vendredi 8 mars 2013

Mathilde s'est payée un cochon*!


Toute ressemblance avec des personnes ayant existé, ne peut être que fortuite, sauf...

Sauf pour Mathilde et sa descendance dynastique, Andros, Gilou et autres qui auraient connu de Charles-Emmanuel  ainsi que le fermier qui a juré, et son boucher de copain…

Vous la connaissez la Mathilde, déjà présentée dans « Belle Dame, Beau Gendarme ». Rolando ira se rincer l’œil dans l’épisode précédent. Merci.

Mathilde, donc, est une gentille personne qui a toujours aimé s’entourer d’animaux et, comme Marie-Antoinette, jouer à la fermière, mais pas avec le même bonheur. Nôtre Mathilde, elle, collectionne aussi les cochons. Je ne parle pas des mecs, enfin, pas à ma connaissance.
Des cochons en verre, en fibres, en tissu. Des grands, des gros, des petits. Même qu’elle essaie toujours de soudoyer la charcutière pour se faire offrir son petit cochon mignon :
-Quel cochon, madame. On peux toucher ?... Ravissant !

Ah, les cochons, et leurs queues, qu'elle collectionne, la Mathilde. Et les tire-bouchons, itou.

Mais, que disais-je ?... Ah, oui ! Revenons à notre cochon. Donc, la Mathilde aime les animaux, je l’ai dit mais j’aime à me répéter. 
A une certaine période, chez-elle, il y avait des canards. Faut dire qu’Andros, son gars de l’époque était un grand et bon bricoleur. Il avait construit une mare pour les canards. Et les canetons…
Faut dire aussi que la colonie de canard ne grandissait pas, ceux-ci préférant aller vivre à la rivière. 

Il y avait aussi une douzaine de poules naines et leur coq. Et les poussins…
Mathilde aime les animaux. Surtout quand ils sont petits. Et donc tout le monde faisait de son mieux. Et pondes que tu pondes dans le poulailler qu’Andros avait fabriqué de ses bonnes mains.

Puis, il y avait aussi le chat et la chatte. Et les chatons, pas dans la maison, parce que tout petit, un chaton est plus sale qu’un cochon. Mais à la cuisine, car il faisait froid.  
Tu me diras que ce genre de portée, c’est infernal en dégâts et cochonnerie. C’est le pourquoi du cantonnement à la cuisine de la belle Famille-Chats, avec la grande serpillère toujours prête.

Chez Mathilde y avait aussi des rats. Blancs, noirs… affectueux et propres. J’oubliais aussi les pigeons. Et puis les chiens. Popok, fox-croisé et sa fille, Noémie, qui venait de naître le 19 mars 98. Et puis, le teckel d’Andros.

Mais, Mathilde aurait aimé, elle aussi, pouponner. Mais, se faire un môme avec l’Andros, elle ne voyait pas l'affaire d'un bon oeil. Mais, un petit mouflet… et pourquoi pas un cochon nain ?

Parce que, comme elle l’expliquait si bien, un cochon ou un gosse, va faire la différence ! C’est aussi mignon. Ce qui est vrai. Aussi rose ou noir... et ça cague pareil. Faut le reconnaître, hein, Mathilde ?
-Oui, mais les couches, c’est pas fait pour les chiens. 
Tu as raison, Mathilde. C’est comme le lait premier-âge.

Et voilà la petite famille, Mathilde, la fille et Andros, direction Montpellier. Et choisis que tu choisis le plus beau bébé rose de l’animalerie. Elle y amenait, la Mathilde, autant de soin que pour se choisir un mouflet.
-Celui-là est mignon, un vrai bébé ! Tu ne trouves pas Pascaline (c’est sa fille) ? Et toi, Andros ?

Et les papiers de l’adoption sont faits par le responsable de la pouponnière, avec le même soin que ne l'aurait fait le Directeur de la D.D.A.S.S.
-Vous nous garantissez…
-Voyons, madame, un cochon nain est un cochon nain. Il est né chez-nous, voyons !
Et Mathilde, heureuse en ramenait son drôlet at home, et tant beau, il était. Tout rose. Et il n’était plus cochon. On l’avait appelé Charles-Emmanuel. Dans un concours de bébé, il aurait été primé. Sa médaille à Paris, au salon, l’aurait eu.

Mathilde retrouvait tous les gestes de tendresse de la maternité. Elle était rayonnante de bonheur. Son bébé la mettait aux anges.
-Gilou, viens voir Charles-Emmanuel prendre son bain. 
Effectivement, l’enfant aimait le bain. Et la mère le lui donner.
-Regarde, Gilou, sa petite bistouquette. 
Et, comme toutes les mamans du monde, Mathilde était heureuse de montrer le petit zizi de son fils. Puis, elle le mettait dans une grande serviette blanche et te le frictionnait, puis le langeait.
-Il est à croquer, ton bébé de lait...
-Je n'aime pas ton humour, Gilou. Tu pourrais t'en dispenser, s'il te plaît !
-C'était pour rigoler, Mathilde !
-C'est ça... oui !

Et que je te fasses des biberons pour le bébé, le petit prince qui monopolisait toutes les attentions de la petite maisonnée. Et que je te fais faire ton rôt en te tapotant délicatement le dos, et que je te bisouille sur le groin. Pardon, le museau ? Non ? D’accord, la frimousse.

Non, ne dites pas beurk, mesdames. C’est le rêve de toutes les dames d’embrasser un cochon, et sur la bouche, je vous prie. Tout bon analyste, (on dit aliéniste ?) vous le certifiera !
Disons que ce goret était un bon petit cochon affectueux et qui aimait, rassuré, s'endormir longuement, comme tous les enfants, entre papa et maman sur le canapé après son petit bisou.

Et comme pour tous les petits, le fait de dormir est d’importance pour la croissance. Même chez un cochon nain. Et en parlant de croissance, Maman Mathilde s’inquiétait.
-Andros, tu ne trouves pas que le petit a un problème ?
-C’est vrai que pour un nain…
Effectivement, le problème devenait sérieux et il a fallut prendre conseil de la Faculté car le petit profitait tant de Mathilde et de ses biberons qu'on aurait dit que l'enfant avait été élevé au sein maternel. Enfin, l’évidence s'imposait :

-Charles-Emmanuel est un vrai cochon.  Quelle horreur, Andros ! Il va devenir énôôôôrme !
Mais, on l'aimait quand même... Nain ou pas !

Pendant quelques temps encore, le gros bébé continuait à squatter gentiment le canapé, entouré de l'affection de Popok et Noémie, mais prenait tellement de place qu’un deuxième canapé s'avérait nécessaire pour regarder la télé en famille, Mathilde, Andros, Pascaline, Popok, Noémie, Charles-Emmanuel, les rats blancs et noirs, le Gilou, sa compagne accidentelle (on ne dit pas... accidentelle ? Ah. Excuses !) quand ils venaient prendre l'apéro...

Heureux, le Charles-Emmanuel faisait toujours le pitre et, pour ne pas glisser sur le carrelage, se mettait sur les genoux pour se mouvoir. Mais, reconnaissons à Mathilde d'avoir inculqué de bonnes habitudes de propreté à son fiston.

Un beau jour… Non ! Un triste jour, on dut placer le gros bébé, disons l’adolescent, qui pesait ses 80 kg dans une famille d’accueil. Et les fermes sont des endroits idoines pour ce faire.
Notre Charles-Emmanuel a donc été mis en nourrice chez un fermier caussenard qui, moyennant finances, a assuré à Andros et Mathilde, en pleurs, que leur gros garçon finirait sa vie en cochon sans crainte de partir en cochonnailles, et pourquoi pas, risquer de se retrouver dans l'assiette de Mathilde et Andros. Horreur! Malheur !

Pour ma part, sachant que les temps sont difficiles, surtout à la ferme, que rien ne ressemble plus à un cochon qu’un autre cochon, que le fermier est copain comme cochon avec le boucher du coin, j’ai grand peur qu’une dynastie de Charles-Emmanuel 1er, 2ème, 3ème… n’ait commencé à voir le jour sur le Causse, du côté de Blandas.

Ceci est mon cadeau, à vous Mesdames, pour ce 8 mars. On a tellement dit que j'étais un gros cochon, que je n’ai pas pu m’empêcher de faire la preuve que vous pouviez tomber en amour d’un cochon. 
C’est si beau, un cochon ! Et un bisou sur mon groin, du nanan !

PS: Salut à toi, mon pote Alain Andros. Tu es toujours en nos coeurs. Gilou.

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