dimanche 13 janvier 2013

Anne, ma Floriane*!... Qu’entends-je ?


-Rolando, je ne le crois pas. Elle veut le faire !
-Elle veut faire quoi ?
-Castrer ! Tu m’as bien entendu : elle veut castrer son âne, Floriane… pas son mari, imbécile.
-Et alors, ou est le problème ? Des ânes, il en reste à castrer, crois-moi, à commencer par…

-... Et, en plus, l’âne s’appelle Charlie ! Un ânon de six mois. Le rabbin qu’elle dit ! C’est dingue-dingue !
-Charlie, un âne… tu dis ? Nom d’un âne ? Et castrer le Charlie ? Manquerait plus que ça. Vite une lettre à cette vilaine, et plus que salée. Non, mais ! Le rabbin, qu’elle dit la Floriane ! Le rabbin !

Anne, ma Floriane !.. Qu’entends-je ? Tu parles de castrer Charlie ? Pour l’empêcher d’avoir des chaleurs, de braire ? Ce qui te fait rire, c’est… c’est qu’il porte un nom de mec. De beau mec. Charlie !
Je serais ton mari, je me méfierais de tout couteau tranchant et ciseaux traînant à casa tua !...
-Tu ne penses pas qu’il faudrait le débaptiser, cet âne ? Charlie, Charlie… Pourquoi pas Pierrot !...
De braire, un âne le fera toujours, plus ou moins bien. Quant aux chaleurs, sache qu’en répondant à l’appel de la nature, on ne pense jamais à mal. En effet, les ânes, ne font que combler les chaleureuses sollicitations de ces dames. Voilà pourquoi, ton Charlie a un Ouiii-ouiiiiii ! Et s’en sert !

Comme disait si bien ma kabyle de mère : l’âne et l’homme obligent ces Dames à disposer d’un bon bâton, genre gourdin, pour calmer les harders : nous disons qu’hommes et ânes ont plus de raisons d’être affectueux qu’une moto qui peut, sans mal, s’endormir sur sa béquille. Tu me suis, Floriane ? 
-Gilou, Gilou, tu n’es pas assez dur. Tu es mollet. Il nous faut de la harangue. Laisse-moi te montrer :

Floriane, gente dame, sachez tout d’abord que, sans le savoir, vous m’avez fait honneur en donnant le nom de tonton à votre âne. Cependant, le Gilou a plus de ressemblance avec votre bourricot que tonton : même oreilles, même beau mufle d’entêté mais, pour le reste, votre ânon ne le battrait que d’une courte queue. Et, encore, il faut savoir que le Gilou ne fait qu’en parler ! Mais ne montre ! 
-Attends, Rolando, ton discours n’a ni queue, ni tête ! Ecoute :

Floriane, pardonnez les divagations de mon ami. Le grand âge est excuse à tout !
-Mais, oui, Rolando. Mais oui ! Tu continuais à lui écrire ainsi et elle le castrait, son âne ! 

Belle dame, je vous en conjure, ne castrez point le gentil bourricot Charlie ! S’il vous plaît ! Oh, non. Ma mie, de grâce, ne mettons pas sous le couteau ce qui fait la fierté de tout âne, de tout…
-Oh, Rolando ! Je pense à toi… tu en serais inconsolable et quelle perte ! Et puis, pensez à Charlie, malheureux, remplaçant votre tant débroussailleur mari !

Non, non, Madame. Nous ne voulons de ce funeste geste. Que votre Charlie garde, servantes, ses trois pièces si bellement utiles. Ah, canaillou tout entier ! Joie sur terre ! Noël dans les Cieux ! De grâce, Madame ne castrez point gentil Charlie. Il ne mérite point. 

J’espère, Floriane qu’en bon compagnon il connaîtra les joies de la paternité puis celles de la Jonquera. Il y trouvera, sans nul doute, chaussure à ce grand pied que vous aurez eu la délicatesse de ne surtout point toucher. Nos accortes organisatrices des futures agapes espagnoles, se joindront à mon ardente prière.

Le Vigan, en ce beau dimanche du 13 janvier 2013 de la gentille manif parisienne contre tous ces mariages gais et unions heureuses, vos ânes suppliants, 
                                  
                                          Charlie et Gilou.

PS: Et que Dieu nous garde de vos grands couteaux, belle Floriane ! Han! Hi! Han !




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