samedi 27 janvier 2018

Le Voleu d'EDF - 4

Revenons à notre coupure d’électricité évitée et notre Auguste, 75 ans, encore papa à l’âge d’être grand-père d’un garçon de 12 ans étant rassuré s'en alla fêter l’évènement au bistrot de Christiane et de Jo qui ne se voulait pas le "Tout va bien".

- Une p’tite Côte, Christiane. Un pastis pour Gilou ? Un Casa ? Ouais, C'est pour moi, Christiane. Jo, tu fais un mata ? Evidemment, avec la revanche, je veux.
Jo, aussi voulait bien si Gilou y participait. Ben, fallait se trouver un couillon qui paierait les consommations, Auguste ayant, lui une veine de cocu mais, à son âge il s'en moquait car il ne risquait plus rien !

Revenons aux choses sérieuses et au scénario que je vais vous avais décrit, celui que Mathieu nous avait déjà joué quand j’avais accompagné l'Auguste. Moi aussi j’étais allé à Janval faire mensualiser ma consommation d’électricité car je venais de recevoir mes filles et que la facture explosait.
Vous en souvenez-vous de notre indélicat, oui,  vous qu’il aura certainement estampé en beauté et sans douleur si vous viviez dans la région dieppoise, à l’époque des débuts de la gestion informatisée de votre consommations d’électricité ?

Je rappelle : mon bon fesse-Mathieu, agent d’Edf de son état qui travaillait au noir pour sa consommation personnelle me reçut aimablement. Grand, la cinquantaine, mon âge, mince. Il se leva, me serra la main d'une poignée ferme, franche tout en m’accompagnant à son bureau, passa derrière, ne s’occupa plus de moi, trifouilla dans un tiroir, se baissa pour ramasser quelque chose, prit son téléphone, discuta quelques instants avec son correspondant, puis :
- Veuillez m’excuser. Je vous en prie, asseyez-vous... Je suis à vous dans un instant.
Quelque rangement de papiers sur son bureau...
-Bien. Vous aimeriez mensualiser votre facture. A partir du premier du mois qui vient ?
J’expliquais en quelques mots pendant qu’il saisissait sur son ordinateur. Bizarre, on dirait qu’il met plus de temps à écrire que moi à parler.
 
- Les ordinateurs. C’est bien mais c’est plus long qu’à écrire sur papier. Surtout ne pas se tromper. Ah, non. Surtout pas !
Et, là, large sourire !
- 400 francs pas mois, il me semble. C'est votre souhait ? Soit. Pendant dix mois. 500 seraient mieux mais, au vu de votre situation familiale, pourquoi pas 400. Mais, attention à la fin de l’année, le solde risque d’être plus élevé. Peut-être pas, mais prévoyez dès maintenant. Vous arranger ? Pourquoi pas, mais il ne faudrait pas qu’aux approches de Noël… oui, les vacances scolaires, les cadeaux. Oui, moi-même j’ai deux enfants. Donc, vous préférez 400 francs ? Soit. C'est dit, 400.

Je fus fort aise de rencontrer un agent arrangeant. C’est si rare, un fonctionnaire qui vous parle de lui. Qui... oui, qui m’avait touché.
Et, si vous aviez vu ce sourire... on dit avenant ? Franchement, j’ai apprécié le bonhomme. Et cette poignée de main. 
Bref, passons ! Quoique... 
-Ah ! Nous avons un petit souci, Monsieur Patrice. Pardon ?... Non, non, pas bien grave. Non, simplement, je dois acter la mensualisation. Pourquoi ? Mais parce que le premier prélèvement ne pourra pas se faire le premier mois... Oui. Il conviendrait que vous... Non, vous savez bien que les chèques, le temps qu'ils soient déposés, vérifiés... 400 francs en liquide. Oui avant le début du mois. Vous pouvez ? Oui, à moi-même. Nous faisons comme ça. Bien, au revoir, Monsieur Patrice.

Moi, je dis toujours qu'on ne devrait jamais parler en mal des fonctionnaires. Pourquoi ? Mais, de vous à moi, le policier, le gendarme de campagne, l'instituteur, le militaire, le fonctionnaire qui remplit correctement son devoir et qui ne se sent pas tenu d'être aimable avec l'usager, on doit quand même le remercier.
Et pourquoi cela, me diriez-vous ? Ben vaut quand même mieux. Par contre, lorsqu'ils sont aimable avec l'usager ? Et si en plus ils se mettent en quatre pour vous ?… Mais, évidemment qu’ils ne peuvent que vous émouvoir.

Par contre, l’autre, mon fameux agent d’EDF, s'il m’avait volé comme dans une corne de bois ? Passe. Mais qu'il se soit ingénié (le mot convient en l'affaire), ou qu'il ait ourdi, tramé puis machiné sa petite combine pour étouffer 400 francs (environ 60 euro) à notre Auguste national de la place Nationale à Dieppe, s'il croyait que les jeux étaient faits, il se trompait.

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