vendredi 15 février 2013

La Saint Claude all' dente* !...


8 heures 30, ce matin. Il m’a pris une soudaine envie de pleurer. Froid, beau temps et cumulus humilis. Et moi triste. Triste à mourir. Rue du Palais. Là ou il y a souvent le mendiant qui te dit à chaque passage :
-Bonjour, Monsieur, et que je ne supporte plus.
-Merde. Prends une guitare. Fais quelque chose et je te donne la pièce.

-Au revoir, Monsieur ! Il m’énerve, quoi. C’est sûr que ce n’est pas le seul qui se fout de ta gueule. Mais, lui, lui je ne supporte plus. Surtout qu’il se bourre ensuite au whisky. Alors que moi, je n’en ai pas les moyens. Mais j’aimerais bien !

Bon. Mais on s’en fout. Donc, j’avais une envie de chialer. Je me sentais seul, triste endurant ma vie de pécaïre. Si je m’étais écouté ? Mais, je me serais consolé. Mais je ne savais pas comment.
Et puis, j’ai rencontré Jacques au café. Puis, Antoine s’est pointé.

Antoine, il a un esprit que j’aime bien.
-Ah, tiens, Gilles. Un jour, au moment des asphodèles, sur le Causse, avec des copains, nous nous promenions. Un temps splendide, au lointain les monts des Cévennes et ce rose qui montre que la région est toujours humide, plus un petit vent coulis frais, tout doux. 
Nous étions bien, et moi, il me prend envie de sortir une « senterie », tant j’étais heureux. Alors, je dis à une des promeneuses que je ne connaissais pas, mignonne :
-Ma chère, c’est un temps à se bouffer une jolie pralinée. Vraiment !
-… ! Pas possible, Tony. T’as osé ?
-Attends, je t’explique. C’est sorti tout seul. Tu sais, un moment comme ça quand tu as envie de dire que tu es heureux.
 -Et alors…?

-C’était un copain qui se la tirait en loucedé. Ni vu, ni connu de sa femme (1). L'autre me balance au téléphone : la nana à qui tu as… ouais, ouais, tu sais ce qu’elle me dit ? Je crois que je plais à ton copain, il m’a fait des avances.
-Antoine, mais tu sais qu'elle est belle ton histoire ?…
-Oui. Et elle te rend encore plus heureux de vivre ! 
(1) Ndlr : Gilou suppose et l'Antoine ne retrouve plus son discours !  Sacré Antoine, va !

Puis, j’ai vu Rolando. Avons mangé ensemble et discuté, pris plaisir au repas de communion.
-Mon Gilou, je t’ai senti triste, ce matin.
Et moi, je lui ai raconté mon spleen.
-C’est vrai la déprime... et sais-tu ce qui me manque le plus, me dit Rolando ? Une pipe. Et à mon âge, je désespère !
-Rolando, la pipe, moi je préfère bien la bourrer. Et puis, le tuyau, faut pas trop qu'il soit mordillé, ni mouillé. Et puis, quand elle est trop chaude, oui le fourneau, la pipe trop all' dente, tu vois, moi ! (prononcer al denté).
-C’est vrai, ça mon Gilou ?
-Mais, non,  Rolando, je rigole ! Une pipe ? J'aime pas. Par contre, une gentille dame, jolie, jeune, que du bonheur !

Bonne Saint Claude, Rolando. Et savoureuse, bien bourrée, mon p'tit pote ! Et ne t'amuse pas à tirer sur un brûle-gueule, collègue !
                                        __________

PS: Promis, juré, votre blog préféré ne vous parlera, dès à présent que d’éducation, de photographie, portrait, politique, religion, fleurs bleues, philosophie. De la vie, entre la vie et la mort, de médecine, d’astronomie, d’astrologie...
Continuerons par la beauté, l’art. Oui, de l’art… mais surtout du chant, du bel canto.
Mais, si vous me le permettez, de toutes choses bassement terre à terre ? Mais nous vous en tiendrons informés... ail et fines herbes, all' dente!

Au fait. Cette histoire, elle est vrai. Les dialogues aussi. Promis, juré, craché! Sauf le (1). Voici le discours de Toine :
-Le soir, un de mes copains me téléphone et me dit...
Franchement, je préfère ma version. En effet, comment expliquer que la nana ait dit au copain l'aparté d'Antoine. Ce n'est pas plausible. Réfléchissez. Sauf s'il se la tire. Hein ? En loucedé ? Je veux, mon n'veu ! 

Dessin de René BOUSCHET (R&B). La nana serait-elle teutonne, bon René ? J'aimerais tant. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire