Une lettre talisman*! Cadeau !

Ce texte est cadeau, pour toi, pour ta nana, celle que tu aimes… 
Oui, cadeau que tu pourrais lui faire après un copié-collé corrigé, sans oublier de casser l’ordinateur au cas où elle irait surfer et reconnaître la patte du Gilou. Horreur, malheur !

Ta nana ? Mais si, rappelles-toi Barbara !

Madame,

J’ai failli commencer cette lettre, toute d’amour contenue par : "Mon amour". Il faut donc que je me surveille ; je suis dingue. Oh, vous, vous que j'imagine... et comme le voussoiement nous sied si bien. Et puis, on ne tutoie pas, comme on ne couvre pas de baisers de fleurs des champs une reine rencontrée, une belle inconnue, elle si triste, pour enfin la voir sourire.
Oh, si encore elle savait sourire pour me plaire !

Mais que vous êtes incomparable en beauté et en grâce, si craquante et si belle à croquer. 

Et puis, que j’aime votre regard parce que, parce que... Et ce nez adorable, le plus beau ! 

Pourtant, l'aimez-vous ce petit nez ? Oh, vous détournez les yeux et vous me l’enlevez déjà, ce gentil nez ! Ça y est, je vous fais sourire, vous Madame si triste. Et depuis, depuis Madeleine (1) que j’ai aimée comme  jeune chien fou… 
Etait-ce son prénom ? Je ne me rappelle, mais je sais que je ne l’aime plus et la trouve depuis, moins séduisante. 

Et puis Françoise (2), Françoise qui tant m’a fait souffrir.

Cela fait si longtemps et, prescription il y a.

Ah ! Françoise ! Oubliée, aussi car, trop de misère, ce n’est pas de l’amour. 

Et Fadéla (3). Ma merveille barbaresque. Quel souvenir. Oh, impérissable. Puis, nous nous sommes quittés bons amis. Alors, amitié et beauté ne faisant bon  ménage, je la trouve un peu moins piquante. Et nous ne l’aimons plus ! Alors que vous ! Oh, Dieu que vous êtes belle !

Quant à Christine (4). Belle de cœur, de corps et d’esprit, la vie ne nous a rien permis. Pas même un bisou sur les lèvres. Que de regrets, si vous saviez. Mais, le passé est bien révolu. Et puis, il y a vous, oui, vous il y a !

Après, ce fut Fanny qui trop s’occupât des autres et me délaissât que j’en ai encore le cœur tant meurtri qu’il bat la chamade dès qu’il vous entre-aperçoit, même de loin et vous reconnaît.

Même de très loin… Vous ! Vous, encore vous, toujours vous. Oh, que j’aimerais te tutoyer ! Mais on ne tutoie pas une reine, ma reine. Vous, et je nous imagine…

Je cours après le temps, mais le temps efface tout. Le temps... Voyez, comme j’ai bien fait de nous attendre, languissant. Je vous ai tant espéré que j’en ai le cœur endolori de ne point vous avoir trouvée à chacun de mes soupirs, à chaque coin de mes rêves. Mes regards vous le disent si bien cet amour si fort douloureux d’attentes qui me porte vers vous. Mais que cette douleur m’est douce depuis que je m’avez reconnu.

Je savais vous trouver au détour de nos vies, par inadvertance. Il m’a suffit d’attendre votre passage obligé. Vous ne vouliez pas me croire, et pourtant, voyez que vous aviez tort. Je ne dis que vérité vraie. 
Cherchez-moi du regard, et ouvrez mes yeux ! Pour que je tombe en maladie d’amour rien qu’à sentir cette fragrance si obsédante qui m’entête et dont je n’arrive pas à savoir d’où elle provient. Mais mon cœur me dit que c’est votre parfum, cette senteur d’amour.

A votre avis, pourquoi dois-je déambuler au hasard, si ce n’est pour chercher ma promise qui, elle, me reconnaîtra avant que je ne l’entre-aperçoive. Eh oui ! Complètement dingue ! Pas vrai ? Mais pas tant que çà. La preuve ?... C’est vous !

Dites-moi :

- Vous croyez m’aimer mais, est-ce vrai, et moi, je ne sais si je vous aime…

Là, que je vous arrête : nous nous aimons, et vous le saviez depuis nos premiers regards.

Je vous sais belle et vous serais  fidèle en amour. Je vous sais douce et vous tiendrai tout en tendresse. Mais, que vous êtes timide.

Pour l’amour de vous, ma belle, je me ferai  petit chiot et me tiendrai dans votre ombre, roulant mes yeux pour ne jamais vous perdre de vue, remuant amoureusement ma petite queue.

Dites encore : 

- Mais, Monsieur, vous ne m’aimeriez que pour ma beauté ? Et si j'étais moche, vilaine ? 
Eh, bien Madame, je vous chanterais : "En passant par la Lorraine avec mes sabots". Vous en souvenez-vous des trois capitaines qui l'ont appelée vilaine ? Eh, bien, Madame, vilaine, pourquoi pas !

 A vous voir, et tout à vous, en toute tendresse,
              
                                vôtre déjà servant, Isidore.

PS : (1), (2), (3), (4)... que vous remplacerez par qui vous voudrez. Évidemment, vous pourrez l'impressionner en rajoutant des 5-6-7-8-9-10... à l'infini. Mais, n'abusez point, je vous prie. En effet, on peut mentir à sa maman. Pas à sa femme !
René pense que c'est l'inverse. Dites-nous...

De le Vigan le 12 juin de l'An de Grâce 2013.
Qu'on se le dise. Le 13 porterait malheur ! 
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Dans l'enluminure de René: Allez ! A qui le tour !? Le temps passe et je n'ai pas que ça à faire, môa !