mercredi 20 février 2013

C'est beau Paris ! 1er...



Cet écrit, de P. PANEZI, commencé le 26 décembre 1996, sera achevé le 27 juin 1997. L’auteur s’est amusé. Nous espérons que le lecteur en fera autant. Quand au titre… tant pis. L’auteur l’aime bien. Et puis, Paris, c’est beau, ne trouvez-vous pas (Ndlr)?
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PREFACE 

Cette facétie, d’une débilité profonde, n’est que pure invention. Certains faits historiques retracés dans ce livret sont formellement réels, les fautes d’orthographe et de langage aussi. Quant aux traits d’union, ma foi: je mets, je ne mets pas. A vous de rectifier l’orthographe. Merci. Voili voilà !
Certains passages, violents et teigneux qui pourraient choquer peut être pour notre société ne sont qu’à moitié voulus. C’est simplement pour donner un peu de piquant à l’histoire. Quand il y a d’la haine, y a pas d’plaisir.
C’est l’histoire d’un humain parmi tant d’autres. Incompris par les cons, pris d’incompréhension, qui ne comprennent rien là où il n’y a rien à comprendre!!!
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Premier épisode:

Hé! Docteur Lucien.   Ho! Charlotte!

Sept février mil neuf cent trente quatre, dix neuf heures soixante trois. Des bruits d’explosion, de hurlements venant de la rue, la firent sursauter. Une odeur de fumée envahissait ses narines caverneuses qui ressemblaient étrangement à l’entrée du tunnel du Bassin de l’Arsenal à la Bastille.
Elle s’appelait Germaine CONARD (eh, oui, c’était son nom…) et elle était allongée sur son lit, dans des draps blanc gris usagés. Elle avait de fortes douleurs au ventre, mais ce mal augmentait à la vue des murs qui l’entouraient et qui étaient recouverts d’un papier à motif de dessins représentant certaines fleurs fades que l’on voit toujours à l’approche de la fête des morts dans tous les cimetières français.

Les contractions devenaient de plus en plus rapprochées. Les douleurs s’amplifiaient.
A côté d’elle, un homme qu’elle appelait docteur se tenait lamentablement debout, appuyé contre le pied du lit en vieux cuivre verdi. Il titubait, ses mains tremblaient. Autour de celle-ci, quelques doigts frétillaient. Il y en avait neuf exactement car le dixième, l’index, il l’avait perdu le deuxième jour de son arrivée à la guerre de quatorze dix huit, le laissant malencontreusement dans une porte refermée brutalement par un de ses camarades de chambrée pressé de partir se faire tuer au front par une balle dans la tête.

Avant guerre, c’était un homme presqu’heureux et respecté de tous mais, un jour, sa femme l’a quitté pour un cheval de labour, par amour et pour la vie, elle en mourut deux jours plus tard.
C’est à ce moment là qu’il a commencé à se noyer dans l’alcool; l’alcool l’a noyé, c’est pas cool.

Il ne voulait pas aller au front et à la tête d’une troupe de soldats écervelés courant se faire tuer à la guerre. Des gens bien pensant et mal pansés le montraient de ce doigt que lui, après la guerre, n’aurait plus.
Il pensait qu’il fallait être fou pour déclarer cette guerre de tranchées, mais encore plus d’y aller. Malgré ses idées antimilitaristes, on l’emmena de force dans ce conflit boueux. Il en sortit abattu mais vivant. Ses camarades en sortirent, eux aussi abattus, mais morts.

Onze novembre mil neuf cent dix huit, de retour à Paris, il rentrait accablé. Les évènements de ces dernières années l’avaient profondément affecté. Il reprit ses occupations médicales dans son cabinet de la rue de Bruxelles, dans le neuvième arrondissement (cette rue commence au cinq place Blanche et finit au soixante dix huit rue de Clichy, sa longueur est de trois cent vingt mètres et sa largeur de douze mètres), au vingt et un, dans la maison où mourut, le vingt neuf septembre mil neuf cent deux, à soixante deux ans, asphyxié pendant son sommeil, l’écrivain Emile ZOLA.

Il retrouva son bureau style Chippendale, (du nom de l’ébéniste qui l’avait inventé, mort à London en mil sept cent soixante dix neuf, à l’âge de soixante et un ans). Il retrouva aussi son fauteuil de la même facture, son tapis qu’il avait ramené des Indes, mythique, mystique et complètement miteux, son stylographe Waterman offert par son grand père qui l’avait acheté en promotion en mil huit cent quatre vingt quatre lors de sa création par l’’inventeur du même nom.

Il avait retrouvé aussi sa secrétaire Charlotte CORDAY, pas celle qui poignarda MARAT mais une autre. Elle avait un peu vieilli depuis deux ans qu’il ne l’avait vue. Elle avait gardé ses formes généreuses, ses fesses étaient toujours à la même place et toujours en forme de cœur, ses seins comme deux gros poumons. L’ensemble ressemblait à un gros foie cirrhosé. Elle avait un certain charme malgré tout, pour un viscère. Le désir qu’elle éprouvait pour lui faisait apparaître des battements lourds et simultanés à son rayon lingerie, niveau bonnets F.

Elle l’aimait, lui ne l’aimait pas, tout du moins, pas de la même façon. Son sourire disgracieux faisait apparaître des dents cariées à tous les étages. Quand elle ouvrait la bouche, une odeur de Munster chaud s’en échappait. Elle n’avait pas d’amis. Les hommes lui préféraient son arrière, malgré ses vents à son avant à cause de ses évents.

Ils se regardaient, lui avec ses yeux gris noir, couleur de bordure de trottoir, elle avec ses yeux grand ouverts, tout verts, couleur militaire, heureux de se revoir après si longtemps, surtout elle car lui ne l’aimait toujours pas (ça, c’est pour ceux qui n’auraient pas suivi).

Quelques minutes plus tard, ils s’enlacèrent brutalement, pour cacher des larmes qui débordaient de leurs yeux gorgés d’émotion hippocratique et hypocrite, en ce qui le concernait.

La maison était propre et bien entretenue. Elle venait tous les jours, depuis le départ de Lucien pour cette putain de guerre, faire le ménage dans le bureau dans l’espoir de le revoir un jour.

De longues années passèrent, Charlotte ressassait son passé et repassait, sans y penser, les chemises de Lucien, son docteur préféré.

Qui buvait toujours, et plus qu’avant.

A son cabinet, les patients passaient le jour et trépassaient le soir même. Les malades ne venaient que très rarement. Moins il avait de clients, plus il buvait. Et plus il buvait moins il avait de clients et vice versa (comprenez vous?).
Son carnet de rendez vous devenait de plus en plus vierge, contrairement à Charlotte qui, elle, ne désemplissait pas.

Lui devenait de plus en plus sombre, comme les vêtements des parents de ses anciens patients qui n’étaient plus impatients.

Charlotte ne venait que de temps en temps pour faire le ménage et repasser les chemises de son médicastre favori. Elle restait parce qu’il se sentait mal et elle le ressentait bien. Ce mal lui faisait du bien, et elle s’en contentait, heureuse de servir à quelque chose.

Fin du premier épisode.

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