lundi 15 février 2016

La St Valentin selon Nanny - 2


J’étais donc toute à la dégustation des mangues confites, ce 13 février midi, quand je fus surprise par un appel de Darwin, Australie. A l’autre bout du fil, Sammantha, de sa petite voix chaleureuse, que je reconnus à l’instant même, s’exerçait à son meilleur français, mais il fallut se résoudre à passer à l’anglais. Aussitôt, Ryan qui était derrière elle se glissa dans la conversation. C’était comme si mes petits étaient dans la même pièce alors que des dizaines de milliers de kilomètres nous séparaient.

Comme à chaque appel de ma famille, je me glissais au salon, confortablement assise dans mon fauteuil pour bien prendre plaisir, avec le bruit de fond de la télé de la salle à manger que je n’arrive pas toujours à éteindre du premier coup.
Et puis, je me surpris à pleurer.

Vous ne le savez peut-être pas, mais Ryan est un de mes petits-fils d’Australie qui m’avait rendu visite avec Samm, cet automne (deux m, s’il vous plaît, à Sammantha, Monsieur Gilles).
Moi, je sentais que cette histoire était du sérieux entre eux, et cette idée de noce en Australie me réjouissait, vous pouvez le comprendre. Mais cet animal de Ryan, plus taquin que superstitieux, ne voulait pas entendre parler de mariage aussi, à chaque fois que quelqu’un prononçait le mot de : « Mariage », il en profitait pour retarder d’un mois la date à laquelle il se déciderait à demander la main de Samm… enfin peut-être qu’il se lancerait, quoique rien n’était encore fait, encore moins décidé, pas même entrevu.
Pauvre Samm qui enrageait et qui nous faisait les gros yeux. On en était déjà à des années de retard par ta faute, mon cher Gilles.

Mon Ryan, en bon Valentin, bien décidé cette fois, promena sa Valentine à Bali profita du voyage, et j’ai cru entendre qu’il lui avait enfin déclaré sa flamme, dit qu’elle était la femme de sa vie et tout et tout … enfin, j’étais trop émue pour tout comprendre. Donc, il voulait l’épouser à tout prix. Sammantha a accepté… mais enfin, elle aurait dû punir son amoureux de son petit jeu sadique sur le « mariage ». Enfin je crois. Enfin, c’est ce que j’aurais fait à sa place, moi.
Mais, non. Elle a accepté tout de suite la demande de Ryan. Normal, mon petit-fils est si beau, et si gentil, et si intelligent, et il lui a offert une si belle bague, et les voila si bien fiancés, et le mariage est pour la fin de l’année.
Il reste maintenant à organiser ma prochaine migration.

Non mais dis donc, Ryan… Tu n’y penses pas, petit, la fin de l’année, c’est l’été en Australie ! Tant pis, on s’y fera, à la chaleur, pour votre mariage.
Mais Nanny, qu’il me disait, mon Ryan, tu n’es pas heureuse ? Pas heureuse ! Comme il y va, cet animal !
Alors, je raccrochai : « Merci les enfants de votre coup de téléphone ! »

Me revoilà dans mon petit Vigan, une pluie et un ciel bas faisant le jour maussade avec, dans mon cœur, un soleil radieux.

De retour à la salle à manger, mes larmes essuyées, je terminais les mangues confites accompagnées d’une bonne tasse de mon bon café, soi-disant le plus mauvais café du monde, comparable à celui du Musées des Offices de Florence, ce qu’affirmerait une des plus mauvaise langue que j’aie l’honneur de connaître, mais que je ne citerai pas.

Ndlr : Non, non ! Nanny n’a pas encore terminé son histoire sur sa Saint Valentin. Et, comme il faut ce qu’il faut, continuons…

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