jeudi 18 juin 2020

Les trois baisers d’Eve. -1



Aujourd’hui, je me suis senti de vous servir bien chaud un petit conte véridique.
J’avoue que l’expression idiomatique,  je me suis senti, courante dans mon midi de la France semble du petit nègre et, en ces temps où la bien-disance et la bien-pensance s’étouffent mutuellement, j’ai aussi voulu rappeler mon origine africaine et mon amour de la langue française.

Comme tous les abrutis qui parlent de tout sans jamais savoir rien, avant que d’avancer dans mon récit j’ai tenu à ce petit aparté en constatant que  la nature humaine est xénophobe par nature. Quant au racisme, il y faut une théorie sur les races et donc c’est « l’intelligence » qui le crée, le met en œuvre et, une fois en marche, elle ne peut plus l’arrêter. C’est aussi l’intelligence qui combat la xénophobie... disons plutôt qu’elle l’atténue pour le mieux vivre ensemble. 

Ce jour j’ai décidé de me faire plaisir en surprenant Fanny qui me tarabuste depuis de trop nombreuses années pour que je divulgue ce texte. Vingt-six ans qu’elle attend. Actuellement, elle est en Haïti. Un cadeau à ma doudou.
La première page du poème, je l’avais déjà déclamée à mon neveu Naïm, l’amoureux des poètes kabyles et français, rien que la première page. Pas plus.
-Tonton, une copie s’il te plaît !
-Voilà, Naïm. Aujourd’hui, je peux. Rien qu’une petite partie de la première page.
Donc je vous servirai un conte véridique… Des sornettes ? Que nenni et que l’on se rassure : mon récit, une page de mon vécu vous semblera un conte tiré de mon imagination, mais détrompez-vous. Tout est vrai, sans fioritures. Du lourd !

C’est l’histoire d’un long poème qu’on m’offrit, il y a longtemps. Un seul exemplaire dactylographié. Je pouvais en faire ce que bon me semblait : le signer, l’éditer, le détruire. Il y a peu, j’ai préféré le rendre à son auteur (féminisez si cela vous chante, moi, ça me gave). A ce jour je ne sais toujours pas s’il a été édité. C’est encore l’histoire de rapports humains compliqués où l’on se demande encore à quoi peuvent bien penser les hommes. Et les femmes pensent, faut le dire…
Allons, allons Gilou… un nouveau Cantique des Cantiques ? Certainement. Qu’on en juge par la première page de ce poème.

Notre auteur ? Une journaliste. Seule une femme pouvait écrire ces mots :


                                                       LES TROIS BAISER D’EVE                                                        
                                                                  Regarde-moi ! 
Regarde-moi. Je sens la pluie qui me lisse le cœur et me procure une paix d’émotions. Je te donne de loin ma lèvre mauve et douce tout embuée de chaud. Regarde-moi. Attends-moi. J’aspire à te donner ma créature intérieure, ma bête luisante comme un coin d’aurore, puisque je m’agenouille au-dedans de mon propre ravage, que je te donne à main nue mon trophée d’aubépine et ma virginité d’arbre fendu en long. Le gui égoutte ses feuilles dures et je te cerne d’aussi loin que je peux en oblique de la pluie. Comme je t’ai griffé et comme je bouge encore de toutes mes ramifications, ton dos, tes reins se souviendront de m’avoir foulée et tenue par le ventre en travers de l’obscurité.

Il faudrait raconter. Mais comment t’embarquer à ma suite dans ces commencements d’aujourd’hui bâclés, dévorés, sans en percevoir tout le suc. On a si peu de temps qu’il faut s’étreindre avant que d’ouvrir la bouche, s’arracher par lambeaux un peu de bleu sur la peau, et creuser ses stigmates en attendant de se rire au visage. Je voudrai tout te dire en trois baisers. Un à ta nuque comme un figuier, un au poignet pour t’immoler, l’autre à l’aine pour te voir renverser la tête.

Et le poème continue ainsi longtemps.
                                                                                     à   s u i v r e…

samedi 30 mai 2020

Ave Rene, and happy birthday !




Je sais. En retard. Encore et toujours en retard ; partout, en tout temps et en avance jamais sur rien. Le drame de ma vie. Effectivement, on le dit : « Passé le saint, passé la fête » et donc, sous ton nez le cadeau (les jeunes diraient autrement). Faudra attendre un autre jour béni de l’an prochain.
Curieux que, de par chez toi, on refuse des deux mains et des deux pieds de me dire ton âge. Le cheval refusant l’obstacle qui envoie bouler son cavalier. Le vieux que je suis n'a retenu ni la date ni les rênes.

Mon petit René, tu auras remarqué dans le titre ce ridicule petit accent aigu qui manque et pourrait chagriner et changer toute une vie. Imagine un peu ton prénom ainsi écrit depuis avant ta naissance. Si tu veux paraître cultivé, surtout, ne corrige pas. Mon ordi fait des pieds et des mains pour que je revoie ma copie. S’il te plaît, laisse en l’état car j’ai écrit ton nom en latin. Tu remarqueras qu’en ce qui concerne l’anglais, il est plus à l’aise, le bougre.

J’ai rêvé que tu avais 69 ans. Pourquoi ? Mais, mon Dieu parce que 2020 est l’année des queues, tant nombreuses, partout, et belles que je ne te dis pas, tellement longues qu’elles en deviennent une obsession pour tout homme qui se respecte. Et dures ? J'ai pas constaté.
-On les leur souhaite comme en 40 ? Sans doute pas. Freud te dirait que toute femme... Euh ! qui voudrait être respectée, honorée serait autant intéressée que les hommes par ces longues queues. Inquiète aussi ? Bref, c'est bien de ça qu'on cause ?
-Gilou, tu mélanges… "Mes respects, Madame est de bon ton et ne sent pas le sexe. Mes hommages Ma’ame", un peu plus coquin. Non ? Quant à "Recevez l'expression de mon sentiment le plus distingué", c'est ambigu au possible lorsque c'est un gros sentiment.
-Tiens, savais-tu que la cerise sur ton gâteau d’anniversaire, personne ne dit si on la cueillie avec ou sans sa queue... Si on s’en fout ? J’entends bien, vu que je ne te l’ai ni offert, ce gâteau aux 69 bougies, ni tu ne m’en as présenté une part… Et les petites pluies nous les ont gâtées ? Les cerises et leurs queues on s’en fout bien ? Si on veut !

Donc 69 ans et des  queues de cerises et toute forme de cadeau… Humour, eh, eh !. Certains viganais vont encore affirmer que je suis un vieil obsédé. Ouais, plus ou moins, comme tout homme, inverti ou non. Les femmes aussi ? Disons tous ceux qui ne parlent jamais de sexe comme si ça n'existait pas et importait peu, ces culs cousus dont la pulsion sexuelle débridée déborde la pudeur, le dégoût, la morale et la loi, ce que j'en dis… Et puis, leur aversion des mots liés à la sexualité serait-elle signe d’un dérèglement ?... A chacun le climat de sa sexualité et l'ampleur de ses perversions.
Bon, avec Freud nous disons dommageable que, dans les queues l’objet sexuel doive s’avancer masqué, ce qui influe sur notre pulsion sexuelle… Oui, mais non ! Pas pour moi parce ça l'augmente vu que certaines nanas sont beaucoup plus belles à ce Carnaval de Venise de printemps mondial gracieux. Je ne vois que de beaux yeux agrandis, et ça m’excite un chouia. Je m'y noie ! Elles aussi ? Possible. Tu dis que cacher ses lèvres… oui, cet organe sexuel secondaire, serait dommageable pour tous ?  Que manquerait ce rouge à lèvres comme indicateur de jouissance. Donc, c'est prouvé et tous nos "sachants", experts, gourous et autres experts le clament : le masque perturberait notre sexualité et la sélection naturelle de l’objet sexuel serait faussée. Et voila que la courbe des naissances chutera. Tu en es sûr ? A nos âges, on s'en fout bien de cette sélection et de la courbe des naissances. Et, oui. Du jeunisme partout : faites place aux jeunes qui ne pensent pas aux vieux et se rassemblent sur les places publiques sans respecter les barrières. Peut-être, c'est eux qui auraient raison parce que la vie doit continuer, nonobstant tous ces petits vieux et leur petites retraites qui plombent lourdement nos sociétés de jeunes...
-... Arrête de déconner, Gilou. La covid 19, c'est du sérieux comme la mort.
-Pour changer de sujet, que penses-tu du rose pâle, mon René ? Moi, je veux bien constater sur pied, à touche-touche si c'est possible !

-René, les masques, je regrette qu’il ne soient pas tout de dentelle ancienne, de celui de la petite culotte de Madonna. 
-Freud dirait qu’à l’instant, tu commences à substituer à l’objet sexuel normal un morceau de tissus vital à la survie de l'espèce que tu imagines en culotte sexy… mini, à piacere, exact ? Une sublimation aberrante, quoique ! Et pourquoi pas un string, Gilou ? Du fétichisme ? 
-M’en fous bien. Commençons pas à juger et vouloir corriger mes fantasmes et  autres perversions réelles ou supposées, je vous prie, bon maître René, mon inconscient appartient à ma vie privée.

Entre-nous, René, nous qui vivons en bon bourgeois, certes souvent inutiles mais qui ne dérangeons pas trop la cité, un peu de gaudriole n’a jamais tué personne. Donc René, avec l’œil qui frise je te souhaite une bonne et longue année et te dis : « A dans un an, même époque et même belle queue si possible, le Grand Carnaval du Cirque à Macron n'étant pas terminé. En espérant que notre gouvernement n'aura pas oublié les masques, en premier pour nos soignants, les vieux comme nous et toute nos gentes dames aux beaux yeux, je te laisse à la joie de toute ta famille réunie pour ton anniversaire ».

                     A nos désirs, santé ! Et bisous confinés à vous tous, mon bon René !

PS : Je sais. Je triche comme tout le monde. J’antidate au 30 mai ce petit poulet. Je sais que tu n'aurais pas découvert la supercherie si je n'avais pas eu cette sorte de relent (!) d'honnêteté.

lundi 11 mai 2020

Salut à toi, Maître René !

Excuse, René. Un an et trois jours que mon blog penche sur sa béquille. En attente, non que des sujets d’écriture manquaient. Rien qu’avec Castaner, Macron et leur gestion de la France : un poème ! Et maintenant le corona virus avec tous nos spécialistes de tout et de rien, nos sommités qui n’en savent pas plus que l’abruti du coin. Heureusement que les bistrots sont fermés, que le confinement nous préserve de la connerie ambiante… Au moins une bonne chose. Merci, Macron !
A la télé, tout le monde cause. Et allez donc ! Que je fasse le beau, et je pérore, et ue je sais, et que j’affirme de source sûre… Ouais, de source plus que sûre. Et d’expérience, et de connaissances, et d’hypothèses plus que vérifiées. Et tous les spécialistes se contredisent allègrement, sans vergogne aucune. J’ai bien fait de ne pas ajouter à la bêtise des sommités. Braves gens, dormez en paix, les cons sont de sortie à la télé malgré le confinement !

Hier, j’ai rencontré Mathilde faisant ses courses. Y avait longtemps ! Mathilde masquée aux beaux yeux noirs. Mathilde ? Mais si, vous la connaissez, ma Mathilde et notre beau gendarme. Ça y est ? Vous la remettez ?
Elle ? Toujours aussi grande. Une plante, et une belle plante, croyez-le. Plus que belle, Elle et son a’jar qui souligne et agrandit ses yeux noirs. Rieurs. Non, pas moqueurs, ses yeux. L’avait pas besoin de khôl.
-T’as mis ton a’jar, à quand le haïk ? Blanc ? Je veux ! Oui, de préférence bien qu’à l’époque, au XVIème siècle l’était noir la première fois que des femmes l'ont porté dans la régence d’Alger pour suivre le deuil d'un marabout ou d'un hadj, homme de bien au demeurant (faudra quand même que je vérifie mes sources).

La nécessité du masque ? Mathilde sait pertinemment la raison du pourquoi il est impératif de sortir couvert, vu qu’elle travaille dans le médical.
-Le corona virus Gilou ? Dieu merci, au Vigan, pas grand chose. Dès le dé-confinement du 12, on verra…
-En Mai, la belle, fait ce qu’il te plaît… Pas vrai ?
-Surtout pas Gilou, surtout pas. Le masque, faut le porter. Enfin, C’est plus fragile, les vieux. On dit.
-Mathilde, le vieux te remercie et te salue bien bas pour cette touchante attention. Et pour la grippe saisonnière, faudrait aussi le porter ?
-Pour les vieux, c’est vous qui voyez ! Entre nous, tu as remarqué que Macron ne parle plus de la réforme des retraites ? Les vieux démasqués, vous lui facilitez la tâche. Bravo encore et merci pour nous, les jeunes.
Enfin... Et Mathilde, depuis que je la connais, je ne sais pas comment elle fait, mais elle reste jeune. Elle le ferait exprès que cela ne m'étonnerait pas !

-Et ton ex, Babette ?
-Evite les choses qui  fâchent, s’il te plaît !
-Causons peu… Mais, dis-moi, la belle, t’aurais pas un peu grossi ?
-Non, mon bijou, ne t’en déplaise. T’aimerais bien, hein ? Mire voir un peu.
Et elle de pivoter sur ses hauts talons noirs (j’ai vérifié, vous pensez bien, en la toisant de haut en bas). L’avait pas besoin de se hisser, déjà que c’est une grande dame, belle, bien foutu, et tout et tout et moi, je le lui dis. Normal, non ? Faut ce qu’il faut dans la conversation.
-Belle, je ne sais pas, Gilou mais grosse, ah, ça non !… Jamais ! Dis, j’ai remarqué que tu n’écris plus dans ton blog. Ça fait un moment…

Oui, une paye que je n’ai pas écrit mais je ne suis pas resté inactif. J’avais d’autres priorités et, sachant que le moindre petit écrit vous bouffe un temps infini. Le temps ! Plus je vieilli, moins je sens en avoir à discrétion. Alors, faut gérer au plus pressé, à l’essentiel, surtout.
Curieux, je viens juste de me demander, à l'instant : c’est quoi, l’essentiel pour moi ? Faudra que je me penche sérieusement sur la question.
Par exemple, ce texte de ce matin est-il essentiel ? Sans doute. Je l’ai commencé hier, dimanche 10 mai à 7 heures. Il est déjà 8h30 et je ferme mon ordinateur... parce que je ne fais pas qu’écrire. Je me prépare des cafés, je vais sur la terrasse… oui, j’ai maintenant une terrasse et je regarde le ciel complètement bouché, d’un gris de chez gris. Et sale cette masse nuageuse poussée du sud-est par un petit vent. Ça marque mal. La pluie est prévue depuis hier. M’étonnerait qu’il pleuve aujourd’hui.

-Une seconde. Je vais me faire un café-Clooney puis un tour pour chercher des cigarettes et du pain.
Tiens, il se met à pleuvioter.
                                                                     _____________

Lundi 11, ce jour je reprends mon écrit vers 19h30. Temps gris encore. Au fait, j’ai pas mal de boulot parce que je déménage du second au premier. C’est plus grand, c’est mieux. Je place des rideaux, tentures et tapis. Faut prévoir l’hiver cévenol prochain de froidure et d’humidité. Faudra pas se geler. Ah, j’oubliais : j’ai une belle cheminée qui tire du tonnerre de feu.
Ce matin, la Poste est encore en panne informatique. On se demande comment ils se débrouillent mais on dirait qu’ils le font exprès, nos amis postiers. Cet après-midi, suis allé dans un village des environs me payer un F90 d’occase, (appareil photo argentique Nikon, pour les non-initiés) avec son 28/85. Pas cher ! J’en ai toujours rêvé, mais n’avais jamais eu les moyens de me l’offrir. Je n’en avais pas besoin car j’ai déjà un 801, un FA, deux FM et autres Nikon. Ben, quand on aime, on ne compte pas.

Donc, j’ai repris l’écriture de mon blog. Ce que j’y mettrai ? Va savoir.

lundi 8 avril 2019

L’An Un de la démocratie malade. Fin



Jamais depuis Napoléon Bonaparte, nul français ne s’est arrogé, comme cet homme-là tous les pouvoirs et, pour faire mesure rase, en détournant l’esprit même de la Constitution. Ce lundi 7 mars, le Premier Ministre présentera à l’Assemblée le bilan du grand débat national. Ce ne sera qu’une communication par laquelle, ni lui, ni ses ministres, encore moins les députés de sa majorité ne connaitront des propositions du Président de la République car, le pouvoir étant devenu personnel, personne n’est dans le secret de Jupiter.

La France, éprouvée par des manifestations répétitives, massives ne doit pas se tromper sur le mouvement des Gilets-jaunes qui pose pour la première fois la question du contrôle démocratique. Parachevant la Révolution française, le peuple redevient souverain en exigeant que la République ne soit pas accaparée par un seul élu, quand bien même serait-il despote éclairé et c’est pourquoi, sachant qu’on ne l’autorisera jamais à contrôler le  bien fondé de l’action publique, il ne cesse de réclamer la démission de Macron.

D’une implosion programmée. Depuis le 17 novembre, tous les samedis à Paris, là même d’où naissait en 1789 l'esprit de liberté, d’égalité et de fraternité, les Gilets-jaunes et le gouvernement préparent les funérailles de notre 5ème  république. Un enterrement de 1ère classe, en grande pompe, s’il vous plaît, les réseaux sociaux en lieu de faire-part.
Le gilets-jaunes, en refusant de se structurer signifient clairement qu’ils se désolidarisent de notre Constitution manipulée et de cette République régie par des technocrates-lobbyistes issus de la société soit-disant civile. Notre Président, ancien banquier particulièrement grossier sorti de l'ENA et de la société incivile.   
Si l’apparence d’une démocratie semble respectée, ce n’en est qu’une illusion car il y manque l’esprit : le respect stricto sensu  de la Constitution laissant à désirer.

Fin d’une démocratie écrite dans le marbre. Les idées des révolutionnaires de 89 de liberté, d’égalité et de fraternité n’ont plus aucun cours en France.
Les lois affirment-elles qu’hommes et femmes seraient égaux ? L’Etat tolère des salaires moindres pour ces dernières et des médecins refusent de pratiquer des IVG. Les lois écrites prônent-elles la non-discrimination? Les contrôles au faciès sont toujours de mise dans la police et les maghrébins plus lourdement condamnés dans nos cours de justice sans parler des violences volontaires policières impunies à ce jour.
Des puissants escroquent-ils l’Etat pour s’enrichir, s’exonèrent-ils de l’impôt, détournent-ils des fonds publics ? Les procureurs ne poursuivent pas tant que la chose se fait en toute discrétion, quant à la minceur des condamnations, constatons que l’Etat se fait complice de cette escroquerie.

La République française se porte mal tant au niveau de l'impossibilité du peuple à s’exprimer entre deux élections majeures, du blocage de toutes propositions de loi, d’amendements et de débats par la majorité parlementaire conduisant à la sclérose de la gestion de l’Etat et de ses rapports avec le citoyen.
On constate encore que lorsque le Conseil constitutionnel retoque un article de loi pour non-conformité, le gouvernement avec son Ministre de l’Intérieur Castaner critiquent ce jugement.

Pour faire bonne mesure, le Président de la République, ses ministres et leur majorité à l’Assemblée refusent de prendre en compte le contrôle bienveillant qu’exerce constitutionnellement le Sénat sur les pratiques de l’exécutif. Comment peut-on alors demander aux Gilets-jaunes de respecter la démocratie bafouée par celui-là même qui devrait en être le garant ?

D’une mauvaise cause. Le 27 Avril 2019, à la Saint Habib (un Turc), applaudissons la dernière saillie bandante du petit Macron, Emmanuel de son prénom : Il faut que les Gilets-Jaunes comprennent que leur cause n’en est pas une. 
Pardon ? Les députés de l’opposition muselés, le Sénat bafoué par l’exécutif, le peuple surchargé de taxes et d’impôt, n'y verrait-on pas là quelques bonnes raisons de se rebeller ? Vouloir remettre la République hors des seules mains d’un autocrate, balayer ces écuries du pouvoir ne serait-ce pas de salubrité publique ? Et cause réelle et sérieuse de casser la baraque ? En y mettant un tant soit peu d’animation les samedis à Paris ? Je veux, mon n’veu !

De la démocratie européenne. En ces temps d’élections, on nous chante les vertus de la représentation de l’Assemblée européenne élue à la proportionnelle dans tous les Etats membre. Contrairement à la France, aucune majorité ne peut s’en dégager si les divers partis ne trouvent de compromis pour faire passer les lois et, qu’à chaque sujet abordé, on doive constituer une majorité de vote.
La proportionnelle ne suffit pas. Encore, faudrait-il que, comme en France le calendrier des sessions et les projets de lois ne soient pas à la discrétion de la Commission et du Conseil, l’exécutif de l’Europe.

Des autres démocraties. Il n’est qu’à comparer ce qui se passe dans les autres « républiques » mondiales et on y trouvera toujours les effets pervers de l’interprétation des diverses constitutions pour une gestion, reconnaissons-le catastrophique de notre monde.
Force est de constater que la rupture entre la démocratie directe et élective constatée en France, si elle n’apparaît pas encore ailleurs finira par mondialiser le mouvement des gilets-jaunes.

Un gang de malfaiteurs ou, la démocratie mondiale détournée. Rien ne ressemble plus aux peuples que les autres peuples et voyez-vous une différence humaine entre les chinois et les américains, les russes et les ukrainiens, les arabes et les juifs. Pensez-vous que nos Gilets-jaunes diffèrent des manifestants algériens qui ont obtenu la démission de Bouteflika ? Moi pas.
A force de ne plus contrôler nos dirigeants autocrates, tous appréhendent les peuples uniquement par leurs responsables, comme Al Capone représentait la maffia de Chicago et, par extension des USA. Macron pète plus haut que son cul ? Tous les français ont la grosse tête. Trump serait fou, dangereux et abruti ? Les américains aussi. Poutine ? Les russes idem… 
Le G8, le G20 et autres GMachins dans lesquels se prennent les décisions mondiales ressemblent plus aux réunions des familles de la maffia américaine dans lesquelles, par l’accélération du temps depuis le numérique, le peuple est écarté des décisions où le secret absolu est de mise car la parole a remplacé l’écrit.

Quand on voit Donald Trump, sans en référer à personne  remettre en cause les traités internationaux et nos dirigeants du G20 ou de G8, on a l’impression que notre bande de malfaiteurs de dirigeants mondiaux ne fonctionnent que dans l’affect dans un groupe de parole restreint qui se passe de l’écrit, bafoue les traités où seule la parole compterait. Pourtant, cette maffia-là ne respecte aucun de ses engagements, ce qui empêche toute bonne gouvernance mondiale.

De la République mondiale en crise. Toutes nos Républiques inscrivent la liberté en valeur mondiale. Or, en la poussant jusqu’à l’absurde d'un libéralisme économique débridé, cette "liberté" détruit jusqu’aux Républiques qui, ainsi aliènent nos libertés au capital déconnecté de toute réalité sociale. Aucune "gouvernance mondiale" de notre bien commun, la sauvegarde de la terre ne se pourra sans les peuples et nos dirigeants français ne pourront jamais trouver de solution à cette crise française tant que l’Europe ne luttera pas contre cette économie anarchique mondiale débridée, ce capitalisme amoral, qui a pris le pas sur toutes les politiques de gestion des Etats.

Comparez la France aux autres démocraties. Partout vous chercherez, sans la trouver la place réservée au peuple dans le débat démocratique et la gestion de la chose commune. Quant au contrôle de l’Etat, le quitus ne se fait qu’à chaque élection nationale, tous cinq ans mais, ce quitus ne pose jamais la question de la responsabilité des gestionnaires de la République. Le peuple est donc considéré comme incapable dans une République inégalitaire car la gestion n’est plus confiée à des politiques et à des idées mais à des technicien hors-sol.

Ces questions existentielles de vie et de survie, d’égalité, de démocratie dans les débats et la gestion de la République mondiale ne peuvent se résoudre que si nous les abordons avec les autres peuples. A ce jour, les choix et les possibilités de vie ont été accaparés par des technocrates qui se sont emparés de toutes les commandes de l’Etat en se justifiant de notre propre vote, abstention comprise. Là se situe le problème.

La démocratie Française est morte. Suivons son enterrement à Paris, là ou a commencé la Révolution française de 1789. Et sans faire chier le peuple, s'il vous plaît.

                                                                          Merci bien.
                                                                          Gilles PATRICE-KHIAL,
                                                                          Gilet-jaune indépendant solidaire.

mercredi 27 mars 2019

l'An Un... rien ne va plus.14



Préambule : le 14 mars 2019, au Sénat, le ministre de l’Intérieur, choqué constatait, sans pouvoir l’expliquer, l’importance du nombre d’interpellations de femmes lors de la manif violente à Paris du samedi précédent, le 9. Parions que notre entêté n'aura jamais eu la moindre idée sur les difficultés d'une grande partie de la population, les femmes surtout pour faire bouillir la marmite quand la portion déjà congrue se restreint de jour en jour.
Notre ministre ne comprend pas pourquoi ces femmes sont si véhémentes et parfois violentes ? Mais, camarade ministre, la raison en est que toi et ton patron vous les violentez en ne leur répondant que par le mépris des postures et des débats inutiles. Et, quand ce ne sont pas des mots vous servez à ces femmes des grenades de désencerclement, des gaz lacrymo, des LBD et autres bousculades et coups de matraques. 
Mille contre un que la cocotte-minute, depuis trop longtemps sur le feu explosera. Camarade, fais confiance à ces femmes, elle ne sont pas prêtes à lâcher le morceau !  

Abandon de poste. Jusqu’en fin janvier 2019, seul dans la nuit et le froid matin, un peu avant 8 heures, j’allumais la guirlande électrique du rond-point et le feu de bois tout en saluant les automobilistes par une révérence en retirant ma casquette comme le faisaient certainement les citoyens pendant la Révolution de 1789 lorsque le peuple prit son destin en main et, même si les gendarmes ne restent que des gendarmes, civilement ils me renvoyaient mon salut ou faisaient le V de la victoire*. Je ne désespérais pas de les faire clacksonner et mon plaisir aurait été de leur signaler que cela est interdit en ville. Rien que d’y penser, avec ce bonjour à tous, cela me faisait une belle journée et, comme je le disais à mes amis Gilets-Jaunes :
-Rendez les gens heureux et ils nous soutiendront. Faut plus les emmerder !
*Un archer de mes amis prétend que ce V de deux doigts levés de la maréchaussée pourrait aussi signifier qu’on pourrait bien me décocher, à l’occasion une  flèche. Admettons, mais moi je préfère n’y voir que l’inscription résolue de la gendarmerie de campagne dans la tradition démocratique au service du peuple. Par contre, un doigt d'honneur levé (le majeur en général) signifierait qu'on te coupera l'index pour que tu ne puisses plus te servir d'un arc. Moi, ce que j'en dis...

Au rond-point. Peu après 8h30 arrivait un copain, toujours le même. J'étais content de le voir arriver. Je lui causais de démocratie, de Montesquieu, de séparation des pouvoirs, de vote, de débat démocratique, de gestion de la république. Ouais ! 
C'est bientôt fini ?... Euh, pas tout à fait. Ah, oui : et pourquoi le peuple livré à lui même, inorganisé, de bon enfant devenait à tous les coups un danger public tel un troupeau de gnous qui, errant dans la savane, incapable de se diriger mais suivant la masse pouvait, affolé piétiner tout sur son passage.

Quand la pédagogie vous tient... Et la leçon continuait ? Je veux ! Ah, oui... Pourquoi la liberté ne se pouvait pas hors de groupes constitués, et pourquoi l'égalité n'existait que lorsque l'on acceptait librement les contraintes de la règle posées par son appartenance au groupe social. Et pourquoi la démocratie, en organisant les libertés posait le respect des différences indispensable à tous.

Enfin bref, tout ce que je chantais à mon convivial, il le savait. Et bien mieux que moi, mais je voyais à ses yeux qu’il ne percutait pas. Faut croire que je n'avais pas besoin qu'on me signifie, ici que j'étais mauvais pédagogue. Merci bien, les gilets-jaunes pour ce contrôle technique de mon diplôme en psychopédagogie médico-sociale.  

Du civisme... Je voyais bien que je commençais à gonfler sérieusement mon petit pote du matin sur mon rond-point. Ensuite, mon inquiétude de tous les jours : que ferait-on samedi ? Lui n'en savait fichtre rien. Et puis, nous et la grande ville, pour ce qu'on irait y faire ? Alors, on se faisait une raison et on finissait par bavarder en se réchauffant autour feu, et moi je continuais à saluer les automobilistes. Mon copain préparait le café et puis, vers 9h arrivait un béni bien plus jeune que moi qui suis bien plus âgé que lui* qui, m’ignorant oubliait de me saluer. Normal car, pour lui j’étais écouillé.
- Si, Fanny, si ! Proprement écouillé... Tiens, curieux... écouillé ne serait pas dans le dico ? Ni dans le Littré ? Mais non, je te crois. Au fait, ça me rappelle un copain normand, Couillard, qu'il s'appelait, un nom qui remonte à loin. Maintenant, en français on dira plus volontiers couillu. Ça, c'est bien français, que je sache ! 
 *Bien plus jeune, bien plus âgé... Je sais, je sais mais il s'agissait de vérifier que vous suivez bien.
  
Décrochons au point d'appui. En 40 jours, j’avais fait le tour de mon rond-point, fatigué d'avoir servi trop de leçons aussi je me décidais à rester chez moi et cessais d’allumer le feu tous les matins. Fallait taire la différence de mes appartenances syndicale, politique, religieuse comme si je n'avais pas une existence réelle inscrite dans l'histoire collective pour être libre de débattre des choix politiques et des actions à mener. Sans déborder du cadre de la République s'entend.
On me refusait toute différence marquée sous prétexte d'égalité. On ne me reconnaissait pas le droit à la liberté. Je n'existais pas.

Je sentais bien que je gênais au rond-point car on m’évitaient dès que je paraissais. Alors, j’ai préféré porter le gilet jaune tout seul pour continuer à penser par moi-même ne voulant plus ennuyer mon monde. Parce que, si c'était pour prêcher dans le désert, j'avais déjà donné. Bref, mais ouf ! Enfin !
Donc, je désertais mon poste et, dans la journée, en allant visiter mes copains des Gilets Jaunes de mon rond-point Charles de Gaulle, il me semblait qu’une bise mordante venue du nord, un méchant mistral d’hiver s’abattait sur tous car on évitait de me regarder, de me saluer, de discuter. 

Je constatais amèrement que la République française ne nous avait pas façonnés en citoyens égaux, différents, responsables des uns et des autres. Et puis, à parler dans le vide j'avais l'impression de m'abêtir. Je me faisais honte de ne pas pouvoir faire bouger des gens qui ne comprenaient rien, se prenant tous pour de fins stratèges et qui vous laissaient parler sans jamais écouter ni débattre. On croyait ainsi éviter le conflit, on ne créait que des rancœurs. 
Macron avait déteint sur les Jaunes : on fait semblant d'écouter, de faire participer mais on n'espère que la baston. Mon Dieu, faites surtout que Macron ne négocie jamais : alors on force, on fonce pour tailler la route et advienne que pourra. C'est la lutte finale : le Président doit baisser culotte ou démissionner. Mais le gouvernement ne cédera pas car il commence à gagner la bataille de l'opinion qui commence à considérer qu'à répondre à la frustration, la violence s'impose. 
Et quand on juge le degré de satisfaction de Castaner et qu'on la mesure à l'aune de son intelligence, la bêtise étant la chose la mieux partagée au monde, la France a du souci à se faire.

La violence, inéluctable serait utile. N'empêche que beaucoup trouvaient normal que les gilets-jaunes refusent de s'organiser pour ne pas se faire récupérer et personne ne s’interrogeait : on suivait le bœuf. D'un autre côté, cela prouvait surtout que nos gilets-jaunes sont humains et savent que le pouvoir peut corrompre mais en exagérant en pensant qu'ils pervertit tous les hommes, ils montrent que la méfiance est de règle générale chez-eux ou qu'ils n'auraient pas le sens de la mesure, ce bon sens de l'humanité.
Mes copains, inquiets me demandaient ce que je pouvais bien branler avec cette bande d'incroyables qui sortaient de nulle part et, lorsque je leur appris qu’on faisait retomber les violences de « certains gilets-jaunes » sur les black-blocks, plus les automobilistes décédés aux ronds-points et le : -C’est pas moi, M’sieur, c’est Macron, cela ne les faisait pas rire, mais alors là, pas du tout.
-Ben, dis donc ! Ou t'es abruti comme eux ou tu crois à la poupée qui tousse. J'hallucine ! Tu vas finir aussi con qu'eux ! Voilà ce que prédisait l’oracle Américo. D’autres :
 -Ben, mon p'tit pote... et toi qui nous bassines avec ton intelligence remarquable !

Les black-blocks pur modèles sociaux négatifs. Tous les jours, sur mon rond-point je n’arrivais pas à réfléchir sainement, ni à comprendre pourquoi les Gilets-jaunes refusaient de faire de la politique,* ne respectant ni les règles de la république, ni les élus, les syndicats et toutes organisations déclarées d’utilité publique. En imitant les black-blocks dans leur non-structuration et leurs actions, ces anarchistes de droite et de gauche qui ne vivent que de la solidarité des démocraties et ne fondent la jouissance de leurs existences que contre les corps constitués, nos gilets-jaunes, se mettant dans des situations de blocage ne pouvaient que susciter la violence, seule solution ouverte qui, au final balayera toutes leurs revendications. En cassant et en pillant l’Etat qui les fait vivre, ils pensent finir par se faire entendre.
*La politique : art de la gestion de la cité dont le sens changea au début du XXIème siècle pour signifier une gestion antidémocratique de la République. Et donc, hommes politiques tous pourris.

De l'émeute permanente. Les Gilets-jaunes et 80% du peuple considèrent :
-a) que le vote ne sert plus à rien depuis qu'en 2007 des élus de la Nation nous ont spoliés de notre rejet du projet de Constitution de l’Europe de 2005. Malgré le Traité de Lisbonne, la République européenne n’existe toujours pas. Le peuple français est donc en droit de contester les directives européennes qui n’ont aucune valeur légale en droit.
-b) que le jeu démocratique est obsolète. Le président de la République, en bon populiste qui s'ignore bouscule le débat à l'Assemblée nationale par ses ordonnances, écarte les élus de la gestion publique, utilise la police pour ne pas avoir à répondre politiquement aux mouvements sociaux. 
-c) que les gilets-jaunes, en refusant les règles du jeu social, par leurs actions, en dénigrant les élus et en se coupant des associations républicaines deviennent un mouvement anarchique antirépublicain violent qui, refusant tout bloque la négociation et empêche le consensus social.
-d) que l'Etat n'est dur qu'avec le faible : L'ordre public républicain ne peut supporter que la force de la loi se fasse violence publique et ne saurait-être la seule réponse aux mouvements sociaux qui contestent la gestion de l'impôt et de la solidarité, piliers de la République dans leur répartition devenue injuste et inefficace et l'Etat faillit lorsqu'il fait confiance à postériori aux riches pour remettre dans les entreprises l'argent de l'ISF et qu'il se méfie, à priori des chômeurs  qui renâcleraient à chercher un emploi.
-e) que nous n'avons pas élu Monsieur Macron pour qu'il devienne le Patron des patrons. Bloquant ainsi toutes négociations entre les partenaires sociaux, les travailleurs sont entrés dans nouvelle lutte des classes inédite dans laquelle  le gouvernement n’est plus le garant de la règle du jeu démocratique.

La gestion de la République par Macron et le mouvement des Gilets-jaunes qu'elle a suscité ne servent pas le peuple de France. Qu'on se le dise.