mardi 17 mai 2016

A la tienne mon vieux !


- En admettant que tu sois riche comme Crésus, combien payerais-tu pour avoir des amis ?
- Combien, combien ! Mon pauvre vieux, mais j'en ai plus qu'il n'en faut ! Bon... d'abord, ta question mal posée pose d'emblée l'achat d'amis plausible. Non, non : ne dis pas non ! Bien. Remarque que j'ai toujours payé de ma personne pour mes amis quitte à les défendre au besoin, ce qui peut mettre en porte-à-faux avec la loi. Là ! Alors, comment peux-tu croire que l'amitié, qui ne me pèse aucunement ne me coûte pas ? Voyons !

Si je n’avais pas, d'amis ? Impossible, et là tu me connais. Si je ne savais m'en procurer ? Je mettrais les moyens pour m’en payer au moins un, tout en maquillant la transaction. Par exemple, je t'achèterais, toi mon ami, surtout pour le plaisir de pouvoir me moquer de quelqu'un sans risque ! Mais non, je rigolais, mais pas toi qui m'imaginais seul, ne trouvant plus mon équilibre perché là-haut sur mon tas d’or, sans ami avec qui partager le verre à l'amitié. Acheter de l’amour ? Demande aux parents qui, eux en connaissent un rayon. On s'achète depuis la nuit des temps, alors, pour l’amitié... impossible ? A d’autres !  Là, je ne plaisante pas. Disons que, dans certains cas, par nuit de grande solitude, la pluie, l'hiver, un bar encore ouvert, un verre offert, une très belle inconnue... Et, pourquoi pas ? Serait-ce acheter de l'amitié et plus si affinités ? Je ne le pense pas. Un début de drague, sans plus.

Moi, sans argent, et sans fausse modestie aucune j’avoue avoir plein d'amis et eu moult aventures et, attention quand même, toujours payées en retour, d'amour s'entend. Et aucune déception en amitié. Et ce n'est pas fini. Il n’est qu'à demander à Fanny, avec qui nous formons un couple cool, vraiment uni qui reçoit beaucoup, moderne, quoi ! Même que cela l'amuse et qu'elle n’y voit pas mal à mes frasques. Enfin, à ce qu’elle dit, ce qui m’arrange fort bien.
- Tu ne devrais pas en être si sûr, elle te le fera payer un jour.
- J’aimerai bien voir ça, non mais dites donc, ma chère Ménie !

Mes amis, vous mes lecteurs, cela ne vous dérangerait-il pas de m'accepter comme un véritable ami ? Merci, oui merci ! Donc, mes amis, reconnaissez que si je devais boire à la santé de l'amitié et de l'amour plus que ne pourrait écluser dans toute sa vie un honnête homme, vous comprendriez que je n'ai ni ami, ni amour ce qui vous arracherait ce délicat sourire en coin suite à cette petite impertinence. Non, non...ne dites pas non ! Et c'est pourquoi je me tais.
De plus, les amis, qui d'entre vous prendrait plaisir à me faire de la peine, vous qui prisez tant cette sensibilité qui m'honore jusqu'à me poursuivre dans cet écrit ?

(Post-scriptum à cet alinéa pour vous signaler à nouveau une habitude à prendre. Voilà : s'il est bon d'avoir des relations suivies avec plein amis, entretenir plusieurs amours à la fois est plus que déplorable, à ce qu'on dit quoique rien que pour la performance physique, l'appétit venant en mangeant, avouons que cette cocasserie soit plaisante et ravigotante. Tant que rien ne fuite.

Pourtant, si pré nouveau réjouit le veau, et qu'il est charmant de le voir batifoler à loisir dans l'herbe grasse et tendre, c'est mal de se disperser en amours diverses, j'en conviens et ne le ferai plus, honnêteté oblige et surtout parce qu'il m'est arrivé de me tromper de prénom dans des situations de tendres menteries. Mon conseil pour de telles amusettes : s'il vous plaît, oubliez les prénoms et appelez toutes vos consorts, chérie. Impérativement.

Et vous, Mesdames, vous qui aimez qu'il vous donne du chérie devant toutes les jalouses qu'il convoite, rappelez-vous que votre chéri, puisque c'est ainsi que vous aimez à le nommer est un homme normal, et oubliez ce post-scriptum qui ne le concerne pas : il vous aime, soyez-en sûre, puisqu'il vous le dit ! Pas vrai, Chérie ?)

Mes amis, si je n’en possède pas à la pelle je me les garde pour moi tout seul. Tiens, curieux que cette expression familière de posséder des amis. Par contre, se faire des copains de bistrot pour se mettre propre dans un joyeux brouhaha ou préférer se saouler en toute élégance en belle compagnie au parler mondain sans sacrifier à l'amitié, la mauvaise langue oblige, quoi de plus normal ?  Posséder des amis, charmante expression toutefois tant que l'ami ne se vante pas de vous avoir bien possédé.

Je tiens à préciser que le nombre de mes amis ne débordera jamais d’un cercle plutôt restreint. Pourquoi donc ? Mais, par commodité, la gestion de l’amitié se révélant difficile et puis, trop c’est trop. Que faire si certains s’attristaient en découvrant cet écrit et se sentaient hors du cercle ? Rien. Ils n'auraient qu'à se défâcher sans pleurnicheries. Voilà, c'est dit. Quant aux autres ? Qu’ils continuent à se prendre pour mes amis qui, dans le doute et l'espoir ne pourraient m'en vouloir, je le sais et, le temps aidant et Dieu voulant devenir des proches. Et qui sait, de très chers amis.

En parlant d'encombrement d’amis,certains ne comprennent pas car j’ai susdit que je ne m’entourais que d'un cercle restreint se comptant sur les doigts des mains. Suffisant, n’est-ce pas ? Et encore là, je me vante un peu. Notez que ma gêne tient plus au fait de me mettre à leur entière disposition et aux petits soins pour eux, l’amitié exigeant beaucoup et, vous l’avez éprouvé : un seul ami peut vous prendre tout votre temps. Alors, en avoir autant que Valls et Dieudonné, que je vous dise l'éreintement : dans la tristesse pour l'un, la félicité pour l'autre.
Ne dit-on pas qu’il faut, de ses amis prendre soin ou accepter de ne pas en avoir ? Ah, là ! Mais, trop d'amis nous ferait aussi un trop plein d'ennemis en accompagnement, on ne peut pas plaire à tout le monde.

Admettons que vous n’ayez rien saisi. Tant pis, mais revenons à cette difficulté à entretenir des relations suivies. Par ma démonstration j'aimerais vous faire comprendre la différence qui oppose la simple amitié de l’amour qui se voudrait parfait, tout au moins dans les premières approches, ces temps de la découverte où l’on ne fait encore l’amour qu’avec ses mains, les doigts se caressant, l'amour planant. Et voila qu’ensuite, nous rapprochant du soleil tel Icare volant toujours plus haut pour atteindre cet inaccessible qui voudrait que l'autre change par amour pour vous… et puis aie, patatras. La chute ! L'autre, cet autre vous-même des premiers jours qui tant vous transportait devient importun dans votre lit d'amour. Sa faute ? Avoir voulu vous plaire, par amour de vous. Dommage pour le couple que le mieux soit l'ennemi du bien, et voyez ou peut mener l'abandon en amour. A l'abandon !

Maintenant, revenons sur terre avec un sujet pour le Baccalauréat. Choisissez et justifiez :

1°) -Parler de l'amitié finit toujours par un discours sur l'amour. Pourquoi ?
2°) -Si l'amitié amoureuse existe, alors l'amour en toute amitié serait du domaine du possible.(G-P KHIAL dixit).

Développez. 

De l’amour en sa survivance ? Peuchère, je ne donne pas cher de sa peau car il s'inscrit dans le temps, entre celui d'avant et celui d'après. Voilà pourquoi il passe, sa force résidant dans cette nécessité essentielle de partage d'un amour doux, sa faiblesse dans la passion violente. A contrario, l'ami vivant au pays des certitudes, considérant les tracas de la vie comme tous surmontables n'exige rien en retour ni veut vous voir évoluer en mieux, vos défauts faisant votre plus.

Aussi, bienheureux celui qui cultive l'amitié avec ses amis et met tous les jours une pierre blanche dans l'Eden commun pour le protéger, mais toujours ouvert sur l'intrus !
Mais, de l’amour ? Parlez-moi-z-en pas de ce paradis qui finira bien par apparaître comme enfer en filigrane dans les "je t'aimerai toujours". Oui, à jamais mais jusques à quand ?

-Et à la tienne Etienne, à la tienne mon vieux ! Et à nos amours.

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