vendredi 29 novembre 2013

La prison à flux tendu, please* !


Ce n’est pas chose de petite importance que de vouloir légiférer sur la sécurité et sur le punissement* des fauteurs de trouble à l'ordre public, Madame the french Minister of Justice.
*Jolie forme vieillote.

Concernant la salubrité publique, il conviendrait de désengorger rapidement les prisons de tous détenus en fin de vie, malades ou trop âgés, en les dirigeant vers les centres hospitaliers, et que les fous à lier soient mis en l'asile psychiatrique.
Cette mesure serait confiée à vos Procureurs généraux ce qui leur donnera du travail en plus, mais ne les tuera pas à la tâche. 

Mais des victimes, qui s'en soucie ? C’est simple, gente dame Christiane. Il suffirait d’associer les Associations de victimes dans une commission consultative qui travaillerait avec le Parquet général et le Directeur de la prison.
Vous criez au génie ? Vous avez raison.  Cela me gêne quelque peu mais je vous remercie, très gracieuse dame Taubira. 

Votre Credo concernant les jugements sera iceluy : rendus contre les individus, les peines ne se pourront partager avec quiconque. Voilà pourquoi, Madame la loi ré-affirmera qu’un détenu=une cellule et une entrée=une sortie de prison ! Par automatisme.
Cette avancée, outre qu’elle règle tous problèmes de surpopulation et de manque d’effectifs en gardiens, est de bonne justice. 

Ainsi, en renvoyant les fous, les trop âgés et les incurables, chère, chère Madame le Garde des Sceaux, vous entrevoyez par là-même l’inutilité de construire et de recruter des gardiens. 
60.000 cellules suffiraient à 60.000 détenus. Ainsi, vous conformant au droit européen tout simplement et par des économies des deniers publics, vous restaurerez les droits de l’Homme en prison. 

Chère Madame Justice, qu'attendre de vos successeurs? Soyez visionnaire. Pariez sur le longterme (en un seul mot, je vous prie), et les progrès de l’humanité, place Prince Beauveau. On dit place Vendôme? Dommage.
Le Prince Beauveau, était cet Intendant du Languedoc de Louis le XVème qui visita la prison de la Tour de Constance où des prisonnières huguenotes croupissaient. Emu de la détresse et de la misère, horrifié des conditions dans lesquelles ont tenait enserrées ces pauvres femmes pour raison de religion, il les fit libérer.

La république s’est encore trompée : c’est le Ministère de l’Intérieur qui est situé à la Place Beauveau. Pas normal. Crotte de bique cévenole huguenote !  

Pour nos prisons, sacrifiez donc aux idées de Voltaire et aménagez une solution humaine car, quoique vous fassiez, quelles que soient les réticences, la prison sera réformée obligatoirement par le progrès social, quand bien même d’autres ne songeraient qu’à incarcérer encore plus, et donc  à bâtir de nouvelles Maisons d’Arrêts.   

Madame, les conditions dégradantes de l'incarcération, les juges la connaissent. Illégales, indignes de la France, nos robins tombent eux-mêmes sous le coup de la loi pour traitement inhumain. Assainissez la situation catastrophique du milieu carcéral sans apport d’argent et commencez à vider les taules, seule soupape de sécurité. 

Les révolutionnaires incarcéraient dare-dare, à la SARKOZY-DATI. Constatons "qu’à aucune époque de l’histoire de France, il n’y eut autant de prisons que sous la Terreur. On en créa de nouvelles : au Luxembourg, dans le couvent des Carmes, dans celui des Madelonnettes, à l’hôpital Saint Lazare… Elles étaient pleines de détenus, promis au tribunal révolutionnaire, c’est à dire à l’échafaud de Sanson… ».
Paul GINISTY (cité dans Les évasions célèbres de Maurice RAT. Gauthier-LANGUEREAU, Paris). 

Seuls, les imbéciles confirmeront l’utilité des prisons puisque les prisons en sont pleines, disent-ils. Quand aux pauvres, aux vieux et aux fous, ils savent que la malchance de la mal-vie les envoie en taule.
Les révolutionnaires, plus pragmatiques ne construisaient pas mais détournaient des édifices en prisons. Avec la guillotine qui désengorgeait ces centres improvisés à bas prix.  

Remplir, la prison oui… mais vider à la même vitesse. A flux tendu. Comme toute entreprise moderne : les stocks surchargent inutilement les coûts de revient. On le savait à l'époque de la Terreur.
Alors, Madame le Ministre, ce qu’ont su faire nos aïeux, pourquoi pas nous ? Moins la guillotine, nous sommes d’accord, n’est-ce pas ? 

Dans le cadre d’un détenu entrant, un détenu sortant, la charge de la mise en prison reviendrait au Procureur général, et la sortie incomberait au Directeur. Chiche, ma chère Christiane, on le fait : une cellule par détenu ? Et pas besoin de construire.
Et puis, Christiane, imaginez l’espoir dans toutes nos prisons de France :
Une entrée ! Ouais, chouette les gars, un détenu va sortir grâce à un imbécile qui y entre ! Ainsi, tous se tiendront à carreau pour bénéficier de la sortie anticipée. 

Alors, au fronton des prisons de France, le drapeau français et son cousin européen, entremêlés, ainsi qu’une odeur de sainteté et d’espoir flotteraient au vent de la liberté.
Pour une fois que l’espoir et la sainteté s’uniraient pour ne pas sentir la rose, à tout le moins. 

Une cellule, un détenu. Et, barka*. En attendant, gérez cette chienlit, chère Christiane, comme une entreprise privée, à flux tendu. Merci pour nous.
 *barka= assez. 

De Pont-d’Hérault le  novembre, an de grâce 2013.
Un 29 novembre 2013 sur la terre.
Dessin de l'ami René BOUSCHET : C'est ça! marrez-vous!... C'est pas demain que vous aurez une cellule individuelle!
 

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