samedi 4 janvier 2014

La blanche quenelle !*


Oui, je sais, le titre rappelle la blanche colombe ! Et pourquoi pas ?
Bien. Tous, nous connaissons et apprécions la France, sa cuisine dont la goûteuse, la savoureuse quenelle bien grosse, bien grasse et bien juteuse. Sauf moi qui n’apprécions pas. 
La quenelle est toujours blanche. Qu’on se le dise.
- Bravo, bravo, Gilou ! On ne parle pas de cette quenelle-là, mais du salut nazi inversé.
- Oui, oui, les gars. D’après le philosophe Manuel VALS, de son état, qui a remis la quenelle à la mode.

Prenons conseil auprès de Youssef qui paraît contempler sa quenelle plantée sur sa fourchette en n’y voyant goutte, d’Américo et de ses « mais, on s’en fout de cette quenelle, goûte-moi plutôt celle-là », de Pierrot qui préférerait ne pas se mêler parce qu’il ne sait comment dire, sans nous fâcher, qu’on l’ennuie avec nos discussions stériles et de Rolando plus sourd que de coutume, le nez dans le guidon de son assiette. Et des filles.
Mathilde, toute de rouge parée me glissa à l’oreille :
- C’est quoi, vos conneries de fascisme ? La quenelle est blanche, d’accord et elle ressemble plus à une quéquette débandée, faite par un noir ce qui est marrant. C’est bien de ça qu’on parle, hein ?

Vous n’êtes pas obligés de me croire mais, à ce moment précis, je me disais que la Mathilde avait bien raison. Et dire que je n’y avais pas pensé, et que la blancheur de la quenelle faite par un noir ne pouvait que nous interpeller.
- S’il vous plaît : et si on ne considérait la blanche quenelle qu'en planche de salut qui permet à VALS de surfer sur Dieudonné et son noir bras d’honneur ? Même un tout petit doigt bien mis…
Alors, Karine, puis Carmen:
- Et revoilà Gilou et ses gros sabots. Mais, tu ne peux pas t’en empêcher, non ?
- Gros, on ne sait pas, mais c’est toujours pareil, Gilou n’est que sexe et compagnie.
- Tu ne peux pas dire ça comme ça, Carmen. Je ne fais qu’un essai de compréhension d’un geste que certains disent nazi et qu’il ne faudrait considérer que comme grossier, déplacé.
Alors, la Mathilde est venue à mon secours:
- La quenelle à Dieudonné ? Mais c’est une quéquette, et je me la fais couper si ce n’en est pas une. D’abord, ce machin vient de la queue, ce machin que vous avez toujours à la bouche.
Mathilde, Mathilde, te la faire couper, mais tu n’y penses pas !

Effectivement que Mathilde avait raison. Et elle continue:
- Dieudonné, tu l’aime ou pas l’humoriste. Tu vois Dieudonné qu’on cherche à instrumentaliser et qui se défend en montrant sa quenelle. Noire, la quenelle ou blanche elle est le seul apanage dont les hommes ne savent que faire. Alors, Dieudonné… 

...oui, comment dis-tu Gilou ? Oui, il nique ceux qui essaient de le niquer en l’empêchant de s’exprimer sur radios et télés. Avec un bras d’honneur en quenelle tête basse, il montre qu’on lui a tout coupé, for les bourses.
- Mathilde, j’ai rien compris. Mais, voyez qu’elle sait raisonner la Mathilde, hein, Américo, toi qui disait qu’elle était belle sans plus et ne pouvait donner que ce qu’elle a, sa robe en se déshabillant.
Américo, il est portugais, bosseur, poète, macho mais tellement mignon. N'est-ce pas, les filles ?

Le soir, dans mon lit, j’ai commencé à écrire cette blanche friandise encore toute chaude, la quenelle ne se dégustant qu’ainsi.
Alors, j’ai réfléchi : oui, la quenelle a deux bouts, sans queue ni tête. Comme cette histoire. C’en est époustouflant de savoir que le nom de la quenelle vient du fait que cet engin n’est constitué que de deux queues.

Il m’a fallu longtemps pour apprendre le bras d’honneur à la mode française, l’avant bras d’honneur, devrais-je dire, arrivé en France à l’âge de 11 ans. En Kabylie on savait « niquer » quelqu’un en ouvrant franchement la paume de la main, doigts à l’horizontale et le majeur levé en l’air tel quenelle en quéquette (qui est un pays merveilleux).
N’ayant pas cette dextérité acquise par un long entraînement, les petits écoliers français levaient l’index au ciel et faisait un mouvement de va et vient caractéristique, tandis que nous, notre doigt d’honneur ne signifiait qu’une sorte d’intromission. Disons que nous étions des réalistes peu raffinés.

J’affirme que la quenelle est bien d’origine nord-africaine, ou plus exactement liée aux pays pas encore entrés dans l’ère de l’automobile, plein d’ânes et de chevaux. Alors, comprenez et ne nous cachons pas derrière les mots, oui .Car, avant que de bander, l’animal, (et d’après Mathilde, l’homme se fait cochon adorable quand il reste nain) donc, l’animal avant que d’être en érection, sa verge se met en quenelle, pas encore dure, grossissant insensiblement, tête vers le bas, puis, elle remonte en prenant tout son temps vers l’horizontale et, pour les bienheureux elle se décide à dépasser l’horizontale pour tendre vers l’infini de la verticale qui ne sera atteinte que lorsque ces bienheureux seront couchés sur le dos.
Et vous pouvez toujours vérifier, mesdames.

En nos jeunes années, nous faisions la quenelle débandée à la Dieudonné lorsque nous ne voulions pas que la personne qu’on insultait ne s’en rende compte. Pour les autres bras d’honneur, notre geste ressemblait au vétérinaire ensemençant une jument du bras droit tendu à l’horizontale et la main gauche retroussant une hypothétique manche sur l’épaule.
Rien de nazi dans tout cela.

Nous donnons donc quitus à Dieudonné : la quenelle n’est qu’un bras d’honneur timide qui n’ose dire ce qu’il est, signifiant pour Dieudonné : vous m’avez tout coupé mais, voyez mon bras d’honneur. Pour vous le mettre profond.
Merci de m’avoir lu. Gilles.

PS : Dieudonné et Vals demeurent d’excellents humoristes. Mais, n’acceptons pas l’antisémitisme tous-azimuts de certains amuseurs publics institutionnels ou privés. 

Suivez mon regard. 

Important : au boulot, Messieurs les Procureurs de la République, que diantre.

Dernière minute. Fanny vous fait savoir que seuls les hommes parlent de la quenelle de Dieudonné et d’Anelka. Jalouseraient-ils ?

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