samedi 19 avril 2014

De la religion en nos amours* !


 «Chère Ménie.

Juste deux mots. Mon chéri ne veut pas se marier avec moi parce que nous  ne sommes pas de la même religion. Que me conseillez-vous ? Amitiés, Manuel».

(Nous avons reçu cette lettre laconique de Manu, lettre courte mais très explicite et qui mérite réponse).
Manuel, votre confiance nous honore mais, que voulez-vous comme réponse ? Vous nous faites comprendre que vos religions n’entrevoyaient pas l’œcuménisme et vous nous faites savoir que la religion est chose fondamentale pour votre homme et qu’il n’en changerait sous aucun prétexte.

Comme le disait si bien feu Napoléon 1er, Empereur trop tôt disparu et tant regretté de nos militaires français qui l'adulent tant bêtement qu'ils oublient que la guerre, de nos jours, n'était jouable qu'en terrorisme citadin :
- Lorsqu’il y a deux chefs, il faut que l’un devienne la femme de l’autre… signifiant qu’un des deux doit céder le pas en prenant  la religion de l’autre.

Votre lettre ne nous a pas laissés indifférents. Je vous fais part de quelques réflexions de mes amis.
Pierrot me souffle, interloqué :
- Mais, c’est une histoire d’amour entre deux mecs, Ménie !
- Qu’est-ce qu’il dit, Ménie ?
- Le type à Manu, il est déjà marié à la religion. Sûr et certain que le drôlet à Manu est un curé. Ma main à couper, s’esclaffe René… Où là, c’est pas une vraie lettre. On se moque de vous, Ménie.
- Non, René, non. J’ai bien lu l’adresse IP. Il s’agit d’un envoi de Manuel. Et puis, Pierrot, pour votre gouverne, sachez que les hommes ont tous droit à l’amour, que je sache. Les femmes aussi, et n’est-ce pas mieux ainsi ?

- C’est une histoire d’abruti… Demandez confirmation à Américo qui s’y connaît en l’espèce, continue René qui commence à s’inquiéter vraiment pour moi.
- Quand bien même, j’y répondrai à cette lettre.
- Et Gilou, qu’en pense-t-il ?
- Qu’en pense-t-il, lui-même, m’a transmis le courrier de Manu. Ah, vous voyez bien, non ?
- J'en pense qu’il y a coquinerie dans l’air quand  l’œil de Gilou frise. Parions que le chéri à Manu sera Dieudonné. Le hasard fait bien les choses, mais à la Gilou façon… Dix contre un ! Qui prend ?
- M'enfin, René, Manuel Valls n'a rien à y voir… Ni Gilou !

Voyez, Manu, que votre lettre ne nous laisse pas de marbre. Si je ne me trompe, la différence de religion ne fait pas obstacle à l’amour, pour vous. Comme c’est beau et cela vous honore !
Et pourtant, en y regardant de plus près, constatez que, vous-même, ne pensez pas pendre la religion de votre amoureux. Vous devriez toutefois vous interroger : aimez-vous suffisamment pour que l’amour soit plus fort que la religion ? Tous, ici, en doutons. Mais, c’est la vie qui le veut ainsi…
Voyez-vous, quoi de plus banal de dire que l’amour ne peut rien contre l’argent, le sexe, la religion, la lâcheté, la drogue, la passion, rien, et c’est ainsi de toute humanité et de tous temps.

Si, tous deux n’êtes pas capables de vous prendre et vous accepter comme vous êtes, vous ne pourrez ni vous marier, ni vivre une vie de couple amoureuse, équilibrée, heureuse. Il ne vous reste donc qu’une solution, c’est la séparation. Il n’est point d’autre solution.
Dans le cas ou votre amoureux serait un coup, le coup de votre vie, la question sera à ré-étudier. D’un autre côté, n’étant pas unis par les liens civils du mariage, la bénédiction de votre union ne se peut être, alors, pourquoi ne pas vous payer de grands coups de canif dans votre « contrat » un tant soit peu morganatique ?

Et, qui sait : le frère de votre chéri sera peut-être le meilleur coup de votre vie. Et même s’il est moins beau que votre chéri, pourquoi ne pas tenter le diable ? Parce que, comme le dit si bien Roland :
- À l’excellence, nous sommes tous tenus. Quant à l’amour, on fait comme on peut, même mesquinement !
Je tenais à vous faire profiter du dernier petit conseil de Gilou :
- En parlant du Diable, quand vous l’aurez pris par la queue et fait porter des cornes à votre chéri, faites le lui bien savoir du genre : 
« Ne crie pas, petit chéri, nous ne sommes pas marié… je suis seul propriétaire de ce corps que tu adores tant. Bien fait pour toi, petit chéri. T’as pas voulu du mariage. Na ! »

La morale de cette histoire ? Quand la religion se met en travers du lit, bonjour les dégâts… 
Bonne chance, Manu et, surtout, soyez heureux en vos amours. Et, faites-moi connaître votre décision, si vous voulez bien.

Affectueusement, Ménie.

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