dimanche 6 septembre 2015

Le site de rencontres - 8


Une photo, une photo, une… 

Six écoles de photo sur le site : en placer une récente de son âge, ce serait bien. Oui, mais même choisie avec soin, ça craint. La maquiller à gommer des ans l'irréparable outrage ? Peut-être pas. 
Une plus ancienne rafraîchissante, ou celle d'un copain jeune et beau ? Ça le ferait, n'est-ce pas ! Attendez, bien mieux encore : celle d'un inconnu. Oui, mais au premier rendez-vous, aie les dégâts.
Sixième figure de style, n'exposer délicatement que ses mots

Ma préférence allait à la tchatche (la parole) car, si en plus de remercier le ciel d'être né petit, enveloppé, bronzé, frisé, il fallait encore montrer sa gueule de berbère bon teint, alors l'espoir du mouton Patte Noire s'étiolait de lui-même !
Sans compter qu'expliquer un prénom français (merci les missionnaires !) sur une tête d'arabe (merci mon Dieu !)... la galère que je ne vous explique pas, déjà qu'à la drague normale, c'est d'un lourd !

Voilà ! Décidé : aucune épreuve ne gâcherait mon talent. Pas de photo, donc. 
Mauvaise pioche pourtant car les responsables du site, sans mon avis affichèrent celle d'un parfait inconnu, européen, blond, jeune, beau gosse, une bonne gueule de Franco-gaulois. Vous pouvez comprendre le sursaut de ces dames qui échappaient au poireau qui les attendait à Nîmes, rose à la main près de la Grand Poste et m'évitaient. Merde, un arbi !

- Ma chère, si tu avais vu : la tête de Socrate à 70 ans sur le corps d'Apollon. Et la rose ? Beaucoup de goût. Dommage, qu'il soit si laid.

Sur site, certaines nous révèlent leur photo et quelques kilo en sus. Trop chou. Mais de combien ? On ne dit pas. Pourquoi ?
- Oui, mais le poids sans la taille nous fait la jambe belle. 
- Oui, Pierrot, ample réflexion ! Je sais mais... 
- Demande leur si c'est par rapport à une anorexique ou une baleine... un cachalot ?
Merci bien, Américo. Et moi qui n'ai pas osé passer le mot aux dames ! Restons sérieux, mec : des kilo en trop, c'est plaisir pour moi, tu le sais, mais comment savent-elles, qu'en bon maghrébin je ne les apprécie que rondes ?

Revenons à "ma photo" mise sur le site qui est celle d'un parfait bellâtre (1).
Par un raisonnement qui m’échappe, les dames peuvent admirer le beau blond à lunette noires du sketch de Gad Elmaleh, alors que je ne les aperçois que "floutées" comme dans un film porno sans décodage de Canal+.
Fidélisation de la clientèle féminine ou beau tour de salaud du site à l’égard de nos dames ? On ne sait, mais on s'étonnerait à moins.

(1) quelque chose m'échappe : pourquoi les responsables m'imaginaient-il en beau gosse !

Petit dialogue succulent à apprécier entre la poire et le fromage, puis le café.
Quant à tous politiques et autres coquins, leurs semblables prenez ici leçon car on ne captive pas la donzelle à tous les coups.
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Chapitre I

NADEGE (la bergère "floutée"). BONJOUR. Je suis toute nouvelle, c'est parce que vous êtes trop beau que vous ne mettez pas de photos ?
J'attends de vos nouvelles,
Cordialement . Nadège.


NB : Cordialement signifie que Nadège parle déjà avec son cœur. Bon point pour elle, mais elle hésite, se demande si la photo du type beau comme un dieu était celle de Gilou. Nadège doit se précipiter.
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Chapitre II

GILOU (le berger ni flou, ni son portrait) : 

-1. Non, Nadège. La raison du manque de photos ne tient pas à ma beauté mais à mon intelligence.
 

- 2. Bien entendu, comprenez qu’étant resté jeune, je me crois canon.

- 3. Disons que je suis plus perspicace et "intelligent" que la moyenne, ce qui m'a valu pas mal de déboires dans la vie. Je suis fier de mes capacités intellectuelles, non que je sois superbement instruit mais, sachez qu'à la Renaissance on m'aurait tenu pour une encyclopédie vivante (si elles avaient été déjà créées). 

NB : vous remarquez l'inutilité du verset 3 qui ne sert qu'à faire montre de mon immense culture. 

- 4. Voyons, voyons ! Que dire pour vous plaire... Pardon ? Mais, je n'écris ici que pour vous captiver, vous hypnotiser par mon discours... et ne réfléchis que pour vous pécho (vous prendre comme l'oiseleur piège l'oiselle en ses filets).

NB : La Flûte Enchantée, l'opéra, l'oiseleur, Mozart. Une flûte ! L'entendez-vous la petite musique ?

- 5. Ah ! Revenons à la photo. Voyez comme je suis perspicace : génial de n'en pas mettre puisque nous en parlons. Quoique...


- 6. Sachez que, quels que soient nos écrits, nos discours, nous ne saurons jamais qui nous sommes. Ni ne nous dévoilerons. Par contre, si nous nous voyions, alors là... alors, là ! Le cœur et la raison parleraient à l'unisson.

NB : ce verset 6, tout en poésie démontre l'inutilité du portrait sur le site. Génial.

- 7. Je vous propose, lorsque vous serez prête, une partie de cache-cache : je serai celui qui s'y collera. Vous me désignerez un endroit passant. Je ferai le pied de grue en tenue reconnaissable (en sorte de retournement du macho collé), vous pourrez me zieuter à loisir sans risquer d'être découverte.


NB : Ce verset 7 n'est qu'un leurre. En effet, j'ai toujours repéré les nanas qui ont voulu jouer à cache-cache.

- 8. Marrant, non ? A vous lire, si je vous intéresse quelque peu. Votre déjà serviteur, 

Gilles.
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Chapitre III.

NADEGE : quelle prose!!! vous m'amusez beaucoup,
je n'ai pas envie de jouer à cache-cache!!!!
bonnne soirée,
Amicalement
Nadège.
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Chapitre IV.

GILOU : 

- 9. Vous vous trompez, Nadège. Ma prose n'est pas que pour vous amuser : elle me permet aussi de prendre la vie en émerveillement.

- 10. Revenons à votre envie de ne pas priser le cache-cache. Pardon ? La vie ne vous a-t-elle pas appris que, tous, nous jouons à cacher nos sentiments, à travestir nos pensées, nos envies, nos fantasmes sous des dehors plus que mensongers, ce qui nous aide à affronter notre peur de ne pas être aimé, et nos lâchetés, et que sais-je encore ?

- 11. Nous sommes les comédiens... que dis-je, les tragédiens de notre vie puisqu'elle se termine toujours mal.

- 12. Pensez-vous que je raconte des idioties ? Mais, non. Lorsque votre patron vous a gavé et que vous auriez aimé l'envoyer bouler... comment appeler ce "bonjour patron" : politesse ? Ou, un cache-cache en toute innocente lâcheté ?

- 13. Allons plus loin : considérez la vie comme un jeu et sautez-y à pied joint en prenant plaisir quelles qu'en soient les règles et les insatisfactions, ou préférez rester sur le bord de la route par peur que votre vie ne passe ou ne vous emporte dans son tourbillon. 

- 14. Mais, décidez-vous, à la fin !

- 15. Croyez-vous que vous connaîtrez quelqu'un sans jouer avec lui ? Vous vous trompez lourdement car la vie ne m’a appris qu’une chose, et une seule : m’en amuser et y prendre le plus de plaisir, ceci me permettant d'en offrir à mes relations, mes amis et mes parents. Oui, plein de plaisir.

- 16. Ma prose est amusante. Soit. Mais elle participe aussi à la sagesse du monde et de nos vies. Et je vous suggère d'en faire bon usage.

- 17. A vous de m'amuser de votre prose. Donnons-nous ce plaisir de jouer à nous découvrir.

- 18. Amicalement, 

Gilles, votre déjà servant.
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Que croyez-vous qu’il se passa ? Rien qu'un flop. 
Alors, le Petit Chaperon rouge s'enfuyait avec son petit panier pendant le temps que le loup, attristé, ayant les crocs s'en revenait, queue entre les jambes vers d'autres blanches brebis.

- Miseria, aurait dit Fatima ma mère, par une curieuse réminiscence berbéro-latine.

À me suivre sur le site, si vous le désirez fortement…

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