mardi 29 janvier 2019

l'an Un... Paris libéré ! -2

Voilà qu’après plus 79 jours les Gilets-jaunes chagrinent encore la France, revendiquant sans discontinuer, bien accrochés à leurs ronds-points. Rien ne va plus, malgré les contre-feux d’une aumône présidentielle et d’un grand débat national, l’incendie menace toujours la République.

Paris Libéré ! Le 17 novembre 2018, le ciel de France s’éclaircit : Paris  outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! Le peuple se réveillait pour un nouveau siècle des Lumières. Las, ce dimanche 6 janvier 2019, après l’A-G  de 18 heures les Gilets Jaunes pédalaient encore et toujours dans la choucroute n’organisant que des Commissions dans un mouvement en forme de méduse sans squelette. Parti du niveau zéro des sociétés, rien n’avait bougé, pas même un début de solidarité, que de la convivialité et comme acquit que ce plaisir de se retrouver autour du brasero.

Premier contact. Rapidement, je déplorais notre inaction. Réponse, cinglante :
-Moi, je suis dans le mouvement depuis le début. Et toi, tu étais où ?
-Si ça commence comme ça, c’est bien parti ! Moi, j’étais là où lui et ses camarades, durant plus 40 ans ont laissé les choses pourrir pendant que je prenais des risques pour cette bande jaune en franchissements risqués.
Rapidement, notre cabane du rond-point se structurait matériellement avec un tableau d’affichage, une boîte aux lettres, une pour les suggestions. On nous offrait des denrées, boissons et autres douceurs.

Un mouvement de tous les contrôles. Dès le 19 novembre, j’endossais le gilet Jaune en apportant boissons et plaquettes de chocolat. Du bon. 17,50 euro de ma poche. Faut ce qu’il faut ! Le lendemain, me servant d’un peu de mon jus de fruit, une des bénie me fit remarquer que c’était gratuit. Je n’en fis pas cas :
-C’est pas cher, hein ?
-Non, pas cher ces jus de fruits. Pas cher, puisque sortis de ma poche !
-Excusez, je ne savais pas.
Qu’on se le dise : devenir gilet jaune consiste à ne pas déranger, à plaire et à s’abandonner en jaune pour se retrouver sur un rond-point occupé par de petits fonctionnaires, motards, commerçants, entrepreneurs, chômeurs, Rmistes, plein de femmes, peu de jeunes et beaucoup de retraités dont des ex-syndicalistes et politiques mais nul ne le revendiquait. Sauf moi.

Du grand n’importe quoi ! Depuis le début on ne cessait de se conforter : 80% de français nous soutenaient or il semblait évident qu’ils ne partageaient avec nous que ce sentiment d’être des laissés-pour-compte et qu’en cas de coup dur, peu nous suivraient. On enflait comme la grenouille et, à un visiteur, François qui se plaignait de la gêne que nous occasionnions, on savait argumenter gentiment :
-C’est Macron le seul responsable des blocages routiers. Adresse-toi à lui…
Et, toc. Prends-toi ça dans les dents. Mais, le fâcheux continuait, outré :
-Et les 10 morts sur les Ronds-points, c’est Macron aussi ?
Et notre béni n° 1 du rond-point, pour clore le débat, amicalement :
-Oui. Et puis, tu devrais être content : on se bat pour toi.
François, surexcité de tant de mauvaise foi, furieux :
-Connard. Je ne t’ai pas attendu pour me battre. E, si tu bloques la circulation, tu dois assurer la sécurité de tous, connard !
Prenant le parti du fâcheux, le béni number One, en toute fraternité :
-Toi, tu es non-violent. Tu n’as pas de couilles ! Viens nous les montrer samedi. Pas de couilles, même pas une ? Faut voir ! Et pour ce que cela servirait…

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