mardi 19 août 2014

Il fallait se lever tôt....




... mais dans un ciel très pur et sans nuages, le spectacle a tenu toutes ses promesses !

vendredi 15 août 2014

Spectaculaire conjonction astrale à venir...


Vénus et Jupiter se rapprochent pour une conjonction époustouflante dans le ciel avant l'aube !

Au point le plus proche - le18 août - les deux planètes seront seulement à 0,2 degrés d'écart l'une de l'autre ; assez serrées pour être cachées derrière le bout de l'index, bras tendu !

Conseils d'observation : regarder vers l'Est environ 30 minutes avant le lever du soleil. Un horizon dégagé est nécessaire ; sur le viganais, le Causse est le meilleur des endroits pour voir idéalement cette configuration matinale.

Aucunes optiques spéciales ne sont nécessaires pour voir cette conjonction ; mais si vous avez des jumelles, utilisez-les : le spectacle n'en sera que plus beau.

Une analyse rapide du ciel autour de Vénus et Jupiter ce 18 août révèle que les deux planètes ne serons pas seules dans ce coin du ciel. Elles convergent en effet juste à côté de M44, l'amas de la Ruche. Situé à environ 500 années-lumière de la Terre, ce cluster est occupé par des étoiles à peine visibles à l'œil nu, mais c'est une cible facile pour des jumelles ordinaires. Vénus et Jupiter seront un bon point de visée pour "dénicher" M44 !

Bonne chasse et que le ciel vous soit clément !

René Bouschet

L'amour en son prix*!


Aimez-moi, ma belle et nous vous paierons en retour de mots-cadeau. 

Pour paraphraser maman lorsqu'elle parlait d'amour, disons en toute simplicité :
- Et la tendresse, bordel ? Quel en est son prix, Ménie ?
- L’amour-tendresse ? Bah, c'est mon homme à moi, ma crapule qui ne vaut que par l'amour qu'il me porte ! 
Youssef continuerait, lamento :
- Tu ne peux pas savoir… ah, douce France*, belle pouliche de mon enfance !
* (Confirmons que France est une sacré pouliche, sa plus belle conquête. Sacré Youssef, va !).

Oui, mon Youssef bonheur et amour n'ont pas de prix. Et toi, Pierrot, et toi Rolando ? Et toi Américo, et toi René ?
- Qu’elle regrette l’irremplaçable : "A mon époux regretté", une simple plaque de marbre noir, noir comme la mort me suffirait ! J’adorerais et m'estimerais payé en retour. Vrai !
Oui, Pierrot, mon poète, je t'en volerai une tout de noir vêtue et gravée d'or. Volée ? Dans un cimetière, je veux, mon bébé ! Et toi Américo ? 

- Moi ? Que dire ! Etre l’élu, le seul, l’unique ! Ah, nos gentes françaises.
- L'élu de toutes ? Enfin, tu plaisantes, Rico, n’est-ce pas ?
Non, l'Américo semble sérieux en ses fantasmes.

- Oui, René ?
- L’amour, ce moteur essentiel de toute humanité. Oui.
- Mais encore, René, quel prix attaches-tu à l'amour ?
- L'amour, celui qui finit par déchanter si l'on n'y prend garde ? Et voilà que l'un se meurt d'amour, tandis que l'autre, qui tant s'ennuie, s'en va chercher dans un ailleurs meilleur, d'autres amours. C'est aussi cela la vie !
- Mais, quel prix y attaches-tu, à la fin ? 
- A l'amour ? Aucun ! Mais, pas moyen de s'en passer ni d'en guérir ! C'est ça le problème ! Et toi, Manon ? 

- Oh, mon René ! Etre aimée, racontée et payée, comme Gilou seul sait faire…
- Pardon, mais ce n’est plus de l’amour. C’est tarifé !
- Enfin, mon bon René, tu m’as comprise : être payée, et bien payée en retour, et en bel et bon argent ? Mais pourquoi pas. Ce serait bandant pour Markus, et mouillant, non ? Quoique, faudra que je demande à mon Doudou s'il ne voudrait pas, à l'occasion, que je m'habille en pouponne. Non ? Bonne idée, tiens ! Merci mon René.

- Non, mais tu es tordue, Manon. Se faire payer ? Tu es pétée !
- Pétée ? Mais, je lui offrirai même une ardoise s'il était nécessiteux, que dis-je un tableau noir, à mon coeur, le tableau noir de mon école ! Et, sans augmenter mes tarifs. Comme cela doit-être jouissif d'être la fille qui attend son seul client à l'encoignure d'une porte : "Tu montes, chéri ?"
-J'aimerais bien être là pour voir la tête de Markus, ton client. 
-Il appréciera de me payer, je le sais et le crédit ne sera jamais mort pour lui !

Voyez, comme cette notion du prix de l’amour est si difficile à comprendre, à exprimer. Pour nôtre Ménie, l'amour n'est que la fragrance des désirs, sorte de parfum dont l'amoureux veut s'offrir le flacon ! Pour lui seul, et à tout prix.

- Oui, mais Dieu en cette affaire ? Et du commerce équitable ?
Dans le commerce de l'amour ?  Bof ! Pas d'équité. Suffit de choisir rien que pour soi celui ou celle que les autres délaissent, et aimer simplement. Alors, Dieu en cette affaire humaine...
- Et pas plus ?
- Et pas moins, et toujours sans rien attendre en retour.
- Toujours en dépassement, au risque d'être malheureux comme les pierres du chemin. Ce serait le prix à payer, cette fatigue, c'est cela ?
- Oui. plus le stress, mais cela n'a pas de prix tant c'est bon.

Ménie, l’avons-nous déjà affirmé qu’aimer c’est d’abord vouloir être désiré ? Même si on n’est pas payé en retour ? 
Alors, nous confirmons. Pour valoir ce que de droit, 

Ménie et Gilou.

Propos recueillis par Ménie et mis en forme à quatre mains avec Gilou. Pour la fête à la Marie ce 15 août 2014.

jeudi 14 août 2014

Petite suite sur un nain dividu bien pensant !...

... d'aucuns diront : "bien baisant" !...







L'âne Hi-han*!...


Oh, comme souventes fois, manants viganais, vous me disiez :
- Holà... vous nous moquez. Et ce n’est pas bien !
Oui, tous vivons mal ces revers de fortune tant émaillés de blessures par ces rires étouffés derrière notre dos. Aussi, pourquoi ne pas rendre la pareille, cancanant à l’envie et, surtout, sans frein en bouche ?
Oh, comme ces rire persifleurs délicieux ravissent l'âme !

Les lois qui régissent l’humanité sont toutes contenues dans ce seul principe : de la fiance et de son pendant, la défiance qui tant fait souffrir, pleurer le trompé, réjouir le trompeur, et rire le voisinage.
Leurrer est chose la plus naturelle au monde. Quant à moquer son prochain, activité humaine par excellence, elle comporte le risque de la réciproque car, les banderilles sur la couenne du prochain, ce plaisir qui ne se refuse pas, peut vous revenir en retour de bâton. Tous fabriqués à l’identique, attention à ces retours de manivelle.

Monsieur Collant avait une maîtresse du vivant de Simone, sa vieille femme. Et alors, me direz-vous ? Grand bien lui fasse, cette entorse au contrat. Mais, le scandaleux abandonna la Chapelle évangélique pour la Salle Méthodiste.
Voyez comme de petits ennuis ménagers peuvent influer sur la composition des églises, toutes croyances en Dieu demeurant intactes. Voyez, encore, que nôtre Père, en sa grande bonté, accueille ce Collant évangélique pêcheur, chez nos méthodistes. 
Eh, oui, Dieu se montre toujours aussi étrange !

Comme les voies du Seigneur si étranges : il pardonne le cocuficateur mais oublie Madame Collant en profits et pertes !

Dites que Monsieur Collant, grand propriétaire, était un notable qui avait du temps devant lui mais se dépêchait de le rattraper, l'âge avançant inexorablement. Malgré cela, quand sa réputation fut impliquée, il sut que son plaisir devait être mis sous le boisseau. Se sentait-il ridicule, ou fautif devant ses frères en Jésus-Christ ? Il se chassa lui-même de la Chapelle. Mais, qu'avait-il besoin de la dénigrer, cette bonne Chapelle qu'il abandonnait ?

Disons : et alors ? Et, grand bien leur fasse, à lui et à sa maîtresse Denise. Quant à Simone, la femme Collant, peuchère, l’avait-elle mérité ? Non, pas du tout, sauf que l’était vieille. Et, en l'affaire, sachez que la vieillesse doit céder le pas à la jeunesse, inéluctablement.

Voyez comme, encore et toujours, les voies du Seigneur sont impénétrables : il pardonne le méchant cocuficateur mais oublie gentille Madame Collant qui n'en méritait pas tant!

Tel autre couple était protestant. Le mari, Moïse prit une maîtresse catholique bigote mais bien trop arrimée aux choses du monde. Disons encore : quoi de neuf docteur ?
Quoi de neuf  ? Mais, Anne-Pierre trompait son mari, l'Yvon au vu et au su de tout un chacun, et si près de l’Eglise et du Temple, si près que c'en fut l'objet d'un scandale parce que bien trop près de Dieu. Alors, nous pouvons imaginer l’ennui de l’abbé Ferrand, le confesseur d’Anne-Pierre; et du pasteur Abraham, l'ami de Moïse, cet éminent membre du Conseil Presbytéral.
Et, veuillez vous souvenir de Lise, la femme de Moïse.

Pauvre Lise, pauvre Yvon. Parce que toutes ces si belles choses des amours changeantes ne se résument qu'à des prénoms qui resteront à jamais gravés dans l'histoire locale. Chère Anne-Pierre, chers Moïse, Lise, Yvon et vous, illustres inconnus victimes des pulsions amoureuses de vos conjoints.

Un autre, riche de ses poules et son travail, rencontra sur sa route une gente dame dans le besoin, le besoin des as du vilain. Des as, ha , las ! 
L'Esclarmonde était protestante et veuve, malencontreusement. Lui, le François était catholique marié par le prêtre. Encore une fois, encore, oui, disons que si plaie d’argent n’est pas mortelle, nécessité fait loi en foi d'humanité !

Sachez que d'aucunes mauvaises langues alléguaient que l'Esclarmonde ne courrait pas après la bagatelle. Elle et notre François formaient un couple impossible, sans avenir aucun, et c'en était tristesse, quoique couple adultérin quand même. Parce que le François était marié, et à l'Eglise.
Disons encore : avaient-ils le droit de s’aimer, nonobstant la question d'argent ? Et alors ? Et de Jeanne la femme de François, était-elle spoliée de l'argent du ménage ? Mais pas que de l'argent ?

Le sieur François, au bonheur d'Esclarmonde devait, en plus de l'argent qu'il offrait à l'accorte dame et du plaisir qu'il s'accordait en cachette de Jeanne, son épousée, mettre des coussins sur le siège de sa Peugeot 203 camionnette pour apercevoir la route. D’accord, mais quand il voyait devant lui, il n’atteignait pas les pédales. Alors, là, que voulez-vous qu’il fasse ? Souder des prolongateurs de pédales ? Ce qu’il fit !
Ah, vous voyez, cette histoire ne se peut inventer mais, dans mon histoire, quel malheur car tous se moquaient de François : 
- T’es tout petit, trop petit. 
Peut-être, mais celui qui n’arrivait pas aux pédales avait été gratifié en âne, et la chose faisait le ravissement des copains, si je puis m’exprimer ainsi. Hi-han donnait ce plaisir aux dames, faisant parfois leurs délices. Mais, laissez-moi en douter parce que, Esclarmonde, peu portée sur les ânes, aurait pu dire : 
- Quand il y en a trop, c’est trop.
- Et ça te fait rigoler, pauvre naze ?*…
- Mais, non. C’est drôle, sans plus.
*Ndlr : naze de nez, de rien ou d'imbécile. Au choix, selon le texte.

Un jour, ses copains facétieux  (ils étaient trois gais lurons) le mirent à un défi insurmontable pour François. Hi-han accepta le pari de ces drôlets un tantinet  salopards : l’enjeu en était une caisse de Champagne. Il s’agissait de se taper trois dames consentantes, de bonne compagnie et de petite vertu. Le tout à la queue-leu-leu, si j'ose m'exprimer ainsi !

Et le bourricot en était bien capable, ce qui amusait la petite ville avertie, on ne sait par qui. Et tous apprécièrent à sa juste valeur le fol exploit qui se tentait. Les paris se prirent un peu partout dans les bars alentours et Dieu sait si notre petit patelin en comptait d'ouverts, des estaminets. Mais, c'était un temps avant que la télévision ne sévisse.
La ville se sépara en deux : ceux qui misèrent sur deux coups à la Hi-han, on les appela tout bonnement les Pan-pan. Les autres, les trois coups de queue d'âne se désignèrent les Ran-tan-plan.

Hi-han et les organisateur des festivités, copains de la classe, conscrits, quoi ! Problème de taille quasi insurmontable, la chose ne se pouvait dérouler céans, la faute à Marthe Richard. On dut diriger les travaux pratiques sur Nîmes, chef-lieu du département pour sacrifier au jeu de la grue, dans un de ces bons bordels encore bien officiant. 

Chez-nous, peuchère, les maisons de bonne compagnie et de mauvaise vie de nos joyeux pères de famille, bons pratiquants, oui, ces maisons dites joyeuses furent promptement closes dès la promulgation de la loi liberticide des amours de la chose dès1947, la faute en incombant, une fois n'est pas coutume, aux gendarmes trop pratiquants et à cheval dans leur unique Juvaquatre Renault.

Laissons François, en Hi-han, nous entretenir doctement de la triste affaire. Triste car il la perdit…
- Les copains, étaient dans la sambre (chambre), autour du lit. Je me nique la première. Enfin, ze (je) lui donne sa race. Ca rigolait ferme mais la fille elle en a vite marre. Je dis : "Apportez l’autre !" Ze la nique pareil et d’importance et dans la foulée… Là, les copains, y ricanaient zaune (jaune). Y faisaient même la gueule.
- C’est pas possible !
- Ben oui. Après les copains y m’amènent la dernière demoiselle.
- Tu lui as donné à elle aussi sa race...?
- Ben, non…
- Et pourquoi donc ?  Coquette avait molli ?
- Ca va pas, oh ! Ces salauds y me tiraient par les pieds. Z’ai pas pu la niquer. Alors, z’ai (j'ai) perdu mon pari.

Estimez cette historiette indigne de l’an neuf et, à l’avenir, je vous inventerai un conte à dormir debout avec des nains et une jolie demoiselle qu’on pourrait appeler… Blanche-neige, tiens !
Cela vous irait ? Une histoire vraie, celle-là !
Aux dernières nouvelles, la Miss aura porté plainte contre les 7 nains, suite à une tournante dans le parc communal des Châtaigniers. Les gendarmes de notre bonne ville du Vigan en rigolent encore.
Incroyable, non ?

- Mais, Gilou, le Hi-han et sa coquette, c’est vrai ?
- Que t’importe, si nous y avons pris plaisir ? Moi, à la raconter… et toi, à la lire. 
Et hi-han à l'avoir vécue ?

samedi 9 août 2014

Le temps de la Saint-Amour*!


Dessin de René BOUSCHET (R&B).

 Il était bien temps, Madame !

Oui, il était bien temps de vous chanter, Madame quelque retard et quelques contrariétés que j’aurais eu en cette Saint-Amour, pour vous bien dire l'amour que je vous porte en remerciement de l’amour que je reçois de vous, ma belle. 
Oui, en tout remerciement. 

Parce qu’elle m'offre cet amour sans esprit de retour, je ne peux que plus l’en aimer, et c’est pourquoi, en ce jour béni, je me suis voulu troubadour pour chanter la beauté et la grâce de ma belle, ma douce, ma tendre, ma mie, celle que je ne cesse d’aimer sans rien savoir ni connaître des choses de l’amour. 
Vous aimer, vous, en langue de trouvère.

Parce que ce n'est que vous qui, tous les matins pour l’amour que vous me portez, m’envoyez, moi si fin ramier, ce fainéant qui resterait bien toute la journée à paresser, oui, il n'y a que vous qui puissiez me faites me lever :
- Et si tu allais gagner notre vie, m’amour ?
Ben, mais c’est fatigant !
- Durant ton absence, je te mitonnerai un bon petit plat.

Et, tous les midi lorsque vous rentrez et qu’elle vous demande de tant vous déchausser qu’on se croirait dans une mosquée, de  bien vous laver les mains, comme à l’hôpital et de changer de fringue :
- Tu sens l’essence de tronçonneuse, amour de ma vie. Change-toi ! Non, j'ai dit : change-toi ! S’il te plaît ! Ne commence pas !
Et vous, fatigué de cette matinée, vous ne voulez, vous ne pouvez que lui plaire et, ronchon, vous obéissez, heureux !
- Je te prépare un bon café, Chéri ?
Oui, un bon café. Et vous repartez pour votre après-midi.

Et le soir, crevé, fatigué à mourir, vous regardez avec amour votre belle, celle qui vous attend d'un sourire, en héros fatigué. Mais, il n'est qu'elle qui vous fait vous mouvoir :
-Tu as une bière au frais. Je te sers sur la terrasse ? Ah, Pierrot passera tout à l'heure pour l'apéro.
Et toi, tu es content de ta journée, d’avoir bien travaillé pour cette femme-là, ta femme.

Parce qu’en somme, tu ne travailles que pour l'amour qu’elle te porte. Oui, toi qui aimerait bien ne faire que t’amuser avec tes potes. T’amuser, comme un grand enfant, et muser.
Et, elle, elle si fière de l’amour que tu lui portes... Mais toi, toi qui sais que sans cet amour, tu ne serais qu’un clochard qui ne se satisferait que du temps qui passe...

Du temps qui passe trop vite. 

A toi, mon seul amour de la Saint-Amour ! Ce 9 août 2014 au Vigan. Gard. France. Europe. Monde. Univers.
                                            __________

Cet écrit est dédicacé à mon ami René Bouschet. En tout remerciement ! G.P.K.


Mettez-la en sourdine*!


... et sachons vivre en toute convivialité. 

Depuis quelques temps, il se murmure dans le viganais bien «informé», (les milieux proches de la Mairie) qu’un service de Police aurait reçu mission de me faire leçon en exigeant que je mette la pédale douce dans mes écrits. Le tout sous peine de poursuites judiciaires si je n’obtempérais pas à l'aimable et péremptoire invitation.
Qui serait le donneur d’ordre et, nous le dira-t-on ?

Même pour me faire des politesses, la Police n’a pas besoin de lettre. Ma Fiat Panda «Bianca» est tant connue qu’elle peut se chasser comme le loup blanc qui tant perturbe Vigilante et tous autres bestiaux cévenols et caussenards.

Nom de code de la Mission : «Tempête dans un verre à dents». Depuis deux mois, une rumeur persiste :
- J’ai entendu dire par des élus municipaux que la Gendarmerie t’aura convoqué pour te calmer.
- Tu es certain d’avoir bien entendu ?
- Je ne suis pas le seul. Mes sources ? Mais  je ne peux pas te les donner.
But visé par la Mission : calmer les ardeurs de votre Gilou d’amour par la menace judiciaire au besoin.

A quelque convocation qu’un Gendarme voudra bien me faire, j’arriverai ventre à terre pour recevoir leçon et en tirer profit. Et, si je le puis, ferai profil bas et amende honorable. Il reste entendu que, ne pouvant rien cacher à nos gentils internautes, la relation fidèle de cette civile invitation leur serait communiquée. Et, comme vous me connaissez, je ne vous cacherai rien, même si l’affaire devait tourner à ma honte.
Non, mais sans blague : évitons tous malentendus et force restera à la raison.

Quoiqu’il en soit, en ce jour de la Saint Amour, mes frères, notre policier municipal Vigilante était avant 9 heures du matin en notre bistrot de proximité avec son ASVP, son tombâ et tout son fourbi délicatement posé sur une table voisine tandis que j’arrivais, tout heureux pour prendre mon café matinal.

Et moi qui comptais me faire troubadour pour chanter nos compagnes en ce jour de l’Amour divin. Zut, Vigilante a bien commencé à me mettre la tête à l'envers et mon samedi en l’air. C’est pas possible de chasser le naturel. Il revient toujours au galop.

Le problème n’est pas ce monsieur qui ne m’aime pas, soit, et de cela je ne peux l’en blâmer. En effet, je ne lui offre jamais à boire. Non. Le problème réside qu’à chaque fois que je vais dans un bar du Vigan, quelle qu’en soit l’heure, je le rencontre accoudé au comptoir à faire le beau dans son bel uniforme bleu, ceinturon enlevé et délicatement posé sur une table voisine.
Certains me diraient :
- Tu ne veux plus le rencontrer ? Alors, ne fréquente plus les bistrots puisque tu ne le rencontres que là !
Halte-là : si nous devions laisser tous cafés et bars à nos policiers municipaux, les cafetiers mettraient la clef sous la porte et le problème se « solutionnerait » de lui-même :
- Ton combat inutile cessera faute de débits de boisson.
- Pourquoi inutile ?
- Ben, parce que Vigilante ne comprend pas de l’utilité publique à ne pas fréquenter les bistrots. Tu vois bien que les gendarmes sont beaucoup plus intelligents que lui. Ah, tu vois bien que ce combat est inutile ?

Et puis, pourquoi Vigilante devrait-il se cacher pour boire ? Il se ferait voir en terrasse, vautré dans un fauteuil bas, passe encore. Mais, non. On se cache dans les arrière-salles, au besoin.
Montrez-vous donc, Vigilante en vôtre bel uniforme. Et buvons à votre santé !

Comme vous pouvez le supposer, soit Gilou prend sa vessie pour une lanterne, soit il a de réelles raisons de s’inquiéter : en effet, et je le rappelle, Vigilante a toujours été fort désagréable à son endroit et que, fréquentant les lieux de distributions d’alcool… nous avons du souci à nous faire.
Qui a dit : «C’est vous qui le dites !» ?
Oui, parce que le Pastis rend colérique et dangereux tous religionnaires de l'anéthol..

Même si les débits de boissons ne servaient que du light et du sans-alcool, Vigilante devrait en être interdit.
Aussi, estimons-nous que lorsqu’un Policier municipal fréquente un bar, il prendra tôt ou tard une boisson forte pour bien prouver à tous qu’il est bien un homme, un homme d’autorité, un homme à poigne, un homme fort, un vrai mâle. Oui, Mesdames, quel bel homme !
- Un Pastis pour Vigilante, un et dans un verre d’homme, s’il vous plaît. Un Casanis, un Liandier, un Jeannot, un Berger, un Ricard, un Pastis 51, un Pastis de Marseille ?… Oui ? Un 51. Bien !

Espérons que Vigilante ne sorte pas sur la voie publique éméché, pour aller tout benoîtement vous coller une prune, vous insulter à l’occasion, ou vous menacer, et ainsi vous faire condamner pour outrage à agent de la force publique dans l’exercice de ses beuveries et pour l’unique raison que vous n’aurez pas partagé le pot avec lui :
- Il est des nôtres, il a bu son verre comme le nôtre. 
 C’est un ivrogne, ça se voit rien qu’à sa trogne !

Messieurs les Gendarmes, faites souffler «notre policier» Vigilante à chaque fois qu’il portera plainte pour outrage à son encontre. Ceci vous permettra de n’être pas co-responsables d’une «erreur judiciaire».

Mais, nom de nom : à quand un panneau d’interdiction de Vigilante apposée à l’entrée des bars du Vigan ?
Oui, un panneau pour restaurer un peu de dignité !
 
Voilà un métier qu’il est beau : boire pour faire croire qu'on travaille à la « paix civile », quelle sinécure. A se pisser de rire !

PS : que ceux qui estiment que nous sommes dans un pays de non-droit me le fassent savoir. 
Entre-nous, que Vigilante entre et boive dans tous bistrots, passe encore, mais c'est lorsqu'il en sort qu'il pose problème, non ? Il y est entré ? Alors, qu'il y reste !

Et, que tous ceux qui se sentiraient tristes pour Vigilante que je harcèlerais se rassurent : ce n’est pas fini ! Oh, que non !                                     __________
 Le photo-montage de René: Si on choppe pas Gilou avec ces jumelles, c'est qu'on est vraiment pas doués !