mardi 1 septembre 2015

Le site de rencontres - 6


L'accroche du perroquet

Ma "profession de foi" disait : beau, suffisamment cultivé pour deux, pas trop mais avec juste ce qu'il faut pour ne pas faire repoussoir et, d'un clic de souris, abandonnant sa compagne pour ce célibat tant ardemment désiré.

Nous étions parfait, tout bonnement parfait ! Suffisant même. 

Je vivais toujours en couple. Mais, comment apaiser mon angoisse ? Je priais le ciel qui consentait par son silence et, de la bénédiction divine coulait la grâce. Ainsi, le mensonge devenait la clef de la poursuite d'un bonheur malhonnête parfaitement béni.
Un comble ce Jésus ouvrant son paradis au malhonnête et François, l'évêque de Rome refusant sa bénédiction ubi et orbi à l'honnête gay aspirant au mariage ! Sont-ils tous deux catholiques et bons chrétiens, le petit Jésus et Sa Sainteté ?
Les paris sont ouverts, messieurs les britanniques, to yours purses !

Admettons une contrition sincère, mes dames. Mea culpa : je vis en couple ! Après un tel attristement de vos beaux yeux, vous ne pouvez accepter valablement cet aveu car il est un hic, celui qui tient à votre rapport ambigu à l'honnêteté qu'il vous faut encore jauger aux accents de sincérité de nos dires.
Et pourtant, Mesdames, tout bien considéré, votre bon souvenir nous fera menteurs quand bien même vous seriez convaincues de la véracité de nos propos.
- Oh, moi tu sais... tous menteurs ! Mon homme ? Surtout. Et voila. Ite, missa est. 
L'honnêteté, la franchise ? Plaisanterie, mesdames. J'en ris encore !

Condamné à l'impossible, protégé par le flou artistique de mon propos acquis en mes humanités avec de doctes conteurs de fariboles, je devins maître es dialectique et autres manipulations pour vous plaire à vous servir à satiété, mesdames, vous qui tant prisez le mensonge pour avoir cette joie insigne de le débusquer. Et, quel bonheur de pouvoir garder un homme en sa bonne main, le retenant par les seuls mensonges qu'il croit encore non décelés.

Et, quelle jouissance de pouvoir chasser hors de l'Eden cet ange déchu, ni honnête, ni malhonnête de par sa nature fluctuante et, comble de plaisir, en exigeant la franchise n'auriez-vous pas la fâcheuse tendance à n'engager que le seul pari gagnable à tous les coup, sachant que l'homme ne sera jamais un saint ?...  
Mesdames pourquoi tant exiger de celui qui ne peut, ni ne veut perdre la face, le condamnant ainsi à devenir un Maîtres es-mensonges ?

- Êtes-vous sûr que vous ne vivez pas en couple ?
- Non, Madame. Sûr et certain !... Observez bien ce "Non, Madame..." qui pourrait vouloir dire que je ne suis pas "sûr et certain". Mais de quoi ? On ne sait, mais j'élude ce "vivre en couple". Génial, tout proprement ! Entre-nous ne faudrait-il pas lui rafraîchir la mémoire, à la petite dame : jamais de mensonge ? Même un tout petit à son ex-mari ? 

Oui, Madame nous mentons toujours, souvent sans raison, parfois sans en tirer bénéfice, sans plaisir même, quoique là, je m'avance, et c'est pourquoi vous voudrez bien considérer l'homme comme un menteur spécifique. Pardon... l'homme ne doit jamais cacher la femme qui, elle ne ment jamais. Ou alors, cela se saurait, depuis Eve.

Et un mensonge, intelligemment ourdi ne procéderait-il pas des arts primitifs du domaine du sacré donné en partage à l'humanité ?
- Êtes-vous certain de n'être pas marié ? Mais, elle commence sérieusement à me bassiner à toujours poser la question de confiance. Allons-y et parlons vrai, non pour révéler mais pour apaiser ses scrupules, taire les nôtres à l'occasion en embrouillant délicieusement maman. 

- Pourquoi cette question, Madame, et cette inquiétude qui me chagrine et m'attriste ? 
Vous découvrez, ici l'art de l'enfumage avec "cette inquiétude qui me chagrine" !  
Attention encore, se révéler ne signifie pas se mettre à nu. A éviter le fusionnel en amour pour ne pas finir plus menteur encore. Donc, parlez bien, comme si vous disiez vrai, mais parlez peu. Pour ne pas vous emmêler les pinceaux.

Cynique ? Non, enfonceur de portes ouvertes qui conçoit qu'à s'attacher une dame, il faudra bien lui faire des confidences. Elle en veut ? Servez-la en lui révélant quelques défauts touchants d'adolescent attardé et autres fadaises adorables :
- Je suis aussi un peu négligent... mais, que j’aime ce fouillis de la vie, n'est-ce pas, parce que la vie... voyez-vous, c'est la vie*. 
Oh ! Que je vous avoue, je suis lève tard car j'aime veiller et, ces temps-ci je suis plus télé que bouquin. J’oubliais : je suis sportif et je cours surtout aux beaux jours. Mon plus grand regret : ne pas savoir danser.

Ndlr : les points de suspension rendent plus "fin"... A ne pas abuser. Attention à ne pas paraître trop "intelligent" : elles n'aiment pas et nous le reprocheraient un jour.
Et puis, ce sublime "Que je vous avoue..." qui n'avoue rien, si ce n'est que je me lève tard ! La belle affaire !
  
Ajoutons-y un défaut-qualité de haute tenue, sur le mode faux-cul : 
- Dommage que, jusqu'à ce jour, j'ai plus été fidèle en amitié qu’en amour, mais peut-être n'avais-je pas rencontré la femme qui m'étais dédiée ?  
Ici, nous frisons la perfection, alors comment résister à ce délicieux frisson qui vous saisit ? Croyez que les dames aiment ces accents de sincérité qui ne trompent pas.
Sincérité, quand tu nous poursuis de tes assiduités: je t’en foutrai, moi, de la sincérité !

Et cerise sur le gâteau qu'elles nous reprocheraient de ne l’y avoir pas mise :
- Voyez comme je m’en veux d’avoir pris un peu de poids cet hiver. Oh, pas beaucoup, mais je me soigne en courant dès le printemps.
Les femmes aiment bien que l'on déclare une petite surcharge pondérale sur le ventre qui excuse la leur mais que, contrairement à elles, en sportif qui se respecte, on fait tout pour l’éliminer... Et que diantre ! On demeure si viril !
Et, tant pis si on n’y arrive pas : on les fera toujours fait rêver avec nos poignées d'amour !
Et, empoigne-moi, Charlotte. Et vas-y ! A dada... Hi-ha !

Observez bien le perroquet qui se sert aussi de son bec pour assurer sa descente. Voila pourquoi, avant que de se trouver la nana de nos rêves, nous voudrons bien conserver l’ancienne qui peut toujours servir, ce que, conseil d’ami, nous ne divulguerons à personne. Jamais.
Ce serait une pratique malhonnête ? Vous en usez de ces mots à fâcher un honnête homme tel que moi. Mais, comment croyez-vous que les autres font ? Et, elles, fines mouches, ne disent-elle pas :

- Surtout, n’appelle pas les W-E. J’assiste une vieille amie au cœur fragile je t’enverrai un SMS pour te dire quand me rejoindre en semaine. Mardi ? Non, non plutôt à partir de mercredi.
Parfait, parfaitement parfait, mesdames ! Mais, dites encore, l’amie si faible n'aurait-elle pas quelque allure de camionneur au grand cœur, aux bras musculeux, et portant à ravir belles bacchantes ?

Comme le perroquet, usons du bec avec assurance
pour parler, mentir et nous attacher en amour.
Et, tant que le bénéfice sera supérieur au risque, 
pourquoi se gêner, je vous le demande,
et faites confiance, belles dames.

À suivre…
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PS : Mille excuses, René. Je me suis fait un peu long, mais tu peux comprendre : ce 1er de septembre est la Saint Gilles. Pouvais-je me refuser un petit cadeau qui me plaît bien ? Impensable.

Re-PS : à tous les amis et amies qui s'inquièteraient de savoir si je surfe sur un site de rencontre : menteur, pas menteur ? Que vous importe si je ne suis que moi, celui que vous connaissez si bien. Cela devrait vous suffire amplement. Amicalement, Gilles.

Re-re-PS : et ne dites pas que j'ai répondu à côté de la plaque pour ne pas répondre !

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