lundi 2 novembre 2015

Voyage à Florence 2015.


À Sylvia, du Couvent de San-Marco et à Maddalena, de la Basilique de Santa-Croce, nos guides qui nous firent mieux aimer Florence, la belle d'entre les belles. Et, je n'oublierai pas Danielle, mon gentil guide français, si amoureuse. 
De Gilles, votre gentil guide de Florence. 27-31 octobre 1975.

Ici vous verrez la beauté de Florence chantée par Maddalena et Sylvia, toutes deux florentines* et gardiennes de musées qui partageront avec nous leur amour de la cité et qui, lorsque nous oserons un timide applaudissement, nous remercieront d’un regard baissé, tout d’émotion contenu.

*Florentines... toutes les deux ? Ma, si non e vero, e ben trovato. No ?

C’est à Florence et sur l’Arno que je suis revenu ce 27 octobre 2015, pour 4 nuitées. Il m’en aura fallu des années pour comprendre pourquoi j’ai toujours poursuivi la beauté de mes assiduités. Et tant aimé Florence.
Je m’exprime bien mal ? Qui m'en voudra car, à dire vrai, j’ai toujours espéré la beauté plus que la renommée, la puissance, la gloire. Ou la richesse. Et même, l’amour. Alors, à bien parler de tout ce qui actionne l'humanité...

... à l'impossible, suis-je tenu ? Mais comment vous dire Florence, ce monument d'histoire de la chrétienté et des arts, cette cité souveraine depuis la paix de Constance (1183), première capitale du Royaume d’Italie (1865-70) ? Et pourquoi s’y attacher à la décrire, et comme si cela se pouvait ? Parce que vous vous trouvez dans la plus belle ville du monde que Napoléon avait voulue française et qui devient, le 25 mai 1808, chef-lieu d'un de nos départements, l'Arno ? 

On ne peut décrire ? Alors, pourquoi ne pas simplement admirer la cité du Belvédère ou de la Citadelle se mirant dans ses eaux, les lumières du Ponte Vecchio s'y reflétant à la nuit ? Vous aimez alors Florence, aussi vous comprenez les Médicis et l’Empereur Napoléon qui voulurent se la marier. Même si c’était de force. Et pourquoi non ?

Je n’ai jamais su pourquoi les femmes de ma vie ont toutes voulu me faire découvrir Florence. En 1973, en voyage de noce à mes 28 ans, Florence la ville en ses merveilles se relevait lentement, grâce à la solidarité internationale et aux « anges de la boue », de la grande crue du 6 novembre 1966 qui avait noyé et ravagé tout le quartier de Santa Croce, et alentours.
Mes femmes, enfin, si je peux dire, toutes mes amoureuses auront eu un rapport bien singulier à Florence, à l’art, à l’écriture, à la parole, à la beauté, et aux couleurs. Et aux nuances de la vie. Pourquoi étaient-elles ainsi, et est-ce si important de le savoir ?

1973, entre Natale et Capodanno, peu de touristes américains ou français dans les hôtels, les restaurants et les rues de Florence. Et moins de musées ouverts. Une police omniprésente près des lieux de vie et d’affaires. Gênante, même. Que des européens, les touristes ne se bousculant pas dans une Florence toujours aussi belle et il me reste encore, caché au creux des souvenirs, la splendeur des marbres noirs et blancs de la Cathédrale Santa-Maria del Fiore et son Duomo, le baptistère de Saint-Jean, sorte de grande verrue sur la place, le Ponte Vecchio, et toute la douceur de l'huile d'olive toscane.

La vie était calme, en nos années 1970 puis, 42 ans plus tard, tout me semblait toujours aussi agréable. Dans mon souvenir, rien ne manquait, de la Cathédrale, du Parvis de Santa Maria Novella, le David, Michel Ange en son tombeau, des places, des fontaines des palais, mais j’avoue que je regrette les mauvais conducteurs italiens et leurs klaxons. Et, pourtant…

Pourtant tout était chamboulé : le centre ville devenait piétonnier et tout alentour le stationnement et la circulation réglementés, choses qui, une fois bien intégrées avec ses « garages de stationnement », font de la ville une des moins polluée que j’ai eues à connaître, sans cette lèpre qui ronge la pierre des bâtiments. Quant aux vélos qui vous surprennent toujours dans le dos, ces kranks* sans lumière le soir, même les retraités s’y étaient mis aussi. Pas besoin de sonnettes : on les entend venir de loin, nos vélos !

*Souvenir de ma jeunesse, le Krank est ce vieux clou sans dérailleur qui, à chaque tour de pédale gémit : « krank, krank ! »…

Oui, mais tout évoluait pourtant : le quartier du Duomo avait changé de « propriétaires » avec ses petits restau ou selfs indiens, pakistanais, chinois, et les échoppes provisoires de souvenirs, de cuirs, de vêtements et de babioles maintenant tenues sur les marchés et les rues par des asiatiques et des africains, les émigrés noirs tentant de survivre par de petits boulots ou en vendant des « conneries » sur les places et dans les rues.

À Florence, la vie avait pris son parti d’intégrer toutes ses communautés, la police se faisant bon enfant et plus discrète qu’en 1973, les émigrés n’étant plus des « vendeurs à la sauvette » ne se font pas poursuivre comme par chez-nous, en France, pays plus civilisé s'il en fut. En contrepartie, les marchands des trottoirs n’importunent pas le chaland.

Et Florence, la retraitée redevenait una bella ragazza déambulant dans ses rues avec les plus belles jeunes femmes du monde, les mieux habillées, tels les joyaux del Duomo, majestueuses, en florentines qui se respectent.
Et Florence, à vous ravir et qui ne cesse de bouger, et de jour, et de nuit, en toute sécurité pour tous.

Oh, j’allais oublier : j’ai cherché les soutanes et n’en ai trouvé que fort peu à Florence, si ce ne sont un moine que Danielle, mon guide aurait bien fourré sous sa couette, (à ses dires concupiscents, et pourquoi pas), plus un vieux curé et deux bonnes sœurs.

Peu d’hommes de Dieu, bien peu pour une ville aux cent églises, chapelles, couvents et autres bondieuseries. Mais, où pourrait donc bien se cacher en ces lieux de perdition le péché et où trouver la rédemption sa compagne, et c’est ici que les lettrés reconnaîtront le parpaillot qui cause en s’exprimant mal, mais qui dit bien ce qu’il pense.

Et voila maintenant nos anges-gardiens de l’immense basilique de Santa-Croce près de l’Arno, Maddalena avec ses bénédictins et Fermi puis, plus loin que le Duomo, Sylvia, ses dominicains et Fra Angélico du couvent de San-Marco. 
Oh, j’oubliais la Santa Maria Novella de mon souvenir de 1973, les Palais, les Jardins, et les musées dont le Uffizi de 2015.
 
Mais, comme le disait si bien Danielle : on ne part jamais tout à fait de Florence car on y laisse toujours un peu son cœur. 

À suivre : La Florence de David.

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