jeudi 28 février 2013

Sommaire de Février 2013. -2.


Spleen de février, bonsoir… je suis déprimant. Sauf quand on rigole avec Rolando.

C’est beau Paris! 2ème. Il s’agit d’un accouchement pendant les émeutes de 1934.

Photo en prise instantanée!  La photo, mise en scène dans un théâtre d’ombres et  lumières.
Matons gare aux colis! Petit coucou aux surveillantes et gardiens de prison.
La photo à peine voilée. Tout est sujet, subjectif en photo. Sauf l’objectif de prise de vue.

Préparons un 8 mars impayable. Sur l’amour domestique. Joli texte.
Le Vigan en sépia. De René BOUSCHET. Très belles «photos» du Vigan, dirait Barbara!

Le chant aux dames! Pour dire que… les femmes n’aimeront jamais la guerre. Joli texte.

L’illusion de la vérité! Etre heureux? Mentir et ne se jamais laisser surprendre. Ni prendre!
Belle Dame, beau Gendarme!  Faites vous moches, Mesdames! Vous passerez tous barrages!

C’est beau Paris! 1er. Charlotte aimait le Dr Lucien qui, lui ne l’aimait pas! Fantastique story.

Très cher Benoit XVI. Démission et tristesse. Le nouveau pape serait-il issu des Eglises sous la Croix?

La petite Reine à Pierrot. Petite galéjade. NON… Pierrot ne brade pas de vélos célèbres. NON!!!

L’orgue de Barbara. Grande organiste bavaroise… mais tête de boulon!
Attraction et propulsion… Sur la puissance des voitures de course. Et l’attrait du train arrière.

Peinture numériques. R. BOUSCHET. A piacere! Le Vieux pont du Vigan, toujours en beauté!

La Saint Claude all’ dente!... Les bonnes résolutions ne tiennent pas l’année. Pas vrai, René?
Au fait, je préfère l’intérieur de mon ordinateur à celui de certains qui me reprocheraient d’être soit trop coquin, trop grossier, salace et même, comble… trop «porno». Je n’aime pas le porno! Ni le salace!

Eduquons, éduquons!...  Etre Maître chez-soi, dans sa classe évite bien des déconvenues!

La Saint valentin à Julie! C’est cadeau d’anniversaire pour ma fille, un petit joyau.

Parvenu et revenu!... C’est l’histoire d’un article du blog qui s’était égaré dans mon ordinateur.
Belle dame du Chasseur François!  Réponse aux petites annonces par Rolando… ou Gilou!

Le cœur de Lola. Le plus beau texte que j’ai écrit sur la beauté des femmes. Et tant pis si vous n’aimez pas. Moi, je kif ma fille et elle kif ce texte.

L’invendu parvenu! Mr le Maire avait oublié de me souhaiter un bon séjour en prison.

Juste un doigt ! pour ma bébête! Ce qui me fonde dans ce blog. Pourquoi j’écris.
La cloche évite la récidive. Un clochard ne peut récidiver. CQFD, messieurs de votre justice!

Spleen de février, bonsoir*...


Cher Blog,

                         cela fait un mois que je déprime grave, sans être malheureux, mais j’ai le bourdon. 

Et puis, et puis pendant 15 jours mon portable avait disparu. Je ne savais pas y être autant attaché. Puis, comme par enchantement, il a réapparu. Alléluia !
Et Robert me l'a remis en marche. Merci. Pas à toi, qui me l'a gardé par devers toi, vilainement !

Et puis le spleen, ce sentiment d’instabilité, de déséquilibre s'est installé doucement. Depuis début février. Suis-je bien ? Je ne sais. Heureux ? Qui le sait. Malheureux ? Va savoir !

Ni bien ni mal, je suis. Ni chez-moi, ni ailleurs. Je n'ouvre plus mon courrier, je ne fais rien de ce qui devrait m'occuper normalement, ma routine. Je ne drague plus et ne pense plus à me faire beau, me raser.
Et je ne m'occupe qu'à l'écriture...

Et ne nous sentons bien en aucun endroit. Ni ici, ni ailleurs. Sauf... sauf, aux « Cévennes ». En ce lieu accueillant, j’aime à y écrire les petits billets que je vous envoie pour essayer de vous divertir, vous faire rire… Et, c'est dans mes Cévennes, que j’y rencontre tous les jours mes amis pour partager le café du matin.

Rolando m’écoute. Il me comprend. Pourquoi ai-je, parfois, envie de pleurer sans raison ? Après quatre mois de prison, un mois de déprime, me direz-vous, ce n’est pas cher payé… 

Et ce cher portable kidnappé... que j'ai cherché partout. Au café, à la Maison du peuple, à la Communauté des Communes, au supermarché, au magasin d'outillage, chez Rolando, dans ma voiture. Tout fouillé de fond en comble. Et l'était perdu, le coquin. Et retrouvé, ne me sert plus de rien ! Heureusement, était Robert... Merci, Robert !

Ah, Rolando ! Lui aussi déprime depuis la disparition de sa Gaby. On est donc deux tristes sires.
La tristesse, je m’en suis aperçu en comptant les articles que j’ai fait sur le blog. Un par jour en février. Et je me limite, je m’oblige à en préparer pour les temps de disette. 

Cela fait beaucoup, un article par jour. Beaucoup, parce qu’il faut se renouveler, écrire différemment, inventer.

La masse d’écriture est considérable. Elle devrait m’avoir épuisé. Vous me direz que cela ne fait pas beaucoup de pages. Oui… mais non car les scénettes, différentes les unes des autres avec sans doute des ressemblances entre-elles, m'obligent à l’invention, à la création perpétuelle sur un mode forcené. 
Enfin, j'espère être créateur avec plein d’idées nouvelles. On en parle avec Rolando, on en discute, on se marre comme des bossus. Les mots ciselés fusent, et sont là pour d’autres historiettes, graveleuses parfois. Et lui :

-Si, Gilou, si. Raconte. Ce sont les mots qu’il faut trouver. Tu peux raconter les pires horreurs avec de jolis mots. Tu habilles la nudité par une jolie robe printanière… Bien sûr, parce que dessous, elle est à poil. A poil ! 
Et que ça m’intéresse. Même à mon âge. Eh oui, mon pote. Raconte, avec un joli boléro « ces seins que je ne saurais voir »… Ouais, tu en es capable. C’est pour ça que tu me fais rigoler, cette façon de détourner le regard, ces pudibonderies coquines, sans dire la chose, tout en la disant.
-Oui, mais Barbara ?
-Barbara, on n'en a rien à fiche. Non. Au contraire, choquons-la, mon garçon. Pour rigoler !

Et, moi, je me sens renaître après chacun de nos repas de célibataires, copains comme cochons. Cela fait rigoler Rolando…
-Comme cochons… T’es bien musulman, non ? 
-Non, Rolando. Chrétien, tu le sais bien.
-Je rigole, Gilou, je rigole !

Mais, moi, je doute. Rolando taquin, s’amuserait-il ? Bon, vous direz que c’est du pareil au même. Alors, les dérapages, comme au ski, c’est chouette mais faut pas tomber, surtout à nos âges comme dit si bien Jacques. Parce que tu te relèves mais tu as mal pendant longtemps.
Et moi, en glissades, j’ai toujours envie d’écrire d’autres « coquineries » pour faire rigoler mes potes, mes filles et me sentir moins  déprimant.
-Ouah. La classe, Gilou écris, qu'il me dit!…

Et, en parlant de potes, on vous adopte dans la bande, vous qui nous lisez. Pas d’inquiétudes! Tranquille… C'est la Mecque ! Adoptés, même majeurs et vaccinés !
Si vous saviez comme je suis heureux d'avoir retrouvé mon bébé, ce gentil portable !

De mes «Cévennes» du Vigan, Pont-d’Hérault, Sumène. An de grâce le 28 février 2013.
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Dans le dessin de René (R&B). Elle : "Allez! on se téléphone et on se fait une bouffe!" Lui : "OK! Mais on ira d'abord prendre l'apéro aux Cévennes".

mardi 26 février 2013

C'est beau Paris ! 2ème...


Allô ! Docteur?... C’est Simone! 

Par un après midi de mil neuf cent trente quatre, alors que Lucien, assis sur son fauteuil de style Chippendale, écoutant sur son gramophone à pavillon (inventé par l’allemand Emile BERLINER en mil huit cent quatre vingt sept) la Symphonie du Nouveau Monde composée en mil huit cent quatre vingt treize par Antôn DVORAK, la sonnerie du téléphone retentit dans la maison assombrie par la fumée odorante de mauvais cigare à prix bon marché. Il décrocha le combiné.

-Allô, fit il d’une voix d’outre tombe tombant de sommeil.
-Allô Lucien, demandait une voix affolée qui était à l’autre bout du fil… 
… Docteur Lucien CALMELS? Reprit-elle…
-Oui, c’est lui-même, affirma-t’il d’une voix étonnée et pâteuse.
-C’est ta sœur Simone CALMELS, tu te rappelles de moi?

Il ne se souvenait plus d’elle. Ils s’étaient vus pour la dernière fois dans la maison de leurs parents. Ils habitaient à l’époque au cinq de la rue Victor HUGO, à SAINT MANDE (là où avait demeuré Armand CARREL, journaliste et homme politique français, en mil huit cent trente six).

Ses parents, aisés, avaient aidé financièrement Lucien à partir aux Indes améliorer ses connaissances médicales pour, plus tard, ouvrir un cabinet à Paris. Il partit pendant dix ans et ne les revit jamais.
En mil neuf cent treize, dix ans plus tard, revenu à Paris, il ouvrit son cabinet dans la rue que nous connaissons déjà.

Tout se passait bien pour lui, son carnet d’ordonnances s’effeuillait de jour en jour jusqu’au départ précipité de sa femme où il tomba dans l’alcool et la déchéance.

Plusieurs fois, Simone avait essayé de le revoir mais en vain. Elle était persuadée qu’il était resté un bon médecin. Arriva le jour où elle lui téléphona.
-Oui, je t’affirme, je suis bien ta sœur Simone, je t’appelle pour te demander de venir chez ma voisine, elle est enceinte de plusieurs mois et a des contractions de plus en plus rapprochées, viens au plus vite, je te donne l’adresse.

La voix de Lucien était murmure, comme un mur étouffé de mûres mures. Ses mains, augmentant leur tremblement, laissa échapper le combiné du téléphone. Au bout d’un long moment, reprenant son sang froid, il se pencha pour ramasser cet objet de Bakélite. Il le porta à son visage, et dit dans un élan d’amour propre, alors que Simone s’inquiétait:
-J’arrive!
Il prit sa trousse d’accoucheur, ajusta son gibus, dévala l’escalier cinq à sept (il n’aimait pas faire comme tout le monde) pour aboutir dans la rue, après avoir ouvert la porte. Il referma cette lourde façade en chêne massif et se dirigea vers le boulevard de Clichy, qu’il emprunta pour rejoindre la place Pigalle.

Il faisait très froid en ce mois de février. Arrivé au lieu dit, il monta dans le bus 67 «Place Pigalle-Porte de Gentilly» pour descendre à la station «Richelieu-Quatre Septembre» pour prendre le 52 qui l’amenait jusqu’à Place de l’Etoile.

Arrivé non loin de l’obélisque de la Concorde, obélisque de Louqsor, en Egypte, offert en mil huit cent trente six par le vice roi MEHEMET Ali au roi Louis Philippe. Son poids est de deux cent vingt tonnes (pas de roi, mais d’obélisque). Des manifestants en colère obligèrent le chauffeur du bus à faire demi-tour, mais le machiniste, un peu perturbé, franchit le barrage. C’est alors qu’un cocktail Molotov, jeté par un illuminé, éclata sous le bus. Les flammes prirent très vite le dessus car ce véhicule de transports urbains était fabriqué en majeur partie avec du bois.

Ses occupant s’emparèrent d’une panique qui aurait fait rougir de jalousie le réalisateur américain d’effets spéciaux, Willis O’BRIEN (1886-1962), créateur du monstre King Kong pour le film du même nom sorti en salle à New York, et en avant première, cette année là.

Ils se dirigèrent vers l’arrière du bus. C’est à cet endroit qu’habituellement les sorties et entrées se faisaient. Une bousculade s’en suivit. Ces futurs grands brûlés se piétinaient collectivement, comme ces cafards qui tapissaient, à l’époque, les murs graisseux des cuisines du grand et célèbre hôtel Georges V à Paris, pour rejoindre exténués, exultant leur colère, de cette situation périlleuse (judicieusement périphrasée… On dit paraphrasé?... je vous remercie), d’où ils sortirent indemnes, indemnitaires, mais sûrement pas indemnisés.

Lucien, lui était blessé, moralement et physiquement. Son nez avait reçu violemment le pommeau de la chaîne qui était accrochée à l’arrière du bus, servant au contrôleur à actionner un câble relié à la cabine de conduite, et qui servait aussi à déclencher une sonnerie avertissant le machiniste d’un arrêt ou d’un problème quelconque, et avait quelque peu assommé le toubib. Son parking à crottes de nez gonflait à vue d’œil, formant une poire bleutée et rouge, à la fois d’un alcoolique invétéré. Il virevoltait, tel un patineur hésitant, voulant exécuter une figure exigée, ne sachant où aller.

Un cortège d’anciens combattants, calme et digne, se dirigeait vers la rue dans le huitième arrondissement, (elle commence place de la Concorde et elle finit place de la Madeleine, sa longueur est de deux cent quatre vingt deux mètres et sa largeur de vingt deux mètres quatre vingt), qui se dirigeait donc vers la rue Royale (j’ai omis de signaler un peu plus haut… désolé) passait par là, ils l’aperçurent et le prirent pour l’un des leurs.

Deux hommes sortirent du groupe et le portèrent pour l’emmener avec eux.
-Lâchez-moi, lâchez-moi! leur dit-il d’un ton exaspéré et exubérant… 
… je dois aller accoucher une femme qui est au terme de sa grossesse, c’est très urgent!

Empotés dans leurs comportements primitifs et prohibés (c’est normal pour d’anciens militaires), ils le lâchèrent simultanément sans se préoccuper de son coccyx qui allait atterrir sur le sol pavé. Il se releva, regardant s’éloigner le cortège, et fit un quart de tour à gauche pour se diriger vers les Champs Elysées. Il s’arrêta un long moment devant un tas de cendres dont les contours faisaient penser bizarrement à l’autobus qu’il avait quitté précipitamment.

Il remontait l’avenue et s’aperçut tout à coup qu’il n’avait plus sa trousse de médecin. Dans la panique, il avait dû la perdre quelque part dans le bus, ou dans la confusion, mais elle n’était sûrement pas perdue pour tout le monde. Il partit la mort dans l’âme.

Là, et las, il marchait dans ce qui restait de la plus belle avenue du monde. A cet endroit, large de soixante dix mètres, des pompiers entourés du service d’ordre luttaient pour éteindre des incendies allumés, par ci, par là et par d’autres. Il continuait, dégoutant, dégouttant et dégouté par ce sinistre décor provoqué par les extrémistes de droite.

Arrivé dans la rue Arsène HOUSSAYE, commençant au cent cinquante deux avenue des Champs Elysées et finissant au trois rue Beaujon, (sa longueur est de deux cent soixante mètres et sa largeur de onze mètre soixante dix), là où habitait sa sœur et Germaine, la femme enceinte. Il s’arrêta devant le vingt et un (numéro où personne de célèbre à ce jour n’a habité… désolé!). C’était un immeuble cossu, édifié au milieu du dix neuvième siècle, au bord du huitième arrondissement et au quart des deux tiers de la rue où une jeune et belle femme l’attendait.
-Simone? Demanda t il d’une voix interrogative, C’est toi?
-Oui, fit elle! d’une voix et d’un regard réjoui et reconnaissant de la reconnaître.

Son visage lui rappelait celui de leur mère. Elle avait des pommettes saillantes, comme elle, un petit nez en trompette, comme elle, des …………., comme elle, une ……………, comme elle, et aussi longues étaient ses jambes, comme elle, bref, elle lui ressemblait comme un sœur jumelle.
-Vite, reprit elle, montons par l’escalier, l’ascenseur est en panne. Germaine habite au deuxième.

Ils montèrent les marches, elle quatre à quatre, lui, une à une car il était très fatigué et toujours imprégné d’une substance éthylique. Il ne dessoulait jamais.

La température affichait moins deux ; à sa montre il était moins cinq. L’ascension fut lente et laborieuse. Il arriva devant la porte, là où Simone l’attendait. Tout au fond d’une pièce, allongée sur un lit, une femme hurlait de douleur. Il s’approcha et ne sachant que faire, attendit, s’appuyant contre le cadre verdi, n’ayant pas connu VERDI (1813 à 1901).

Un cri se fit entendre, le bébé était là, sur des draps sales, sortant du lieu chaud où des prétendants aimaient y entrer.

Lucien était revenu dans le monde des vivants. Il s’exécuta méthodiquement et attrapa deux pinces à linge qui se trouvaient à côté de lui, les accrocha sur le cordon ombilical et coupa au centre de l’espace qu’elles formaient avec son Laguiole qui en avait vu d’autres.

Simone porta le petit dans la salle de bains pour le laver. Pendant ce temps, Lucien aidait Germaine, fatiguée par son travail, à se remettre assise.
-Avez-vous bien regardé mon enfant? Demanda t elle angoissée… 
-Oui, il est beau et il vous ressemble chère madame, répondit il de son air moqueur.

Soulagée, elle se calma et lui dit:
-Mon bébé est le fils d’un nain connu, lui-même né de père inconnu et qui ressemblait à s’y méprendre aux caractères et aux physiques des sept compagnons réunis de Blanche Neige, et, en plus, il était vicieux. J’ai peur que mon fils ne lui ressemble.

Après avoir lavé et habillé le nouveau-né, Simone le posa lentement dans son couffin installé prés du lit de sa mère, craignant de le briser. Il était chétif, comme un vieillard, maigre et maladif mais Lucien ne s’inquiétait pas. Il avait déjà participé à des accouchements à l’époque où il ne buvait pas encore.

Regardant une dernière fois l’enfant et saluant la jeune mère, le frère et la sœur se dirigèrent vers la porte soulagés et heureux de s’être revus après tant d’années de séparation. Ils partirent et Germaine ne les revit plus jamais.


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Philosophie

«Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant»
. Pierre DAC


«Pour vivre bien dans sa peau, il faudrait d’abord vivre dans celles des autres».


«Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction». Francis PICABIA.

«L’amour infidèle n’est pas l’amour libre, c’est l’amour oublieux, l’amour qui oublie ou déteste ce qu’il a aimé et qui, dès lors, s’oublie ou se déteste lui-même». André CONTE-SPONVILLE.

Fin du deuxième.

Photo en prise instantanée !


Ici, nous abordons la prise de vue. Dans la partie précédente, vous aurez remarqué que le Gilou en était toujours à l’argentique. La grande différence avec le numérique est que je mets du temps à connaître l’épreuve finale, à la découvrir, m’en rappeler. Nous avons abordé de l’aspect subjectif de la photo et n’y reviendrons pas; ainsi que de l’utilisation des objectifs de prise de vue.

Abordons la gravure.

La captation, le graphe, le dessin de la lumière. Et donc, l’écriture photo. Si la photographie est l’écriture de la lumière, c’est parce que les sujets sont éclairés par une ou des sources de lumière. Donc, lumière plus sujet égale ombre...
Le photographe va se servir ou créer un jeu subtil avec les masses, les densités de gris et de leurs valeurs des ombres et lumières.

Ombre, lumière, sujets: c’est la création de Dieu qui nous occupe ici.

Tout sujet est une création. Merci, Maître Gilou de nous le rappeler… de nous l’apprendre? On peut dire?
Certains photographes accordent un soin particulier à la lumière tandis que d’autres se satisfont de celle qui existe, sans chercher à en amener.

Les photographes d’apport de lumière.

Que la lumière soit et la lumière fut. Les sujets sont magnifiés par la lumière apportée par le maître photographe. Nous sommes dans une mise en scène, un théâtre d’ombres et de lumière où tout se calcule pour trouver le rapport des gris et du dessin des ombres. Les véritables découvreur, chercheurs, «inventeurs» de la prise de vue, du studio, les créatifs, ce sont eux. Leurs «stratagèmes» sont sophistiqués. Tout est calculé, millimétré, dosé.

Nous les appellerons les maîtres incontestés de la mise en lumière de la beauté. Ce sont aussi les dessinateurs des ombres, d’éternels insatisfait. Et pourtant, leurs créations sont parfaites.
Rapports calculés, sujet magnifié, ombre et lumière, pour la beauté.

Les photographes opportunistes.

Ils se satisfont toujours des lumières existante. Pas d’apport. Ce sont les «naturels» des lumières et des ombres. Les «timides» de la lumière.
Leur inquiétude réside dans le placement et leur point de vue par rapport au sujet, son éclairement naturel, et l’utilisation de vitesses souvent lentes ou de pellicules ultra-sensibles, parfois poussées.

Je les appelle les «Ro-minets» de l’image. Ils guettent leur moment, tournent autour du sujet, le font se déplacer, prennent la mesure des ombres et lumières. Et le sujet devient leur Titi. Ce ne sont pas les photographes des couleurs. Mais des gris.

Les acharnés.

Ce sont les photographes de la nouvelle génération du numérique qui pensent, à tort, que la quantité d’images qu’ils feront leur permettra d’en choisir la meilleure. Illusion.
Je les compare à Salomon: 300 femmes et 700 concubines… Pardon? Mais, non, je n’ai pas dit le veinard. Vous subodorez. Heureusement qu’il avait ses eunuques qui faisaient l’essayage pour leur roi afin de lui permettre de choisir la plus idoine du quantième du mois. Quand je dis essayage, j’entrevois l’enfilage d’un vêtement dans une cabine d’essayage. C’est de cela que j’ai l’honneur de vous entretenir. Comme dit Rolando.

Donc, ils ne pourront jamais choisir. Trop de choix tue le choix. Ou alors, reste l’eunuque…

Vidéo-photo.

Certains utilisent la vidéo et, plus tard, en leur chambre close, immortalisent, immobilisent, gèlent telle ou telle image. Je n’ai rien à dire de ces nécrophages de l’image. Nous ne sommes plus dans l’instant. Tout est différé.

Les one-shot.

 Ce sont ceux qui préfèrent acquérir une technicité importante, une bonne connaissance des matériels utilisés, des possibilités. Et d’une bonne connaissance du terrain et de la psychologie du sujet pour savoir quand et comment il se mouvra et vers où.

Toujours prêt, l’appareil à la main. Non… Rolando n’a pas ricané. Non!  Pronto!
Ces photographes travaillent rapidement car ils ont bien étudié leur sujet, les conditions… et ils ont en général le coup d’œil affuté. En psychologie animale ou humaine, ils sont férus. Et ils connaissent bien leur sujet de prédilection.
Ils savent aussi qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur, ce qui en fait des «tireurs d’élite» de la photo.

De même, ils savent tout de suite si leur photo est bonne ou ratée. Le choix de ces one-shot est toujours judicieux, même s’ils acceptent de rater leur coup. Non, Rolando… Non, non et non!

L’œil, le ventre ou le bras de visée.

L’œil est placé à un certain endroit, près du cerveau que certains photographes ne savent plus trouver.

-La visée à travers le viseur est la visée «naturelle» du photographe, de celui qui cherche à voir, comprendre avec son cerveau et le sens de la vision. Parfois, le bon photographe se sert aussi de la visée à la volée, sans viser, à l’estime. C’est aussi une visée naturelle, comme à la chasse.

-La visée sur le ventre, viscérale avec les bi-objectifs. Elle donne plus d’importance au sujet.

-La visée bras tendu
. Comme si l’œil s’était déplacé de la tête au bout du bras. Beurck. C’est celle qui gêne tous les autres photographes dans toutes les cérémonies de mariage.


Tordons le cou à l’instantané.

La photo sur le vif. L’instantané. N’importe quoi!
-Ouais, moi, il m’a prise par surprise… Qu’elle photo, géniale. Je m’aime comme ça.

Si on veut. Chère amie (je t’imagine en dame). Lorsque je me pointe dans un endroit avec mon appareil photo, je te fiche mon billet que tous savent, et surtout les dames que je suis photographe et bon photographe. Et que je ne suis pas venu que pour bouffer les ortolans, même avec les doigts.

TOUS savent que je photographierai. Et toutes (surtout vous, Mesdames), toutes les plus belles se mettent en valeur en recherchant le meilleur éclairage. Je n’ai pas besoin de vous dire de vous déplacer ou non. Et vous, belles dames faites semblant de ne pas m’observer. Mais vous savez que le Ro-minet est là, puis s’est mis ici et qu’il va manger le Titi.

Vous savez, hein, vilaines! Comme si on pouvait vous prendre par surprise à l’insu de votre plein gré.

Un jour, je vous raconterai la mère Denis à son lavoir, le facteur la prenant par derrière, lui tape sur l’épaule pour voir l’effet induit (induit ou conduit ? Va savoir… Duit, alors). Et l’autre lui dit:
-Bou! Facteur, vous m’avez fait peur. La vilaine, aussi. Par surprise!
La photo sur le vif n’existe que dans la tête des jolies dames qui savent poser leur meilleur profil. Enfin, celui qu’elle croient, vu qu’elles se voient inversées dans la glace. Punies, allez! (1).

Le créneau du photographe.

 Vous devez impérativement savoir en quoi vous êtes bons. Si c’est pour le portrait, restez-y. Pour les paysage, la macro, la photo de sport… Difficile de changer de créneau. En effet, la prise de vue photographique est tant multiforme, complexe, et demande de telles connaissance de sujets et de techniques différents, qu’il est impossible de changer de créneau et d’être performant, bon en tout. Et comme on dit… bon à rien.

Vous êtes bon en portrait? Progressez, travaillez. Et, allez au de-là de l’image, de la beauté. Si vous avez bien suivi dans le premier chapitre sur la photo, montrez votre rapport à l’autre.

Le paysage vous plaît?
Faites de belles photos et montrez que vous aimez les paysages et que vous en prenez soin…


En espérant vous avoir instruits et divertis. Et pour vous montrer que votre Blog Rolando sait se tenir.

Bien évidemment comme me signale fort justement mon pote,
-Gilou, je trouve que tu parles bien de ce que tu connais bien.
-C’est vrai que la photo, hein!

-Quand parleras-tu de ton meilleur ami, celui sur lequel tu es assis depuis ta naissance? 
-Effectivement, Rolando. Effectivement. Et rassure-toi. Je parlerai de toi, mon pt’it pote!
-Mais, les eunuques… et l’enfilage…
-Faisons un rapport mathématique. Salomon seul VS 1000 femmes. En ajoutant le turn-over obligatoire… Chacune des femmes peut espérer être visitée une fois tous les trois ans…

A quoi pouvaient donc servir les eunuques à part pour la calmaison des dames (on ne dit pas la calmaison ? Tant pis… le mot est beau). Eunuque pour éviter les créations d’enfants royaux contre nature.
Pas si sage que ça, Salomon… Moi, méfiant, j’aurais pris des eunuques homosexuels. Pas vrai, Rolando? Ou bien, la calmaison était nécessaire au bon équilibre du harem royal... Non? 

(1). Non, ce n'est pas une connerie. Le beau profil, c'est le photographe qui le détermine. Pas toi, vilaine!

Des « Cévennes ». Le Vigan-Pont d’Hérault-Sumène. Le 26 février.