mardi 31 octobre 2017

La paix soit sur toi, mon frère !

Trop de Droits de l'Homme tuent les droits des hommes.
« La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse. Tous ceux qui l’observent ont une raison saine. (David. Psaume CX).
 Il y a 3.000 ans déjà que le roi David disait ... Oui, tous les insensés qui ne craignent rien, encore moins leurs mauvais penchants, quant aux juges n'en parlons pas pour ne pas les fâcher, ces types sont des fous et le proverbe russe ajoute :
-Ce n'est pas la loi qu'il faut craindre mais le juge. Comme c'est bien dit car, n'est-ce pas le principe qui donne du pouvoir à l'homme ?
Chérir la loi, craindre le juge

Le Juge, par la taule vise à rétablir la paix sociale avant, pendant et après la détention, solution valable, sauf que certains détenus font tant d'allers-retours entre la zonzon et leur zone que la prison n'est, en fait qu'une extension de leur quartier qu'ils ont mis en coupe réglée, se plaçant au dessus de toute loi républicaine ou principes moraux et se font les dispensateurs de la loi de Dieu dont ils interpréteraient les désirs et les commandements.
Des racailles sans foi ni loi, zélateurs d'un Dieu bon. On aura tout vu en prison !

A bien observer le fonctionnement de la prison, au premier abord on a l'impression que l'Administration et les surveillants tiennent les clefs de la prison. Effectivement, ils vous ouvre et referment les portes sur vous mais, tant que la prison ne fait pas de vague, ne se mutine pas, on ferme les yeux, on tolère. 
De même, comme dans la vie, ce sont les petits ou les intermédiaires qui trinquent comme si on condamnait le service postal de tous les envois de colis qui contiendrait de la drogue. 
De plus, une certaine organisation du service pénitentiaire laisserait penser que l'administration pénitentiaire, en laissant s'organiser trafics et rackets puis, en punissant par le cachot les sous-fifres qui transmettent cette drogue, on se donnerait bonne  conscience. 

On éradique bien les rats en prison mais pas les téléphones portables à la source de tous les trafics. Imaginez :
Un cimetière séparé de la Maison d'arrêt par une rue. De hauts murs et des barbelés. Près du mur d'enceinte, une première cour la A, habituellement celle du Premier étage puis une seconde cour d'égale dimension, la B des Animaux du 3ème séparée par une petite coursive de 2 mètres de large grillagée et embarbelée.
Petit problème : la puissance des catapultes leur permet rarement d'envoyer les galets enrobés de shit, de portables ou de viande hallal directement aux commanditaires, ceux de la cour B, nos Animaux et donc, tous les colis atterrissent dans la cour A.

Après moult observations, les gardiens estimèrent que les trois-quarts parvenaient dans la première moitié de la cour A. Il suffisait de rétrécir de moitié la première pour faire office de no man's land au grand dam de tous les détenus qui voient beaucoup de colis tant convoités pourrir sur leurs yeux, les gardiens les abandonnant de longues journées, tels ces blessées à Gravelotte pour, de temps à autre les ramasser.

Donc, vous voilà en promenade. Un gars de notre cour, accro au shit qu'il n'a pas les moyens de payer organise la réception des colis catapultés. Ce préposé de la cour A, gentil garçon au demeurant qui se fait pincer régulièrement par les gardiens prévient les groupes de détenus de la cour qui sont assis à discuter :
-Dans 5 minutes, les colis arrivent. Allez, marchez. Puis, à un gars qui, lui aussi n'a pas les moyens de sa consommation :
-Toi tu les balanceras de l'autre côté.

Un détenu, un ancien resté en cellule du 3ème à l'écoute de son portable crie de sa fenêtre :
-Attention...onnnnn ! Chaud devant. Certainement un ancien de la restauration rapide.
Effectivement, comme avec l'Express de Tokio, les colis, parfois plus d'une dizaine nous bombardent à l'heure en rebondissant violemment sur le bitume de la cour, finissant leur atterrissage en longues glissades dangereuses comme des Corsairs sur les porte-avions US.
Juste le temps de renvoyer le colis à son destinataire que les gardiens se précipitent dans notre cour, sortent le le ré-expéditeur et le punissent du mitard. Quant aux animaux du troisième ? Rien ne se passe. Le shit a été étouffé par les yoyos qui pendent des fenêtre et se balancent de l'une à l'autre.
Moralité ? Le catapultage laisse à désirer, comme l'organisation des promenades mais pas la réception des colis par les animaux.
 
En taule, rien n'avait changé pour eux depuis la nuit des temps sauf que les gardiens, dégoûtés de toutes ces foutues réformes incessantes avaient baissé les bras. Et, lorsque les derniers remparts baissent les bras, c'est la République qui baie tombe sa culotte, et voilà pourquoi nous nous sentions tous partie intégrée à une minorité visible n'étant plus sujets d'une France qui nous reléguait dans un dépotoir de non-droit pas plus maîtrisée que les quartiers dits déshérités où les administrations fuient comme la peste les populations incontrôlables parce délaissée au bon vouloir des gangs.
La République en ses prisons avouait ainsi sa démission.

Trop de droits de l'homme tuent les droits de l'homme. Les gardiens se plaignaient aussi de cette fuite en avant de l'Administration pénitentiaire, ce qui ne les empêche pas de toucher leur salaire. Enfin, dans un zone de violence et de non droit, heureusement que le Code de Déontologie rassure les gardiens et protège les détenus de la violence. 
Seulement, nous n'étions pas au courant de l'existence de ce torchon qui n'essuie même pas les plâtres en prison. Et puis, répondre à la violence bien installée des détenus par un code de déontologie, entrez dans la cage du tigre du Cirque Médrano et vous m'expliquerez votre méthode douce. La parlotte uniquement ?

En prison, nous ne sommes qu'un nom. Et encore : "Patrice, à l'infirmerie, Patrice, au parloir". Jamais le prénom, Gilles qui sautait toujours comme l'affectif qu'il implique : "Votre courrier vous devez l'envoyer ouvert, Arrêtez de foutre le bordel, Gardez votre humour pour vous, occupez-vous de vos affaires...". 
De plus, en me faisant coucher par terre dans un tout petit gourbi, bien tenu il est vrai par moi-même, et j'étais chosifié comme un pitt-bull dans son chenil en comprenant pourquoi les petits rebeus avaient acquis cette conscience communautaire : ils vivaient en cet endroit comme dans leurs rues et le contrôlaient totalement en terrorisant tous les non-croyants*, surveillants ou pas.

Pour nous ancrer dans un sentiment d'appartenance à une autre culture, on nous distribuait de la nourriture hallal. Pourquoi pas ? Puis arriva le temps béni du ramadan, le carême des musulmans. D'une cellule du troisième étage, si on n'entendait plus les cloches des églises paroissiales de notre bonne ville de Nîmes qui se furent tues depuis qu'elles incommodaient le voisinage, le soir, à la rupture du jeûne nous parvenait la voix radio-diffusée d'un muezzin. Il fallut plus d'une semaine pour que "The Voice" (La voix : en anglais dans le texte) cesse ses nuisances.

J’étais en taule dès le 18 juin et entamais une grève de la faim de 17 jours pour m’amuser et régaler mon monde. M'amuser, si on veut et régaler mon codétenu en lui donnant ma part.
-Tu fais la grève de la faim. On garde tout.
-Si tu veux. Mais pas les desserts.
-Les desserts aussi. 
-D'accord, je vais dire au Capitaine que tu m'en courages à poursuivre ma grève de la faim.  
Oui, je faisais par jeu cette grève qui ne m’empêchait pas de courir tous les jours accompagné de bouteilles d’eau et de galets, mais ma course, en fractionnés qui mécontentait les Animaux, inquiétant aussi le service de santé tant il faisait extrêmement chaud. 

Voyez qu’on s’amuse comme on peu en prison. Même le capitaine de la pénitentiaire ne me comprenait pas, comme vous mais lui, c’était normal car, à comprendre encore fallait-il se faire un tant soit peu perspicace :
-Votre grève ne sert à rien. Tenez, Roland Agret s’est même coupé des doigts. Ça lui a rapporté quoi ? Trois doigts en moins. Pour rien !
-Ben si, mon Capitaine, voyez qu’elle sert ma grève. La preuve ? C'est qu’on en parle.
Mon capitaine m’a regardé comme si j’étais un insensé mais le moins intelligent des deux n'avait pas compris ce que je lui servais.

J’aimerais rapporter maintenant un fait curieux : en juillet, le Ramadan nous réclama un temps-mort dans nos jeux. J'en fus marri, croyez-le. Nos petits Animaux chéris, pas plus fatigués que d’habitude de ne rien faire de leurs journées, de leurs nuit et encore moins de leur vie décrétèrent cette trêve unilatéralement, à mon grand dam tout simplement pour que tous les chrétiens et les gardiens comprennent une fois pour toutes qu’ils étaient de bons musulmans qui suivaient le jeûne en ne fréquentant plus la cour de promenade, ce qui fut dommageable à tous nos jeux, dont le plus prisé, celui des galets aurait pu mal finir…  Merci, messieurs les gardiens de n’avoir pas arrêté nos amusements.
Tiens, comme c’est bête, j’aurais dû proposer d’utiliser ces galets en palets pour jouer à la marelle, au moins pendant le carême, en allant de la « Terre au Ciel » à cloche pied, claudiquant après avoir reçu un boulet de mes amis, excellents tireurs. Tout indiqué, pour nos croyants : de la terre au ciel !

Je crois que mon récit n’est pas tout à fait exact car, dans le lot des lanceurs de tous projectiles, mots d’amour et autres crachats, nous avions un blondinet qui ne ressemblait pas aux rebeus, mais alors-là pas du tout sauf dans sa participation aux amusements. Par contre, dans son abêtissement, la ressemblance se faisait totale. Comme je ne le voyais plus pendant le ramadan, je le convertis avec les autres Animaux.

Voyez que le Ramadan a du bon en rendant les gens moins excités mais, passée la fête, passé le saint et nos abrutis d'animaux reprenaient le jeu là où on l’avait laissé, ce qui prouve bien que tous les imams de France affirment une belle ânerie, la prison les démentant : Ramadan ou pas, en ces choses de la morale, de la bienveillance et de la convivialité, l’Islam n’apporte pas grand-chose parce que ces jeunes racailles, bons croyants, au demeurant qui se tapaient un jeûne salutaire retombaient dans leurs errements sitôt fini le carême.

Il est certain que Bou g'hisane disposait bien d'un téléphone portable, oui, l'Homme de Merde (qui n'était pas le seul) car les colis catapultés de l'extérieur étaient annoncés et arrivaient à l'heure dite :
-Attention, les gars. Les colis arrivent. Allez, marchez... allez, allez, levez-vous. Tiens, toi, tu ramasses discret et tu les renvoies à la B.
-Qui, moi ? Si je ramasse, je donne aux gardiens.
J'avais bien pré&venu mon monde.

Plus tard, je sus que tout se sait en prison, soit que des gardiens distillent des informations pour « punir » certains récalcitrants, soit que les Appels en Cour de Justice se font par fournées de détenus qui entendent les tenants et aboutissants des affaires de leurs codétenus, soit que les détenus brodent n’importe quoi et, si ce n’est pas vrai, ça ennuie encore plus le mis en cause.
C’est pourquoi je compris pourquoi des jeunes musulmans qui faisaient le ramadan m’avaient si bien soigné durant mon séjour ils savaient, par je ne sais quel canal que le vieil arabe était chrétien et, pire se considérait comme français à part entière. Un koufar, pire : un koufar qui se vantait d'être français faisant passer les lois de la République avant celles de Dieu.
M’emmerder, moi le vieux chrétien, le Koufar qui pourrait être leur grand-père et du soir au matin, était-ce leur façon de faire du prosélytisme pour que je me convertisse à l’Islam ? Sans aucun doute, mais s’ils voulaient me dégouter de l’Islam, ils avaient trouvé la méthode adéquate, et je les en remercie du fond du cœur.
Chers parents qui affectionnez vous enfants, ne pensez-vous pas qu'une petite correction, quand bien même injuste ne serait-elle pas une méthode éducative des plus indiquées ? 

PS : toutefois, chers parents, méfiez-vous du juge qui, "spécialiste en matière éducative" n'apprécierait pas la fessée, encore moins lorsque déculottée. Il préfère que vos petits, grandissant mal, virent à la délinquance. Pour garder son boulot ? Je n'espère pas. Enfin, que vous dire de moins ?...
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« Les effets bénéfiques du ramadan sur les Animaux encagés ne durent qu'un temps. Frères, et vous mes Soeurs du Livre sacrés prions pour que le carême devienne permanent et inscrit dans la loi républicaine
Why not ? En effet, seul Dieu calmerait certains violents, la République devant constater son échec dans les banlieues qu'elle fuit.» (G.P.K. Texte de la maturité).

lundi 30 octobre 2017

La France Insoumise ? Bof !

J'ai toujours aimé le portrait photographique voilà pourquoi je n'ai jamais pu réaliser mon fantasme de montrer en mouvement un CRS et un manifestant se poursuivant comme s'ils jouaient aux gendarmes et aux voleurs dans la cour de récréation.  
Mes portraits au 1/4 de seconde se voulaient réalistes comme le sont les peintures qui obligent à la pose qui seule oblige l'âme humaine à accepter de se faire fouiller comme dans une sorte de palpation policière. Jusqu'à ses parties les plus intimes.

Nul ne peut devenir un assez bon portraitiste s'il n'établit pas avant un rapport de qualité avec son sujet. Il faut dépasser la confiance et aller vers la certitude. Je travaillais toujours rapidement car je savais me placer, utiliser la lumière et les ombres. 
Oui. Vous êtes bien. Ca nous prendra combien de temps ? Pas plus de dix seconde. Si, si. Je vous garantis. Non, ne souriez pas. C'est mieux. Je ne ferai qu'un seul cliché. Pourquoi ? Le second est souvent raté. Oui, un seul shoot. Une pose très lente. Non, c'est plus beau... oui. Je vous assure. Là, ne bougez plus, regardez-moi dans les yeux..., oui, par delà l'objectif.
-Je vous ferai le plus beau portrait du monde.
Une demi-seconde plus tard, le doigt déjà appuyé jusqu'à la double bossette du déclencheur, le viseur bien calé sur le nez et le front, le portrait était en boîte et je savait si le sujet avait bougé. Cligné des yeux ? Aucune importance.

Mais une bon portraitiste ne peut pas tout révéler. Voilà pourquoi j'ai conservé par devers moi des photos qui risquaient de nuire à des amis, des relations, des politiques dont trois ou quatre clichés de Jean-Luc Mélenchon pris à à un meeting électoral à Nîmes pour les élections présidentielles de 2012.
C'étaient les temps bénis du Front de Gauche réunissant communistes, socialistes de "l'autre gauche" située hors du PS, écologistes et autres démocrates de gauche. Il était une fois Mélenchon, son Parti de Gauche associé au PCF son mouvement de la France Insoumise. J'ai adhéré au discours du bonhomme jusqu'à voter pour lui aux élections présidentielles.

Pourquoi ai-je toujours aimé les contes de fée de ma mère avec Sid Ali, son bonheur avec sa belle Fatima, sa cavale blanche, son épée, le sable doré, le soleil, les roses et tout et tout ? Et aussi les combats victorieux, les courses effrénées dans la djebel et le désert, les eaux fraîches, la mer. Ma mère ? J'adorais, mais l'odeur du crottin, que je ne vous raconte pourquoi je déteste les chevaux. Oui, mais trop d'histoires, trop de Partis, trop de Mouvements nuisent à la clarté des discours, à leur crédibilité parce que je sens qu'il y manque de la simplicité, de la sincérité qui nuisent à notre bonheur. Aussi, aujourd’hui, je déteste que l'on me raconte des histoires. Des contes, je veux, aussi, en voulez-vous ?
Donc, il était une fois un type bien adulé par le petit peuple qui détestait le hautain Giscard d'Estaing. Ce type rassurant hurlait son socialisme en loup qui ne pensait qu’à laisser son nom à l’histoire. Encore, fallait-il le savoir. Prémuni par maman Fatima, je m’en méfiais comme de la peste :
-Gillinino, méfie-toi d’un homme qui t’offre son cœur, surtout s'il le tient dans sa main car, souvent, à la place tu n’y trouveras qu’une pierre.

Dans la France de 1972-74, les seuls qui prenaient soin des pauvres étaient des chrétiens, des syndicalistes et nos petits communistes français qui mettaient leurs espoirs en Mitterrand, le socialiste marqué, mais manqué. Encore fallait-il le démasquer, tant le coquin parlait bien. Ah ! L’espoir, sous les senteurs d'une révolution rose nous revenait. Las, ce temps ne dura que ce que durent les roses, l'espace d'un matin.
Vous me direz, quid de la peine de mort, du RMI, ces avancées extraordinaires ? La première n’était qu’une exigence de l’Europe, la seconde une concession au début du capitalisme débridé afin d’éviter les troubles sociaux qu’il gênerait.
En 1981, je déclarais avant les élections présidentielles que nous, communistes ne devrions pas voter pour Mitterrand, non parce qu’il avait reçu la francisque de Pétain ainsi que le pasteur Bögner qui l’avait acceptée, comme tous les hommes importants de ces temps de la honte, ni qu'il avait fait un serment solennel au Maréchal comme tant d'autres, non pas aussi parce qu’il avait fait décapiter à tour de bras les résistants algériens du FLN qui étaient des français comme les autres*, mais surtout parce qu’il ne respecterait pas ses accords et que son seul but consistait tout bonnement à détruire le PCF qui avait permis la résurgence du Parti Socialiste, en toute forme de remerciement.

Entendu en réunion de Section :
-Le Parti communiste est le parti du Peuple. Il est démocratique. Sa ligne est de faire campagne pour Mitterrand. Tu t’es exprimé et nous t'avons entendu. Tu dois entendre la voix de la majorité, et donc ne pas t'opposer au peuple en public.
Comme toujours, le parti et le peuple ne faisant qu'un, ne représentant que moi-même, aussi, bête mais indiscipliné, je votais avec mes pieds.
*Ndlr : les historiens mondiaux d'abord, les politiques français, ensuite remettront en toute gloire les fellaghas provinciaux algériens dans la résistance française au colonialisme.

Aujourd’hui, en 2017, je me sens encore plus floué qu’en 1981 puisque j’ai voté pour Jean-Luc MELENCHON pour la présidentielle. Ce que fit Mitterrand pour se servir du Parti Communiste Français pour ensuite s’en débarrasser, ce vilain citoyen nous le ressert.
Jean-Luc, toi le donneur de leçon, ne ferais-tu pas dans ta culotte ? Surtout, ne me dis pas que tu es un sans culotte car, d'abord tu sens mauvais et qu'ensuite tu ne révolutionnes rien si ce ne sont les travers de tes anciens, à la façon de Mitterrand.

J'ai l'honneur et la joie de vous annoncer que je ne voterai pas aux les législatives pour la France Insoumise qui se déshonore.
Fatima aura toujours raison : la Bonne Mère de Marseille se rappellera aux bons souvenirs de Mélenchon.

Ndlr : texte écrit avant les dernières législatives. Qu'on se le dise !

A million.

Gouache Edouard Herzig (1860-1926)
Fatima, ma mère me désespérait. Lui apprendre à lire et écrire, à poser des additions ? Elle se comparait à une ânesse. Te rappelles-tu ?
 -Peut-être, papa. Mais, pas pour le pognon. Pour du sérieux, c'en était. Pour prêter, mon fils ? Pour donner, c'est moins et, pour prêter... faut rendre, mon fils !
Et elle donnait du "Mon fils" à tout un chacun. Nature que ma vieille, mais elle abusait. 

C'est vrai qu'avec l'argent... Un jour, qu'elle me dit :
-Y-en a besoin d’queque chose ? (As-tu besoin de quelque chose ?).
-Non, maman. Ça va bien pour moi.
Elle me traîna, vers la rue du Maquis.
Pour ma mère, Fatima ne connaissait que deux caisses d’épargne : la mienne à laquelle elle me renvoyait quand je l’énervais, le bistrot et la sienne, là où se trouve l’Ecureuil.

Le guichetier, ma mère se l’embrassa affectueusement :
-Bonjour, Fatima. Tiens ! Salut, Gilles. Il y avait longtemps...
-Mon fils, aouid a millione ! (Mon fils, donne un million!). Ma mère était pressée.
-10.000 francs, c’est cela ?
-Lala ! A millione ! Non ! Un million ! 
Ma mère  soutirait une brique de son bel et bon argent à son fils de banquier… Bon, un million de centimes ? Pourquoi pas, et le voilà alignant les billets de 500 francs dans le temps que ma mère les réduisait en 50.000 anciens francs pour mieux les additionner. Et ça marchait !
-Prends, mon fils. Prends.
Ai-je pris ce million de centimes ? J'allais me gêner car je saisissais enfin que ma mère se sentait culpabilisée par mes trop nombreux refus !

Faut dire que la Mère, comme le disait si bien mon frère aîné avait un sens inné de l’équité et, lorsqu’un de ses fils lui tapait un peu de sous, par exemple a million, elle, sachant que le Bon Dieu fit les temps d’argent toujours aussi difficiles pour les enfants afin de mieux les attacher affectivement à leurs vieux parents, elle :
-Y-en pas pas besoin d’queque chose ? (N’as-tu pas besoin de quelque chose ?).
-Mais, non, maman.
Cette phrase, je l'avais entendue bien souvent sans savoir que ma mère, en cédant à la sollicitation de l’un donnerait la même somme d’argent aux deux autres. Faut dire aussi que ma mère ne m'a jamais expliqué, primo qu'elle cédait aux sollicitations des frangins et, secundo le pourquoi de cette phrase rituelle qui s'appliquait à de l'argent qu'elle pensait me "devoir". Mais, si je refusais, hein ! Pourquoi insisterait-elle ? Curieux, quand même, ne trouvez-vous pas ce manque de transparence ? Pour ma part, je déclinais toujours cette offre, non que je n’en eus pas le besoin, mais j’estimais que tant que je ne crierai pas famine, je m’en passerai. Ma fierté berbère*.
*(Par berbère, comprenez ceux de haute et belle lignée).

-Tu te rappelles, Papa*, mémé... pour lui apprendre l’heure ? Même que tu lui avais acheté un réveil bruyant qu’elle remontait tous les jours et on se demande encore aujourd’hui à quoi il pouvait bien lui servir, sauf à lui rappeler un des rares cadeaux de son fils. Oui, Papa. Et, à chacune de nos visites, on n'entendait que le tic-tac  du réveil dans sa chambre, et notre premier soin était de le remettre à l’heure.
-Par contre, elle ne remontait jamais la sonnerie. Tu as remarqué ? Un réveil qui ne servait qu’à la bercer pour l’endormir, jamais à la réveiller.
*Julie n’utilise le Pôpâ qu’au téléphone, voila pourquoi ce gentil  Papa.

Ma mère aurait dégoûté tous les meilleurs pédagogues.
-Maman, regarde. Quand la petite aiguille montre le 12, c’est midi, l’heure du repas. Et quand elle montre le 6, en bas faut se lever. Tu comprends ?  
Je crois qu’entre comprendre mes explications et prendre plaisir au seul son de ma voix, son choix était fait. D'un réveil pour se lever ? Mais, elle n'en eut jamais le besoin. Alors ? Elle me regardait avec les yeux aimant de Leïla* sans jamais percuter.
-Mais maman ! Tu n'écoutes pas !
-J’ma fous, mon fils. (Entendez : Je m’en fous, mon fils).
*(LeÏla, ma petite chienne tant aimée ne percutait jamais, mais que d'amour entre-nous).
Et dire que je n’avais pas pensé à enlever la grande aiguille du réveil qui compliquait tout. De même qu'il s’avèrera plus tard que ma mère était myope de chez myope. Parfois, elle cousait à gros points et, lorsque l’aiguille lui échappait, elle la recherchait du plat de la main à l’endroit où elle estimait qu’elle devait être tombée et finissait par la retrouver, se piquant souvent :
-Hi... âhhhh !

Pour enfiler le fil dans le chas ? Elle le mouillait de salive, le torsadait, prenait l’aiguille puis le pinçait à hauteur du chas, le tout serré entre le pouce et l’index et, de son autre mains faisait glisser l’aiguille entre ses doigts vers le fil fermement retenu.
Pour ceux qui n’auront pas compris, je demanderai un dessin à René.
Parfois, j’ai plaisir à savoir que ma mère, qui a toujours affirmé qu’elle était bête se glorifiait d'avoir suivi, elle une des seules fillettes berbères du village, une scolarité à l’école coranique, excusez du peu mais seulement pour apprendre le Coran par cœur, aussi, depuis ma mère savait se cantonner dans ce qu’elle maniait à la perfection, à savoir la connaissance de l’humanité en faisant le pari que l’amour que l’on porte à son prochain lui permettrait de devenir meilleur.

Donc, messieurs de la pédagogie, m’obligez pas, en vous penchant sur l’oreille et la vue de vos élèves que, sans l'amour de votre travail, vos élèves ne resteront jamais que des ânes…
-Mais, non, maman, tu es intelligente... d'abord parce que tu es ma maman !
-Izane !* (Berbérisme que la Mère n’aimerait pas me voir traduire, quoiqu'il n'est qu'à demander).

Traduction libre pour Izane ! : Merde ! (mais dans le sens de Grosse merde ! sachant que son Gillino pesait ses bons 70kg).
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