lundi 8 avril 2019

L’An Un de la démocratie malade. Fin



Jamais depuis Napoléon Bonaparte, nul français ne s’est arrogé, comme cet homme-là tous les pouvoirs et, pour faire mesure rase, en détournant l’esprit même de la Constitution. Ce lundi 7 mars, le Premier Ministre présentera à l’Assemblée le bilan du grand débat national. Ce ne sera qu’une communication par laquelle, ni lui, ni ses ministres, encore moins les députés de sa majorité ne connaitront des propositions du Président de la République car, le pouvoir étant devenu personnel, personne n’est dans le secret de Jupiter.

La France, éprouvée par des manifestations répétitives, massives ne doit pas se tromper sur le mouvement des Gilets-jaunes qui pose pour la première fois la question du contrôle démocratique. Parachevant la Révolution française, le peuple redevient souverain en exigeant que la République ne soit pas accaparée par un seul élu, quand bien même serait-il despote éclairé et c’est pourquoi, sachant qu’on ne l’autorisera jamais à contrôler le  bien fondé de l’action publique, il ne cesse de réclamer la démission de Macron.

D’une implosion programmée. Depuis le 17 novembre, tous les samedis à Paris, là même d’où naissait en 1789 l'esprit de liberté, d’égalité et de fraternité, les Gilets-jaunes et le gouvernement préparent les funérailles de notre 5ème  république. Un enterrement de 1ère classe, en grande pompe, s’il vous plaît, les réseaux sociaux en lieu de faire-part.
Le gilets-jaunes, en refusant de se structurer signifient clairement qu’ils se désolidarisent de notre Constitution manipulée et de cette République régie par des technocrates-lobbyistes issus de la société soit-disant civile. Notre Président, ancien banquier particulièrement grossier sorti de l'ENA et de la société incivile.   
Si l’apparence d’une démocratie semble respectée, ce n’en est qu’une illusion car il y manque l’esprit : le respect stricto sensu  de la Constitution laissant à désirer.

Fin d’une démocratie écrite dans le marbre. Les idées des révolutionnaires de 89 de liberté, d’égalité et de fraternité n’ont plus aucun cours en France.
Les lois affirment-elles qu’hommes et femmes seraient égaux ? L’Etat tolère des salaires moindres pour ces dernières et des médecins refusent de pratiquer des IVG. Les lois écrites prônent-elles la non-discrimination? Les contrôles au faciès sont toujours de mise dans la police et les maghrébins plus lourdement condamnés dans nos cours de justice sans parler des violences volontaires policières impunies à ce jour.
Des puissants escroquent-ils l’Etat pour s’enrichir, s’exonèrent-ils de l’impôt, détournent-ils des fonds publics ? Les procureurs ne poursuivent pas tant que la chose se fait en toute discrétion, quant à la minceur des condamnations, constatons que l’Etat se fait complice de cette escroquerie.

La République française se porte mal tant au niveau de l'impossibilité du peuple à s’exprimer entre deux élections majeures, du blocage de toutes propositions de loi, d’amendements et de débats par la majorité parlementaire conduisant à la sclérose de la gestion de l’Etat et de ses rapports avec le citoyen.
On constate encore que lorsque le Conseil constitutionnel retoque un article de loi pour non-conformité, le gouvernement avec son Ministre de l’Intérieur Castaner critiquent ce jugement.

Pour faire bonne mesure, le Président de la République, ses ministres et leur majorité à l’Assemblée refusent de prendre en compte le contrôle bienveillant qu’exerce constitutionnellement le Sénat sur les pratiques de l’exécutif. Comment peut-on alors demander aux Gilets-jaunes de respecter la démocratie bafouée par celui-là même qui devrait en être le garant ?

D’une mauvaise cause. Le 27 Avril 2019, à la Saint Habib (un Turc), applaudissons la dernière saillie bandante du petit Macron, Emmanuel de son prénom : Il faut que les Gilets-Jaunes comprennent que leur cause n’en est pas une. 
Pardon ? Les députés de l’opposition muselés, le Sénat bafoué par l’exécutif, le peuple surchargé de taxes et d’impôt, n'y verrait-on pas là quelques bonnes raisons de se rebeller ? Vouloir remettre la République hors des seules mains d’un autocrate, balayer ces écuries du pouvoir ne serait-ce pas de salubrité publique ? Et cause réelle et sérieuse de casser la baraque ? En y mettant un tant soit peu d’animation les samedis à Paris ? Je veux, mon n’veu !

De la démocratie européenne. En ces temps d’élections, on nous chante les vertus de la représentation de l’Assemblée européenne élue à la proportionnelle dans tous les Etats membre. Contrairement à la France, aucune majorité ne peut s’en dégager si les divers partis ne trouvent de compromis pour faire passer les lois et, qu’à chaque sujet abordé, on doive constituer une majorité de vote.
La proportionnelle ne suffit pas. Encore, faudrait-il que, comme en France le calendrier des sessions et les projets de lois ne soient pas à la discrétion de la Commission et du Conseil, l’exécutif de l’Europe.

Des autres démocraties. Il n’est qu’à comparer ce qui se passe dans les autres « républiques » mondiales et on y trouvera toujours les effets pervers de l’interprétation des diverses constitutions pour une gestion, reconnaissons-le catastrophique de notre monde.
Force est de constater que la rupture entre la démocratie directe et élective constatée en France, si elle n’apparaît pas encore ailleurs finira par mondialiser le mouvement des gilets-jaunes.

Un gang de malfaiteurs ou, la démocratie mondiale détournée. Rien ne ressemble plus aux peuples que les autres peuples et voyez-vous une différence humaine entre les chinois et les américains, les russes et les ukrainiens, les arabes et les juifs. Pensez-vous que nos Gilets-jaunes diffèrent des manifestants algériens qui ont obtenu la démission de Bouteflika ? Moi pas.
A force de ne plus contrôler nos dirigeants autocrates, tous appréhendent les peuples uniquement par leurs responsables, comme Al Capone représentait la maffia de Chicago et, par extension des USA. Macron pète plus haut que son cul ? Tous les français ont la grosse tête. Trump serait fou, dangereux et abruti ? Les américains aussi. Poutine ? Les russes idem… 
Le G8, le G20 et autres GMachins dans lesquels se prennent les décisions mondiales ressemblent plus aux réunions des familles de la maffia américaine dans lesquelles, par l’accélération du temps depuis le numérique, le peuple est écarté des décisions où le secret absolu est de mise car la parole a remplacé l’écrit.

Quand on voit Donald Trump, sans en référer à personne  remettre en cause les traités internationaux et nos dirigeants du G20 ou de G8, on a l’impression que notre bande de malfaiteurs de dirigeants mondiaux ne fonctionnent que dans l’affect dans un groupe de parole restreint qui se passe de l’écrit, bafoue les traités où seule la parole compterait. Pourtant, cette maffia-là ne respecte aucun de ses engagements, ce qui empêche toute bonne gouvernance mondiale.

De la République mondiale en crise. Toutes nos Républiques inscrivent la liberté en valeur mondiale. Or, en la poussant jusqu’à l’absurde d'un libéralisme économique débridé, cette "liberté" détruit jusqu’aux Républiques qui, ainsi aliènent nos libertés au capital déconnecté de toute réalité sociale. Aucune "gouvernance mondiale" de notre bien commun, la sauvegarde de la terre ne se pourra sans les peuples et nos dirigeants français ne pourront jamais trouver de solution à cette crise française tant que l’Europe ne luttera pas contre cette économie anarchique mondiale débridée, ce capitalisme amoral, qui a pris le pas sur toutes les politiques de gestion des Etats.

Comparez la France aux autres démocraties. Partout vous chercherez, sans la trouver la place réservée au peuple dans le débat démocratique et la gestion de la chose commune. Quant au contrôle de l’Etat, le quitus ne se fait qu’à chaque élection nationale, tous cinq ans mais, ce quitus ne pose jamais la question de la responsabilité des gestionnaires de la République. Le peuple est donc considéré comme incapable dans une République inégalitaire car la gestion n’est plus confiée à des politiques et à des idées mais à des technicien hors-sol.

Ces questions existentielles de vie et de survie, d’égalité, de démocratie dans les débats et la gestion de la République mondiale ne peuvent se résoudre que si nous les abordons avec les autres peuples. A ce jour, les choix et les possibilités de vie ont été accaparés par des technocrates qui se sont emparés de toutes les commandes de l’Etat en se justifiant de notre propre vote, abstention comprise. Là se situe le problème.

La démocratie Française est morte. Suivons son enterrement à Paris, là ou a commencé la Révolution française de 1789. Et sans faire chier le peuple, s'il vous plaît.

                                                                          Merci bien.
                                                                          Gilles PATRICE-KHIAL,
                                                                          Gilet-jaune indépendant solidaire.