mardi 5 février 2013

Juste un doigt ! pour ma bébête* !


La bébête, rassurez-vous, c’est un blog. Ben oui, comme disent mes copines Karine et Carmen, faudra le nourrir, ce blog. Va finir par vous dévorer. Ou mourir anorexique ! 

Mais tant qu’elle monte, la bébête, il ne faut surtout pas changer de main ! C’est comme la mayonnaise !
Je dis « ma bébête », ma chose, pourtant, l’écriture, c’est moi, Gilou et l’enluminure, c’est René. Nous sommes donc deux plumes. Et le dessin a autant de valeur que l’écriture.

René BOUSCHET et moi sommes les humeurs du vent, les clodos amoureux des mots, des images, des senteurs, des sensations. Hors réalité, hors-norme, nous sommes des incapables, sauf de l’irréel, du rêve. Nous n’avons qu’un seul domaine : l’impalpable que nous voudrions vous faire toucher du doigt.

Juste un doigt ! Pour ma bébête ! Et, qu’elle nous dévore ou qu’on la fasse périr par notre connerie bêtise ? On s’en fout. Elle est née, elle vivra et mourra. That’s life. N’est-il pas ? D'accord, René ?

Dans l’écriture, j’ai le petit avantage du photographe argentique. Je ne compte pas mes heures, obstiné dans mes recherches. Le temps n’a pas de prise sur moi.
Cette patience est un plus au niveau : être assidu, ne pas avoir peur de gâcher, de recommencer, de chercher encore et toujours le bon rapport entre l’ombre et la lumière, déboucher telle zone trop sombre en masquant… pour reprendre plus tard, déchirer, jeter. 

Et enfin, trouver le rapport des gris, en ayant su attendre le bon moment des choses, celui qui permet la réalisation.

Et les mots sont comme les grains d’argent. L’image est latente, dans l’atmosphère, dans l’air du temps, puis va se développant dans la pensée et petit à petit, on sait qu’elle doit se révéler et apparaître, naître de la confrontation, des rencontres, des discours et finir digérée dans une machine, l’ordinateur.
Mais, l’ordinateur est comme la plume. Parfois, je ne sais qui commande, qui oriente, qui décide. Il suffit d’un mot mal orthographié et voilà l’ouverture tant espérée, l’invention nouvelle, l’argument secret de l’écrit qui se révèle.

Pour René, la chose est identique. Cent fois sur le métier… et il est mécontent, et il recommence, teste, rature jusqu’à la révélation. Alors, il jubile, il a trouvé l’idée :
-Gilou, j’ai fait un petit dessin. Tu m’en diras des nouvelles. Je le retravaille ce soir et te l’accrocherai.

René met le dessin qu’il veut. En enlumineur génial !
Et c’est, à chaque fois une découverte. Mon article est sur le blog puis, René décide seul de « sa coquinerie » ! 

Et je découvre son dessin en même temps que nos lecteurs. C’est vraiment quelque chose de grandiose, comme la vie qui vous surprend à chaque fois, tu sais quand tu découvres ton nouveau-né à la maternité. Des fois, au début de la découverte, tu as envie de dire :
-René, mon René. Il est Blanc, notre petit. Et nous sommes Blacks ! Avec qui as-tu fauté ?
Et, René, c’est ça qui le fait rigoler :
-Regarde mieux, Gilou, s’il n’est pas mignon, notre petit garçon tout Blanc. 
Effectivement, quand la surprise est passée, alors, tu te mets à l’aimer, ce petit Blanc de rien du tout qui te propulse ton écrit parmi les étoiles. Oui, les étoiles.

Oui, c’est cela : l’enluminure de René devient la ligne éditoriale de mes petits articles. Qui dépasse, ralentit, contredit à sa convenance mon propos, en toute liberté. Mais le magnifie à chaque fois. Et j’en suis toujours étonné, ravi d’être bien accompagné de mon co-auteur.

Notre bestiole, ce blog, a un ventre : mon ordinateur. C’est à la fois mon appareil photographique, mes cuves, mes bains et mon agrandisseur. Il répond toujours au doigt et à l’œil. Bien sûr, je ne suis pas encore virtuose du copier-coller et toutes petites coquineries informatiques mais je ne désespère pas que dans dix ans, je m’en sortirai mieux.

Certains me disent  : c’est quoi, ton blog. On ne comprend pas. Tu dis quoi, tu veux montrer quoi… tes coups de cœur, de colère… Qu’est-ce qui t’anime, te fais bander ou bouillir, ou jouir courir ?
En somme, quelle est l’histoire que tu racontes ? Et le fil conducteur !
Eh bien, voyez-vous, je n’en sais fichtrement rien. Je sais que mon blog n’a que le mérite d’exister, de poser son gros cul et de vous dire :
-Vise un peu ça si c’est mignon ! Sais-tu où se trouve…

Comment les choses marchent ? Comme le produit, la somme d’une réalité et de tous ces chemins que nous n’avons pas pu emprunter puisque la vie est « unicitaire ». Je suis autant médecin de brousse que lieutenant à la Légion, sautant sur Kolwesy… que professeur de médecine, grand avocat, aviateur de ligne, astronome, cosmonaute et malfrat, pasteur…
Ce que je n’ai pas été, je l’ai rêvé fortement. Et, cela me fonde. Ma vie est multiforme… En somme : le rêve et la réalité re-créent le réel. Ils sont inséparables. Et donc, je suis ce que j’aurais pu être !



Tout le monde suit ? Bien. Je suis aussi la somme des vies de mes amis. Et de mes relations. Commençons par Rolando (le nom de mon blog). 84 ans ½ d’intelligence, de gentillesse. C’est un peu beaucoup pour mon papa putatif. Disons que je l’aime vraiment beaucoup. C’est pour lui moi un honneur de m’ l’avoir rencontré. Cela fait déjà 2 ans que nous nous connaissons mais mes ses coups de cœur et de gueule sont les siens miens. 
Il ne supporte pas la connerie humaine. C’est un peu mon égérie boute-en-train. Tant pis : il râlera. 
Quand je parle de sa mère, Marie-Rose, de son père Humberto, de Georgette, sa tante… tout est vrai.

Mais, comment un article démarre ? Quel en est le déclencheur ? Cela part toujours d’une réalité. Par exemple, Rolando voudrait un écrit sur Walesa. Pourquoi une lettre à Lech WALESA ?...
-Dis, Rolando, un électricien. Un petit élec…  
-Un petit électricien ? Dans les chantiers navals de Gdansk ?  
Rolando a travaillé en chantier naval. Sur le Flandre et El Djézaïre, le futur Ville d'Alger. Sans sa bonne femme jalouse de ses déplacements, il était invité par la CGT (*) à travailler sur le France. Un des regrets de sa vie !
Un ouvrier qui a fini Président de la République, c’est quelque chose pour Rolando. Bien évidemment, le côté calotin de Lech, l’horripile. 
(*): C.G.T. la Transat, pas l'autre.

Pour faire plaisir à Rolando, je ferai la vraie-fausse interview du grand homme WALESA et lui demanderai, espiègle, s’il se rappelle ses années d’enfant de cœur en Pologne, si les curé de là-bas ont maintenant le droit de se marier comme les bonnes sœurs avec Jésus, si ce n’est pas trop pour un seul bonhomme, s’il ne pourrait pas en laisser un peu pour les autres. 
Et s’ils aiment les enfants… Qui ? Ben, les curés polonais, c’te blague !
Evidemment, si une lettre devait exister pour Lech, j’en réserverai la primeur à Rolando.

Moi, j’aimerais bien envoyer une lettre à Brigitte BARDOT pour les deux éléphantes qui auraient la tuberculose. Mais Rolando, sa mère Marie-Rose en est morte après plein de séjours en sana à Berck, début des années 30, morte à 26 ans. Une vraie beauté, cette dame. Et c’est toujours très dur pour le petit Rolando.

Et puis, il y a Pierrot. 42 ans d’amitié. Et sa femme Carmen. Pierrot, c’est le géant, costaud, gentil, capable de fondre en larme et de donner sa chemise et son repas à plus malheureux que lui. Disons que Pierrot, tu le vois une fois, tu ne peux pas l’oublier et il devient tout de suite ton ami.
Par contre, il a un petit défaut*. Oh, rien de bien méchant : il n’apprécie pas mon humour légèrement porté sur le cul. Moi, je dis que cet humour, ça ne mange pas de pain et que c’est mieux que de dire du mal des voisins et du Bon Dieu ! Pierrot, il aime pas. Dieu, je ne sais pas. Mais les blagues salasses, l’aime pas. C’est ainsi.
*Excusez ! Pierrot a aussi le défaut de foutre le souk dans son jardin avec de petites reines.

Tu vois, le titre de l’article: « Juste un doigt ! Pour ma bébête ! », Américo et Rolando vont adorer. Pierrot… ben, je me tâte. Mais, moi, j’adore ça ! Et je me tâte toujours car Nounours Pierrot va légèrement tiquer !
-Gilou, y a des gosses…
-On s’en fout Pierrot. Ils en savent plus que toi à leur âge !

Il y a aussi Américo. C’est un porto. C’est le seul portugais que je fréquente. A l’usage, si les autres sont du pareil au même, pas de problème. En priorité ceux qui triment dur comme lui, j’adopte.
Tu vois Pierrot et Américo. Pas le même âge, ni la même corpulence, ni la même femme, quoique, à force de nous plaindre de nos bonnes femmes, Rolando a déclaré sentencieusement :
-Si je comprends bien, on a tous épousé la même femme. Sauf Gilles qu’en a pô !*
*Depuis le temps, ce n'est plus vrai ! Ah, tu vois. Tout arrive à point !

Donc, Américo et Pierrot se ressemblent. Sauf qu’Américo, faut pas le faire chier caguer. Un petit Pitbull. De plus, il dispose d’un esprit logique impressionnant de maître d’école, de philosophe manuel.
Pierrot, tu peux le titiller. Bien sûr, au bout d’un moment, il ira trouver l’emmerdeur le vilain, à l’occasion. Disons, c’est le bon gros Mastiff qui peut mordre. Mais faut vraiment le chercher.

Chez les 3 mousquetaires, D’Artagnan, c’est Américo.

Les femmes, j’ne sais pas bien en parler, même si elles sont d’importance. Karine, Carmen, Christine*, sont des personnages. Je vous les présenterai à l’occasion, si elles en sont d’accord *et, depuis peu, y a Fanny, ma nana !  

Donc, voilà. Ma bébête n’est qu’un blog. Et, vous l’avez remarqué, ce blog est enluminé par René BOUSCHET qui me fait la faveur d’être co-auteur et bien entouré d'un réseau d’amis (je ne les cite pas tous), ce qui me rend heureux. 

Partie prenante dans l’écritureMaître René BOUSCHET !

Un jour, je serai malheureux, et ma gentille bébête, je la laisserai mourir d’étiolement…enfin, si René en est d'accord !

Le Vigan-Pont d’Hérault-Sumène. Le lundi 4 février de l’an de grâce 2013. René & Gilles.


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