samedi 16 mars 2013

Le ciel de mes nuits adolescentes*.


Les scrutateurs du ciel seraient-ils d’éternels adolescents ? 

Eh bien, eh bien !... il faudra que je pose la question à René, à son télescope énorme, son appareil argentique Edixa équipé de son 230mm, son nouveau numérique, et à Julyanne.
-René, fais-moi un joli écrit sur ta passion. Et sur PANSTARRS, la comète, le ciel, les étoiles.
-Je te le prépare et tu penseras me l’illustrer avec un de tes jolis dessins, me répondit, en boutade nôtre René.
La messe était dite.

-Et Julyanne ? Elle sait écrire, demande-lui, René.
-Oui, mais, pas si vite : elle est timide. 
Voilà pourquoi, René m’ayant puni, il faut bien que j’essaye de vous expliquer l’inexplicable de sa passion, or la tâche s’avère ardue.

Entre ciel étoilé et ciel de lit, j’ai failli sauter le pas, pourquoi pas, pour comprendre les passions, dont celles de René, Julyanne et Ulysse pour l'Univers.

Et pourquoi ne pas expliquer les nuages poussés par les vents violents et les poussières de la Voie Lactée par la fantasmagorie des couchants rougeoyants et des ciels pastels des aurores ? Oui, la poésie se faisant bon secours de la science !
Et pourquoi vouloir chercher à comprendre l'univers, dis-moi, René, dis-moi !
 Alors, te voila le regard égaré a en avoir les larmes aux yeux de trop de fixité dans ces ciels des nuits étoilés lorsque le scintillement donne l’impression que des lucioles ne vibrent pour ne parler qu’à toi et à Julyanne, de l'immensité sidérale… 
Puis, puis cette beauté profonde qui vous submerge, vous donne envie de pleurer, tandis que vous ne savez pas que vous êtes heureux, heureux tous deux de cette solitude nécessaire à votre être profond dans ce silence lourd, prenant, la comète observée en étant l’excuse !

Et puis, dans ces nuits adolescentes, revoilà le feu de camp avec la bande de copains, les scouts, les éclaireurs, l’armée même, sous la tente et les chants qui remplissaient les soirs d'été.
Mais, toujours, il faut que tout s’arrête. Plus de bruit. La fatigue casse, et le chant et les corps.
Puis la nuit reprend le cours de sa respiration. Le vol d’un oiseau effrayé, une chouette, un petit rongeur par là, et tu écoutes, et toujours le vent qui joue à saute-moutons au dessus du col en passant de vallée en vallée, pour redescendre par les hauts sapins, au loin.
Alors, la fatigue s’installe en même temps que la nuit devient plus sombre, et tu te souviens t’être étendu sur l’herbe, bras en croix, nez au ciel à contempler… non, contempler n’est pas le mot, à te noyer dans l’immensité et à savoir que tu fais partie intégrante de cet univers. Et tu te sais plus proche de Dieu !

Toujours étendu sur le dos, ton esprit vagabonde, redescend par les sentiers des cimes cévenoles, retrouve son village, et tu te retournes sur le côté et fixes, halluciné, ce feu de camp qui commence à faiblir.

Et tu sais que ce besoin de solitude ne te quittera plus. Parce que tu as vécu le plus grand moment de ta vie.

Puis, soudain, la froidure de la terre te gagne et t’envahit en sorte de petite mort. Elle te prend la hanche et l’épaule, remonte ta colonne vertébrale et te fait frissonner. Et il te faut te relever de ta torpeur. Ton corps se refroidit. Tu t’approches des braises encore chaudes pour réchauffer ton dos.

Le camp désert, tu es seul. Il te faut t'en aller dormir.
Et, tous les copains sont rentrés dans leur tente, en silence. Puis, une grande plénitude faite d’une tristesse immense te surprend. Tu as envie de pleurer.

Tandis que le froid et la solitude t'envahissent, tu te sens heureux.
-René, tu aimes ces ciels de nos nuits adolescentes…
-Oui ! Pour les beautés que j’y ai découvertes dans mes nuits étoilées.
-...
-Et les comètes… j'y cours en loup-garou accompagné de ma dame et d’Ulysse. Et d’un bon café chaud. A me geler. Faut-être complètement fou.
-...
-Ah, les comètes. Surtout la dernière. Elle ne repassera plus au voisinage du soleil. Morte à nos yeux. Pourtant elle a des millions d’années d’existence. Et sa vie est encore aussi longue. PANSTARRS C/2011 L4, née dans le nuage d’Oort. Où mourra-t-elle ? 
Mais pour nous, cette comète sera née et morte en deux ans comme me l'a expliqué René. L’humanité ne la reverra plus, enfin on le croit. C’était un évènement unique, le passage de cette petite comète.

Et, à chaque fois que l’ordonnancement du ciel, et sa beauté, sont défaits par une éclipse ou une comète, René et Julyanne, et Ulysse se précipitent pour l'aller admirer. Même à l’autre bout du monde. Faut vraiment être soit passionné… Passionné. Soit !

Et moi qui ne vous ai pas dit qu'Ulysse était un gentil chien de berger adorable !

Et j’espère que le René appréciera à sa juste valeur l’effort que je fais. Pour le remercier de ses enluminures. Qu’on se le dise. L’an de grâce 2013, le 16 mars. De le Vigan.

Les photos  de PANSTARRS sont prises sur le Causse et en Cévennes par René BOUSCHET.
                               ______________

Saga PANSTARRS suite et fin. 


Bonsoir,

J'y suis retourné ce soir par acquis de conscience. Un horizon parfait, pas un nuage. 
La magnitude de la comète a fortement diminué et elle n'est pratiquement plus visible à l'oeil nu. C'est à peine si on peut la distinguer avec le télé poussé à son maximum. Et PANSTARRS se met à jouer avec les nuages. Difficile d'observer !

Tu remarqueras sur l'avant-avant-dernière photo les lumières de Molières-village et le Rocher d'Esparon.

Il ne reste plus qu'à attendre ISON qui devrait apparaître en cette fin d'année. 

Pour Noël ? L'effet François. Déjà ? Je ne le crois pas !

René*Bouschet ce 15 mars 2013 au soir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire