jeudi 18 octobre 2012

Bis repetita... placent.*


Illustration de René BOUSCHET (R&B).
LETTRE au Directeur de la Prison le jeudi 18 octobre 2012.

BIS REPETITA PLACENT ! (ce qui est répété plaît).

Monsieur le Directeur,
A ce jour, ni votre prédécesseur, ni vous même n’avez donné suite à mes demandes. Et pourtant !

Et pourtant, pourtant je n’ai voulu que du raisonnable : un ventilateur anti-caniculaire (ou un thermomètre cassé placébo), par deux fois demandés. Avec le thermomètre cassé cela aurait fait trois plis. Pardon : cela n’aura pas fait un pli. Exact ?

Que n’ai-je réclamé encore ? Ah ! oui ! Je vous avais signalé que le fou de la 110 (récidiviste en feu) était en danger moral et physique. Mon signalement était-il mal venu ? Suivi d’effet ? Que nenni, monsieur le Directeur. 
A la vue de la peinture de sa porte de cellule brûlée, des fumées toxiques, des respirateurs utilisés, nous n’avons pas été loin de la Une de «Midi Libre» ou de la 3ème Chaîne, comme si notre bonne prison avait besoin de cette publicité tant il est vrai que Ro-b-en, le fou, a failli rôtir. 
Et cela aurait été de la faute à pas de chance. Ah, le barbecue d'été, plaisir !

Je vous avais aussi signalé les quelques gentils agissements des «Animals» du 3ème étage à mon encontre. Basta. Aucune réponse hiérarchique. Chic-chic ! Certains, ici, disent que vous êtes absent pour cause de vacance. D’autres, plus malicieux que je ne suivrai pas ricanent :
- Non ! Parlons plutôt de direction absente pour cause de vacance ou de vacances. C’est au choix ! Les plus féroces, musiciens en diable chantent, mezza voce :
- La direction n’est pas assistée, voilà pourquoi ! Dans le mur, dans le mur ! 
Le mur de la prison, quoi ! Moi, j’affirme que certains se permettent n’importe quoi dans la prison. Vous suivez, Directeur ? Bien !

Mais, quelque réflexion que l'on puisse s’autoriser sur l’absence, la vacance, ou la non-assistance, seul résultat tangible : quelques frémissements. Mais rien ne bouge vraiment. Vous me rétorquerez :
- Monsieur PATRICE, vous êtes connu !
- Pardon, Monsieur le Directeur, vous m’avez donné du Monsieur ?   Je croyais avoir entendu…
- PATRICE, vous êtes connu pour vos blagues !

Bien évidemment, j’ai réclamé des bancs, (bancs publics) car on m’appelle BRASSENS, j’ai joué sur le mot tartan entre le tissu du Kilt et la piste de course à pieds (on m’appelle aussi MIMOUN).
Ce n’était pas une blague et vous le savez bien, pour les bancs !

Je me suis encore amusé à réclamer à la cantine du papier XXL pour rouler des cigarettes (je ne fume pas !), de l’eau de Cologne en litres pour sentir la rose et autres coquineries (on s’ennuie tant en prison). Mais pas de quoi fouetter un chat. Quoiqu'on lapide bien les chats, mais rien à voir avec des pierres et galets à tuer un boeuf lancés sur votre serviteur, Monsieur Patrice !

Mais, dans une lettre dénonçant des faits graves (jets de pierres), la non-réponse de vos services m’interpelle :
- Me permettriez-vous de pierrer les gardiens et gardiennes, leur cracher dessus (on dit crachoter ou crachouiller ?) et rester impuni ? Les insulter du soir au matin sans intervention de votre part ? Ou, si vous préférez : 
- Sommes-nous sous protection de la Providence, vos services étant aux abonnés absents ?  Mon Dieu !

Effectivement, Monsieur le Directeur, on ne dit pas pierrer. Cela vous choque. La mauvaise utilisation d'un mot. Mal dit ! Nous devrions plutôt dire : empierrer ? Je ne sais. Caillasser serait mieux venu, quoique. Mais, un gros caillou, mal venu, cela fait mal, Monsieur de votre direction flottante.
NDLR : lorsque c'est le Gilou-Gilou qui se fait lapider, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. On s'en fout. Et l'avait qu'à pas aller en zonzon !

Mes quatre mois de stage finissant ce jour, si je devais être obligé, après la Cassation de devoir retourner dans votre établissement, j’aimerais bien que l'on me donne du :
- Monsieur PATRICE !
- Bon, ben, faut pas rêver, me direz-vous.
Vous souhaitant bonne lecture de mon petit billet de sortie, je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur, mes salutations les plus respectueuses, sachant, comme disait un des gardiens de votre Maison (ah, ouais ?) d'Arrêts, lorsque je lui reprochais de ne rien faire contre cette pierraille :
- Mais, monsieur PATRICE, c'est vous qui allez nous tuer avec votre humour !
                                      
Monsieur PATRICE a l'honneur de vous dire : à ne plus vous revoir, Monsieur le Directeur.

PS : L’activité la plus importante en promenade étant la «gonflette», certains me proposent de vous demander d’inscrire votre bonne Maison à la Fédération de Culturisme, avec une section de Body Building. 
Si je revenais parmi vous, parmi nous, voilà une idée qu’elle est bonne ! 

Et, que les choses répétée plaisent !
                                   __________

Gilles le berbère à Mounir l'autre berbère. Le dimanche 20 octobre 2012.

Salut, pépère. Bien arrivé au Vigan.
Pas en le temps d’aller aux cèpes.
Ici, personne ne me traite de fils de pute.
Ça repose.

Je suis chez un portugais. Américo.
J’aime pas les portos.
J’ai vu les copains arabes. On s’est fait la bise.
J’aime pas les arbis.
Nous avons mangé et bu chez Rolando.
J’aime pas les macaronis.
Je me suis serré sur les nichons de Françoise.
J’aime pas les francaouis.
Mais j’aime les nichons de Françoise.

Donne le bonjour à Bruce, Monsieur Washington 
De la part du marquis de la Fayette.
Bisous, mon ami Mounir, Gilles.

PS : Et gare aux colis. C'est toi qu'ils puniraient, les matons !

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