mardi 19 février 2013

La petite Reine à Pierrot*...


J’ai appris, par Américo que Pierrot collectionnait depuis le début des années 60 les vélos de tous les grands champions de la Petite Reine.
Cachotier de Pierrot, va !

Et, moi qui croyais que ce Monsieur ne vendait que de vilains clous aux puces de Nîmes et Montpellier. Pas cher parce que clous, évidemment.

-Tu dis Américo qu’il s’en débarrasse ?
-Il les brade, oui ! Le vélo de Charly Gaul, 300 euros, seulement. Imagine !
-Ce n'est pas possible. Il ne m’en a jamais parlé : c’est bizarre, non ?
-Tu connais Pierrot. Silencieux. Taiseux, diraient certains. Il n’aime pas parler, tu le sais bien.
-Oui, mais, un copain, un ami de 44 ans qui te cache sa passion, faut voir, quand même !

J’étais à la fois émerveillé et choqué de l’attitude de Pierrot. Me cacher à moi qui suis extrêmement curieux cette collection extraordinaire, fantastique.
Pierrot, tu es vraiment fort !
Oui, mais, je me pose toujours la sempiternelle question du :
-Pourquoi, Pierrot ?...

-... Oui, pourquoi ne m’as-tu pas fait confiance ?
-Attends, Gilou : le vélo de Federico BAHAMONTES, le grave veut le brader.
-Explique! Je ne comprends pas !
-Le brader, oui, le vendre pour une bouchée de pain: 300 euros. Tout à 300 euros !

-Attends, Américo… mais, qu’est-ce qui te fais croire que ce sont les « vrais » vélos de ces champions ?

-Parce qu’il a des papiers. Tu connais Pierrot. Tu le vois, tu lui donnes le bon Dieu sans confession. Il suivait le Tour de France avec son daron* depuis les années 50. Il y a pris goût. Et les champions l’ont pris en affection. Pierrot, quand tu le vois la première fois, tu ne peux que l’aimer et tu lui donnes tout.
Demande à Carmen qu’il trainait avec son camping-car Peugeot, elle qui ne supportait pas la montagne et les courses contre la montre. Et les Champs-Elysées ? Le pire pour elle. Trois semaines de galère complète ! Elle l’aurait tué, le Pierrot ! Et maintenant il brade. Carmen en est furieuse !
*Le daron est un papa comme les autres papas. En langage bohémien de France !

Et pourtant. Et pourtant, je connais Pierrot. C’est vrai que j’ai rencontré chez-lui un type qui ressemblait à Jean Bobet. Je lui ai demandé… Ben, non, c’était un copain plâtrier ! Salopard de Pierrot !

Une autre fois, j’ai cru voir Roger Stablinsky…
Et ben, non ! C’était un de ses cousins issu de germains. Gros salaud de Pierrot !

-Ne lui dis pas que je t’en ai parlé !

-Tu me connais, Américo. Bouche cousue !

Tu vois, tu crois connaître un ami de plus de 40 ans. Résultat ? Tu ne connais personne, et tu te demandes :
-Qui suis-je ? Et tu te poses des questions : un type que tu aimes comme ton frère peut-il, oui, peut-il ?... et l’amitié que tu lui portes dans toute cette histoire ? 
Oui, l’amitié, mon Pierrot !

Pierrot y arrive, lui, à te cacher les choses. C’en est époustouflant !
-Et donc, tu dis qu’il va brader le vélo de Bernard Hinault et celui de Laurent Fignon ?
-C’est Pierrot qui m’en a causé. J’ai essayé de l’en dissuader. Impossible !
-Essaie de les lui racheter pour moi. Je te les reprends. Tu auras une commission dessus. Normal.

-Tu n’as pas bien compris. Il brade. Mais ne veut pas que cela soit vendu dans la région ! Ni aux copains. Il nous l'a tellement caché qu’il ne pourrait assumer !
-Ce n’est pas une question d’honneur. Tu as saisi le Maire du Vigan, le Musée Cévenol ?
-Je suis en délicatesse avec le Musée. Je ne te parle pas de la Mairie, mais la question ne se pose pas. La Petite Reine et le Vigan, je ne vois pas !

-Ecoute, Gilles. Je serais toi, j’essaierai par mon blog de lui foutre le bordel pour qu’il arrête de brader ce patrimoine. Je ne vois pas la Mairie du Vigan ; ni le Musée Cévenol. Mais, pourquoi pas un Musée vivant du Vélo sur Molières-Cavaillac?
Chez Pierrot, chez-lui ? Imagine son plaisir !

-Tu ne penses pas que le Président de la Communauté de Pays serait heureux d’avoir ce Patrimoine ?

Effectivement, Américo ne m’a rien dit, et c’est tout à son honneur. Mais que c’est dommage car j’aurais pu sauver ce patrimoine cévenol de la Petite Reine s'il m'en avait touché quelques mots.

Mais si quelqu'un pouvait nous aider, qu'il contacte Rolando!

De mon Vigan-Sumène le mardi 19 février de l’An de Grâce 2013. A Carmen, la petite reine à Pierrot
                                  _____________
Première illustration: "Et le vélo de Longo !?" "Il l'a Pierrot !?"
Deuxième: "T'es gay !?". "Non, champion de monde !?
                                   _____________
Rolando a voulu vous faire part d'un texte de pour Pierre Roc, reçu le 29 mai. Voyez-vous, dès que la poésie s'y mêle, nous ne pouvons, mais...


LA CHANSON DE MOLIÈRE de Pierrot de Montréal.

COUPLET 1

ca n’me tente pas
de chanter comme un vieux
que tout l’Québec tient ses pilules
pour mieux le contrôler
dans un mélange explosif
d’anti-dépresseurs
de somnifères…
moé ca m’écoeure

j’me suis jure d’mourir dans la rue
mème malade même dans la gene
comme Molière sur la scène.
                        ____

Molière, Molière, Molière
tu jouais l’malade imaginaire Molière,
t’es mort sous les applaudissements
moi ce s’ra entre deux océans

comme cercueil le Canada que j’aime tant (bis).

Oh Molière,
le dieu de ma langue française

COUPLET 2

ca n’me tente pas
de chanter pour un chef d’État
qui par une guerre s’amuse
à mieux nous contrôler
dans un mélange explosif
de trop de jeunes soldats qui meurent
des québécois, moi ca m’ecoeure
j’me suis juré
d’crier dans rue.

pour une fois votez du bon bord
pour sortir nos trop jeunes soldats
d’la mort.
                     ________

Molière, Molière, Molière
la guerre c’est rien d’imaginaire
Molière
t’es mort sous les aplaudissements
mais ici entre deux océans
y a trop d’cercueils dans mon Québec
que j’aime tant

y a trop d’cercueils
dans mon Québec
que j’aime tant

oh Molière
le Dieu de ma langue française.
                      _________

COUPLET 3

ca n’me tente pas
de chanter comme un vieux
que tout l’Québec tient ses pilules
pour mieux le contrôler

dans un mélange explosif
d’une immense colère d’électeurs
parce qu’un malade imaginaire
cultive la peur

j’me suis juré d’chanter la rue
pour que mes mots s’rendent à l’ONU
au nom de millions d’enfants disparus

ne suis qu’un vagabond céleste
loin de la haine et de tout l’reste
qui trouve les pilules, Oh Molière
comme les bombes dans une guerre
scandaleuses et obscènes

Oh Molière le Dieu
de ma langue française
que j’aime

Pierrot vagabond céleste.

Pierrot auteur de l'Île de l'éternité de l'instant présent et des Chansons de Pierrot. Il fut cofondateur de la boîte à chanson Aux deux Pierrots. Il fut aussi l'un des tous premiers chansonniers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pierre Roc.


Rolando vous salue bien bas, Pierrot de Quebec!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire