mercredi 6 janvier 2016

Je ne suis pas Charlie.


....car franco-algérien, et à l'insu de mon plein gré ! 

Suivez le raisonnement d’un type issu d’Algérie d’avant 1962, et deux fois français de droit car soi-disant né, et dans le département de Tizi-Ouzou, et de père et mère inconnus.Voyez que je vous la baille belle, n’est-il pas ?
Problème il y a quand même : alors que je n’ai rien demandé, je demeure, de par la Constitution algérienne, toujours de nationalité algérienne, statut encombrant dont, le français que je suis ne pourra jamais se défaire.

Imaginons un seul instant que René ait pondu une peinture en noir et blanc de Dieu s’enfuyant, Kalachnikov en bandoulière, la soutane tachée de sang avec, en exergue un texte génial, car très court à la Dieudonné, du genre : « L’assassin court toujours ».
Qui ne dirait que c’est du  Charlie, jusqu’à cette ambiguïté existentielle d’un Dieu revêtu d’une aube chrétienne ou juive que certains voudraient confondre aussi, et à juste titre, avec une gandoura musulmane ? Et que dire à ceux qui, voyant tout en noir, nous aimeraient jusqu’à nous assassiner pour nous apprendre à vivre en bons croyants ?

Vous me suivez toujours ? Bien. Continuons. Après avoir communié au Temple de l’Oratoire de Paris, dimanche dernier, et encore tout interloqué, je sus pertinemment, rien qu’en trempant ma lèvre supérieure dans la coupe de bénédiction, que Jésus était revenu pour nous changer le vin en jus de raisin. De même, je reçus une révélation divine et demandais à René Bouschet de vous la représenter en dessin dont je vous donne la primeur, ne serait-ce que par l’idée.
Mon malheur sera que ce dessin ne viendra pas à temps pour cet article car René, aux abonnés absents, fainéantiserait en poursuivant ses vacances sabbatiques d’hiver, par suite d’une arrivée tardive de la neige.

Or donc, alors que j’étais en pleine communion avec ma coupe d’alliance au jus de raisin, abomination des abomination, je vis le ciel s’entrouvrir et aperçus Golgotha et ses oliviers dans les nuages et trois croix plantées portant des crucifiés décapités avec le cimeterre encore tout dégoulinant de leur sang innocent. Aux pied des croix se tenait un pilote de l’armée royale d’Arabie Saoudite en tenue verte comme le drapeau national, casque de combat et visière rabattue comme tout bourreau qui se respecte se doit de paraître civilement avec, au lointain, toute une belle escadrille de Rafales et cette légende :
-Tout ayatollah saura ainsi que le glaive d’Allah et les bons avions français protègent le royaume d’Arabie.
Mon Dieu, Hollande, la France associée… on avait bien besoin de cela !

Je ne voudrais pas charger le dessin, mais sachez que, dans ma vision était un tag peint en vert-fluo qui, sortant d’un nuage tout banc affirmait, candide : « Peut-on encore croire en Dieu sans sa tête ». Je remarquais tout de go le manque du point d'interrogation. Peu importe car un autre plaisantin, sans nul doute un expatrié français anonyme complétait le tag en couleurs bleu-blanc-rouge d'un :
-Fête (sic) comme Saint-Denis (re-sic), décapité à Montmartre : prenez votre tête sous le bras et allez vous ensevelir vous-même plus loin.
Et un autre, inhumain, (quoique pour être inhumain, encore faut-il être humain), avait barré le « vous faire ensevelir vous-même plus loin », ce qui est une impossibilité dans tous les cas de figure possibles, vous en conviendrez et avait rectifié, en toute justesse, n’ayons pas peur des mots : « …et allez là-bas voir si j’y suis ».
Que d'horreur, dans cette libre expression !

Or donc encore, Hollande ayant été, comme Hérode, informé de la possibilité de la naissance de ce dessin, demanda à Valls, son Mage, de me faire ma fête pour une possibilité de présentation future d’image encore en gestation, mais à caractère subversif certain. Le renseignement policier et la dénonciation anonyme retrouvant toute sa vigueur et sa bonhommie d'avant guerre, on trouva donc un procureur et son juge qui voulurent bien poursuivre et me condamnèrent (séance tenante et sans autre forme de procès) à une peine symbolique de 0 (zéro) jour de prison, par souci des deniers de la France, mais avec déchéance de ma nationalité et expulsion immédiate vers l’Algérie. On ne pouvait faire moins.
L’Algérie, par humanité légiféra dans la nuit et, par une vote antidaté, décréta que la nationalité du sieur Gilou n’était qu’honorifique et ne permettait en aucun cas à la France d’expulser le quidam. Aussi, elle retourna le colis à l’envoyeur avec demande d’accusé de réception.

Depuis ce jour, réhabilité dans ma nationalité, la France ne pouvant me rendre apatride, la Présidence de la République m'octroya la Légion d’honneur et, la Patrie m'ouvrant grand les bras, j'eus à nouveau la permission de faire de l’humour laïque à la française pour redevenir, de droit, un Charlie, ce qui fit bien ricaner Charb et ses copains.
Merci donc à l’Algérie et à la France qui me permettent de rajouter ceci :

-Que tous ceux qui se sentent plus citoyens des paradis artificiels* que français aillent se faire pendre chez Daesh en Syrie ou en Arabie saoudite pour les fous d’Allah, à Jérusalem pour les fous de Jehova, et à Rome pour les sectateurs fous du même Dieu. Et qu’ils y restent avec défense expresse de revenir commettre des attentats. 

*Ndlr : tous les paradis sont artificiels car seule la foi les justifie. Ah, voyez comme je suis encore et toujours philosophe, en 2016.

Quant aux binationaux, pourquoi les renvoyer à Daesh après les avoir condamnés et déchus de leur nationalité ? Pour qu’ils nous reviennent encore plus salopards et tueurs de masse ? Allons, enfants de la Patrie, gardons-les en prison, au chaud. Ainsi, on sait où ils sont et pas besoin de les chercher et de leur courir après encore une fois.

Comme le dit si justement Julie, ma fifille : gardons nos ordures et faisons le tri sélectif. C'est bon pour la planète.
Et que tous vos souhaits se réalisent en 2016 (et même ceux qui n'ont pu se réaliser en 2015). 
                                     ________________
Pour rappel, voici Drapeau de l'Arabie saoudite  avec son sabre, à ne pas confondre avec celui de Daesh, moins démonstratif.

 





           

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire