jeudi 3 septembre 2015

Le site de rencontres - 7

Les 70èmes déclinants !

J'eusse* aimé qu'il en fut autrement, mais je soupçonne ma femme d'avoir pris époux uniquement pour rendre mortes de jalousie toutes ses copines, la marchandise étant de bon goût et valait le déplacement, pensez donc... à mes vingt-cinquièmes rayonnants !
*Mieux que j'eus. Merci Mr Fantomas corrector.

Aux 70èmes, le toujours jeune conscrit d'alors refuse à son conseil de révision d'effectuer le bilan qui l'exempterait définitivement du service actif de l'amour, au motif de pieds plats, et ceci par seul souci de taire sa déclinante virilité.
Ne me restaient que ces dames et leurs propositions sur le site qui, tout comme moi, n'avaient pas encore fait deuil de la jeunesse, la beauté, et de leur sex-appeal.
Certaines me trouveraient-elles bien méchant ? Qui... moi, méchant ? Impossible !

Pour nos rencontres, proposons une dînette au bonheur qui permettrait le toucher et le goûter de tous fruits d'amour des étals alentours tout en hésitant fortement sur la cession ou l'acquisition, sachant que nul vendeur ne pourrait offrir aux clientes alléchées la garantie plus que décennale contre tout vice caché d'une marchandise tant vantée.

Convaincus de la qualité du produit proposé, il nous reste à servir, en toute préciosité des discours déconnectés du réel, en sorte de long poème d'amour à vous plaire, mesdames, l'écriture se plaçant au-dessus de tous plaisirs maintenant interdits car fortement improbables à nos âges : nous avons été, nous fûmes et ne serons plus.
Quant à nos vouloirs immédiats, chut ! And keep your secret secret !

Tiens, voila une petite fable pour illustrer mon propos : il était une fois, un vieil homme riche que  tous prenaient en pitié. Affable, doux et tendre de nature, ayant la classe et l'aisance que fournit l'argent, il aurait pu plaire à quelqu'une, mais comment dire sans l'attrister, oui comment, lorsque l'on est compatissant ? 
- Quel dommage qu'il lui en manque beaucoup, disait Sarah. 
- Non, chérie. Trop, c'est trop. Il lui en eut fallu moins, lui répondait Ruth pour qui tout dépendait évidemment du point de vue choisi. Mais, rien n'allait plus pour Moshé...

... Moshé qui désespérait, solitaire. Mais, pouvait-on incriminer son âge ? Non. Mais, oui seulement lorsque la laideur outrage la beauté. Pour son bonheur, ce bon samaritain l'ignorait car il était aveugle de naissance. Incroyable, tant de misère pour un seul homme ? Mais, comme on ne prête qu'aux riches, voyez, je fais de même...
Pauvre Moshé qui ne pouvait se contempler au miroir de la vie et à l'aune des ans qui passent, ni même dans les yeux d'une compagne, rappelez-vous : aveugle, il était.

L'histoire, que je vous sers, je la tiens de Yossef ben Matityahou HaCohen né juif vers l'an 37, ou plus exactement même, de Titus Flavius Iosèphus mort romain vers l'an 100  (Testimonium Flavianum).  

- Hé ! L’aveugle ! Par ici, que je te guérisse. Voila qu'un hippie au doux nom de Jésus saisit Moshé par la main pour le mener hors du village. Pourquoi là-bas ? Mais, tout simplement pour lui cracher dans les yeux que c'en est dégoûtant ! Et, pourquoi pas du pipi de jument, tant qu'à faire ?  Trop tard, fallait le demander à Jésus.
Oui, mais quand on veux guérir pour aller consommer, et plus si affinités, il convient de subir sans rechigner.

Et le miracle s’accomplit. Heureux, Moshé se découvre dans le miroir de cuivre poli dérobé au même Jésus dans le temps qu'il le guérissait, pour tout remerciement. Aveugle, soit mais voleur quand même, ce qui était son choix !
Ensuite ? Le miraculé parcours les rues du village et lance un regard affolé sur l'assistance composée de jeunes et de vieux beaux villageois  radieux, puis cherche à comprendre le sens du miracle. Les voies du Seigneur étant impénétrable, Moshé enguirlande Jésus.

- Pourquoi, Maître, et qui va me consoler de ma laideur ? Et, que t'ai-je fait ?
Désespéré, le miraculé cours se pendre au sycomore réservé à cet usage aux nouveaux temps du new deal, même que Judas Iscariote, plus tard par le col... Oh si !
- Encore un miracle qui tombe à l'eau du Jourdain, constatait Flavius, l'historien.

Et pourquoi te pends-tu, saurais-tu dire, Moshé ? Recouvrer la vue te faisait une belle jambe, et à quoi te servait de payer de quelque talent que ce soit ce site de rencontres araméo-latin inutile : vieux, et donc moche, tu conçois maintenant pourquoi personne ne voulait de l'aveugle, pas même tes nombreuses servantes, encore moins tes esclaves, sans compter la plus belle d'entre-elles, Photis ta vierge préférée de trente ans à la voix de vestale*.
Et, cette histoire se passait lorsque J-C, disait à ses disciples... n'est-ce pas ?

*Non, vierge de 30 ans et voix de vestale peuvent se conjuguer. Ce n'est pas un pléonasme.

Deux mille ans plus tard, la crédulité est toujours de mise. Mais, où trouver ces femmes qui estiment qu'un vieux de 70 ans serait attirant et bombe sexuelle ? Pas dans la rue, ni au super marché, ni à l'église, non. Il n'est qu'à les rechercher pour les y trouver toutes assidues aux sites de rencontres, et accro. Mais, c'est dingue-dingue !

Attention : l'homme devenu l'égal de la femme fait mon propos réversible. Pas de jaloux.

Est-ce possible d'être bêtes à ce point, tant abruti à croire que tordre la réalité pour la mettre à la botte, en déformant tout pour convenance personnelle serait source du bonheur ? Ne serait-ce pas plutôt celle de toute misère affective et plaie de l'humanité ?
Mais, consolons nous par nos belles paroles, nos écrits si poétiques...

Et c'est pourquoi le piège à nanas fonctionne : et voila l'oiselle bien prise qui t'envoie ce :
 
Ok rendez vous en septembre.
J, adore votre humour et votre façon de dire les choses.
Moi aussi je n, ai qu, une parole on se voit en septembre comme prévu. C, est bientôt mdr (1)......
Amicalement Paméla.
À vous de me contacter je vais faire comme Pénélope en attendant. Les autres princes charmants du site ne me font pas rire comme vous. Il y a déjà au moins ce feeling.
A bientôt


(1) mdr = mort de rire. Et Merci,  Paméla, en disant "les autres princes charmants", vous m'intronisez Roi. Eh, oui... roi me voilà.

L'oiseleur répond à l'oiselle prise, se faisant modeste :

Merci, Pénélope de votre confiance et de prendre plaisir à me lire.
Au fait, savez-vous que Pénélope n'a pas reconnu Ulysse à son retour? Véridique, mais étrange toutefois.
Ah, savez-vous à quel signe Pénélope reconnaîtra son époux? Simplement parce qu'Ulysse avait construit leur lit dans le tronc d'un olivier et bâti sa maison autour, aucun prétendant ne le savait.
Amicalement, Gilles.


C'est-y pas beau la vie sur site ? Mais, la vie est malheureusement trop courte, et cet écrit encore bien long. Excuse, mon René.

À me suivre, si tant est que vous le souhaiteriez...

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