jeudi 31 janvier 2019

l'An Un... nos A-G. d'amour.-4


Ma première Assemblée Générale. Une salle comble le 25/11. Le béni Number Two, dans le mouvement depuis le 17 novembre 2018 s'excuse de devoir expliquer pourquoi il prend la liberté de distribuer la parole. Les interventions, les questions, la forme de l'AG, Macron les reprendra plus tard pour son One-man-show dans le Grand Débat National qu'il capitalise. Bien. Mais, comment cela débute-t-il chez les Gilets-jaunes ?
Par des indignations, que tous partagent et des questions auxquelles on attend que les bénis répondent pensant qu'ils auraient, seuls la solution. Comme pour le débat à Macron. De quoi cause-t-on céans ? De choses qui ne m'intéressent nullement. 
Je lève le doigt. Je m'impatiente. Une responsable des Insoumis ou du Front de Gauche se lance à dada sur la Constituante pour une 6ème République, un petit entrepreneur aimerait bien savoir comment marche la République, et les Ordonnances c'est quoi ? On ne le lui aurait jamais appris. Triste et inquiétant à son âge. Un autre se formalise longuement sur la façon de légaliser l'AG. Un vieux s'énerve sur le Conseil constitutionnel. Ça part fort, faut croire qu'on part de loin.

Une classe de maternelle. Bon, je commence à fatiguer. Je n'apprécie pas qu'on me passe devant à plusieurs reprises alors que je suis un gilet-jaune du rond-point. Connaissant mes inquiétudes sur la viabilité du mouvement, craindrait-on que je n'en fasse part ?  Ma casquette finit résolument à bout de bras, cinq minutes durant !

-Oui, je sais. Oui, oui, je t'ai vu. Après monsieur ici, puis madame là-bas...
-Non. Maintenant, c'est mon tour. Cela commençait à bien faire. Je prends la parole d'autorité, parlant haut, fort et clair :

-Il y a le feu au lac et on parle de dissolution de l'Assemblée, d'une 6ème république... On aura le temps pour ça. Plus tard. Maintenant, faut s'organiser pour la lutte. D'urgence. Décidons aujourd'hui de voir ce qui nous rassemble et déterminons nos buts. A la prochaine AG, organisons et désignons des responsables du mouvement. Moi, je suis trop vieux pour proposer ma candidature. N'attendons pas que les autres ronds-points se structurent. Arrêtons de gêner les français. Que tous les gilets-jaunes se sentent partie prenante d'un service d'ordre des manifs. Casser pour casser, ça ne m'intéresse pas. Pendant deux, trois mois on monte à Paris tous les samedis, tranquilles, pépères. Si le gouvernement n'entend pas, alors je suis d'accord pour faire la révolution. La vraie. Avant faudra savoir ce qu'on mettra en place quand on aura tout cassé. Pacifiste, soit mais à foutre le bordel, ce sera tous ensemble. Pas maintenant. Puis j'ai quitté la salle. Pas que ça à faire.

Des Assemblées sans controverse. Tu lèves le bras, tu attend ton tour et on te donne la parole. Ni on te la coupe, ni on t'interpelle. Bravo, mais en attendant nous sommes envahis par tout un fatras d'inepties débitées en long, en large et en travers par des ignares en politique que, poliment nous écoutons  religieusement. Soit disant, toutes les voix se valent. Problème il y a : nos AG ne savent qu'informer, jamais débattre. Sans doute pour éviter le conflit.
J'ai appris à l'école républicaine que les voix ne s’égalent que dans le vote des résolutions prise après un débat démocratique argumenté. Mais, comme chez nous on pouvait toujours se valoriser à causer dans le vide, il semblerait que le grand n'importe-quoi, dans les AG ne faisait pas de mal. Encore moins de bien. Faut croire qu'inutile, il devait servir certains.

Débattre serait dangereux. Moi seul perdais mon temps. Pour les autres, je ne savais pas. Je fatiguais, n'osant plus regarder personne en face et,  à la sortie des AG, comme tous se taisaient je la fermais en m'interdisant de commenter toutes les conneries débitées. Par adhésion gênante au consensus mou d'une convivialité civique inquiétante ? Ouais !
La convivialité nous rendrait égaux pendant que l'égalité nous condamnait à une neutralité bienveillante paralysante. Comprenez-vous ? Oui ? Parce qu'on ne serait pas comme dans les syndicats et les partis où tous montent les uns sur les autres. Personne n'y ayant jamais mis les pieds, sauf ceux qui le cachent à ce que je crois, ma parole, sait-on de quoi on parle ? Pas que dans l'AG,  le grand n'importe quoi. Non ! Pas que.

Vrai que la liberté d'user de son temps de parole pour montrer sa science semble du Macron tout craché, lui qui s’enivre de mots choisis par je ne sais qui pour bien montrer qu'il est superbe d'intelligence. Dommage qu'à trop se faire mousser en public, ses trop longs discours finissent inéluctablement par l'enfilage de perles fines qui ne peuvent qu'insulter le bas peuple et le mettre en rage

Le débat démocratique convivial ne se peut. Nos AG sont insensées. On ne s'attache qu'à la liberté de parole sans argumentation aucune. Si au moins on en faisait quelque chose d'utile pour tous, mais cette pseudo-liberté handicape notre mouvement en évacuant la démocratie qui ne peut se tenir sans des oppositions constructives.
Quant à nos représentants, souvent nos bénis, on ne s'importe que par le mode de leur désignation, hésitant sur une tournante pour que tout le monde y passe, à main levée, par acclamation, à bulletin secret ou tirés au sort ? On ne sait, on se questionne encore !
On se voudrait prudent par respect de la démocratie en n'étant qu'un mouvement formel qui pinaille pour ne rechercher que le consensus muet impuissant qui ne peut jamais se prononcer valablement. Heureusement, Messieurs-dames les bénis qu'en AG on décide de rien car, laisser la parole à des abrutis est une chose mais leur confier la gestion de la République, j'aimerais bien voir ça, non mais dites-donc ? Ils feraient autant de connerie que le pensionnaire de l'Elysée, messire du palais d'En même temps.
Putain, quel bordiau que la vie en toute démocratie mal ficelée !

A quand un débat structurant ? C’est donc le débat initial qui nous fonderait pour organiser notre gouvernance dans un mouvement politique républicain qui fait défaut : l’Assemblée Générale des G-J ? Inutile. Les Commissions sur le pouvoir d'achat, sur les circuits courts de distribution, le bio, que sais-je ? Inutiles. La formation d'un groupe de travail pour la réflexion et la confection de flyings à distribuer, si c'est pour filtrer au rond-point et gêner la circulation ? Encore inutile et même néfaste en sorte de coup de pied dans notre gamelle, comme on dit à l'armée.
Tout ne débouche que sur du rien. Le grand vide. Ne restent que la parlote pour nous fédérer et l’oisiveté pour nous occuper ensuite. On craint de mettre en place un débat structurant qui, toujours incontrôlable risquerait de mettre à mal la fraternité, comme si la démocratie ne serait que de la convivialité. La bonne blague ! Voilà pourquoi on ne sait que tourner en rond sur notre rond-point.

A l’assemblée générale des Gilets du dimanche 13 janvier 2019 pointaient des velléités à se fédérer pour savoir ce que veulent tous les ronds-points. Alléluia, oui et hallucinant de ne pas savoir ce que nous voulons depuis que tous nos bénis nationaux s'expriment sur les chaînes d'info. Il était bien temps ! Résultat du travail d’une des Commissions de notre rond-point où le rapporteur commente la seconde hypothèse :
-Dans l’hypothèse d’une dissolution de l’assemblée, nous devrions discuter pour choisir des représentants que nous chargerions de préparer une Constituante...
-Ce seraient nos députés ?
-Pas tout à fait. Des représentants qui diraient notre parole, parole qu’on contrôlerait... Oui ? On ne pourrait pas les révoquer? Pardon ? Evidemment que ce serait possible. Tu parles, comme si les conditions étaient réunies dans notre Vème République pour une Constituante. J'oubliais, la première hypothèse de la commission tablait sur la démission de Macron. Bien le bonjour, Madame la Démocratie de la Folie !

Je raconte cette bonne blague le soir à Fanny. Elle :
-Tiens, une hypothèse du Rassemblement National que cette idée de dissolution. La Constituante pour la VIème ? Du Mélenchon tout craché. Tu savais ?
-Pour Mélenchon je savais. Des idées des deux extrêmes, ça alors ! Elle, coquine :
-Heureusement que tu m'as ! Faudrait voir à proposer ta candidature, mon Gilou.
-Tu es folle, ou quoi ?
-Pas même. Tu te présentes et après, élu député tu envoies bouler ces abrutis.
Parfois, je me demande si Fanny serait bien normale. Qu’en pensez-vous ? Quoique, à bien y réfléchir elle, tellement féminine et si délicieuse. Belle en tout, quoi !…

mercredi 30 janvier 2019

l'An Un... Egalité uniforme-3.

Les corps intermédiaires, tous pourris. Par des discussions toujours duelles, j’appris que les élus ne pouvaient qu’être des profiteurs. Les syndicalistes ? Une engeance. Les intellos et ceux qui parlent bien ? Pareil.
-Je veux, mon n’veu. Peut-être pas toi, mais tous vérolés par le système !
-Même les députés de l’opposition qui sont muselés à l’Assemblée ?
-Payés à rien foutre, oui et qui profitent du système ! Bon, si on veut ! Certains, parvenus à l’âge de la retraite, se justifieraient-ils ainsi de l’inertie de toute une vie ? On voudrait entrer en populisme qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Ce n'est pas Dieu possible ! Le soir, j’ennuyais mon Bébé d’amour en lui racontant ce papé plus âgé que moi qui, en A-G d’un dimanche au Cantou s’énervait sur le Conseil constitutionnel, ce machin de vieux. Avec Giscard qui nous prend encore nos sous ! Avec la retraite qu'il se paye déjà, hein ? Encore un truc qui ne servirait à rien et personne pour lui répondre que ce truc-là nous protégeait d’une dictature. Quant à mes amis :
-Gilou, qu’est-ce que tu peux bien branler avec cette bande d’abrutis s’inquiétaient Rolando, Américo, René et Claude les premiers. Quant à Fanny, de mes déboires ? Elle les savourait, rigolant comme pour se moquer de moi. J'appréciais moyennement.
-Bébé, c’est la vie ! Un ventre vide ça ne réfléchit pas . Quant à ta bande de gnous ? Fais-leur peur et ils t’écrabouillent… Surtout, tiens-toi loin quand certains s'amuseront à foutre le feu à la savane. Mon lion, on va rigoler !
Le feu ? On va rigoler ?... J’en doute fort.

On décide ensemble, argument actuel des têtes de gondole du mouvement entendu à la télé depuis que les gilets commencent à se déchirer pour les élections européennes. Sur mon rond-point, seule l’organisation matérielle et les commissions importaient mais à savoir qui se rendait à la manif de Montpellier les samedis ou s’il y avait de la place disponible, moi jamais savoir.

Pour être honnête, je reconnais que, pacifiste je sentais le souffre et qu’on m’évitait. J’en faisais de même avec les bénis et, me sentant inutile et ayant besoin d’action, je prenais un malin plaisir à signaler les contrôles de vitesse, par exemple. Lorsqu’un barrage de gendarmerie se positionna un samedi vers 18h30 près de notre cabane, j’avertissais par deux fois le major que je ferai aussi de la prévention en le signalant en amont dans le rond-point pour permettre aux automobilistes, ainsi prévenus d’éviter leur contrôle. Gentiment, et par deux fois il me donna sa bénédiction. Ça, c'est du vécu, qu'on se le dise.

Curieusement cela ne gêna que le béni Number One qui m’aimait comme ci, comme ça et qui, revenant de manifester à Nîmes, furieux exigea que je cesse immédiatement mes conneries pour ne pas nous mettre les gendarmes à dos. De quoi je me mêle ?
-Demande à la cabane. J’ai l’autorisation du major. Va leur demander. A lui aussi. Toi, tu va casser du flic à Nîmes ou Montpellier, je ne te l’interdis pas. Donc je continue. Le lendemain, aux Cévennes, mon bistrot on me remercia chaudement.

De la libre expression. Sur notre rond-point, je blaguais en échangeant peu, jamais en groupe, me méfiant car personne ne faisait son coming-out syndical ou politique. Non, on ne devait pas  faire état de  ses orientations. Par souci d’égalité et de cohésion. Bof !
Pour être égal, libre et solidaire encore conviendrait-il de commencer par vivre dans un groupe social structuré, n’est-ce pas ? Pour être libre, faut au moins être deux qui prennent plaisir à vivre ensemble. Mais, va l’expliquer !

Egaux, soit mais sans les différences qui nous rendent citoyens singuliers valables, il y a problème. Le rond-point les gomme et, comme il n’est pas de bon de ton de poser des questions vu que personne ne sait y répondre et se méfie, la communication se pervertit, les relations s’établissant par effet miroir : qui se ressemble s’assemble. Egaux dans l'uniforme. Des Gilet jaunes. Dieu nous préserve de cette démocratie !

Au rond-point, tout est du domaine de l’affect, d’un consensus ambiant mou, indéfinissable car personne ne se découvre ni ne se livre à l’autre. En jouant dans la même cour que les réseaux sociaux en ligne, l’écho répond à l’écho. Le like ne considère le différent que pour le chasser. Si le Net a du bon en occupant son monde, il est nuisible en évacuant le débat et le conflit nécessaires à affirmer nos personnalités diverses utiles au groupe. Mais, comme le groupe n'existe pas alors tout s'exprime parfaitement dans le non-dit, l'impression et donc dans le ressentiment paranoïaque.
Mais, des réseaux sociaux ? Pour organiser un anniversaire ou planter le boxon, je ne dis pas… Pour structurer une société humaine, tu repasseras.

Une manipulation ? Ici, sur le rond-point, grâce à Internet on se veut perspicaces mais, gavés d’informations souvent incontrôlées et, ne réagissant qu’à l’instant T, nos réactions instinctives ne permettent pas au mouvement de se structurer en bonne petite république et, par la rumeur informatique nous nous manipulons nous-mêmes. Mais passons !

mardi 29 janvier 2019

l'an Un... Paris libéré ! -2

Voilà qu’après plus 79 jours les Gilets-jaunes chagrinent encore la France, revendiquant sans discontinuer, bien accrochés à leurs ronds-points. Rien ne va plus, malgré les contre-feux d’une aumône présidentielle et d’un grand débat national, l’incendie menace toujours la République.

Paris Libéré ! Le 17 novembre 2018, le ciel de France s’éclaircit : Paris  outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! Le peuple se réveillait pour un nouveau siècle des Lumières. Las, ce dimanche 6 janvier 2019, après l’A-G  de 18 heures les Gilets Jaunes pédalaient encore et toujours dans la choucroute n’organisant que des Commissions dans un mouvement en forme de méduse sans squelette. Parti du niveau zéro des sociétés, rien n’avait bougé, pas même un début de solidarité, que de la convivialité et comme acquit que ce plaisir de se retrouver autour du brasero.

Premier contact. Rapidement, je déplorais notre inaction. Réponse, cinglante :
-Moi, je suis dans le mouvement depuis le début. Et toi, tu étais où ?
-Si ça commence comme ça, c’est bien parti ! Moi, j’étais là où lui et ses camarades, durant plus 40 ans ont laissé les choses pourrir pendant que je prenais des risques pour cette bande jaune en franchissements risqués.
Rapidement, notre cabane du rond-point se structurait matériellement avec un tableau d’affichage, une boîte aux lettres, une pour les suggestions. On nous offrait des denrées, boissons et autres douceurs.

Un mouvement de tous les contrôles. Dès le 19 novembre, j’endossais le gilet Jaune en apportant boissons et plaquettes de chocolat. Du bon. 17,50 euro de ma poche. Faut ce qu’il faut ! Le lendemain, me servant d’un peu de mon jus de fruit, une des bénie me fit remarquer que c’était gratuit. Je n’en fis pas cas :
-C’est pas cher, hein ?
-Non, pas cher ces jus de fruits. Pas cher, puisque sortis de ma poche !
-Excusez, je ne savais pas.
Qu’on se le dise : devenir gilet jaune consiste à ne pas déranger, à plaire et à s’abandonner en jaune pour se retrouver sur un rond-point occupé par de petits fonctionnaires, motards, commerçants, entrepreneurs, chômeurs, Rmistes, plein de femmes, peu de jeunes et beaucoup de retraités dont des ex-syndicalistes et politiques mais nul ne le revendiquait. Sauf moi.

Du grand n’importe quoi ! Depuis le début on ne cessait de se conforter : 80% de français nous soutenaient or il semblait évident qu’ils ne partageaient avec nous que ce sentiment d’être des laissés-pour-compte et qu’en cas de coup dur, peu nous suivraient. On enflait comme la grenouille et, à un visiteur, François qui se plaignait de la gêne que nous occasionnions, on savait argumenter gentiment :
-C’est Macron le seul responsable des blocages routiers. Adresse-toi à lui…
Et, toc. Prends-toi ça dans les dents. Mais, le fâcheux continuait, outré :
-Et les 10 morts sur les Ronds-points, c’est Macron aussi ?
Et notre béni n° 1 du rond-point, pour clore le débat, amicalement :
-Oui. Et puis, tu devrais être content : on se bat pour toi.
François, surexcité de tant de mauvaise foi, furieux :
-Connard. Je ne t’ai pas attendu pour me battre. E, si tu bloques la circulation, tu dois assurer la sécurité de tous, connard !
Prenant le parti du fâcheux, le béni number One, en toute fraternité :
-Toi, tu es non-violent. Tu n’as pas de couilles ! Viens nous les montrer samedi. Pas de couilles, même pas une ? Faut voir ! Et pour ce que cela servirait…

lundi 28 janvier 2019

2018 : l’An Un de la démocratie.-1

Pour ceux qui ne disposeraient que de peu temps, nous offrons un petit résumé de l’écrit qui suit traitant de deux populismes qui s’ignorent, l’un non-structuré et l’autre déstructurant se rejoignant au point zéro de la démocratie avec pour seul but de se passer du peuple. Ajoutons-y que l’un, gérant tout en même temps détricote le tissu social et que l’autre, prônant la liberté hors tout champ social contraignant se met hors-la-république.

Si, en 1789 nos révolutionnaire avaient bénéficié de notre protection sociale, jamais ils n’auraient fait la révolution ni mis en place de Constitution qui, après avoir déterminé ce qui participe à la chose commune (la res-publique) mirent en place  la gouvernance pour la gérer en son nom : pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, plus un Président garant des institutions et arbitre et un Conseil constitutionnel chargé de vérifier la conformité des mesures politiques.
Nos ancêtres vérifièrent ce postulat que le brouhaha des voix d’un peuple inorganisé ne permettrait pas sa survie hors d’une structure étatique cohérente établie pour la gouvernance de la chose publique, le Gouvernement de la République.
Aujourd’hui l’urgence commande à tous : par souci d’adapter la France à la mondialisation, Macron brûle les étapes pendant que les gilets-jaunes sont talonnés par la misère. 

Le mouvement des gilets jaunes, né d’un sentiment républicain sur les réseaux sociaux ne restera jamais qu’un sentiment qui traversera la société sans jamais s’inscrire dans la République car, refusant de se structurer il contrevient à l’art. 4 de la Constitution de 58 qui stipule que les groupements politiques concourent à l’expression du suffrage et doivent respecter la démocratie.
Ne faisant confiance qu’à une masse inorganisée, coupés des corps intermédiaires, les Gilets-jaunes ne proposeront jamais de solution politique pour améliorer la gouvernance du peuple qu’ils ne représentent qu’en partie, n’ayant pas encore intégré que la démocratie ne se conçoit qu’en terme de structure politique solidaire qui participe à la vie de  la Nation.

Comme si on pouvait se passer de la connaissance intime des hommes, choisissant ses députés par Internet, ne s’appuyant que sur eux, légiférant parfois par Ordonnances sans respect pour l’opposition, Macron se pose en anti-démocrate.
Puis se moque de l’art. 5 de la Constitution qui affirme que le Président assure par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics en ne faisant pas confiance à ses ministres, se réservant le droit de les contredire bien trop souvent gérant ainsi à la place du gouvernement en contrevenant à l’art 20 qui stipule que le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation et à l’art. 21 de la Constitution, Le Premier Ministre dirige l’action du Gouvernement.

Ces deux formes de populisme qui jouent avec la Constitution, s’alimentant de l’inappétence du peuple à la gestion démocratique de la république (la chose publique) se fondent sur une contestable légitimé qui, sortie des urnes pour le Président ou du soutien à 80% de la population devrait les dissuader de vouloir mieux représenter le peuple que le premier parti de France, celui des abstentionnistes.

Populisme encore lorsque Macron, se substituant aux syndicats et aux patrons accorde une pseudo-augmentation du Smic (les 100 euros) qui était à la charge des employeurs, devenant ainsi l'un des deux adversaires d’une lutte des classe incroyable dans laquelle ces derniers deviendront les alliés objectifs des salariés. Pourquoi s’étonne-t-il de l’occupation violente de l’usine à gaz que représente la France ? Et, comme Macron n’accordera rien aux gilets-jaunes, si ce n’est un débat qui, il en est convaincu les amènera sur ses position et qu’il n’y a rien à espérer pour aller vers une solidarité plus juste, les gilets-jaunes n’ont donc rien à proposer sauf à tout casser jusqu’à la démission de Macron et la dissolution de l’Assemblée nationale.

En contrevenant à la Constitution, le Président et le Gilets-jaunes font fi de la nation en se passant des corps intermédiaires qu’ils estiment néfastes et inutiles pour faire mieux et plus vite sans eux, bousculant sans respect aucun la République. De même, n’entrevoyant que des solutions simplistes, ils obèrent la complexité de toutes formes de vies dont celle de la République française, vieille dame fantasque et fatiguée qui ne supporte plus aucun discours moralisateur qui changerait, sans égards ses bonnes habitudes.
                                                                               
                                                                                Amicalement,
                                                                                Fanny & Gilles,
                                                                         Ce lundi 28 janvier 2019.
                                                                                Le Vigan Gard.


PS : N’ayant rien à espérer d’un débat contradictoire qui ne viendra jamais de ceux qui ont tout attendu de l’Etat sans jamais rien lui donner, nous assumons, persistons et signons.