lundi 4 février 2019

l'An un... le vertical.-7

1ère Solution à la crise : la version Macron fait le constat que la crise étant avant tout mondiale, il conviendrait d'adapter la France au nouveaux défis en simplifiant les rapports dans le monde du travail pour les apaiser, en favorisant les entreprises pour les rendre plus compétitives et lutter contre le chômage puis d'aider les jeunes en revoyant le système de l'imposition pour une solidarité plus efficace, toutes ces mesures s'accompagnant d'une cure d'amaigrissement des services publics pour les rendre moins dépensiers. L'erreur de Macron aura été cette surtaxe sur les carburants pour la transition écologique, un mensonge.

Cette politique d'urgence absolue, rapide, donc brutale ne s'embarrasse pas d'avis ou de négociations, aussi les ingrédients qui définissent le populisme sont ici présents : reprise du pouvoir par et pour le peuple dont on serait la seule voix, représentants issus de la société civile sans formation politique antérieure, doctrine politique ni de droite ni de gauche, prises de décisions unilatérales, constat de la faillite de la République et des anciens élus déconnectés du peuple, gouvernance plus morale
Les mesures pour calmer la colère des Gilets-jaunes prises trop tardivement et sans concertation ne répondant pas aux revendication, le mouvement qui se durcit. 
 
Dénigrant les corps intermédiaires (Mairies, Sénat, syndicats…), Macron leader extra-lucide gouverne seul pour ses partisans, ne prenant aucun avis des élus de l’opposition, des corps constitués, des associations républicaines. Pour combattre la crise il estime qu'il conviendrait donc de réduire les impôts en économisant sur la solidarité et sur les services publics pour ensuite les privatiser. Ainsi, en favorisant  les riches on espère fortement qu'ils réinvestissent leurs fortune dans les entreprises pour remettre la France au travail. 

Partant d’un bilan lapidaire des politiques antérieures, le chef de l’Etat impose cette solution et la justifie par l'urgence qui commande, d'où une frénésie de réformes en tous genres et en même temps dont la plus importante prise par Ordonnances. En reconditionnant le Code du Travail en vue de faciliter la mobilité, et donc l'emploi il n'aboutit qu'à simplifier et faciliter les procédures de licenciement. En même temps, on évitait le débat parlementaire et de longues négociations en décrédibilisant les syndicats, la rapidité des ordonnances prévenant toute possibilité de mobilisation des salariés contre cette réforme. Il avait réussi son coup par son intransigeance avec la SNCF, il réitérait.

Cette politique simpliste par le dumping social pour les multinationales et les nantis, la sur-taxation des couches moyennes et la désocialisation des heures supplémentaires, l’équilibre du budget se réalisait au détriment de la fonction publique et de la solidarité nationale. Les petits patrons qui emploient le plus de travailleurs et pour qui augmenter les salaires c’était mettre la clef sous la porte sont devenus les alliés objectifs des gilets-jaunes dans une lutte des classes inédite !

Tout en même temps, à toute vitesse, sans la concertation indispensable avec des experts et des gens d'expérience, déjà qu'il était omnipotent il se veut en plus omniscient sans tenir compte du temps nécessaire à la transformation des pratiques, à l'évolution des mentalités et à l'acceptation des mesures prises.
Le populisme présidentiel se donnait pour but, et au nom du peuple de mieux gérer une crise économique dont les experts mondiaux ne s'accordent ni sur les bilans ni sur les propositions de sortie et qui serait, d’après des analyses partiales et partielles de notre Président liée seulement à une crise morale et à la mauvaise gouvernance antérieure de la France suite à la gabegie, aux affaires et à la captation du bien commun du peuple par les élus et les élites en oubliant qu'il en a fait partie en tant que ministre de l'économie et des finances. 

Comme les Gilets-jaunes qui s’organisent sans s’organiser tout en s’organisant par les réseaux sociaux du Web, Macron choisit ses députés de laREM sur Internet, ceux-ci se comportant depuis la législature encore et toujours en délégués du peuple sans le visiter ni en prendre aucun avis. Leur débat constituant irréel adoptera, telles quelles les propositions de  campagne du candidat Macron qui proposaient une gouvernance plus proche du peuple, plus juste et plus morale, se considérant tous comme les rénovateurs de la Vème République légitimés par les urnes.

Macron concentrant tout le pouvoir, gouvernant seul faisant fi du rôle qui lui est assigné par la Constitution, contrôlant tout et donc ne contrôlant rien notre Président ne peut nullement s’étonner du Macron, démission. Il voulait qu’on aille le chercher ? Les Gilets-jaune lui ont bien répondu. Mêmes causes, mêmes effets causés par une politique inégalitaire, injustifiée, la morale et le peuple n’ont rien à gagner avec notre jeune Président.
Sa gouvernance verticale n'est qu'une sorte de populisme éclairé qui n'a plus rien à voir avec la gestion républicaine qu'impose la Constitution. C'est pourquoi, se plaçant hors cadre de la République il ne peut répondre valablement à un groupe social qui, lui même se met hors cadre constitutionnel et dont la seul loi serait celle du Peuple.

Le peuple, il en est bien question. Rappelons que ni Macron, ni les gilets-jaunes ne peuvent se revendiquer du peuple, sachant qu'ils s'en sont coupés volontairement et que le parti des abstentionniste, nonobstant l'opposition républicaine serait le premier parti de France que personne ne peut représenter valablement puisqu'il ne s'exprime pas. 

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