vendredi 4 janvier 2013

Lettre à Madeleine*... Antinéa !


Oh, Madeleine, je sais vous avoir trop attendu ! Et ce prénom, que j’aime l’avoir en bouche…!
-Rolando, viens ! J’ai une commande. Sans blague : une lettre. Une nana veut que je lui écrive une belle lettre. D’un côté, je suis flatté, de l’autre, imagine. C’est la mouise. J’ai pensé :

-Oh, Madeleine, je sais vous avoir trop attendu ! Et ce prénom…Pardon, Rolando ? Tu disais ?
-Tu nous fais pleurer. Pourquoi pas Brel et Proust, et un gâteau, et des pleurs : rimaillez, mon Gilou.
-Non, mais, ce prénom, c’est une blague qu’elle me fait. Faut croire que ce n’est pas le sien. Je le sens.

-Tu devrais un peu de poésie, que diantre. Par exemple, dans la langue de l’amour :
-Rend’il sereno al ciglio, Maria non pianger più, non pianger più, no* ! Mia Magdalena.
Tu vois, mon Gilou-Gilou, on sent tout de suite la patte du grand poète italien Rolando.
Le titre en serait: « Madeleine la douloureuse ! ».

-Tu as peut-être raison. C’est beau. On dirait du Haendel*. Oui, mais, pourquoi la douloureuse ? 
-Gilou, mon Gilou… Et tu vas à la messe tous les dimanches ? Faire certainement des choses pas très catholiques ! La belle, ses cheveux, un nard versé sur les pieds du Christ. Moi, cela me parle. Elle contemple son Maître et veut lui offrir son bonheur d’amoureuse, ou sa douleur ! Tu choisis.

Cara Magdalena, tendre Madeleine amoureuse contemplative que j’aime, toi la bienvenue qui, par bonté d’âme versât ce parfum** sur les pieds de ton Seigneur… Cela te convient-il, Rolandino ?
-Si tu es content de toi, je le suis aussi. Oui, mais ta belle
-Quoi, ma belle ! Qu’est-ce qu’elle a ma belle ?
-Rien, rien. Continue Gilou-Gilou.
-Donc… toi la bienvenue. Ah, être ton amoureux transi ! A la ligne :

Magdalena, es-tu heureuse ? Que j’aimerais te l’entendre dire. Moi, je te sens très proche des beautés de l’univers et, toute cette complication des choses de la vie te met en joie. Tu es amoureuse de la nature. Et partage tu es. Rolando, c’est-y pas beau : Et partage tu es ? Y aurais-tu pensé ?
-Si on veut. M’enfin, tu verras bien ce qu’elle en pensera, ta belle. Mais, bon…

-Et si je parlais du clavecin de Magdalena. C’était la femme de Bach, non ? Elle était douée…
-Peut-être que tu pousses : cette dame a eu de belles portées. Pas que de musique, tu peux le croire. Et cela a dû un tantinet l’arrondir. Tu me diras qu’on fermait les yeux pour l’écouter jouer. Alors !
-Donc, c’est tout mauvais ?
-Si tu le penses
-Je reprends :

Cara Magdalena, belle amoureuse En ciel et terre, Chercheuse d’arcs-en-ciel, Suivant ton étoile, Tu vas pieds-nus, cheveux au vent, Courant à chaque ondée Par les pluies d’été, Tendre Magdalena, Noble dame, Partageuse des beautés du monde. Madeleine mienne…

Oh ! Que j’aime vous surprendre nez en l’air à rêver, Yeux dans les nuages,Vous émerveillant des beautés de l’Univers, Si inquiète de notre petitesse Dans toute cette infinité.
Puis, les dimanches, A l’office, contemplative,Tant belle icône Priant en la nef, Il vous semble apercevoir, Dans la lumière et le vitrail, Le Grand Architecte du Monde. 

Alors je me surprends à murmurer : Madeleine, et si Dieu existait vraiment ?

Ma chère et tendre Madeleine, Cette lettre d’amitié est cadeau. Nous l’avons voulu belle, Légère, affectueuse, Naturelle et aimante. Mais si étrange… Comme vous… Comme nous !

Amitiés de le Vigan ce 4 janvier 2013. Rolando et Gilou.

*Du Haendel ? Certain, même.
**Mais, ce parfum, versé par Madeleine... ou une inconnue ?  

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