mercredi 27 mars 2019

l'An Un... rien ne va plus.14



Préambule : le 14 mars 2019, au Sénat, le ministre de l’Intérieur, choqué constatait, sans pouvoir l’expliquer, l’importance du nombre d’interpellations de femmes lors de la manif violente à Paris du samedi précédent, le 9. Parions que notre entêté n'aura jamais eu la moindre idée sur les difficultés d'une grande partie de la population, les femmes surtout pour faire bouillir la marmite quand la portion déjà congrue se restreint de jour en jour.
Notre ministre ne comprend pas pourquoi ces femmes sont si véhémentes et parfois violentes ? Mais, camarade ministre, la raison en est que toi et ton patron vous les violentez en ne leur répondant que par le mépris des postures et des débats inutiles. Et, quand ce ne sont pas des mots vous servez à ces femmes des grenades de désencerclement, des gaz lacrymo, des LBD et autres bousculades et coups de matraques. 
Mille contre un que la cocotte-minute, depuis trop longtemps sur le feu explosera. Camarade, fais confiance à ces femmes, elle ne sont pas prêtes à lâcher le morceau !  

Abandon de poste. Jusqu’en fin janvier 2019, seul dans la nuit et le froid matin, un peu avant 8 heures, j’allumais la guirlande électrique du rond-point et le feu de bois tout en saluant les automobilistes par une révérence en retirant ma casquette comme le faisaient certainement les citoyens pendant la Révolution de 1789 lorsque le peuple prit son destin en main et, même si les gendarmes ne restent que des gendarmes, civilement ils me renvoyaient mon salut ou faisaient le V de la victoire*. Je ne désespérais pas de les faire clacksonner et mon plaisir aurait été de leur signaler que cela est interdit en ville. Rien que d’y penser, avec ce bonjour à tous, cela me faisait une belle journée et, comme je le disais à mes amis Gilets-Jaunes :
-Rendez les gens heureux et ils nous soutiendront. Faut plus les emmerder !
*Un archer de mes amis prétend que ce V de deux doigts levés de la maréchaussée pourrait aussi signifier qu’on pourrait bien me décocher, à l’occasion une  flèche. Admettons, mais moi je préfère n’y voir que l’inscription résolue de la gendarmerie de campagne dans la tradition démocratique au service du peuple. Par contre, un doigt d'honneur levé (le majeur en général) signifierait qu'on te coupera l'index pour que tu ne puisses plus te servir d'un arc. Moi, ce que j'en dis...

Au rond-point. Peu après 8h30 arrivait un copain, toujours le même. J'étais content de le voir arriver. Je lui causais de démocratie, de Montesquieu, de séparation des pouvoirs, de vote, de débat démocratique, de gestion de la république. Ouais ! 
C'est bientôt fini ?... Euh, pas tout à fait. Ah, oui : et pourquoi le peuple livré à lui même, inorganisé, de bon enfant devenait à tous les coups un danger public tel un troupeau de gnous qui, errant dans la savane, incapable de se diriger mais suivant la masse pouvait, affolé piétiner tout sur son passage.

Quand la pédagogie vous tient... Et la leçon continuait ? Je veux ! Ah, oui... Pourquoi la liberté ne se pouvait pas hors de groupes constitués, et pourquoi l'égalité n'existait que lorsque l'on acceptait librement les contraintes de la règle posées par son appartenance au groupe social. Et pourquoi la démocratie, en organisant les libertés posait le respect des différences indispensable à tous.

Enfin bref, tout ce que je chantais à mon convivial, il le savait. Et bien mieux que moi, mais je voyais à ses yeux qu’il ne percutait pas. Faut croire que je n'avais pas besoin qu'on me signifie, ici que j'étais mauvais pédagogue. Merci bien, les gilets-jaunes pour ce contrôle technique de mon diplôme en psychopédagogie médico-sociale.  

Du civisme... Je voyais bien que je commençais à gonfler sérieusement mon petit pote du matin sur mon rond-point. Ensuite, mon inquiétude de tous les jours : que ferait-on samedi ? Lui n'en savait fichtre rien. Et puis, nous et la grande ville, pour ce qu'on irait y faire ? Alors, on se faisait une raison et on finissait par bavarder en se réchauffant autour feu, et moi je continuais à saluer les automobilistes. Mon copain préparait le café et puis, vers 9h arrivait un béni bien plus jeune que moi qui suis bien plus âgé que lui* qui, m’ignorant oubliait de me saluer. Normal car, pour lui j’étais écouillé.
- Si, Fanny, si ! Proprement écouillé... Tiens, curieux... écouillé ne serait pas dans le dico ? Ni dans le Littré ? Mais non, je te crois. Au fait, ça me rappelle un copain normand, Couillard, qu'il s'appelait, un nom qui remonte à loin. Maintenant, en français on dira plus volontiers couillu. Ça, c'est bien français, que je sache ! 
 *Bien plus jeune, bien plus âgé... Je sais, je sais mais il s'agissait de vérifier que vous suivez bien.
  
Décrochons au point d'appui. En 40 jours, j’avais fait le tour de mon rond-point, fatigué d'avoir servi trop de leçons aussi je me décidais à rester chez moi et cessais d’allumer le feu tous les matins. Fallait taire la différence de mes appartenances syndicale, politique, religieuse comme si je n'avais pas une existence réelle inscrite dans l'histoire collective pour être libre de débattre des choix politiques et des actions à mener. Sans déborder du cadre de la République s'entend.
On me refusait toute différence marquée sous prétexte d'égalité. On ne me reconnaissait pas le droit à la liberté. Je n'existais pas.

Je sentais bien que je gênais au rond-point car on m’évitaient dès que je paraissais. Alors, j’ai préféré porter le gilet jaune tout seul pour continuer à penser par moi-même ne voulant plus ennuyer mon monde. Parce que, si c'était pour prêcher dans le désert, j'avais déjà donné. Bref, mais ouf ! Enfin !
Donc, je désertais mon poste et, dans la journée, en allant visiter mes copains des Gilets Jaunes de mon rond-point Charles de Gaulle, il me semblait qu’une bise mordante venue du nord, un méchant mistral d’hiver s’abattait sur tous car on évitait de me regarder, de me saluer, de discuter. 

Je constatais amèrement que la République française ne nous avait pas façonnés en citoyens égaux, différents, responsables des uns et des autres. Et puis, à parler dans le vide j'avais l'impression de m'abêtir. Je me faisais honte de ne pas pouvoir faire bouger des gens qui ne comprenaient rien, se prenant tous pour de fins stratèges et qui vous laissaient parler sans jamais écouter ni débattre. On croyait ainsi éviter le conflit, on ne créait que des rancœurs. 
Macron avait déteint sur les Jaunes : on fait semblant d'écouter, de faire participer mais on n'espère que la baston. Mon Dieu, faites surtout que Macron ne négocie jamais : alors on force, on fonce pour tailler la route et advienne que pourra. C'est la lutte finale : le Président doit baisser culotte ou démissionner. Mais le gouvernement ne cédera pas car il commence à gagner la bataille de l'opinion qui commence à considérer qu'à répondre à la frustration, la violence s'impose. 
Et quand on juge le degré de satisfaction de Castaner et qu'on la mesure à l'aune de son intelligence, la bêtise étant la chose la mieux partagée au monde, la France a du souci à se faire.

La violence, inéluctable serait utile. N'empêche que beaucoup trouvaient normal que les gilets-jaunes refusent de s'organiser pour ne pas se faire récupérer et personne ne s’interrogeait : on suivait le bœuf. D'un autre côté, cela prouvait surtout que nos gilets-jaunes sont humains et savent que le pouvoir peut corrompre mais en exagérant en pensant qu'ils pervertit tous les hommes, ils montrent que la méfiance est de règle générale chez-eux ou qu'ils n'auraient pas le sens de la mesure, ce bon sens de l'humanité.
Mes copains, inquiets me demandaient ce que je pouvais bien branler avec cette bande d'incroyables qui sortaient de nulle part et, lorsque je leur appris qu’on faisait retomber les violences de « certains gilets-jaunes » sur les black-blocks, plus les automobilistes décédés aux ronds-points et le : -C’est pas moi, M’sieur, c’est Macron, cela ne les faisait pas rire, mais alors là, pas du tout.
-Ben, dis donc ! Ou t'es abruti comme eux ou tu crois à la poupée qui tousse. J'hallucine ! Tu vas finir aussi con qu'eux ! Voilà ce que prédisait l’oracle Américo. D’autres :
 -Ben, mon p'tit pote... et toi qui nous bassines avec ton intelligence remarquable !

Les black-blocks pur modèles sociaux négatifs. Tous les jours, sur mon rond-point je n’arrivais pas à réfléchir sainement, ni à comprendre pourquoi les Gilets-jaunes refusaient de faire de la politique,* ne respectant ni les règles de la république, ni les élus, les syndicats et toutes organisations déclarées d’utilité publique. En imitant les black-blocks dans leur non-structuration et leurs actions, ces anarchistes de droite et de gauche qui ne vivent que de la solidarité des démocraties et ne fondent la jouissance de leurs existences que contre les corps constitués, nos gilets-jaunes, se mettant dans des situations de blocage ne pouvaient que susciter la violence, seule solution ouverte qui, au final balayera toutes leurs revendications. En cassant et en pillant l’Etat qui les fait vivre, ils pensent finir par se faire entendre.
*La politique : art de la gestion de la cité dont le sens changea au début du XXIème siècle pour signifier une gestion antidémocratique de la République. Et donc, hommes politiques tous pourris.

De l'émeute permanente. Les Gilets-jaunes et 80% du peuple considèrent :
-a) que le vote ne sert plus à rien depuis qu'en 2007 des élus de la Nation nous ont spoliés de notre rejet du projet de Constitution de l’Europe de 2005. Malgré le Traité de Lisbonne, la République européenne n’existe toujours pas. Le peuple français est donc en droit de contester les directives européennes qui n’ont aucune valeur légale en droit.
-b) que le jeu démocratique est obsolète. Le président de la République, en bon populiste qui s'ignore bouscule le débat à l'Assemblée nationale par ses ordonnances, écarte les élus de la gestion publique, utilise la police pour ne pas avoir à répondre politiquement aux mouvements sociaux. 
-c) que les gilets-jaunes, en refusant les règles du jeu social, par leurs actions, en dénigrant les élus et en se coupant des associations républicaines deviennent un mouvement anarchique antirépublicain violent qui, refusant tout bloque la négociation et empêche le consensus social.
-d) que l'Etat n'est dur qu'avec le faible : L'ordre public républicain ne peut supporter que la force de la loi se fasse violence publique et ne saurait-être la seule réponse aux mouvements sociaux qui contestent la gestion de l'impôt et de la solidarité, piliers de la République dans leur répartition devenue injuste et inefficace et l'Etat faillit lorsqu'il fait confiance à postériori aux riches pour remettre dans les entreprises l'argent de l'ISF et qu'il se méfie, à priori des chômeurs  qui renâcleraient à chercher un emploi.
-e) que nous n'avons pas élu Monsieur Macron pour qu'il devienne le Patron des patrons. Bloquant ainsi toutes négociations entre les partenaires sociaux, les travailleurs sont entrés dans nouvelle lutte des classes inédite dans laquelle  le gouvernement n’est plus le garant de la règle du jeu démocratique.

La gestion de la République par Macron et le mouvement des Gilets-jaunes qu'elle a suscité ne servent pas le peuple de France. Qu'on se le dise.

lundi 18 mars 2019

l'An Un... de l'évolution-13

Macron avait promis de gérer au plus près du peuple. Première mesure ? Un cadeau aux riches en abrogeant l'ISF. Ensuite ? Détricotage de ce que plus d'un siècle de réflexions et de débats démocratiques auront réussi à faire de la France, ce paradis qu'il se presse de transformer en un nouvel Etat Français si peu démocratique qui adopterait pour devise : Travail-esclave, capital-roi dans une Europe inachevée chamboulée par une mondialisation folle en sacrifiant le petit peuple qui, sur ses ronds-points fait tourner en bourrique notre Jupiter encore tout à ses lubies de l'instant présent, de l'urgence absolue, du rejet de toute représentation élective sans aucun respect de la séparation des pouvoirs et tout au  bon vouloir de l'Elu divin. Comme en 40.

Depuis Macron, dormez en paix, braves gens et mangez cinq fruits et légumes par jour. Nous, on voudrait bien. Pas possible, même si, d'en haut on nous certifie que les prix n'ont pas augmenté, mais moi je finirai par les acheter à l'unité et garderai une barbe de jihadiste en constatant que mes recharges de lames de rasoir ont fait le grand saut : plus de 19 euro, soit environ 22 baguettes de pain chez mon boulanger (57 chez Ledl !). Mon Dieu, que nos pandores viganais ne me fichent pas S. S'il vous plaît, faites ! 

L'Etat déviant, la République en banqueroute : gestionnaire des fonctionnaires par l'octroi d'une prime aux seuls flics pour les remercier d'éborgner son manifestant sans souci du juge puis, se faisant Patron des patrons des salariés en laissant accroire qu’il augmentait le SMIC de 100 euro, Macron, s'engageant dans une  lutte des classes acharnée devra négocier avec les salariés, seul sans l'appui et l'expérience des syndicats. Eh, ouais, la règle du jeu est déréglée. La faute à qui ?
  
Pour s'en sortir ? Impossible même en reculant comme Hollande, (c'est déjà fait), en vidant les caisses de l'Etat pour contenter tout le monde, (il s'en charge par ses cadeaux aux patrons) et quoi qu'il refusera ou cèdera, Macron, déconsidéré ne sera plus juge-arbitre ni dernier recours pour contraindre les acteurs sociaux à la négociation puis à respecter leurs engagements. Ayant fait le vide autour de lui, seul l'écho lui répondra. 
Exemple ? Veut-il augmenter les salaires et les allocations, baisser la TVA sur les produits de première nécessité ? Les patrons et son Grand argentier refuseront. Juguler les prix ? Les intermédiaires les augmenteront. Alors, la paix sociale foutant le camp, toute la France se mettant en grève, et pas que les travailleurs, la mode reviendra de nouveau au bonnet phrygien. Voyez que l'histoire se répète toujours quand l'impôt injuste et la solidarité mal conçue mettent le peuple en ébullition. 

D'un divorce certain malgré le Grand débat national. Macron n'est plus le Grand Timonier de France ni le Grand argentier, ni celui des patrons et de leur refus de négociations salariales, ni des intermédiaires et de leurs augmentations du coût de la vie. La misère légèrement atténuée par une aumône de 100 euro arrachée par les gilets-jaunes, l'Etat ne peut plus cacher que, ne garantissant plus la solidarité la fracture sociale s'accentue
Tout dérape, alors, sur qui retombera la faute ? Trop de morts, d'éborgnés, de blessés, de condamnés toujours du même côté. Que faire pour effacer tout cela ? Et est-ce pardonnable ? Dur, dur ! Et bien du plaisir, parce que de belles paroles fielleuses à souhait agrémentées de délicats coups de bâton vicieux, certains en ont soupé. Espérons que Macron ne tentera un coup de bluff avec son Grand débat à vouloir charmer la France pour la bousculer comme il s'est complu à le faire avec sa clique. 

De la démocratie et du RIC. Traitera-t-on avec les Gilets-jaunes de représentation nationale, de RIC, de mandature, de remise à plat de l'impôt ? Trop tard. Macron n'a pas pris la mesure de la fracture sociale. Il ne sait que bien parler sans jamais écouter. Et comment réintégrera-t-il, dans le champ social nos élus qu’il a mis à l’écart de la République pour aller plus vite aux réformes ? Quoi qu'il fasse, son quinquennat a du plomb dans l'aile par la faute de sa superbe qui l'empêchera toujours d'accepter de débattre pour juger des réalités, de déléguer et respecter son mandat.

Le travail, nouvelle frontière infranchissable. Depuis la nuit des temps, on n'a jamais vu une France si argentée et si sous-employée divisée entre les hyper-riches, les petits travailleurs et autres miséreux, entre ceux qui se gavent et le petit peuple qui bénéficie soit d'un petit salaire ou qui ne survit que grâce à la solidarité. Que peut-on attendre d'une société avec autant de familles dont les parents, sans emploi n'ont d'autres solutions que de devoir divorcer pour toucher un peu plus d'allocations pour mieux s'en sortir en concubins non déclarés qui se cachent des services sociaux ? Et les enfants, que comprennent-ils à la situation ? Et des grands-parents, comment ont-ils accepté cette augmentation de la C.S.G. et la désindexation des retraites soi-disant pour remettre les jeunes au travail, eux qui ne peuvent plus aider les leurs ? 
Belle couillonnade, s'il en fut une. De l'enfumage surtout quand on constate que les jeunes glandent comme avant. Et que dire de notre société judéo-chrétienne qui se fonde à l'image de la Sainte famille lorsqu'elle fout le camp ? Rien, car on reste sans voix.

J'avais bien fait de vieillir encore un peu avec cette certitude que je ne mourrai pas idiot parce que personne n'avait rien vu venir alors qu'entre notre Z et la France, par Gilets-jaunes interposés, il y avait du lourd qui ne datait pas de la veille au soir. Et bien plus qu'un contentieux : de la haine. Oubliez les augmentation de taxes, les mensonges sur la transition écologique, la suppression de l’ISF, le durcissement des conditions des allocations chômage ou familiales, le déni de la représentation du peuple. Faites un tout sans vous arrêter sur les détails, car tout se tient : le temps en France est maussade avec du rififi à la clef. La France sentirait-elle la poudre ?
Le 17 nov. 2018 nos Gilets-jaunes tentaient d'expliquer que, puisqu’on supprimait l’impôt sur la fortune, une solidarité équitable leur étant due, on irait la chercher au besoin avec les dents. L'élu Macron nous flouait, alors le peuple décida de reprendre souverainement sa vie en main.  Et sans prendre de gants.

Comment comprendre que nos députés de LaREM, choisis sur internet puissent se comporter, depuis la législature encore et toujours hors des réalités sur les propositions de  campagne du candidat Macron, sans jamais consulter la base pour une sorte de nouvelle gouvernance plus juste, plus morale qui, curieusement néglige le peuple des abstentionnistes, de l'opposition, des votes blancs et nuls ? En somme, ces députés d'une toute petite partie de la Nation gèrent à la papa et ne servent que le Président et sa clique. Inutiles au peuple, devenus néfastes ils sont donc bons à rien.

-Nous tiendrons les promesses de la campagne de Macron... que disent benoitement tous ces élus comme si ceux qui, politisés ayant voté pour un candidat qui n'aura jamais accédé à la Présidence ou même à la députation en avaient quelque chose à battre des promesses électorales, à part celles de leur candidat malheureux ? Que des députés ne représentant que 23% des français puissent penser s'honorer et nous faire du bien en respectant des promesses qui n'intéressent nullement ceux dont la voix compte pour du beurre, les 77% restants ce serait risible si la nouvelle gouvernance ne nous appauvrissait pas de plus en plus.
Ne cherchez plus les 80% de français qui soutiennent les Gilets-jaunes.
  
De la représentation nationale : Ces élus de la République savent-ils que les programmes électoraux ne servent qu'à se faire élire ? Seraient-ils devenus fous, sachant qu'au lendemain d’élections aucun candidat ne tient jamais ses promesses qui, toutes sont contrecarrées par les bilans réalisés dès la prise de pouvoir ? Et, en somme le job d'un élu ne consiste-il pas à représenter toute sa circonscription, sans exception ni parti pris ? Logique : la mandature change la nouvelle donne après l'élection, aussi foin des promesses électorales d'antan et passons aux choses sérieuses.
  
Des populismes en toute verticalité et horizontalité. Le peuple a toujours raison mais, inorganisé, il a toujours tort car il devient dangereux pour lui-même. Sauf pour les Gilets-jaunes. Soit, mais de quel peuple s'agirait-il ? De deux idées du peuple qui se croiseraient au point du zéro absolu car nul ne peut gouverner horizontalement sans structure en même temps que verticalement en dictature.
Les visions du peuple divergeant trop, la république en toute démocratie n'est plus. 
Nous savons que notre Constitution présente quelques défauts. De Gaulle, de bon conseil constatait que, si la Vème République permettait une gouvernance verticale, il demandait au peuple de lui faire confiance par ce : "Comment pouvez-vous croire qu'à mon âge je veuille entamer une carrière de dictateur ?"  De Gaule avait-il prévu qu'un jeunot prenne le pouvoir ? Tu parles, Charles !

De même qu’une solidarité mal conçue ne permettra jamais au pauvre de s'autonomiser, nos bons cadeaux fiscaux offerts gracieusement aux riches ne créeront aucun emploi. Mon chère Louise,* la call-girl confirme : mal gagné le pognon se gaspille dans le luxe, les babioles et la Française des Jeux. Favoriser le capital dormant qui ne se réinvestit pas dans l’entreprise ne fait que casser l'emploi et paupériser le peuple en ruinant les services publics de l'Etat. 
*Louise existe bien, je vous assure ! C'est une de mes amie intime. Amie, j'ai dit et je confirme.
  
Créer de l'emploi. Curieuse méthode de Macron qui n'évoque qu'en terme d'inefficacité et de contreparties les allocations aux "pauvres" : plus l'Etat leur distribuerait de pognon, moins ils auraient envie de s'autonomiser ce qui nuirait à la reprise de l'emploi. Faux, Macron : ce qui nuit à votre politique de l’emploi c’est que, privilégiant l'augmentation des heures supplémentaires pour peu de monde vous évacuez une meilleure répartition du travail pour le plus grand nombre. Pensez plutôt réduction du temps de travail pour offrir plus d'emplois et les mieux rétribuer, si possible. Et exigez des contreparties aux riches pour pallier l'ISF. 

 
Comme le disait si bien Karl MARX, le capital qui ne se réinvestit pas dans l’entreprise ne crée pas d’emploi et donc restreint l'impôt qui, contraignant les services publics aux économies et à l'éloignement du citoyen deviennent préjudiciables à l'entreprise, au travail, à la richesse de la France et à l'autonomisation des citoyens qu'ils précarisent. Macron, la solidarité et autres passe-droits aux nantis, sans contreparties certifiées accélèrent l'appauvrissement de l'Etat, des entreprises et des petites gens. Qu'on se le dise.
  
Pendant que j’y pense, le Traité de Lisbonne de 2007 nous donnerait-il un début d’explication sur la politique de Macron et le mouvement des gilets-jaunes ? Depuis, il semblerait qu'on puisse tout se permettre avec la France, lui mentir, gouverner contre le peuple et le déposséder de son vote.  Ici, Macron a fait son choix !
Echaudés par la forfaiture de Sarkozy et d'élus irrespectueux du résultat du référendum rejetant la Constitution de l’Europe de 2005, les gilets-jaunes, rejetant en bloc tous les élus semblent n'avoir aucun intérêt à se structurer en association déclarée d’utilité publique pour peser dans le débat démocratique. Ne reste que la violence.
-Et, que vive le grand bordel ! 
-Pardon, tu disais ? Oui, tu disais, Louise...   

Où en est-on du R.I.C ? Nos Gilets-jaunes ne semblent pas vaccinés d'avoir été floués de leur vote sur le référendum de 2005. Voilà qu'ils exigent de remettre le couvert avec des Référendums d'Initiative Citoyenne.  Vrai de vrai ! 
Voyez que l’expérience ne sert de rien et encore moins à personne !

samedi 2 mars 2019

L'An Un... post-68-12


Religion ou mouvement politique ? Me plonger parmi les Gilets-jaunes me mettait mal à l'aise. Je cherchais un mouvement de revendications et ne rencontrai aucune culture politique, comme si la république ne signifiait plus rien. La révolutions française, les Lumières, le mouvement ouvrier, l'organisation de la république, tout avait disparu. Seul le peuple comptait. Le Peuple !

On ne savait plus que l'égalité ne se rencontrait que dans l'urne, la différence niée parce qu'on refusait d'établir le débat démocratique. De ma différence, mes combats syndicaux, mes visées politiques tout passait à la trappe et je ne rencontrais que de la convivialité, celle des pots de l'amitié et tout procédait de l'insignifiant, de l'air du temps, sans aucun frémissement social. Pourtant, quelque chose de puissant rassemblait ce mouvement.
 

Comment classer ces gueux de la république ? Jacqueries, frondes, révoltes d’esclaves ou remake de la 1ère Croisade ? Impossible de se prononcer si ce n’est que dans nos luttes inorganisées nous faisions tout pour perdre et acceptions, comme si cela allait de soi nos blessés graves aux manifs et les morts aux abords des ronds-points, la sécurité des usagers n’étant pas. Curieusement, personne ne s'en était soucié et tous rendaient Macron et ses policiers incivils seuls responsables des dommages collatéraux de ce grand foutoir.

La religion du peuple : curieusement, je pensais que les gilets-jaunes n'auraient pu naître qu'en terre cévenole. En effet, leur façon de se positionner ressemble à la guerre des camisards par son intransigeance à exiger un droit qu'on estimait être dû, la liberté de culte. Pendant le temps qu'on étripait les Dragons (les gendarmes de l'époque), on brûlait, cassait et violait en bouffant du curé tout en se revendiquant du message d'amour du Christ et en priant pour la sauvegarde du roi. On ne remettait pas en cause l'Etat mais, las d'attendre une faveur on agissait violemment pour ce droit, Dieu à nos côtés.

2018. J'avais le sentiment que nous entrions dans le sacré où rien ne s'expliquait, tout étant du domaine du non-dit, du consensuel et tout reposait sur la croyance aveugle d'une communion entre-nous. Comme dans une célébration religieuse.
Nos Ronds-points ressemblent à ces petites églises du Désert d'antan qui, interdites par le Roi n'avaient pas besoin de s'organiser pour se concerter, leur légitimité tirée de leur  juste combat de frères en la foi palliant à toute structure. De 1702 à 1710, pendant la guerre des Camisards, la lutte sainte se menait par le petit troupeau protestant sans pasteurs, sans synodes ni modérateurs par les plus violents ou, le sacré devenu réalité palliait l'inorganisation. Curieusement, à l'époque des prophètes et prophétesses, sans aucun pouvoir sortaient du peuple et on écartait les anciens (aujourd'hui les syndicalistes, maires, élus...).

Aujourd'hui, le peuple, c'est Dieu : nous ne l'avons jamais rencontré mais nous connaissons ses voies. Nous les entendons et y répondons.

L'après 1968 : En terre cévenole, des communautés  s'organisaient hors de toutes structures étatiques ou sociales. Loin de tout et du temps. On redécouvrait le groupe humain, on se structurait entre égaux, personne ne dirigeait, seule la vie décidait. Des gourous sortaient du peuple soixante-huitard. Commença alors la déliquescence et les groupes finirent par se disloquer, l'idée égalitaire ne pouvant survivre aux réalités de la terre cévenole et à la nature de toute humanité : cette structuration indispensable à la survie de toute société humaine. 

2018-2019.... : Des anarcho-syndicalistes ? Nos G-J se comportent comme ces communistes libertaires, réfugiés espagnols en Cévennes depuis 1936 intégrés au Parti Communiste et à la CGT que j'ai fréquentés dans les années 70-80, des camarades ingérables qui, à force de croire qu'ils n'avaient de compte à rendre qu'au peuple s'opposaient à toute structure qui dépassait le groupe restreint d'une dizaine de membres soudés par l'histoire commune des combats ouvriers.
Communistes, soit mais s'ils aimaient la République c'était uniquement parce qu'ils se sentaient sortis du peuple en s'estimant seuls dépositaires pour mener les luttes. Tout en étant libertaires et n'obéissant à aucune structure républicaine établie, cela va de soi.

Aujourd'hui comme pour nos républicains espagnols, Dieu serait le peuple que personne n'aura jamais vu, Internet les voix du Seigneur, les bénis nos nouveaux prophètes. Pour tout message messianique et signe de reconnaissance, l'égalité et le gilet jaune, telle une aube. La communion et la chambre haute, la Cène ?  Les repas conviviaux sur les ronds points. La culte sabbatique et les grandes messes ? Les manifestation dans les villes, sans oublier nos martyrs sur les ronds-points, et que dire de toutes les excommunions des déviants.
Notre légitimité ? Les voies du Seigneur, celles du peuple toujours impénétrables garantes de l'irresponsabilité. 

L'abstention s'explique donc : tous espéraient un homme providentiel mais, à trop investir sur le mauvais cheval, puis par trop de lassitude nous n'avons plus voté et donc rien exigé de nos politiques permettant à nos présidents successifs de conduire l'Etat à la va-comme-je-te-pousse sans aucun projet politique et à nous faire accepter n'importe quoi. 
Aujourd'hui nous avons élu un président, espèce de Dieu le Père incapable de se contrôler pour nous gouverner qui n'aura à son actif, hormis sa vitesse à tout expédier que la vantardise de ne jamais reculer pour ne pas ressembler à ses prédécesseurs plus intelligents que lui qui, eux ne nous ont jamais promis le paradis. Actuellement le pouvoir, en perdition ne sait plus où il habite entre promesses de campagne électorale et réalités du terrain, ne faisant que réagir, dans l'urgence absolue au mouvement des gilets-jaunes pour garder le pouvoir.

2018-19 ou La Révolution permanente ? Le 17 novembre, c’était le remake de la Révolution française qu’on rejouait. Une foule, pleine d’espoir réussit à affoler Macron espérant qu'il se démette ou chasse sa majorité. Rien que ça. Ce n’était que du théâtre de rue et le comédien Macron s’est laissé abuser et aura tremblé. Pourquoi n’être pas allé jusqu’au bout de la démarche ? A croire qu’on attendrait trop de l’Etat-providence : allocations familiales, chômage, fond de solidarité, soins gratuits, aide à l’énergie...

Fini ce temps de museler l’opposition parlementaire, de casser les corps intermédiaires, d’abandonner l’ISF pour booster l’entreprise, de privatiser en catimini la SNCF pour une meilleure desserte, de revoir la carte judiciaires pour plus de justice et de bricoler la laïcité tout en fermant les services de proximité, baissant les allocations, le tout sans préavis et En même temps sous prétexte de plus de performance !
Le temps est révolu de la gouvernance par les promesses, l’attente, les cachoteries, la gabegie, les faux-semblants, les Commissions, la carotte et le bâton. Et les réformes iniques. Les Gilets Jaunes enterrent le tout en grande pompe à chaque manif.

L’enfermement dans deux logiques : Avec un moi hypertrophié et une logique paranoïaque du tous pourris, les Gilets-jaunes répondent à celle démente de Macron qui veut que l'Etat, participant à l’enrichissement des riches, celui-ci ruisselle sur les pauvres. On nous prépare de beaux étés de canicule, gilets-jaunes à la plage !
En y ajoutant cette absurdité du Moi d’abord, aucune confiance en personne, la république des Gilets-jaunes n’arrivera pas à se constituer et celle de Macron ne sera qu’au service des puissants et de l’argent et tous, s’investissant d’une mission de salut public, personne pour remettre le monde à l’endroit affirment : 
-Je suis le Peuple. Si on veut !

A-t-on raté le coche ? Trop de buts et impossible à les sérier pour aller à l’essentiel. Les moyens que l’on se donnait ? Ridicules mais dangereux. Je constatais que nos bénis, aussi perdus que tous attendaient le murmure des réseaux sociaux. Les voix de Jeanne d'Arc. Entre temps, que faisions nous si ce n'était de mettre en place de l'information et des commissions de travail ?… Mais, des commissions, dans quel but ? Et pourquoi pas un RIC avec un débat national et un grand soir ? Va savoir.
Nous dérivons sur le radeau-frère de celui de la Méduse à Macron. On s’entre-dévorera en allant piller l’autre radeau, celui de l'Etat. Plausible.
C’était désespérant mais faudra-t-il en passer par là ? Je ne sais mais, à bien y réfléchir, les Gilets-jaunes ne peuvent rien créer ni Macron céder. Nous aurons raté le coche, mécontenté le peuple par notre violence et des relents d’idéologie nauséabonds car notre inorganisation n’autorise aucun discours moral.

A force de papoter, de papoter, de s'informer, d'informer on finissait par se tourner les pouces sur notre rond-point et, un peuple inorganisé, inoccupé ça finit par lasser son monde, casser ou rentrer chez-soi. Ou partir en goguette sur les champs élyséens.

Parce que, sans espérance que celle de glaner des coups de bâtons, notre bon prince ne s'intéressant au peuple que lorsqu'il descend dans la rue pour gueuler après lui et qu'il casse, qu'attendent les syndicats pour rentrer dans les bonnes grâces de Macron pour lui faire sa fête avec les gilets-jaunes ? N'y manquera que les jeunes des banlieues. Tiens, curieux qu'ils ne se soient pas encore immiscés dans les manifs.

Par avance, Emmanuel, te
souhaitons de bonnes, longues, grosses et nombreuses manifestations !