... d'amour tendre. Je voudrais que ce texte soit le
plus beau que j’aurai jamais écrit. D’une beauté si tendre, si douce, à couper le souffle et,
qu’après, que mon écriture soit morte. Mais, avançons, donc.
Venez et suivez-moi dans mon monde enchanté. Sachez que,
de ma vie, je n’avais jamais rien vu de plus beau. Quand je raconte cette
petite histoire à mes amis, je vois bien, à leurs yeux, qu’ils sont sous le
charme. Comme ils me demandent de l’écrire, je ne voudrais surtout pas les
décevoir.
Mais, c’est plus facile à dire qu’à faire.
Imaginez vous, ce matin dans la rosée tel un chien de
chasse, nez en l’air pour mieux écouter les oiseaux. Ce n’est pas aujourd’hui
que vous étrennerez cette longue canardière. Vous n’avez pas tiré, même pas une
seule cartouche et ne comptez pas le faire. Juste sentir le poids de l’arme, s’habituer
au balant et apprécier la visée-reflexe, l’épaulé, la montée du canon. Oui…
Une matinée à promener ce superbe fusil tout neuf, profitant seulet d’un petit
soleil bien frisquet. Et, tout à coup…
Un lapin, certainement un Président faisant sa toilette,
assis sur son derrière. Il ne peut pas ne pas vous avoir vu, vous à découvert
sur cette plaine immense et vous savez ne pas faire partie de son monde. Alors, tout
tranquillet, en quelques petits bonds gracieux, il va vers une lapine qui, elle
aussi saoule de sa nuit ne pense qu’à son bonheur.
Et toi, toi tu demeures interdit, sans bouger et tu souris à tendre lapin qui, lui, ne le sachant pas, fait de ces sortes de petits bisous
d’amoureux à sa petite copine, à quelques mètres de toi immobile.
Et, à cet instant précis, tu réalises que ces petits
baisers tout mouillés de rosée… non, la lapine serait-elle lapin, elle aussi ? Comment
je l’ai su ? Cela ne s’explique... parce qu’à la chasse, mon vieux, comme à la
chasse. C’est ainsi.
Ce serait toi, tu leur ferais péter un de ces coups de
fusil! Deux lapins qui se font des mamours… tués, flingués ne serait-ce que
pour la beauté du coup, le coup de fusil s’entend, ou ne pas revenir bredouille,
ou parce qu’ils te mettent à l’envers. Parce que toi, toi... tu es normal et, lapins
ou lapines, tu flingues. Mais deux lapins-bisous, tu flinguerais plus
volontiers parce que tu n’aimes pas ça.
Moi ? Je ne pourrais pas, tant c’est beau, et puis... Et puis, tout ce bonheur d’être
associé à cette poésie champêtre, à cette Création divine. Oui, parce que si Dieu
n’y était pas pour quelque chose là-dedans, il y aurait de quoi se flinguer.
Mais, pourquoi tant de mots pour arriver là où je savais
vous amener ? Parce que…
Parce qu’un matin… Pourtant, Fanny me dit que c’était en début
d’après-midi de samedi dernier, et par temps gris... bien possible ! A 30
mètres environ de nous, deux tourtereaux. L’un blond et l’autre brun se
bécotant. Fanny :
-Regarde…
-C’est beau.
-Ils sont jeunes,
mais quel couple. Et quelle beauté que l’amour. Et tu as vu comme il
l’embrasse ?
Cà, c’est du Fanny dans tous ses attendrissements qui se
laisse emporter, sans bien y regarder.
-Tu veux dire…
comme elle l’embrasse bien.
-Non, chéri… c’est
elle qui se laisse embrasser. Mais quel baiser, j’en rêve.
Fanny n’avait pas réalisé que ce n’était qu’un couple de
nanas. L’une blonde, coiffée à la garçonne et habillé mec prenait l’initiative,
et l’autre brune, en robe, plus en chair se laissait mignarder.
-Tu es sûr, Gilou ?
Des filles. Le blond est une fille ?
Fanny n’était pas choquée. Si… par sa mauvaise vue. Moi,
j’étais tout de même interloqué et me disais qu’elles n’avaient pas peur, ces
petites jeunettes. Tout au plus 17 ans, les nanas qui se cajolaient à la
terrasse du bistrot, comme si le monde n’existait pas autour d’elles.
La blonde voyait bien que je l'observais avec Fanny. Il
me semblait que, se penchant en travers de la table pour bécoter son amoureuse,
elle prenait plaisir à nous narguer, du genre.
-Tiens, fume, c’est
du belge... ou quelque chose d’approchant pour bien me montrer que la petite
brune était mise hors de danger de toute pollution spermatique… oui. Et
nouveaux bécots.
-Fume toujours ! semblait
dire l’écho.
Alors, j’ai voulu chanter à ma Fanny "Auprès de ma blonde qu’il
fait bon dormir". Aurait-elle apprécié
la chanson des Gardes Françaises de feu le Roi Louis XVI ? J’en doute fort et j’ai
préféré différer à des temps nouveaux. Et même à des temps meilleurs, parce que
la Fanny, quelque peu retournée par sa mauvaise vue se faisait ronchon… Bon,
ben… Vous repasserez pour que je vous pousse la chansonnette !
Pour moi, ces filles ne savaient pas embrasser. Ou alors,
sans la langue. Tu aurais dit ces deux petits lapins se touchant le museau dans
la rosée du matin. C’était trop mimi. Tu as aussi compris pourquoi je n’ai pas
voulu les tirer ? Non ? Ah, bon !
Le soir, en prenant mon car, vers 18h15 alors qu’il faisait
déjà nuit dans le petit crachin de l’hiver, mes deux petites nanas attendaient, se tenant
amoureusement serrées, à quelques pas de l’abribus occupé par un monsieur…
-Ce sont des filles, non ?
-Oui. Elles se sont
senties gênées quand je suis arrivé.
Mes deux petites, tout à leur amour, ont ensuite traversé
la pénétrante pour s’isoler et se mettre à l’abri sous une porte-fenêtre, la
brune adossée contre la vitre, la blonde la tenant amoureusement aux hanches et
l’embrassant comme je le faisais quand je ne savais pas encore qu’une fille
pouvait s’embrasser et se prendre plus cavalièrement dans les coins sombres.
Ensuite ? Ensuite, le car est arrivé qui me les a cachées. La blonde est montée juste après moi pour s’asseoir à quelques sièges derrière.
-C’est clair… je
veux. Mais oui, je veux… Non. Lundi, je te l’amènerai… Moi aussi je t’aime.
Baisers.
Voilà... que dire de plus, sauf que Degas
aurait aimé peindre mes petites ballerines.
Ce texte est dédié
à tous amis qui aiment la danse classique, de la Mathilde, à Rolando,
Americo, Pierrot mon tendre Pierrot, Youssef, Anna-Maria et tutti quanti. Amicalement, Gilou.
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