vendredi 14 février 2014

Arrête la cigarette ! - 3


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Arrêter de fumer ? Simple, en réfléchissant «à l’envers »: on te dit que c’est difficile? Dis-toi bien que c’est hyper-facile. Qu’il s’agit de volonté? Non d’intelligence et de naturel.
Ne pas s'empoisonner, en prenant de bons produits, est-ce un acte volontaire?

De la volonté à la nature. Vivre ne demande pas un acte de volonté réfléchie. Mettre un pétard dans la bouche, que ce soit un 367 Magnum ou une Cigarette? La différence? L'un tue d'un coup l'autre à petit feu. Voilà pourquoi, il faut faire appel à toute sa volonté pour interrompre le plus rapidement possible, ou à petit feu, le cours de sa vie. Se tuer, quoi!
Il faut du cran pour appuyer sur la queue de détente de sa cigarette, après avoir désarmé la sûreté.

Pour vivre, il ne faut pas de courage, pas de volonté, juste un peu de lâcheté. Vivre, c'est être lâche, être veule, sans volition. Bien vivre c'est tout faire pour mourir en bonne santé, le plus vieux possible. 
 
Acceptons d'être sans volonté: arrêtons de fumer! Comment?
Oh, tout simplement en ré-apprenant  les réflexes vitaux émoussés par une longue pratique de la cigarette: 
-Se brûler avec une casserole bouillante déclenche un réflexe de protection. Pour protéger sa vie
-Pour le tabac, le réflexe n'existe pas car le danger ressenti par le corps comme mettant en danger sa vie n'est pas immédiat.

L'éradication du tabac, la désintoxication doit faire appel à l'intelligence: et par la raison, le plaisir et la fierté d’y arriver enfin.
Arrêter de fumer, c'est décider que seule la lâcheté permet de vivre longtemps. Parce que la vie te rend lâche... tu acceptes tout parce que tu acceptes que la vie décide et que tu ne dois pas l'abréger. 
Accepter de devoir mourir en prenant son temps, c'est vivre. C'est ainsi.

Commençons par le plaisir: le sport, les randonnées, les champignons. Dans le même temps: le chant, la musique, les guitares, le piano. Au bout de 12 ans sans tabac, la voix gagne tous les 6 mois un demi-ton, reprend de l’ampleur, de la puissance, de la beauté et du souffle.

Passons à l’intelligence d’une méthode adaptée: Moi, j'ai choisi une date… le 13 janvier 2002. Pour m’en rappeler. Ben, oui… c’est une renaissance et cela se fête.
Durant deux mois avant, début novembre, j’ai crapauté sans avaler la fumée, (terme mal à propos car les crapauds, en fumant, ne rejettent pas la fumée). Ainsi, la nicotine ne pénétrait pas trop rapidement dans mon sang. Faut dire que je n’ai jamais autant clopé, à me brûler la langue, et sans prendre plaisir*.
Il est impératif de ne pas allumer la cigarette aux lèvres mais à bonne distance de la bouche, ne pas la fumer jusqu’au bout et ne pas tirer trop violemment sur la tige de 8.
*fumer procure un certain plaisir, c’est ainsi. Morbide, il est vrai!

Le 13 janvier 2002, j’annonce à tous que je ne fume plus, et que même si je réclamais une clope, une cibiche, une cigarette, une tige de 8, un mégot, une pipe, un ninas, un cigare, une roulée, du gris, du brun ou du blond, un joint, le premier qui m’en offrirait serait rayé de la liste de mes amis.
J’annonçais aussi, à la grande joie de mes amis fumeurs que je leur gardais en réserve un paquet de cigarette de dépannage dans le tiroir sous la télévision.
De plus, il m’était impératif d’avoir toujours sous la main des cigarettes et un biquet dans la poche. Pourquoi? Je ne l’ai jamais su, mais j’avais besoin de ne pas être en manque… comme le malade guéri qui garde encore ses médicaments inutiles en poche pour se faire à la certitude de sa guérison.
Peut-être était-ce cette tentation qui m’a fait tenir?

L'aliénation est terminée: trois mois plus tard, après ma guérison du tabagisme, cette "maladie mentale cancérigène", j’ai repris une cigarette, tiré deux goulées, bien toussé et écrasé la clope.
A la première bouffée, j'ai senti une sensation de froid, comme la mort, m'envahir le corps en commençant par le buste, pour descendre ensuite dans mes membres, la tête me tournant.
Je me savais guéri définitivement de la cigarette.

Ensuite, j’ai donné mes briquets, dont un de prix, mes machines à confectionner des cigarettes et voilà.
Et, même si en prison (en tant qu’honnête homme, on m’y a placé pour m’apprendre à vivre, à 67 ans. Merci, encore XXL, de l'amour que tu m'as assené si fortement!), lorsque je goûtais le shit des copains pour leur donner un avis éclairé sur la qualité du produit, ou si j’allumais des cigarettes que j’écrasais ou que j’offrais pour faire caguer (du verbe chier) les détenus que j’appelais «les animals», je n’ai plus jamais fumé, ni jamais ressenti de manque.
Parfois, toutefois, j’aime humer le parfum de l’Amsterdamer des pipes.

Quant au coût… en 12 ans = 26.260 euros à raison d’un paquet par jour à environ 6 euros par jour…

Suis-je guéri du tabac? Complètement, même dans ma tête, oui. D’un possible cancer du tabac? On ne sait pas mais, en tant qu’homme libre de tout esclavage, j’ai fait de mon mieux. Qu’on se le dise: je suis sorti de cette aliénation.
Est-ce que je fais fumer mes amis? Oui. Parce que j'aime bien les énerver. Les seules pipes que je prise? ... celles sans tabac, de celles que m'offre ma dame de joie, ma jolie.

Depuis ce jour, tous les 13 janviers, l’ex-cendrier que j’étais se met en contentement de lui-même. And so, I enjoy myself.

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