vendredi 15 août 2014

L'amour en son prix*!


Aimez-moi, ma belle et nous vous paierons en retour de mots-cadeau. 

Pour paraphraser maman lorsqu'elle parlait d'amour, disons en toute simplicité :
- Et la tendresse, bordel ? Quel en est son prix, Ménie ?
- L’amour-tendresse ? Bah, c'est mon homme à moi, ma crapule qui ne vaut que par l'amour qu'il me porte ! 
Youssef continuerait, lamento :
- Tu ne peux pas savoir… ah, douce France*, belle pouliche de mon enfance !
* (Confirmons que France est une sacré pouliche, sa plus belle conquête. Sacré Youssef, va !).

Oui, mon Youssef bonheur et amour n'ont pas de prix. Et toi, Pierrot, et toi Rolando ? Et toi Américo, et toi René ?
- Qu’elle regrette l’irremplaçable : "A mon époux regretté", une simple plaque de marbre noir, noir comme la mort me suffirait ! J’adorerais et m'estimerais payé en retour. Vrai !
Oui, Pierrot, mon poète, je t'en volerai une tout de noir vêtue et gravée d'or. Volée ? Dans un cimetière, je veux, mon bébé ! Et toi Américo ? 

- Moi ? Que dire ! Etre l’élu, le seul, l’unique ! Ah, nos gentes françaises.
- L'élu de toutes ? Enfin, tu plaisantes, Rico, n’est-ce pas ?
Non, l'Américo semble sérieux en ses fantasmes.

- Oui, René ?
- L’amour, ce moteur essentiel de toute humanité. Oui.
- Mais encore, René, quel prix attaches-tu à l'amour ?
- L'amour, celui qui finit par déchanter si l'on n'y prend garde ? Et voilà que l'un se meurt d'amour, tandis que l'autre, qui tant s'ennuie, s'en va chercher dans un ailleurs meilleur, d'autres amours. C'est aussi cela la vie !
- Mais, quel prix y attaches-tu, à la fin ? 
- A l'amour ? Aucun ! Mais, pas moyen de s'en passer ni d'en guérir ! C'est ça le problème ! Et toi, Manon ? 

- Oh, mon René ! Etre aimée, racontée et payée, comme Gilou seul sait faire…
- Pardon, mais ce n’est plus de l’amour. C’est tarifé !
- Enfin, mon bon René, tu m’as comprise : être payée, et bien payée en retour, et en bel et bon argent ? Mais pourquoi pas. Ce serait bandant pour Markus, et mouillant, non ? Quoique, faudra que je demande à mon Doudou s'il ne voudrait pas, à l'occasion, que je m'habille en pouponne. Non ? Bonne idée, tiens ! Merci mon René.

- Non, mais tu es tordue, Manon. Se faire payer ? Tu es pétée !
- Pétée ? Mais, je lui offrirai même une ardoise s'il était nécessiteux, que dis-je un tableau noir, à mon coeur, le tableau noir de mon école ! Et, sans augmenter mes tarifs. Comme cela doit-être jouissif d'être la fille qui attend son seul client à l'encoignure d'une porte : "Tu montes, chéri ?"
-J'aimerais bien être là pour voir la tête de Markus, ton client. 
-Il appréciera de me payer, je le sais et le crédit ne sera jamais mort pour lui !

Voyez, comme cette notion du prix de l’amour est si difficile à comprendre, à exprimer. Pour nôtre Ménie, l'amour n'est que la fragrance des désirs, sorte de parfum dont l'amoureux veut s'offrir le flacon ! Pour lui seul, et à tout prix.

- Oui, mais Dieu en cette affaire ? Et du commerce équitable ?
Dans le commerce de l'amour ?  Bof ! Pas d'équité. Suffit de choisir rien que pour soi celui ou celle que les autres délaissent, et aimer simplement. Alors, Dieu en cette affaire humaine...
- Et pas plus ?
- Et pas moins, et toujours sans rien attendre en retour.
- Toujours en dépassement, au risque d'être malheureux comme les pierres du chemin. Ce serait le prix à payer, cette fatigue, c'est cela ?
- Oui. plus le stress, mais cela n'a pas de prix tant c'est bon.

Ménie, l’avons-nous déjà affirmé qu’aimer c’est d’abord vouloir être désiré ? Même si on n’est pas payé en retour ? 
Alors, nous confirmons. Pour valoir ce que de droit, 

Ménie et Gilou.

Propos recueillis par Ménie et mis en forme à quatre mains avec Gilou. Pour la fête à la Marie ce 15 août 2014.

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