jeudi 8 mai 2014

Sécurité routière*.


Dessin de Charb
-Beaux gendarmes, la prévention serait-elle compatible avec le bistrot ?
 -Enfin, Monsieur Patrice. Il faut se respecter pour faire respecter son uniforme. Alors, les bars... 

-Mais, pourquoi lui et pas vous? Si au moins, il se juchait sur un tabouret de piano-bar pour y faire ses vocalises et autres gargarismes. Si au moins il se rendait utile, non ?
-Mais parce que c’est un simple… oui, un simple raisonnement qui vous le fera saisir : vous allez en uniforme au bistrot, seul ? Au moindre problème, votre parole sera démolie par le plus petit avocaillon.
-Mais enfin, vous êtes assermenté. 

-Ce qui protège le gendarme, ce n’est pas l’uniforme mais d’être toujours en couple, en duo, devrais-je dire, pour se rendre au bistrot, et dans un but précis. Et ne jamais s’asseoir sur un tabouret, ne pas consommer et n’y rester que le temps strictement nécessaire à la mission. Et, surtout ne pas accepter une boisson offerte. Tout bistrot est un no man's land, pour nous.
-Mais, on se connait. Je pourrais vous offrir un café, une orangeade, par exemple, se tutoyer comme Vigilante le fait avec ses copains. Pourquoi pas ?

-Certaine mauvaise langue, tel  un certain Rolando que je ne citerai pas pour ne pas vous faire de la publicité, pourrait dire dans son blog que nous prenons des cafés arrosés au Cognac, des orangeades servies améliorées de Vodka, et autres jus de tomate à la sauce bloody Mary et que nous serions copains comme cochons.
-Vous croyez ? Mais, ce Zéro, quand il vient au Lagon, il dit faire de la prévention. Il prend l’immatriculation des copains pilotes de boisson et, s’ils sont mal garés sur le tarmac, par inadvertance, il les sonne au téléphone !  

-Nous avons d’autres façons  de vous sonner, croyez-le ! Celà, Monsieur Patrice, est pseudo-prévention. Tout flic s’interdit de copinage. Ah, vous voyez, et le dites vous-même : vous êtes mal garé et donc, vous dérogez à la loi et le saviez pertinemment. Vous voyez sur votre portable qui vous appelle, vous ne décrochez pas et vous dites à vos copains de bistrot :
"C’est l’autre Zéro. Je ne réponds pas. Pour rigoler!". Et lui : 
"Mais, pourquoi tu n’as pas décroché ?"... Et vous : expliquez-lui que vous étiez en bonne posture avec Blondie, toujours pour rigoler, quoique!
Et le tout pour un pastis offert à un Zéro, qui ne sait pas qu’il l’est ? Pas bon, tout çà, pas bon pour l’uniforme.

-La peur du gendarme, voilà la prévention. Vous n’êtes pas arrêté aujourd’hui par ce barrage ? Vous le serez demain. C’est mathématique. Vous n’étiez pas en règle aujourd’hui ? Ne parlez pas de chance… Ce sont les autres conducteurs qui en ont eu, ce jour, parce que auriez pu être cause d’accident. Vous êtes prévenu : mettez-vous en conformité avec la sécurité, la vôtre et celle des autres usagers, et ceci est bonne prévention. 

Un gendarme qui parle autant, est-ce normal ? Et pourquoi pas ? Il fait ce qu’il veut, non ?
-Et puis, Monsieur Patrice, l’uniforme pose problème pour nous aussi. Surtout depuis la loi sur le mariage pour tous. Nous plaisons aux femmes, croyez-moi. Mais, pas qu’aux femmes. 
Alors, se faire draguer dans un bistrot, voyez la gêne occasionnée à nos jeunes et beaux gendarmes rougissant en leur bel uniforme bleu lorsque approchés par de jeunes éphèbes. Tentant, n’est-ce pas ?Et toutes ces amoureuses de nos gendarmettes ? Quel pastaga ! On n’en sort plus de votre bistrot, Monsieur Patrice. 
Halte-là ! Danger ! 

En aparté, gentil gendarme me révèle un scoop : l’Inspection Générale de la Gendarmerie plancherait sur un communiqué officiel en prévision du tout premier mariage gay en brigade, noces qui ne sauraient tarder ! Admettez qu’il n’y a pas de raisons que les gendarmes ne puissent s’aimer aussi… 
... (Et, il me dit encore, sans avoir l’air d’y toucher, que je pourrais être contacté pour donner un coup de main à l’écriture du texte. Mais, chut, laissons l’amour faire son chemin)… mais, attention, après une demande officielle auprès du chef de brigade qui transmettra au chef du groupement, qui fera remonter au chef du corps de Légion, puis à l’Inspecteur général de la Gendarmerie, ensuite aux ministres de tutelle (Défense et intérieur) qui transmettront à  François III notre bon Roi-Président de France et du Mali enfin réunis. Ouf !

Rassurons ces gais militaires gays. Si la réponse ne se perd en quelque oubliette de l’Elysée ou placards ministériels, elle leur parviendra au lendemain de leur mise à la retraite d’office qui ne saurait tarder. Et avec les condoléances, oui, les sincères condoléances de Madame le Ministre de la Justice, n’en doutons pas.

-Mais, avec le beau sexe, vous vous montrez prévenants. Est-ce encore de la prévention?
-Enfin… prévenant, prévention, ne jouons pas sur les mots. Sachez que nous n’arrêtons pas plus les pauvres que les riches mais les vieilles voitures pourries des pauvres qui sont plus dangereuses, plus nombreuses et qui nous font un beau tableau de chasse : ne nous voilons pas la face. Mais, en toute prévention.
-Ah, bon ! Voyez-vous ça. 

-Concernant les jolies bergères égarées sur nos routes, la statistique parle encore. Elles sont toujours dans de très belles voitures de luxe, neuves et puissantes. 
La pratique dit qu’on ne devrait pas les arrêter car elles sont bien entretenues… Les voitures aussi ? Les voitures aussi, mais la curiosité nous pousse à l’inspection. Que feriez-vous tandis que l’ennui vous guette à battre la semelle sur le macadam ? Allons, Monsieur Patrice, même pas à l’occasion, pour voir, comme au poker ?
Et ces yeux qu’elles vous font…de vraies biches. Adorables !

-Nous avons mission d’arrêter. Alors, nous arrêtons, ne serait-ce que pour montrer à ces dames le risque que leur beauté fait courir sur la route. Une belle conductrice détourne votre attention, et voilà l’accident. Vous vous crashez, tel le Vigilante Zéro sur le tarmac, puis allez prendre un petit jaune en cordial. Vous buvez trop, et paf ! Contrôle d’alcoolémie… 
Voilà pourquoi nous demandons aux belles dames de ne jamais sourire au volant.

-Et puis, quel gendarme ne rêve de la Princesse Charmante et de jouer à la poupée qui dit non, si elle veut bien ? Notre uniforme ne doit d’aucune façon cacher notre humanité. 
Voyez, mon cher Patrice, je m’égare, je m’attendris et ce n’est pas professionnel. 

-Je sais. Je l’ai remarqué dans «Belle dame et Beau Gendarme» mais c’est si rassurant. 

Le dessin de Charb: Descente.                 
-Je peux pas prendre votre plainte, c'est l'heure de l'apéro... 
-Mais, hier on m'a renvoyé parce que c'était l'heure du digéo...
-Bah, venez entre l'apéro et le digéo !
-Oh, non ! J'aurais trop peur de tomber pendant le trou normand !
-Allez-y ! Insinuez qu'on boit, tant que vous y êtes !
 

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