mercredi 30 avril 2014

Sommaire 2014, Avril. -4.


Lycée-collège : peut mieux faire ! C’est l’histoire narrée d’un bulletin scolaire en forme de petite connerie, d'une telle nullité qu’on se demande de qui il peut bien parler. Des professeurs? De leurs élèves? Disons qu’il ne parle que de  pédagogie appliquée. Inadaptée, la pédagogie le demeure-t-elle encore?

Ave Claudius et fraternité ! Que le salut soit sur vous, frères du monde et amis de la France, et à tous nos français expatriés. 

Slip négociant ! Dans les années 1970, séance de négociations syndicales avec, pour seule gêne, un petit slip ridicule qui vient s’inviter pour nous les briser menu-menu.

De la religion en nos amours ! Au courrier de Ménie le Montant, un appel au secours: «Mon chéri ne veut plus d’accordailles, ni d’épousailles, suite à un petit conflit religieux! Que faire, Ménie?».

Ma guinguette au Val des Lisiers ! Encore une histoire de cochons par promesses électorales interposées. Ou l’inverse. Dommage que notre future guinguette fermera ses portes le soir, bien avant 21 heures.  

Le Conil de Sir Cambronne ! -2. Le Général était homme du monde. A part le tonitruant «bull-shit»* bien senti lancé aux anglais qui l’avaient bien mérité, le Général ne s’est jamais abaissé à prononcer le mot con durant toute sa vie. Aussi, ne deviendra-t-il jamais Maréchal d’Empire. Voyez que les honneurs tiennent à peu de chose... un con par-ci, un con par-là et votre avenir s'illumine.
*Bouse de taureau, en bon français. Merde, lorsque mal traduit.

Le Lapin du Vigan à travers les siècles. -1. Notre ami Jeannot Lapin a dû changer de nom au cours des siècles. Vous voulez savoir pourquoi? Alors, lisez ce gentil récit historique.

Municipales 2014 Dessin de René BOUSCHET qui nous explique habilement que nous devons nous appuyer fortement sur les partis politiques français. Pour en extraire toute la substantifique moelle. Considérez ce dessin comme la ligne éditoriale des articles qui suivent: celui du Lapin et celui de Cambronne.

L’ordinateur d’occases ! -2. La rencontre sur Internet. La drague. Ouah ! Gilou s’y est mis aussi. Comme vous. Ouais, ouais, ouais. Que c’est bon, rapide et facile! Mais, parfois…

Beltud Cartoon Contest ! René Bouschet honoré à un concours de dessin. On vous le disait bien. C’est un bon, le meilleur. Que dis-je… le phénix, l’hôte de ces blogs.

samedi 26 avril 2014

Collège-Lycée : peut mieux faire* !


Ancienne carte postale de 80 ans d'âge...
Le bulletin scolaire ne justifie que de la pédagogie du Maître. 

Deuxième trimestre. 2014. Quelque part en France. 

Ce bulletin n’est pas une galéjade : Anne-Marie, ancien professeur au Collège Cévenol du Chambon/Lignon n’en croit pas ses yeux car on y découvre que presque tous les élèves de la classe auront reçu un écrit de la même eau, écrit dans lequel tous ne peuvent qu’y perdre leur latin.
-Maman, fiston était bien suivi au collège ? Viens, que je te montre la gueule du suivi, Mamaaaan !
Oui, Papa et maman s’interrogent sur le bien fondé d’une obligation scolaire qui maintient des gosses jusqu’à 16 ans en de telles classes pour le moins inadaptées. Parce que ce bulletin…

- Ce papier n’est pas du Collège André CHANSON ? Sans lire entre les lignes, nos professeurs  y montreraient des… pourrait-on dire… de graves lacunes!… euh ! des difficultés scolaires certaines ! Ce n’est pas d’André CHANSON qu’il s’agit, rassure-moi !
- Anne, t’ai-je dit que cela venait du collège du Vigan ? Non ! Non et non ! Contente ?
- Ah, que me voilà rassurée, mais, quelle impression ! Et quelle affolante étrangeté… On peut dire?
- Oui, Anne-Marie, de trop nombreuses équipes éducatives osent de tels bulletins sans se rendre compte qu’elles  y font le bilan de leur propre enseignement en catastrophe nationale… on peut dire ?

On peut le dire. Mais, qu’y apprend-on,  pêle-mêle ? Que les devoirs ne sont pas rendus parce que non exigés, qu’on peut bavarder et s’amuser en classe, être désinvolte, rater toutes les évaluations et n’être pas tenu à les rattraper et, pire, que l'alerte ne se fait qu’en fin de trimestre, avec un temps de latence de trois mois qui ne permet plus aucune correction de trajectoire.
Mais, comment réagir alors que la classe… pourrait-on dire… les participants ? … euh ! disons, les acteurs de cette farce scolaire, sans exception, se sont tous complus dans une sorte de fatalisme devenu norme principale dans  l’Education Nationale ?
- Ça ne marche pas avec ce type d'élèves ! Mais pourquoi veux-tu que ça marche ? Rien ne les intéresse ! Voila.

La note 0,00 découverte avec stupeur, en classe de maths, une telle note devient possible. Ce sont les Mathématiques-modernes du 21ème siècle. Quel film… 0,00. My name is Bond. James Bond 0,00. Comprenne qui pourra après avoir suivi de sérieuses études, ailleurs que dans notre classe.
Zéro pour avoir osé ce 0,00 en Mathématiques. Faut le faire. Et puis, s’il vous plaît, expliquez-moi… oh, oui, expliquez-moi ces 13,34.
 Et pourquoi pas13,34343434343434343434343434343434 ?...

Note d’humour : notre élève désinvolte, avec une note de  4,13 en Sciences physiques voit sa note renversée par le dernier qui prend la voiture-balai avec 3,14. Vous vous sentez bousculés comme notre paresseux, plaisantin, feignant ? Vous aussi ? L’entendement ne se peut, en l’affaire Pi fois Pi égale...! (*).
(*) Petit cours de rattrapage : Pi x Pi donne Pi.Pi, tout simplement !

Ce collège obtient 90% de réussite au BAC, cherchez l’erreur dans cette classe qui n’est bonne ni en français, ni en histoire & géographie, ni en anglais, ni en mathématiques, ni en sciences physiques, ni en SVT, ni en technologie, ni en éducation musicale.
Une belle classe de bons à rien, à tout le plus, qui s’écrème d’elle-même, pour  l’évidente raison d’une nullité collective observée depuis bien trop longtemps, de génération en génération d’élèves. Pas de bac pour ces pioupious. 

Et, sachant qu’une classe est la somme des professeurs et des élèves, on se met à rêver de l’excellence en classe. Qui n’est que la somme des excellences…


Matières                                    Moyenne                                 Appréciations.          
                                           Elève   Classe     -        +  
                                                                                                                                                                         
Français                           2,71      10,06      2,71    15,00  Un trimestre aux résultats inquiétants.
                                                  Il faut réagir très rapidement. (Ndlr : trop tard !).
Histoire-géo                     2,82        9,43      2,82    16,54  Un trimestre très insuffisant. Un total
                                                  découragement ou non investissement dans le travail de classe. 
                                                  Il faut changer d'attitude. (Ndlr : que fait Pioupiou en classe ? Rien). 
Anglais LV1                    2,50       10,16      2,00    17,67  Un changement d’attitude visible en fin
                                                 de trimestre. Maintenant il ne reste que tu te mettes au travail.
                                                 Courage.(Sic). (Ndlr : On s’est tous complus. Pourquoi changer ?).
Espagnol LV2                 7,80       14,10      7,80   18,70  L’attitude s’est nettement améliorée mais 
                                                  les notes sont catastrophiques (perte de 8 points ce trimestre). Il faut
                                                  réagir rapidement. (Ndlr : bon pédagogue).           
Mathématiques                0,00         9,70      0,00   18,60   L’effort d’essayer de rattraper les
                                                  évaluations ratées n’a même pas été fait. (Ni exigé. Ndlr).
Sciences physiques         4,13         8,75       3,14   15,88   Trimestre catastrophique par manque
                                                  de travail et de sérieux. Il est plus que temps de vous mettre au travail
SVT                                 1,33       10,16       1,33   16,63   L’attitude souvent désinvolte et le
                                                   manque de travail personnel expliquent ces résultats en baisse.
                                                   Réagissez. (Ndlr : que dire de plus ?).       
Technologie                  10,00         9,32       5,33   14,33  Résultats corrects, mais vous pouvez faire
                                                  avec plus d’attention en classe. (Ndlr : Gilou y en a pas comprendre).
EPS                               15,50       13,44       9,50   16,50  Une bonne application et des résultats
                                                  corrects. (Ndlr : que voilà un excellent pédagogue. Merci).
Education musicale       1,00        10,68      1,00   15,50  Un trimestre alarmant. L’élève ne pense
                                                   qu’a bavarder et à s’amuser. Les devoirs ne sont pas rendus.
                                                   (Ndlr : Ah, bon... c'est autorisé de ne pas rendre ses devoirs ?).
Moyenne générale         4,78       10,58.
(Notre élève, bon dernier en Français, H&G, Espagnol, Maths, SVT, Education musicale. Sans nul doute avant dernier en anglais et en science physique. En techno, on estime que 5,33/20 justife de « résultats corrects ». Sauvé de la nullité intégrale, notre petit feignant excelle en sport. Ndlr : Bravo et persévérez).

Essai de compréhension : faudrait-il incriminer une mauvaise réforme scolaire, des programmes inadaptés, une société trop laxiste, des professeurs mal formés, dépassés ou découragés, des parents débordés, des élèves retardés scolairement ou désinvoltes car ne pouvant entrevoir un futur radieux par une scolarité épanouie ?… Constatons que le mal est bien trop inscrit.

- Aurais-tu accepté de tels résultats en tant qu’enseignant ? Parce que tout bulletin scolaire ne parle que de la réussite et des échecs des professeurs dans leurs enseignements. Oui, le bulletin, n’explique et ne justifie que de notre  pédagogie… Qu’en penses-tu, mon ami ?
- Honnêtement, Anne ? Tout le monde s’en fout, alors, tu penses bien qu’à éponger ce merdier, si les professeurs trouvent la situation normale, le gosse aussi, alors pourquoi devrais-je m’en faire ?

- Je ne crois pas que tous soient satisfaits. De l’adolescent, de ses parents, des professeurs, tous s’inquiètent sérieusement et semblent déprimer. Relit le bulletin et tu verras que j’ai raison !
Sur un tout autre plan, tous ces jeunes laissés pour compte, parce que maintenus jusqu’à 16 ans dans un système inadapté pour eux, et dont le seul talent est de perturber grandement leur classe feront, pour certains, d’excellents one-man-show humoristes et pourront remercier la Nation.

- On nous exhorte, bien trop tard, au travail, à l’effort, à cesser de nous amuser et de bavarder. Mais, pourquoi avoir attendu la fin du trimestre pour constater que le Titanic avait coulé ? Il fallait prendre des mesures énergiques rapidement pour sauver ce qui pouvait encore l’être.
Imaginez le môme sur un chantier avec son maître d’apprentissage : la voyez-vous, cette massette se mettant à voler dans les airs, ne ratant sa cible que de quelques centimètres, ne serait-elle pas bonne pédagogie ?

Le conseil de Rolando : comme tous les médecins Yankees, chers professeurs, punaisez tous ces bulletins qui vous justifient sur les murs de votre salon : ainsi, vous affirmerez haut et clair que vous êtes vraiment maîtres de votre art qui s’appelle la pédagogie.

(Piqure de rappel de Rolando : le pédagogue était l’esclave chargé de mener jusqu’à l’école le fils du maître par le moyen qu’il jugeait le plus approprié, de douceurs en parlottes, menaces et autres trouvailles plus ou moins heureuses et, pour finir, quand rien ne marchait, à coups de pied au cul. Et si l’esclave échouait, il était battu par son maître. Et personne ne s’en plaignait ni ne déprimait. Bien trop facile de se dédouaner. A bon entendeur… salut !).

Ne nous fâchons pas pour ces quelques élucubrations... s'il vous plaît ! Parce qu’en somme, si la République française voulait que tous nos gosses deviennent des ingénieurs, des paysans cultivés, des savants, des docteurs, des lettrés et des artistes, elle y mettrait les moyens.
Mais, la société a besoin impérativement de ces laissés pour compte que sont ces gosses sacrifiés… 

Aussi, amis du Mammouth, apprenez que la vraie révolution scolaire serait de commencer à prendre conscience de la beauté du métier d'enseignant.

De vous à moi, une petite massette pédagogique, non ?... Mais, dites encore, qui est le plus violent, du  bulletin trimestriel du Lycée-collège ou de la massette volante ? Dites-nous, donc !


Merci, René pour nous avoir déniché cette carte postale :
-Comment ! vous avez zéro pour ce problème, et vous riez ?
-Oui. Je pense à la tête de papa, c'est lui qui l'a fait. 

jeudi 24 avril 2014

Ave Claudius, et fraternité* !


Que mon salut soit sur toi, Claudius (prononcez...) et salutations françaises à tous français expatriés.
Et à vous tous, amis étrangers, fraternité, une fois n’est pas coutume, voila pourquoi je tenais à ce petit clin d’œil.

A tous ceux qui sont -d'Extrême-Orient : Vietnam, Birmanie, Inde, Pakistan,

-du Moyen-Orient : de la Palestine à Israël, en passant par l’Iran, la Syrie, la Turquie, 

-sans oublier l’Afrique : du Mali, en Centre-Afrique et en Algérie, Maroc, Tunisie, Côte d’Ivoire, 

-ni tous mes amis d’Europe : des belges, aux suisses, passant par les allemands, les russes, les ukrainiens, les biélorusses, les estoniens, les danois, les néerlandais, les suédois, les norvégiens, tous finlandais et roumains, les autrichiens, et tous portugais et espagnols, les italiens, les grecs, les polonais et les serbes, les anglais...

Oh, toutes excuses : 

-j'allais oublier de parler des indiens, pakistanais, et tous américains du nord, jamaïcains, colombiens, canadiens, chiliens et tous autres argentins, mexicains, cubains, urugayens, plus le royaume unisien, plus le Brésil, plus...
 
-les néo-zélandais, les australiens, les chinois, les japonais, les coréens et autres peuples amis.

Franchement, ne pensez-vous pas que vous commencez à me fatiguer à tant vous saluer ?

Mais, quoiqu’il en soit, salut tout particulier à mes amis au Cameroun. Amitiés, Gilles.

PS : René, fends-toi d’une belle enluminure, je t'en conjure, pour mon pote Claudius l’Africain. Merci. Gilles.

Slip négociant* !


...ou l'histoire d'un tout petit slip bien trop moulant et pour dire, chers amis, que la vie tient toujours à peu de choses, oh, ce si peu de choses qu'on appelle l'imprévu : le retard d’un train, cet orage impressionnant qui vous a surpris, une rivière en crue qui vous a arrêté… de beaux yeux inconnus à la fenêtre d'un train au départ, un scooter fuchsia improbable, ce tailleur bleu nuit qui met en lumière de belles formes et qui tourne définitivement, vous le savez, au coin de la rue, en plein midi, et voilà votre univers chamboulé. Qu'y pouvez-vous ? 

La galère, cette mauvaise engeance qui commence toujours tôt-matin, comme pour vous désorienter à l'envie, s'ingénie pour que l’incroyable devienne notre seule réalité.
- Mais, qu'ai-je fait au Bon Dieu pour mériter tout ça ? 
Alors, en ce matin de négociations salariales, vous savez que la vie ne vous veut plus de bien. Pourvu qu’elle ne prenne pas le pli de ne vous faire ramasser que de mauvais plis.

Prenons un exemple, si vous le voulez bien. J’étais, dans les années 76…
- Non Rolando… pas 1876, parce que j’y étais.
- Donc, Gilou, l'année 76 ?
- Oui, Rolando, c'est ce que je disais; mais pas en 1876.
Bref. En ces chaudes années des nuits torrides dues à la claire lune de mon excitante maîtresse, je me trouvais en formation à Montpellier, responsable syndical CGT (n’ayons pas peur des fichages franchouillards bien inutiles), et Président d’une Commission Régionale Paritaire pour la Formation Professionnelle, la Promotion Sociale et l’Emploi.

Le pied*, quoi. Le pied, vraiment ! En formation, sous la férule du Directeur de l’école, pendant le temps que j'étais responsable de toutes les formations d’éducateurs de la région. Imagine Gilou et son petit lait. Et sa baguette magique, quoi !
- Non, Mr. le Directeur… vous ne pourrez apposer votre signature au bas de la Convention de stage, ne pouvant vous substituer aux syndicats. Vous sélectionnez  Bien ! C'est pourquoi, vous vous évertuerez à amener tous les candidats au diplôme d'état. Sans écrémer, je vous prie !
*Heureux les bébés... et les contorsionnistes qui prennent leur pied ! Pour le sucer. Le royaume des plaisirs solitaires est à eux !

Mes femmes m’ont toujours acheté des slips à l’estime. Pourquoi ? Et, y-aurait-il des tailles idoines en l’espèce ? Je ne sais qu’une chose : ces slips étaient tous, je dis bien tous, de taille enfant. Pourquoi ce choix ? 
Aussi, à chaque période de célibat, je rangeais ces contenants inconvenants dans un tiroir de commode, n'en sortant un que pour la drague ou le bal. Mais le bal, c’était moins souvent.
- Jé né compréné pas… Why ? (Je ne comprends pas… pourquoi ?).
- Chère Carole, tout simplement pour ne pas laisser paraître mes sentiments en coquille de danseur étoile.
- Mé lé slip trop pétité, comment rentré tout dédans (mais le slip trop petit, comment rentrer tout dedans).
- Hé, hé, petite coquine… hé, hé, hé ! Mettons, tous deux, la main à la pâte, gourmande, et affairons-nous, très chère !

Savez-vous que, même mignon, un slip peu commode ne vous gênera aux entournures qu’assis sur une méchante chaise dure. Il s’agira, alors, d’une toute autre paire de manches, surtout dans des manches de pantalon.
Sans choisir, j’avais retiré un slip de la commode pour une séance de négociation prévue durer toute la journée. Mais, que j'aimais ces disputes difficiles, chaotiques, à écouter, à parler lentement, peu mais bien, expliquer clairement, ne pas montrer ses faiblesses ni ses forces, trouver l’argument-massue, simple, logique, imparable, éviter l’enlisement, sourire, faire semblant de réfléchir, laisser volontiers la parole et surtout ne jamais la couper. Toujours en joueur de poker : rien dans les mains, rien dans les poches tout dans le semblant.

Et moi, sur la sellette, je me tortillais dans mon slip… Les représentants employeurs m’observaient. Me croyaient-ils impatient, énervé, peu à l’écoute de leurs arguments ? Je ne sais. Devais-je leur dire que mon slip, tout petit morceau de tissu, tout en connerie fleurie, choisi avec amour par ma femme chérie, me sciait la cuisse droite, rendant ma position intenable, allant jusqu’à agresser ce qu’il devait protéger en toute douceur pour m'éviter de m'y asseoir dessus, ce qui est douloureux, croyez-le, le temps de se relever dure souvent trop longtemps.
C'est pourquoi, de temps à autre, il me fallait gigoter pour me soulager.
Lorsque l’on sait que les négociations obéissent aux règles d’un jeu de stratégie dans lequel il faut dominer la situation, prendre l'ascendant, être serein... Et, là, tout devenait intenable, invivable, parce qu'il me fallait bien la rectifier, cette maudite position.

- Mesdames, Messieurs, j’ai besoin d’un temps de concertation avec les syndicats de salariés. C’est pourquoi, je propose une interruption de séance de 5 mn.
- Monsieur le Président, il est près de 11h30. Pourquoi interrompre ?
- Oh, ce ne sera qu’une mise au point rapide.
Tu parles Charles. Interrompre, mise au point ! C’était ce satané slip qui interrompait la circulation sanguine au niveau de ma cuisse. Il ne s’agissait que de se soulager dans les toilettes et là, rien que de très normal.

Dans cet endroit, la discussion syndicale devenait surréaliste :
- Tout marche du feu de Dieu. Pourquoi cette interruption, Président ?
- Pourquoi ? Regarde, c’est mon slip, monsieur de la CGT-Fo.  
Ce faisant, j’avais glissé une main dans mon pantalon, forçant l’élastique du slip pour l’agrandir et soulager ma cuisse. 
Monsieur mon copain, de la CFDT, mégot aux lèvres, observait, dubitatif cette main farfouilleuse qui ne pouvait rien soulager, contrairement à certaines manipulations. 

Ici, le problème, toujours énoncé n’avait pas trouvé solution. On  sentait bien que l'élastique refusait de céder à l'aimable sollicitation.
La CFDT, perspicace, comme à son habitude, ne s’attendait à aucune amélioration de l'embarras présidentiel, tout en appréciant, en connaisseur, cette hardie manœuvre de sa consoeur*, la CGT.
*C'est voulu. Ne corrigez pas !

A ma deuxième demande d’interruption, contestation intempestive qui nous vient de Monsieur CGT-Fo…
- Monsieur le Président, ce point précis est pratiquement accepté par tous. Pourquoi suspendre ?…
- Pourquoi ? Parce que nous devons le revoir avant que de ne l’accepter.
C’est ensuite au tour de Monsieur CFDT qui s’engouffre dans la brèche, pince sans rire…
- Nous sommes en retard sur l’ordre du jour, Monsieur le Président. Il nous faut avancer !
- Peut-être, Mais j’ai besoin de votre avis. Excusez cette interruption. Merci, Mesdames et Messieurs.

Dans les toilettes, encore une fois pour notre soulagement, nouvelle mise au point syndicale et réglage du slip par la main gauche présidentielle dans l'entre-jambe du pantalon de la CGT :
- Dites mes salauds, c’est pas sympa…
- Si on ne peut plus rigoler. Et si on faisait profiter les patronaux ? Une histoire de slip, une ! Le rêve.
- Ecoute, Gilles, soit l’élastique tu le casses, soit tu lèves* ton slip. Parce qu’il commence à m’énerver, celui-là.
*Expression du midi de la France : lever le slip, tomber la chemise pour dire enlever le slip ou la chemise. 

Ce qui fut dit fut fait. Je "tombais" le slip, mis ma culotte dans la poche, finis par l’oublier et l’affaire fut dite, faite et bien faite.

Le slip tombé, il n’y eut plus d’interruption de séance et tous s’en trouvèrent soulagés. Surtout moi qui n’en porterais plus en toutes négociations. De culotte.

PS : au soir, rentré chez moi, ayant oublié l'incident, ma femme s'étonna que j'étais cul-nu sitôt le pantalon tombé...
- Mais... chéri, tu enlèves ton slip avant ton pantalon ?
Essayez de vous justifier après toute cette délicate affaire d'affaires intimes. Comme, ce sont les miennes, alors, voili-voilà !
 
Et, si je le dis, c'est que c'est vrai ! Sauf pour le bal ou la drague ! Mais la drague, à mon grand âge, c'est moins souvent !