dimanche 19 mars 2017

Le Voleu d'Edf - 2

Revenons à notre ami, le Voleu d’Edf. Mon ami René se plaindra encore :
-Trop long. Toujours parturiente. Accouche. Dépêche-toi d'aller au fait. Un sujet court nous intéresse mais, de tes pérégrinations… Bien de nous parler de ton expérience humaine comme d’un voyage hors du temps et dans l’inconnue, mais qui se voudrait plaisant. Nous raconter trois ans sur Mars pendant trois longues années… tu fatigues et moi, j’ai envie à un moment de prendre une navette pour rentrer à la maison. Je ne pisse bien que chez-moi. Tu saisis ?
Mon bon René, tu as bien raison. Toi, tu es resté « jeun’s » et, comme eux, tu as appris à aller à l’essentiel, à synoptiser et tes dessins et tes caricatures font preuve que tu sais comprendre et expliquer d’un seul trait de crayon. Pas moi.

Croire que l’expérience personnelle de mes lecteurs devrait les amener à saisir facilement les tenants et aboutissants de mes histoires ? Possible mais, si en peu de mots quelqu’un arrivait à m’expliquer les deux costumes à 13.000 euro de François Fillon et cet entêtement à se faire le moralisateur de la vie politique, si ce n’est par « C’est le voleur qui crie au voleur » pour qu’on ne s’intéresse plus à lui, je pense qu’on n’aura rien compris à la gravité et à la banalité des motivations et des actes de cet individu méprisable, le mot n’est pas trop fort surtout lorsque l’on sait qu’il persiste à vouloir devenir le premier des français.
Par là, ce monsieur nous fait bien saisir que nous sommes tous des voleurs de la nation et, vouloir me mettre dans le même sac, ainsi que tous ceux qui voteront pour lui, c'est ça qui est méprisable. Qu’il parle pour lui, non mais dites donc !

Si je ne posais correctement la situation, si je ne trouvais un cadre et des critères nécessaires à la compréhension du phénomène Fillon, et c’est est un, si je ne le resituais pas dans le temps et les mœurs de l’époque et leur changement et, ne faisant qu'appel à mon expérience personnelle j’affirmais uniquement des convictions bancales, je ne comprendrais jamais ce triste sire qui se montre si redoutable parce que, tous nous lui pardonnerions en étant comme lui, alors je passerais à côté de ce :  
-Tout pour ma gueule, rien pour les autres et, mon Dieu surtout qu'il n'en reste rien de rien ! Oui, Fillon la grenouille de bénitier, mais grenouille d'expérience quand même... ou d'expédients, je ne sais, mais Fillon et Mathieu nous le mettraient bien profond.
En somme, même si comparaison n'est pas raison, Fillon et Mathieu, même combat, tous deux volant l'usager, et pourquoi pas ?
Le Moi, d’abord ! du Fillon de la France ressemble à celui du Mathieu, celui d'EDF et on croirait entendre mon beau-père lorsqu’il  tendait son assiette à belle-maman. Mais lui, tout viticulteur honnête qu’il était, catholique fervent qui n'allait pas à la messe comme Fillon et Mathieu n'aurait jamais osé voler un pauvre à qui il réservait une place à sa table, toute religion mise sous le boisseau. Et, ce n’est pas une boutade.

Oui, Fillon premier des voleurs exige de devenir le Président d’une république foutoir, avec des français riches qui refuseront de payer toutes leurs contributions obligatoires à la société en détournant les impôts que les petits aimeraient bien minorer sans jamais y arriver, une France qui mérite que les puissants et les responsables politiques la pille sans merci, sans vergogne tout comme lui, tant elle est désabusée et ne contrôle plus rien. 
Des excuses ? Mais, c'est parce que ces Messieurs daignent s'occuper de la chose publique devenue leur propre affaire, leur chasse gardée. Oui, le monde en sa morale a bien changé et nous n’en étions pas encore conscients ? Merci François, on suivra tes pas.
En fin de compte, j’aimerais faire comprendre à mes lecteurs, d’abord que la morale a évolué, ensuite que je trouve le François Fillon, perspicace, courageux et très humain. La preuve en est qu’il nous vole allègrement et que ça ne nous fait ni chaud, ni froid. Au moins, il fait quelque chose de sa vie, lui.

J’en reviens à notre voleur, MATHIEU son nom, trait d'union suivi de Voleu, sa qualité que j’écrivais sur mes nombreuses lettres recommandées avec accusé de réception que je lui adressais à l’Agence Edf de Janval. Il n’eut jamais la politesse de me répondre. Que lui avais-je fait ? De même, ses chefs que je tenais au courant par le même moyen se comportaient comme savent si bien le faire toutes les administrations pour ne donner aucune suite, et ainsi croire étouffer l'affaire pour qu'elle meure d'inanition. Pas de ça avec moi, Messieurs.
Attention quand même car, si j’écrivais sur l’enveloppe : Monsieur MATHIEU-Voleu, Agence Edf – Janval 76200 DIEPPE, je tenais à donner du Monsieur à ce fesse-mathieu. La politesse, vous comprenez ?
Las, il fallut me résoudre à me déplacer pour rencontrer EDF, un grand Machin. Mathieu Voleu, dès qu’il m’apercevait s’éclipsait, comme si je le dégoûtais et ses  chefs injoignables, à croire qu'on ne travaille jamais à Edf lorsque l’on est responsable, mais responsable de quoi ?

Pour en revenir au père Auguste, 70 ans et ses soucis de coupure d’électricité, je l’accompagnais à l’agence. Mathieu, pas encore Voleu nous fit attendre un bon moment puis nous reçut en bon professionnel, chaleureusement même.
-Monsieur Auguste Pigeon, vous avez un souci, je crois. Monsieur… votre fils ?
-Oui, mon fils.
En sortant, je m’inquiétais. Pourquoi ton fils ?
-J’aime pas ce type. Il te serre la main trop fort. Doit pas aimer les bougnoules (quelques relents de la guerre d'Algérie, à l’Auguste. Négligeables car compréhensibles, il était si jeune alors).
Nous quittions le bureau de l’agence de Janval soulagés. La mensualisation partirait au 10 du mois suivant mais, problème il y avait car Edf ne pourra pas effectuer le premier prélèvement, suite aux délais trop courts. Vous prenez les chèques, alors ? Non, messieurs, avec l’ordinateur, comprenez qu'il conviendrait... oui de faire tout un tas d’opérations et, le temps que le chèque prenne effet, vous risquez la coupure de la fourniture électrique, puis la remise en route du compteur. Je ne garantit rien et rien n’étant gratuit, n'est-ce pas. Vous comprenez ? Non, évitons. Revenez me régler la somme en liquide. Assez rapidement ? Oui, et à moi personnellement. Cela ne vous pose pas problème ? Bien, on fera comme ça, mais ne tardez pas.
-Auguste, pense à amener ces 400 francs. Sans faute. Merci, Monsieur.

Et Auguste s’est exécuté. Et moi, confiant dans la probité des agents publics et en Auguste qui s'acquitterait. Il devait en avoir un, d'acquit, n’est-ce pas ?

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