samedi 5 janvier 2013

A Robert, évêque de Nîmes* et environs.


Robert, mon frère en Christ*, 

          ta lettre « Aux catholiques du diocèse », lue à l’office de ce jour appelle une réponse.Tu y écris :
-... je me suis exprimé au sujet du projet de loi concernant ce qui l’est convenu d’appeler le « mariage pour tous ». Passons la-dessus, et pourtant, ta circulaire me choque profondément !

Aurais-tu oublié que le mariage est acte éminemment civil ? Uniquement ? Républicain. Dans le strict respect de la Loi française ? Il n’est donc pas du domaine religieux. Et tu le sais. Pourquoi ne le dis-tu pas dans ta lettre ? 
Le mariage ne te concerne donc pas en tant que prêtre ! Les chapelles, sectes ou courants philosophiques ne peuvent écrire la loi. Voilà pourquoi, tes dires d’évêque-citoyen seront mesurés : tu t’exprimes dans la sphère publique, politique et religieuse et ta voix doit porter un message d’espoir !

Ton écrit nous pousse à un acte que tu déclares : de nature apolitique et non confessionnelle. Remarquons que nous n’avons pas la même notion de l’apolitisme et du non-confessionnel !
Moi, qui suis Protestant, je vais à la messe. A l’Église Saint Pierre du Vigan. Pour entendre la parole du Christ. Je laisse les lobbies homophobes baptistes aux américains. A eux seuls ! Deux hommes qui s’aiment d’amour ? Et alors, et que dire de plus ? Ils s’aiment, voilà tout…

Je suis aussi éducateur retraité. La misère, le manque d’amour, la détresse, la pauvreté, la bêtise, la méchanceté ? Je connais. Aussi, lorsque je vois deux hommes qui s’aiment, et que la générosité, l’intelligence, la beauté, la tendresse, la douceur abondent, même si je suis choqué que deux hommes puissent s’aimer comme homme et femme, alors je suis heureux. Pour eux !

Il me semble que tu pourrais dire :
-Ne bénissons pas deux hommes qui s'aiment !
Mais où est l’amour du Christ dans tout ça ? Le mariage est asexué, ni homo, ni hétéro. Saint Paul serait d’accord avec moi. Ce n’est qu’un pauvre contrat d’aide et d’assistance mutuelle entre deux humains. Et s’ils s’aiment tant mieux. Pour eux et pour nous. Deux malheureux de moins sur terre !

Voudrais-tu détourner le mariage ? Marions-nous à la Mairie. Faisons bénir notre union à l’Eglise, au Temple, à la Synagogue, à la Mosquée ou dans tout autre édifice religieux. Ou ailleurs !
Pour ceux qui, pour la Patrie, sont tombés, le mariage est possible! On bénit… Oui, non ?
En ce qui concerne Jésus…, Marie, Joseph ! Demandons une dûe régularisation à maman et papa.

Mon cher Robert, frère en Christ. Je pense que tu en es resté à l’Ancienne Alliance et à l’abomination de la sodomie. L’Évangile ne donne que deux commandements :
-Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée, et le deuxième, qui lui est semblable :
-Tu aimeras ton prochain comme toi même.
De ces deux commandements dépendent la Loi et les Prophètes.

Mon ami Rolando, 84 ans s’associe à ma lettre et te trouve bien triste pour quelqu’un porteur de l’Évangile, cette Nouvelle Donne que Dieu nous permet par Jésus, son fils.

Moi, petit du Petit Troupeau de Mazarin, je bénirai toutes les unions des gens qui s’aiment. Et je te puis affirmer que je ne peux toujours pas concevoir l’amour charnel de deux hommes. Mais, s’ils s’aiment, ce n’est pas mon problème. Ni le tien. Il suffit qu’ils se sentent aimés. De Notre Père.

                                    Fraternellement,

                            Gilles PATRICE de Pont d'Hérault.

PS: tu serais plus utile à faire une lettre de vœux aux détenus. J’ai passé 4 mois à la Prison de Nîmes. J’te raconte pas. Si ? Ben… C’est dur pour tous : détenus, surveillants, personnel médical, aumôniers.

*Un écrit de l'évêque nous parviendra le 13 mai 2014 à "Premier droit de réponse. 2014".
Après 483 jours de réflexion salutaire.
 

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