité et perversion. Tiens, idée à retenir ! La vérité est-elle dangereuse, et le mensonge seule nécessité de la vie ? Ben.Vérité-illusion-mensonge-réalité. Vie ! A creuser.
Et alors, tu te dis : c’est jouable oui, mais dans quelle situation, et qui mettre en scène ? Et des dialogues, de l’argument, de l’histoire, de la morale…
Et puis, tu réfléchis : à quoi cela sert-il de mentir ? Et, si le mensonge existe, c’est qu’il est vital ! Evident. Sauver sa vie, son amour, ne pas perdre la face, se protéger, ne pas faire mal, être différent, se hausser.
Se raconter ! Ouais, je suis quelqu’un de bien. Je suis un aventurier. Je sors des sentiers battus, et je suis beau. Et bon !
-Mais le must du must : mentir par plaisir, pour le fun. Ouah !
J’affirme, ici, que le menteur n’est jamais pervers. Je compte sur ton intelligence pour comprendre.
Alors, ton esprit se met en roue libre. Et tu cherches dans ton entourage, dans ta vie des situations, des gens qui, que… Et tu t’interroges : mentir soit ! Pourquoi ? Pour qui ?
Et suis-je menteur par lâcheté ; et parler du courage ou de la peur de dire la vérité, et jusqu'où ?
Le mensonge inutile n’existe pas ! Et, quel plaisir à confondre un menteur ? Aucun !
Nous sommes tous friands d'ombre pour cacher nos échecs et nous mettre en lumière dans ce grand Théâtre de la Vie. Pourquoi ?
-Regarde comme je suis aimé de tous, et populaire, et tant menteur que je me mens à moi-même. Pour exister !
Un mensonge se doit d’être toujours plausible, crédible. Faute de quoi, il ne sert de rien. Parce qu’il est fait pour s'illusionner en bernant les gens, impressionner pour donner à penser que...
Mais, attention : le mensonge doit-être plus crédible que la vérité, faite de quoi, il ne sert à rien puisque le menteur est démasqué. A ce moment, c'est toute sa personnalité qui est détruite par la révélation sauf si... sauf si la lumière crue de la vérité, en coming-out permet la rédemption.
Mais croire que faute avouée est à moitié pardonnée est une erreur : avouez et vous serez quand même sévèrement puni, et il en restera toujours quelque relent, quoique vous fassiez.
J'ai toujours estimé que le mensonge était aussi utile, et sans doute plus que la vérité pour affirmer notre individualité parce qu'il s'inscrit dans la nécessité de se continuer qui fait loi et donne une réponse plus adaptée à la protection de notre intimité.
Par exemple, dites, même sur le mode de la plaisanterie que vous n'aimez pas la corrida à Nîmes ou en Arles, et ce sera le plus sûr moyens de vous faire des amis qui ne vous voudront pas du bien.
En ces lieux, déguisez votre parole et dites que vous adorez la Féria, les Arènes, les mises à mort et vous serez un bon Nîmois.
Comme moi, soyez menteur pour vous éviter les ennuis. Voyez-vous, si la vérité est la lumière, le mensonge en est son ombre et, croyez qu'il n'est rien de plus douloureux qu'une lumière aveuglante qui efface toute ombre.
Et, voyez comme nous avons plus besoin d’ombre pour nôtre bien-vivre et nôtre bonheur que de vérité parce que, pour vivre heureux, vivons caché, comme disaient nos vieux !
Et moi, raconteur d'histoires, je cherche toujours l’argument qui permettra de rendre crédible mes écrits qui s'autorisent toutes menteries qui, par la magie du verbe se veulent vraisemblables.
Parce que de toute histoire, la vôtre, la mienne, toutes se fondent plus sur l'ambigüité du mensonge que sur l'intangibilité de la vérité. Mais, dire la vérité, est-ce toujours un acte de courage, et mentir est-ce de la lâcheté ?
Mensonge nécessaire à la vie. Oui, mais, qui m'a donné la vie, raconté les plus belles histoire et donc le plus menti ? Certainement ma mère.
Et à ce moment, il me prend une peur panique de parler de ma mère en vérité. Serait-ce lui faire honte ? Pas possible. Mes frères vont me faire la gueule si je parle de Fatima, ainsi que tous mes amis marocains et algériens, ma famille d’adoption… Oui.
Mais, quand même, faudra bien parler un jour de sa mère parce qu'on n'est plus cet orphelin de la guerre de 14-18. Oh, eh ! Réveillons-nous : nous sommes en 2013. D’accord, mais elle m’a menti grave!
Mais on s’en fout. Et puis, si tu aimes raconter tes blagues et nous complaire, c’est à elle que tu le dois. Alors, dis :
-Merci, maman. C’est vrai que j’ai mis du temps à t’aimer. Mais, Dieu, que tu m’as adoré. Et menti !
-Gilou, mon Gilou, est-ce encore une de tes menteries ?
-Que nenni. Pourquoi vous dire n’importe quoi ?
-Parce que ton blog, ce n’est que limite vérité et mensonge.
-Vrai. Mais si tu ne sais pas démêler le vrai du faux, t’es mal barré !
Comme tu es aussi intelligent que moi, tu penses :
-l'autre fait le philosophe et nous noie en parlant de lui. Doit-on le croire ?
-Bravo, mon pote, mais tu n’es pas au bout de tes surprises. Je mens du matin au soir, et même quand je dis la vérité !
Je mens, comme tout un chacun, sauf que mes textes, tu le remarqueras se servent de complices pour le vraisemblable : Rolando, Pierrot, Julie, Américo, Pat, Antoine, Christine, Carmen, Karine…
-Et les dialogues : sont-ils réels, réalistes, plausibles, mensongers, véridiques ?… Eh, oui, mon pote. Tu as un problème insurmontable à résoudre : de l’illusion dans ma réalité, ou de ma vérité dans le mensonge !
Mes complices que je mets en scène te diront que les dialogues sont des instantanés pris sur le vif au gré de la vie. Mais, sont-ils véridiques, et comment se situer ?
Demande-leur :
-Ce dialogue, l’as-tu eu avec Gilou ? Et tous te diront :
-Oui, mon pt’it pote ! Et toutes nos histoires sont réelles, vécues.
-Gilou nous mentirait-il encore ?
Et voilà la difficulté car tu ne comprends plus :
-Monsieur PATRICE…
-Je t’en prie, tutoyons-nous !
-Merci. Donc… ah oui. Toutes les histoires que tu décris sont-elles inscrites dans le réel ?
-Je vais éclairer ta lanterne : lorsque je parle de Rolando et de sa vie, tout est vrai. 42, les Balilla. Umberto, son père et la Marche sur Rome, sa mère Marie-Rose et Berck-plage, la tuberculose, l’orphelinat, son beau-père, Maurice, le marin belge qui s’est fait bouffer une oreille par les rats, lorsqu’il était aux fers, en fond de cale d’un navire (il avait fait une bêtise sur le pont).
Et la tante Georgette et le STO, et ma mère Fatima, et Julie : tout est vrai. Craché juré. Les situations sont toujours réelles.
Et l’âne Charlie. Vrai, Floriane aussi, et le rabbin pour castrer Charlie. Rien n’est inventé. Et mon organiste Barbara bavaroise. Tout est vrai ! Alors. Mensonge ? Illusion ? Crois-tu que cela s’invente ? Sauf, le Ségaïolo (quoiqu'il faudra bien un jour lui demander) et le Cœur de Lola (Fanny est jalouse de Lola. Y a de quoi. Disons que c’est pure invention. Ne me trahis pas, Internaute chéri. Car j’aime embrasser la Fanny !).
Ah. Un seul bémol. C’est pour Pierrot (voir La petite reine de Pierrot). Il ne collectionne pas les vélos des champions mais vend des vélos retapés. Des clous qui vont, fissa au bled se refaire une jeunesse. Alors, arrêtez de lui téléphoner. Merci bien !
Soyons sérieux. Bon, je t’explique. J’écris pour faire rigoler les copains, les choquer, faire le clown. J’aime à distribuer l’amour et la joie autour de moi… Péché véniel !
Faire des farces. Tous les jours. Prendre la vie joyeusement, sans se prendre la tête. Choquer avec des histoires graveleuses, vilaines, coquines, méchantes. Amuser. Mais faire rire. Faire rire en cadeau de Noël de tous les jours. Comme le gaz. A tous les étages.
Si tu préfères, comme je dis :
-Vaut mieux emmer…der un copain que le délaisser durant des semaines !
Mais toujours rechercher la poésie, la musique douce de l’amitié, de l’amour, de la gentillesse.
Et puis, parler de la vie. On est sorti d’un fondement maternel. Issus d’un coït. Et j’espère que papa et maman ont pris bon et grand soin à fabriquer le vilain Gilou, au débotté, sans le faire exprès, à l’arrachée, préfèrant croire qu’ils ne m’ont désiré qu’après un bon et long plaisir.
Alors, mes histoires, parfois graveleuses, mais si vivantes vous amuseront. Je vous le souhaite. Et je les dédie à papa, maman et toutes les femmes que j’ai aimées. Et à mes amis. Et Marie et Julie. Et René et Rolando !
Si tu veux écrire de belles histoires, laisse Barbara t'interroger :
-Internaute, aimes-tu les gens !
-M'aimes-tu, moi, Barbara ?
Bof ! Si on veut mais on n'est pas obligé !
Gilou, plus réaliste te dirait : joue d’abord de ton organ, fais chanter le don que la nature et tes parents t’ont donné, fais le chanter juste, puis viens nous voir sur Rolando. Nous t'expliquerons plus en détail !
Mais, quel plaisir de vous mentir bellement ! René s’associe à ce texte. Et, il nous reste encore de bonnes résolutions à vous vendre pour 2013. Qu’on se le dise.
Et arrêtez de téléphoner à Pierrot pour les pseudo-vélos des pseudo-champions cycliste. Il commence à me faire la gueule sérieusement!
Merci bien. Le 22 février an de Grâce 2013.
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Première illustration: "écrire est une arme !"
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